Le « chaussage » pour Parkinson
Publié le 04 octobre 2006 à 14:44Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°26 – septembre 2006
Mortain – 8 avril 06
Conférence animée par Olivier NICOLLE,
Podo-orthésiste à Granville.
Quelques mots d’introduction
J’appareille un certain nombre de Parkinsoniens dans la région Granvillaise et beaucoup d’entre eux refusent d’adhérer à des associations comme la vôtre, deux causes principales motivent leur refus : la crainte du futur et l’isolement.
La crainte du futur n’est pas uniquement le fait du malade, c’est parfois aussi celui du conjoint : l’une de mes patientes devait venir aujourd’hui et je ne l’ai pas aperçue, son mari refuse de l’emmener aux réunions d’informations que vous organisez par crainte de percevoir l’état qu’elle serait susceptible d’avoir dans quelques années.
La maladie de Parkinson est une maladie invalidante physiquement et socialement, je me déplace chez beaucoup de Parkinsoniens qui ne sortent plus de chez eux soit parce qu’ils sont en fauteuil roulant et que les déplacements posent trop de problèmes soit parce qu’ils ne supportent plus le regard des autres.
La conférence
Le membre inférieur est l’objet principal de mon travail et je traite principalement deux problèmes : le « chaussage » et la déformation.
Il faut éviter d’amplifier les problèmes du Parkinsonien qui a du mal à initier le mouvement et dont les pieds connaissent des déformations et traînent un peu, des chaussures mal adaptées accroissent le risque de chutes.
Le chaussage
- Le chaussage homme
Deux critères sont importants dans la chaussure homme : la largeur et la souplesse.
Le déroulé est le devant de la chaussure, il est important d’avoir un bon déroulé afin d’éviter les chutes provoquées par l’extrémité du pied qui accroche un obstacle.
L’intérieur de la chaussure est également important car le cuir a tendance à durcir sous l’effet de la transpiration excessive et un bloc chaussure rigide va accroître les difficultés du Parkinsonien, il convient de noter également que cette rigidité risque de provoquer des petites blessures participant aux difficultés de la marche. - Le chaussage femme
La chaussure femme pose deux problèmes : la hauteur du talon et l’esthétique.
Le pied féminin est un pied cambré et l’adoption de chaussures plates risque d’entraîner des problèmes de dos. La hauteur du talon idéale se situe entre 2 et 4 centimètres. Les petites femmes ont tendance à choisir des talons plus hauts. Modifier la hauteur du talon chez une personne habituée à cette hauteur pendant toute sa vie risque de poser de sérieux problèmes d’adaptation.
Pour des raisons essentiellement esthétiques, beaucoup de femmes portent durant leur vie des chaussures un peu étroites et serrées, les pieds qui ont été ainsi malmenés pendant longtemps ont plus de cors et de durillons qui ajoutent encore aux difficultés ;
Pour avoir un bon déroulé, l’extrémité de la chaussure doit être plus relevée, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes d’esthétique.
Les déformations
Le pied équin, en extension et en rotation par rapport à la jambe, et la rétraction des orteils sont les deux principaux problèmes qui affectent les pieds du Parkinsonien.
- Le pied équin
Il faut trouver le juste équilibre entre la contrainte et le confort, il vaut mieux « conseiller aux pieds » ce que l’on aimerait qu’ils fassent plutôt que leurs imposer.
Le releveur est une pièce disposée sous la chaussure qui a pour effet de maintenir la cheville à « angle droit » par rapport au pied pour lui éviter de tomber ou de tourner et par conséquent d’accrocher au premier passage. Le releveur métallique est trop rigide et on peut lui préférer des matériaux plus souples. - La rétraction des orteils
Pour ce qui concerne la rétraction des orteils, on peut considérer deux stades :- au début de la maladie, lorsque cette rétraction n’est pas trop importante et qu’il y a encore une certaine souplesse, on peut disposer un petit bourrelet juste en arrière des articulations (barre recto-capitale) qui a pour effet d’étirer les orteils
- lorsque la maladie est plus évoluée avec une rétraction très importante et une forte tension tendineuse qui ne permet plus un étirement total des orteils, on va travailler le confort en donnant plus de hauteur de chaussage et en utilisant un matériau plus souple pour la semelle.
Pour le pouce en erectus qui se relève à la moindre sollicitation, la hauteur est limitée dans l’habitacle da la chaussure ; en utilisant des matériaux thermo-formables on peut lui donner la place suffisante, la forme des chaussures sera peu ordinaire mais elles seront confortables.
La recherche du confort passe également par la qualité de l’orthèse plantaire (la semelle). Un pied repose sur environ 1/3 de sa surface, l’utilisation de matières thermo-formables lui permet de reposer sur la surface entière, ce qui procure un réel confort.
Il faut évoquer également le Parkinsonien très évolué en fauteuil roulant. Du fait de son immobilisation et de la fonte musculaire, les malléoles vont facilement s’abimer sur les cale-pieds et il est nécessaire d’appareiller ces patients pour protéger le pied.
Quelques mots sur ma profession :
La profession est relativement récente (1976) et nous ne sommes que 150 en France.
Sur les trois ans de formation, moins de 10 minutes ont été consacrées à Parkinson, j’exerce depuis 8 ans et j’ai du rechercher toutes les informations possibles pour mieux appareiller mes patients parkinsoniens.
Le dialogue avec les médecins prescripteurs, assez pauvre il y a encore peu temps, a tendance à s’amplifier et je souhaite qu’il s’améliore encore.
Conférence du Docteur Olivier NICOLLE
Communiquée par l’association de La Manche
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Bonjour, je remonte cet article pour partager ma dernière découverte ‑géniale !- en matière de chaussures : les chaussures minimalistes ou « chaussures à orteils ». Soufrant de crampes du pied (les orteils qui se recroquevillent) qui pouvaient surgir n’importe quand, j’en avais fini par appréhender d’aller marcher, sachant que si j’avais une crampe, il me faudrait m’asseoir, par terre si rien d’autre, pas évident de se relever etc. Je précise que j’avais aussi tendance à traîner les pieds, marcher à petits pas etc. et du mal à trouver chaussure à mon pied par rapport au souci des crampes, en plus de celui d’enfiler la chaussure…
J’ai essayé de marcher pieds nus quand c’était possible, sur le sable par ex. Je marchais plus vite et sans crampes ou alors la crampe était gérable : remettre les orteils en place est plus facile, mais ça n’est pas évident de marcher pieds nus… C’est là que j’ai pensé aux chaussures minimalistes : ce sont des chaussures qui ressemblent à des gants à orteils, avec une semelle qui amortit les chocs. Elles sont surtout connues dans le milieu sportif de la course à pied, pour ceux qui veulent courir pieds nus tout en étant protégés. Je me suis dit que si les orteils étaient bien séparés, cela dissuaderait peut-être les crampes et que si crampe il y avait, elle serait plus facile à gérer qu’avec des chaussures fermées… On peut les échanger facilement, bref je ne risquais rien à essayer…
On les trouve facilement sur internet (plus rares en boutique) et là j’ai vraiment été bluffée : j’ai les orteils qui sont plutôt serrés et biscornus mais ils ont tous facilement trouvé leur compartiment. Je pensais galérer pour enfiler ces chaussures, pas de difficulté si je suis bien installée, et cela me prend beaucoup moins de temps que pour certaines chaussures fermées. J’ai même investi dans des chaussettes à orteils, un peu moins faciles à enfiler mais appréciées avec le froid qui arrive. Avec l’habitude on trouve vite le coup et les chaussures se « font » vite. La sensation, c’est comme si on était en pantoufles mais pieds nus. À l’extérieur, dans la nature, les chocs sont bien amortis.
Ce qui est génial, c’est que je marche plus vite (à la surprise de mon entourage), me tient beaucoup plus droite, supporte beaucoup mieux la station debout (incroyable quand je repense à avant.…) et le miracle c’est que je n’ai quasi plus de crampes !! Juste une ou deux fois en 2 mois après avoir marché longtemps en terrain escarpé en descente, mais mes orteils se sont facilement remis. Si je dois m’asseoir par terre, je ne me sens pas entravée comme avec des chaussures fermées, je me relève plus facilement. Évidemment mon moral s’en est ressenti… Je suis devenue accro, j’ai acheté une paire plus fermée pour l’hiver. Ces chaussures ont un look sympa, elles font parler…
Contre les crampes, j’ai aussi constaté que c’était aussi efficace avec chaussettes à orteils/bottes de pluie par ex. (le seul défaut des chaussures à orteils c’est qu’elles ne sont pas imperméables) car les chaussettes séparent déjà bien les orteils. En plus c’est bon à savoir pour ceux qui n’ont pas de problèmes de crampes, elles tiennent plus chaud aux pieds.
Je me suis aperçue après en faisant des recherches en anglais qu’il y avait déjà quelques témoignages de malades de Parkinson qui se trouvaient mieux avec ces chaussures, une vidéo où le son n’est pas indispensable par ex ici : https://www.youtube.com/watch?v=a95c0qzjCmM.
Elles sont de conception assez récente (depuis 2005) et commercialisées surtout aux USA mais elles commencent à être connues un peu partout. J’en ai fait un article sur mon blog où l’on peut en savoir plus sur ces chaussures, il y a eu quelques études sur leurs bienfaits sur la santé en général, rien encore en français.
https://parkinsonailleurs.wordpress.com/2017/08/28/les-chaussures-minimalistes-ou-chaussures-a-orteils/
Commentaire by Parkinette — 23 octobre 2017 #
mon ami d’enfance est parkinsonien depuis une vingtaine d’années, depuis un an il a beaucoup maigri et multiplié les chutes , nous habitons la même maison et je l’aide sans problèmes ‚un médecin a évoqué l’existence de chaussures de marche adaptées à l’affection , pourriez vous me dire où s’adresser pour essayer, nous sommes près de Marseille
je vous remercie par avance , cordialement
jean-claude
Commentaire by BONNENFANT — 30 juillet 2016 #
En magasins pour le sport il existe des lacets en drisse de caoutchouc élastique, vous les réglez une bonne fois, et ensuite vous vous chaussez soit avec le chausse ou les deux mains comme pour enfiler un chausson fermé, plus de nœud a faire.
Commentaire by PREVOST Jean Claude — 12 mars 2016 #
Bonjour.
Vous ne dites rien du fait de nouer les lacets, geste assez compliqué.
Existe-t- il des magasins spécialisés ?
Commentaire by DESALMAND Paul — 6 mars 2016 #
Bonjour, étant actuellement en 3ème année de pédicurie podologie dans le cadre de mon mémoire je me suis intéressée à la marche du parkinsonien. Celle ci peut être stabiliser par le port d’orthese plantaire ? J’aimerai pouvoir vous questionner concernant l’ appareillage que vous réalisez pour ses patients et savoir si vous collabores avc des podologues pour une meilleure prise en charge.
Je sais que cet article date maintenant.
En espérant vous lire
Merci
Commentaire by Perle — 13 avril 2015 #
bonjour — personnellement je ne connais pas ce problème mais il me semble qu’une visite chez un podologue serait le meilleure solution — bien amicalement — E.Six
Commentaire by gp29 — 5 juillet 2012 #
ma soeur a la maladie de parkinson elle a le pied gauche qui rentre vraiment a l’interrieur faut il mettre des chaussures speciales ou voir un podologue
merci de me repondre
Commentaire by brodat — 18 juin 2012 #
j’ai un parkinson idiopathique..
Commentaire by desveaux — 26 juin 2011 #
j’ai 41ans j’ai cette maladie depuis l’âge de 26ans .…voilà
Commentaire by desveaux — 26 juin 2011 #
sommes intéresses par toutes les formes d’enseignements pour nos étudiants en podologie , futurs soignants pour parkinsoniens
merci
Commentaire by DE PAUW — 6 mars 2007 #
Bonjour,
Ma maman souffre d’une forme de maladie neurodégénérative (au début on la traitait pour un parkinson, apparement pas à 100%). Ses pieds se mettent en position équin et elle rêve de marcher et impossible, pourriez-vous me dire où on pourrait trouver ce type de chaussure en Belgique et à quel prix … ?
D’avance je vous remercie vous seriez d’un grand secours pour ma maman, elle n’a que 68 ans et elle ne restait jamais en place et 6 mois dans un lit, fauteuil, son moral en prendt un coup.
Bien à vous
Muriel
Commentaire by Christiaens — 25 février 2007 #