Ne pas être qu'un "patient" ...
Comment « bien » répondre ou témoigner à propos d’un problème de santé ?
Publié le 07 janvier 2007 à 15:57Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°27 – décembre 2006
Comment « bien » répondre ou témoigner à propos d’un problème de santé ?
- Pour répondre efficacement à une question d’ordre médical aussi bien que pour offrir un témoignage utile et utilisable, quelques RÈGLES DE BASE sont à observer :
- RESTER DANS LE SUJET :
Répondre à une question posée oralement ou écrite demande le temps de bien comprendre le sujet (demander ou relire sinon) et celui de réfléchir pour éviter que les réponses partent dans tous les sens ou faire un total hors sujet. - CONSTRUIRE SA RÉPONSE :
Prendre le temps de construire sa réponse et ne pas se jeter oralement ou sur son mail tout de suite car alors ressortira plus le vécu et l’interprétation des faits que la bonne description elle-même. - BÂTIR UN PLAN DE SON TÉMOIGNAGE
- CONCLURE PAR LES ÉVENTUELS PROBLÈMES OU QUESTIONS A RÉSOUDRE
- RESTER DANS LE SUJET :
- COMMENCEZ PAR ÉCRIRE EN VRAC tout ce qui vous vient à l’esprit
- classez du plus au moins important, intéressant…
- sans jamais rien exclure…souvent c’est le petit détail dans la dernière phrase qui importe finalement le plus
- ni juger ce que vous dites idiot, ou répétitif d’un autre témoignage/LI>
- Pour le PLAN et la RÉDACTION, voici quelques idées-conseils :
- UTILISER UN STYLE FACILE POUR LA COMPRÉHENSION :
- Le vôtre si vous êtes à l’aise
- Sujet-Verbe-Complément sinon
- UTILISER un ORDRE DE DESCRIPTION pour distinguer vos paroles ou vos paragraphes :
- Exemple anatomique : la tête, le cou, les bras, le tronc, etc.…
- Exemple dans le temps : en 2003, l’été dernier, hier…
- Exemple dans les grandeurs : très mal au cou, mal au dos, reste du corps : ok
- SÉPARER FAITS RÉELS ET INTERPRÉTATION PERSONNELLE :
- Faites vos exposés en deux parties, soit l’un après l’autre, soit paragraphe par paragraphe
- Et ainsi séparez les faits (ce que j’ai observé) de votre interprétation (ce que je pense)
- USER et ABUSER DE PRÉCISION DANS LA DESCRIPTION :
- circonstances de découverte, de début : comment, cause déclenchante ou non, antécédents éventuels
- où : lieu où se déroule le sujet, endroit du corps décrit précisément (plutôt dire le genou, la cuisse, le mollet que « dans la jambe »)
- quand : horaire, dans la journée, par rapport à une prise de médicaments, ou par rapport à un moment particulier (en me levant le matin, au passage d’une porte, une heure après le dîner)
- combien de temps : durée et/ou horaires
- aspect : un « genou gonflé » est vague, mieux dire « augmenté de volume, œdème ou non, rouge ou non, chaud ou non, douloureux ou non »
- douleur : la mesurer (sourde, vive, intenable), la localiser (dans le genou, ou partant du genou jusqu’au gros orteil…), la qualifier (piqure, brulure, étau, coup de poignard)
- traitement médicamenteux : horaire de prise et nom médicament (ex : Modopar*), posologie (ex : 125), formulation (ex : LP), nombre de comprimés ou gélules
- autre traitement : type de traitement, durée séance, nombre séances, déroulement d’une séance
- effets d’une thérapeutique : combien de temps après le début du traitement (en heures, jours, nombre de séances), comment (amélioration ou pas, progressive, rapide, immédiate), durée (persiste, s’améliore, diminue)
- RAPPORTER des PAROLES le plus PRÉCISEMENT POSSIBLE et pas des pensées prêtées à autrui
- EN FIN DE TÉMOIGNAGE, poser éventuellement les questions non résolues
- UTILISER UN STYLE FACILE POUR LA COMPRÉHENSION :
- En pratique, voilà ce que cela peut donner :
- Réponse ou témoignage trop rapide, pas « préparé » ne serait-ce que quelques secondes :
« Moi aussi, quand j’habitais Paris, j’avais souvent mal du côté de ma MP mais avec les médicaments, c’est passé un peu, pas totalement mais le neurologue ne doit pas me croire puisqu’il n’a rien changé.
Depuis la dernière visite, je re-bloque en plus et je déprime parfois.
Ce n’est pas drôle ! » - Réponse ou témoignage plus structuré et plus détaillé (et… plus long, bien sûr !):
« Mon épaule droite, du côté de ma MP, était souvent très douloureuse, sans raideur ni augmentation de volume, mais avec une nette gêne lors des mouvements. Cela survenait avant tout après mes comprimés du repas de midi (1 Sinemet* 100 et 1 Comtan*), entre 13 à 15 heures mais disparaissait rapidement et sans besoin de nouvelle prise médicamenteuse ensuite.
Depuis que je prends mes comprimés avant le repas, j’ai été amélioré mais la douleur persiste, cependant moins vive et moins durable.
Le neurologue, consulté le 3 juillet, m’a dit « attendons encore quelques temps, n’augmentons pas trop vite votre traitement ».
Par contre, mon freezing au passage des portes est réapparu en fin de journée (18 – 20h) depuis une semaine et je déprime au même moment.
Mon impression est que le neurologue ne trouve pas cela aussi ennuyeux que moi.
Peut-être devrais-je le recontacter et mieux lui expliquer ? »
- Réponse ou témoignage trop rapide, pas « préparé » ne serait-ce que quelques secondes :
Rédigé par le docteur Anne FROBERT
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