Ne pas être qu'un "patient" ...

Comment « bien » répondre ou témoigner à propos d’un problème de santé ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°27 – décembre 2006

Comment « bien » répondre ou témoi­gner à propos d’un problème de santé ?

  • Pour répondre effi­ca­ce­ment à une ques­tion d’ordre médi­cal aussi bien que pour offrir un témoi­gnage utile et utili­sable, quelques RÈGLES DE BASE sont à observer : 
    1. RESTER DANS LE SUJET :
      Répondre à une ques­tion posée orale­ment ou écrite demande le temps de bien comprendre le sujet (deman­der ou relire sinon) et celui de réflé­chir pour éviter que les réponses partent dans tous les sens ou faire un total hors sujet.
    2. CONSTRUIRE SA RÉPONSE :
      Prendre le temps de construire sa réponse et ne pas se jeter orale­ment ou sur son mail tout de suite car alors ressor­tira plus le vécu et l’interprétation des faits que la bonne descrip­tion elle-même.
    3. BÂTIR UN PLAN DE SON TÉMOIGNAGE
    4. CONCLURE PAR LES ÉVENTUELS PROBLÈMES OU QUESTIONS A RÉSOUDRE
  • COMMENCEZ PAR ÉCRIRE EN VRAC tout ce qui vous vient à l’esprit
  • clas­sez du plus au moins impor­tant, intéressant… 
  • sans jamais rien exclure…souvent c’est le petit détail dans la dernière phrase qui importe fina­le­ment le plus 
  • ni juger ce que vous dites idiot, ou répé­ti­tif d’un autre témoignage/​LI>
  • Pour le PLAN et la RÉDACTION, voici quelques idées-conseils : 
    1. UTILISER UN STYLE FACILE POUR LA COMPRÉHENSION : 
      • Le vôtre si vous êtes à l’aise
      • Sujet-​Verbe-​Complément sinon
    2. UTILISER un ORDRE DE DESCRIPTION pour distin­guer vos paroles ou vos paragraphes : 
      • Exemple anato­mique : la tête, le cou, les bras, le tronc, etc.… 
      • Exemple dans le temps : en 2003, l’été dernier, hier… 
      • Exemple dans les gran­deurs : très mal au cou, mal au dos, reste du corps : ok
    3. SÉPARER FAITS RÉELS ET INTERPRÉTATION PERSONNELLE : 
      • Faites vos expo­sés en deux parties, soit l’un après l’autre, soit para­graphe par paragraphe 
      • Et ainsi sépa­rez les faits (ce que j’ai observé) de votre inter­pré­ta­tion (ce que je pense)
    4. USER et ABUSER DE PRÉCISION DANS LA DESCRIPTION : 
      • circons­tances de décou­verte, de début : comment, cause déclen­chante ou non, anté­cé­dents éventuels 
      •  : lieu où se déroule le sujet, endroit du corps décrit préci­sé­ment (plutôt dire le genou, la cuisse, le mollet que « dans la jambe ») 
      • quand : horaire, dans la jour­née, par rapport à une prise de médi­ca­ments, ou par rapport à un moment parti­cu­lier (en me levant le matin, au passage d’une porte, une heure après le dîner) 
      • combien de temps : durée et/​ou horaires 
      • aspect : un « genou gonflé » est vague, mieux dire « augmenté de volume, œdème ou non, rouge ou non, chaud ou non, doulou­reux ou non » 
      • douleur : la mesu­rer (sourde, vive, inte­nable), la loca­li­ser (dans le genou, ou partant du genou jusqu’au gros orteil…), la quali­fier (piqure, brulure, étau, coup de poignard) 
      • trai­te­ment médi­ca­men­teux : horaire de prise et nom médi­ca­ment (ex : Modo­par*), poso­lo­gie (ex : 125), formu­la­tion (ex : LP), nombre de compri­més ou gélules 
      • autre trai­te­ment : type de trai­te­ment, durée séance, nombre séances, dérou­le­ment d’une séance 
      • effets d’une théra­peu­tique : combien de temps après le début du trai­te­ment (en heures, jours, nombre de séances), comment (amélio­ra­tion ou pas, progres­sive, rapide, immé­diate), durée (persiste, s’améliore, diminue)
    5. RAPPORTER des PAROLES le plus PRÉCISEMENT POSSIBLE et pas des pensées prêtées à autrui 
    6. EN FIN DE TÉMOIGNAGE, poser éven­tuel­le­ment les ques­tions non résolues
  • En pratique, voilà ce que cela peut donner :
    1. Réponse ou témoi­gnage trop rapide, pas « préparé » ne serait-​ce que quelques secondes :
      « Moi aussi, quand j’habitais Paris, j’avais souvent mal du côté de ma MP mais avec les médi­ca­ments, c’est passé un peu, pas tota­le­ment mais le neuro­logue ne doit pas me croire puisqu’il n’a rien changé.
      Depuis la dernière visite, je re-​bloque en plus et je déprime parfois.
      Ce n’est pas drôle ! » 
    2. Réponse ou témoi­gnage plus struc­turé et plus détaillé (et… plus long, bien sûr !):
      « Mon épaule droite, du côté de ma MP, était souvent très doulou­reuse, sans raideur ni augmen­ta­tion de volume, mais avec une nette gêne lors des mouve­ments. Cela surve­nait avant tout après mes compri­més du repas de midi (1 Sine­met* 100 et 1 Comtan*), entre 13 à 15 heures mais dispa­rais­sait rapi­de­ment et sans besoin de nouvelle prise médi­ca­men­teuse ensuite.
      Depuis que je prends mes compri­més avant le repas, j’ai été amélioré mais la douleur persiste, cepen­dant moins vive et moins durable.
      Le neuro­logue, consulté le 3 juillet, m’a dit « atten­dons encore quelques temps, n’augmentons pas trop vite votre traitement ».
      Par contre, mon free­zing au passage des portes est réap­paru en fin de jour­née (18 – 20h) depuis une semaine et je déprime au même moment.
      Mon impres­sion est que le neuro­logue ne trouve pas cela aussi ennuyeux que moi.
      Peut-​être devrais-​je le recon­tac­ter et mieux lui expliquer ? »

Rédigé par le docteur Anne FROBERT

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