La nuit – vue par des parkinsoniens
Publié le 18 avril 2008 à 11:48Paru dans Le Parkinsonien Indépendant N°32 –mars 2008
LA NUIT – vue par des parkinsoniens
Journée « Paroles-Echanges » d’ADPLA
La nuit est majoritairement un temps difficile pour les parkinsoniens (17 insomniaques sur 19 participants)
L’endormissement est facile mais le sommeil est fractionné. Le recours à des somnifères pour la reprise du sommeil est fréquent.
La nuit est source d’angoisse. C’est un moment de solitude, qui suscite la peur du malaise sans aide.
La nuit s’accompagne d’une perte de repères dans le temps, l’insomnie favorisant la somnolence diurne.
Mais la période de sommeil est un moment de récupération. Moment de repos psychique et d’oubli : Le malade ne se pose plus de questions. Certains parlent même de lumière.
La solitude de la nuit accentue la conscience des blocages.
Les difficultés : pour se tourner dans le lit, pour rechercher des points d’accrochage pour se mouvoir dans les draps sont souvent évoqués, avec des solutions pratiques (matelas sanglé). Le lit apparaît, pour certains, comme un carcan pour le corps. Douleurs, sècheresse de la bouche ou excès de salive, hallucinations ou cauchemars, cris, sont plus ou moins évoqués selon l’évolution de la maladie.
Le réveil est souvent compliqué : le retour à la verticalité, la reprise du mouvement, sont difficiles et lents.
La nuit favorise les déambulations
Certains parkinsoniens se qualifient de bons clients pour EDF !.…Ce sont les artistes de la nuit : lecture, musique, mots croisés, internet. La nuit peut même être un moment heureux, un des malades parlant ainsi de ses activités de peinture lors de la « lune de miel » de la maladie.
La nuit accentue la spécificité de la relation du parkinsonien avec le conjoint.
La présence de l’autre est à la fois rassurante et pesante.
Le souci de ne pas réveiller le conjoint est revenu fréquemment dans les propos.
L’évolution des conditions du sommeil –lit partagé, puis matelas séparés, puis lits séparés, puis chambres séparées – est un sujet difficile à aborder, l’acceptation de cette évolution n’allant pas de soi chez le malade.
De même l’évolution des relations conjugales est peu abordée. Les moments, les désirs sont différents désormais. L’amour sacré est préservé, l’amour profane est rendu difficile.
Comment bien préparer sa nuit ?
Chacun a sa recette : activités de détente, activités physiques juste avant le sommeil.
Le respect de l’horloge biologique est nécessaire. Mieux se connaître, s’écouter,dormir lorsque le sommeil gagne, ne pas lutter contre les insomnies et occuper agréablement ce temps par des activités personnelles.
Mais également apprendre à adapter son rythme de sommeil à ses désirs de vie : apprendre à se lever tôt le matin pour pouvoir se promener seul dehors, loin de la vue des autres, apprendre à se coucher plus tard pour partager plus de temps avec son conjoint.
Source : « Parkin’Sonne – Infos 4 »
(Assoc. de Parkinsoniens Loire-Atlantique)
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