Ne pas être qu'un "patient" ...

Compte rendu : Des souris atteintes de Parkinson traitées par des cellules souches issues de leurs clones

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°33 – juin 2008

Une équipe américano-​japonaise a démon­tré qu’il était possible de trai­ter effi­ca­ce­ment des souris atteintes de la mala­die de Parkin­son au moyen de cellules souches embryon­naires obte­nues par clonage thérapeutique.

Lorenz Stud­ler (Sloan-​Kettering Insti­tute, New York) et ses collègues rapportent, dimanche 23 mars, sur le site de la revue Nature Medi­cine, avoir greffé à des souris avec succès des neurones à dopa­mine déri­vés de cellules souches embryon­naires (CSE) prove­nant de leurs propres clones. En revanche, le procédé a échoué lorsque les neurones étaient issus d’un indi­vidu géné­ti­que­ment différent.

Le recours aux cellules souches appa­raît comme une pers­pec­tive promet­teuse pour le trai­te­ment de la mala­die de Parkin­son. Cette affec­tion, qui touche plus de 100 000 personnes en France, est provo­quée par la dégé­né­res­cence des neurones produi­sant la dopa­mine, un neurotransmetteur.
Des essais chez l’ani­mal ont déjà eu lieu. Mais en 2006, les cher­cheurs de l’uni­ver­sité de Cornell (Etat de New York) avaient fait état de leurs désillu­sions dans Nature Medi­cine. Leurs expé­riences avaient bien permis une amélio­ra­tion fonc­tion­nelle, mais l’au­top­sie des rats montrait que le nombre de neurones produi­sant de la dopa­mine avait dimi­nué et que les cerveaux des rongeurs présen­taient des amas de cellules indif­fé­ren­ciées, suscep­tibles d’une évolu­tion cancéreuse.

En juin 2007, des scien­ti­fiques améri­cains avaient nota­ble­ment amélioré, avec des CSE humaines, l’état de cinq singes se trou­vant à un stade avancé de la mala­die de Parkin­son, sans effet toxique ou tumeur. Cepen­dant, seul un petit nombre de CSE s’était diffé­ren­cié en neurones capables de produire de la dopamine.

C’est pour­quoi Lorenz Studer et ses collègues ont pris deux options : obte­nir des CSE par trans­fert nucléaire (clonage théra­peu­tique), afin qu’elles soient géné­ti­que­ment spéci­fiques de l’in­di­vidu dont elles proviennent, et faire se diffé­ren­cier préa­la­ble­ment les CSE en cellules ayant un destin de neurones à dopamine.

Au total, 187 lignées cellu­laires, issues par trans­fert nucléaire de 24 souris parkin­so­niennes, ont été orien­tées vers une évolu­tion en neurones à dopa­mine. Ces cellules ont été trans­plan­tées spéci­fi­que­ment chez les animaux auxquels elles corres­pon­daient, tandis que sept souris présen­tant le même type de lésion rece­vaient des neurones prove­nant d’une lignée cellu­laire « étrangère ».
Seuls les animaux ayant reçu des cellules prove­nant de leur propre clone ont présenté les signes d’une effi­ca­cité du trai­te­ment, sans réac­tion immunologique.

LE MONDE | 25.03.08 (Inter­net : le monde.fr 24/​03/​08)
Paul Benkimoun

Article trans­mis par Marie Hélène ESCURE, lectrice.

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