Ma journée à la pension Dehorne
Publié le 18 mars 2002 à 18:18paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°8 — mars 2002
Vous ne connaissez pas cette pension ? C’est vraiment dommage pour vous ! Je vais vous la présenter. Peut-être que ça vous donnera envie de faire partie du cercle des heureux initiés…
On y est accueilli par deux charmantes hôtesses qui se confondent en remerciements, ravies qu’elles sont de vous recevoir dans leur domaine : et pourtant il s’agit de recherches très sérieuses, reconnues par la Faculté
Mon histoire avec Parkinson commence en avril 95. Et très vite je cherche à comprendre, à m’informer sur cette étrange et angoissante « chose » qui désormais va m’accompagner toute ma vie. L’association à laquelle j’adhère, se trouve alors interpellé par un laboratoire qui entreprend une recherche biologique sur les radicaux libres dans la maladie de parkinson – c’est du moins ce que m’annonce une invitation à participer comme « cobaye » à cette recherche.
Rendez-vous est pris avec le chercheur qui doit venir à mon domicile le matin du 15 mars 96 pour me prélever du sang et m’interroger sur mon histoire. Le léger retard de mon visiteur me met en condition de m’inquiéter de cette personne : un chercheur, c’est fait comment ?
Je suis un peu intimidé au coup de sonnette qui annonce sa venue. Et qui se présente alors ? Madame DEHORNE dont la légendaire gentillesse fait fondre toutes mes préventions de « cobaye ». On ne peut rien lui cacher et je lui raconte alors ma vie…
Ce fut le premier contact avec le chercheur !
Il y eut ensuite la journée à la « pension Dehorne » en avril 98. Il s’agissait de vérifier sur une journée complète, la « dopamine circulante ». A nouveau, des questions : cinq prises de sang, comment vais-je les supporter ? Que va-t-on me faire ? Vais-je m’ennuyer ? Il faut m’organiser pour mon travail. Enfin bref, des questions métaphysiques essentielles ! D’autant plus ridicules quand on connaît le charme de nos deux hôtesses : il s’agit de Madame DEHORNE, bien sûr, mais aussi de Michelle, son assistante.
C’est elle qui nous accueille dès 8H30 pour la première prise de sang. Son sourire éclatant nous rassure d’emblée et la sûreté de « son coup d’aiguille » calme immédiatement toutes mes appréhensions : et oui on a beau faire le fier, on craint toujours la piqûre !
Elle m’installe alors dans le petit studio contigu au laboratoire et qui donne sur un jardin fleuri, tout cela en plein centre de Nantes.
« Bien entendu vous restez manger ce midi », me dit-elle.
« Mais je n’avais pas prévu de rester et surtout je ne voudrais pas m’imposer ».
« Madame DEHORNE y tient car elle veut savoir exactement ce que vous aurez mangé et puis elle fait très bien la cuisine ! »
Comment refuser une pareille invitation d’autant que c’est pour la recherche !
Madame DEHORNE, je ne la verrais qu’au moment du repas qu’elle m’apporte sur un plateau avec toute sa gentillesse.
En effet, elle a été faire le marché pour se procurer fruits de mer, poissons, légumes et fruits frais, puis cuisiné à la vapeur. Le menu est invariable dans sa composition et Madame DEHORNE est intarissable sur la nécessité de se nourrir correctement d’autant plus que notre maladie nous conduit à ingurgiter des médicaments en grosse quantité.
Elle profite de notre passage pour tenter de nous indiquer un équilibre alimentaire et une hygiène de vie trop souvent négligés sous prétexte des nécessités de la vie professionnelle.
(Pour aujourd’hui, le menu se composera d’une salade de tomates, mâche et noix de St Jacques au vinaigre de framboise pour le goût et huile de noix pour les cellules, puis d’un filet de sole avec ses petits légumes et clémentines).
La journée va être rythmée par les aller et venues de Michelle qui s’inquiète de notre bien-être et qui toutes les deux heures va venir nous ponctionner les doses nécessaires de sang. Mais que l’on se rassure – j’ai posé la question ! – la quantité de prélèvement ne représente qu’à peine le quart d’un prélèvement pour un don de sang habituel.
En fin de journée, vers 17 H, elles arriveront toutes les deux pour donner quelques indications sur leurs premières impressions et surtout s’enquérir de nos observations et de notre appréhension de la maladie.
Comment ne pas être ravi d’une si belle journée reposante et absolument pas angoissante : je n’ai jamais eu l’impression d’être un « cobaye de la recherche ». Bien au contraire : elles insistent pour me remercier de ma participation alors que j’aurai plus envie de les remercier pour leur travail.
Alors, quand Madame DEHORNE m’a demandé de revenir pour compléter les analyses, c’est sans hésitation aucune que j’ai pris rendez-vous aujourd’hui 12 février 2002 pour goûter à nouveau l’accueil de la « pension DEHORNE »
Il est important de savoir donner quelque peu de son temps pour soutenir ce travail de bénédictin et les bonnes volontés sont les bienvenues.
Jean GRAVELEAU
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