Éditorial du numéro 10 — Le Parkinsonien Indépendant
Publié le 15 septembre 2002 à 12:00Le Parkinsonien Indépendant n° 10 — septembre 2002
Un médicament toujours efficace : l’Amour.
Pour certains lecteurs, cela paraîtra très impudique d’évoquer ce thème. Et pourtant …
C’est sans doute le remède le plus ancien, le plus efficient : il renforce tous les autres qui, malgré tout, demeurent indispensables. Les seules contre-indications : la dépendance et l’accoutumance mais en aucun cas le surdosage. Alors profitons-en au maximum … !
En effet, que serions-nous sans l’amour de notre compagne, de notre conjoint, de notre entourage qui nous supportent, nous soutiennent, nous rassurent, tout à la fois ?
C’est dans les périodes les plus noires que nous pouvons le mieux ressentir combien leur présence nous est indispensable : sans jamais se lasser – à part, bien sûr, quelques fois ! – ils sont là, assurant notre port d’attache, notre bouée de sauvetage.
Jalousement, ils vont assurer notre défense vis à vis du monde extérieur qui ne nous tolère pas beaucoup, handicapés ou en difficulté : quelle impatience devant notre difficulté à réagir ou à répondre aux sollicitations d’un monde qui veut aller de plus en plus vite, qui est de plus en plus compliqué !
Et là, intervient alors notre proche le plus proche qui, quelques fois, lui aussi, va se laisser emporter par le l’environnement ; mais brusquement la réalité de notre difficulté lui apparaît et alors il va se muer en gardien sauvage du respect de nos difficultés.
Bien sûr, dans nos périodes les plus calmes, cela nous agace un peu d’être si dépendant de l’autre. Nous ne voulons pas être « maternés » et nous réagissons vivement à son encontre revendiquant notre indépendance, quelquefois avec violence – dans les paroles, bien sûr ! – mais sans lendemain puisque très vite nous retombons dans nos impasses.
C’est tout l’art d’être conjoint, proche, « accompagnant » d’un Parkinsonien avec ses « hauts » et ses « bas », ses sautes d’humeur, incompréhensibles pour qui ne vit pas ses difficultés.
Comment cela peut-il être possible sans l’Amour ?
Il est mis à rude épreuve au moment du diagnostic et, malheureusement trop souvent, il se brise devant cette réalité. L’entourage, les proches, peuvent ne pas supporter la perte progressive d’autonomie de celui, de celle, qui semblait assurer jusqu’alors la sécurité, la sérénité de leur monde.
Mais je voudrais témoigner combien il peut aussi se révéler avec une intensité d’autant plus grande qu’elle se fonde justement sur cette nouvelle réalité.
Je voudrais donner – ou redonner espoir – aux lecteurs qui sont dans le noir le plus profond : il existe, il est à notre portée, à condition d’ouvrir son cœur, de se supporter tel que l’on est et tel que l’on devient.
L’Autre ne demande qu’à donner si l’on est prêt à recevoir.
D’aucuns diront : « C’est un peu grandiloquent, mélodramatique ». Laissons les à leurs basses préoccupations matérialistes et étroites.
Nous avons besoin de ce médicament et égoïstement profitons-en puisqu’il nous est généreusement donné sans compter : il ne viendra pas grossir le « trou » de la Sécurité Sociale !
Que tous nos Accompagnants sachent combien leur présence, leur soutien, leur aide, nous sont précieux.
Qu’ils ne soient pas rebutés par nos sautes d’humeur – j’allais dire d’humour : quel lapsus !
Qu’ils sachent aussi trouver – et que nous sachions leur laisser – leur juste place auprès de nous.
Du fond du cœur, à tous, MERCI
Jean GRAVELEAU
Une ébauche de traitement, peut-être ?
A deux malgré tout le soleil remplace les nuages.
La force indestructible de la maladie de Parkinson est vaincue quelques instants dans sa vie quotidienne lorsque :
- Le matin, au réveil, bien que groggy, je le trouve encore plus beau qu’un « non malade »
- La journée quand la « fatigue » l’envahit je le trouve encore plus attachant qu’un « non malade »
- Le soir au moment où les yeux se ferment accompagnés d’un banal « bonne nuit », je le trouve encore plus serein et tranquille qu’un « non malade »
C’est le bonheur chaque jour grandissant d’accompagner sans aucun pouvoir ce malade Parkinson et de réaliser à chaque instant, à chaque année qui passe, que ce traitement nommé AMOUR s’écrit en majuscule et avec une encre indélébile.
Que cette missive donne l’envie à ceux qui sont seuls de regarder autour d’eux et trouver leurs moitiés qui existent, qui l’aimeront, donc les aideront sans efforts.
Souffle d’Espoir
Isabelle G.
Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire
Laisser un commentaire
Flux RSS des commentaires de cet article.
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires.
Valide XHTML et CSS.