Économie de la santé : une réforme ? Non, une révolution
Publié le 16 septembre 2004 à 23:19paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 18 – septembre 2004
« Economie de la santé : une réforme ? Non, une révolution »
Ouvrage publié par le Cercle des Économistes sous la direction de Marc Guillaume
« Sécu : changeons de lunettes »
C’est sous ce titre que Christine MITAL rend compte, dans le Nouvel Observateur, de ce livre iconoclaste qui démontre l’inanité de la réforme actuellement proposée pour la Sécurité Sociale. Parce que, comme celles qui l’ont précédé, elle repose sur une erreur de diagnostic.
Le titre de l’ouvrage est à lui seul un programme. Pour les auteurs, il faut changer de lunettes : arrêter de voir les dépenses de santé comme un coût que l’on essaie d’endiguer par la réduction des soins ou comme un tonneau des Danaïdes que l’on remplit par l’augmentation des prélèvements.
C’est au contraire une activité clé contribuant à la croissance. Le déficit de la Sécu, c’est d’abord la traduction d’une demande en pleine explosion et qui, quoiqu’on fasse, restera dynamique du fait du vieillissement de la population. Dans tous les pays développés, les dépenses de santé progressent plus vite que le PIB. Elles pourraient représenter jusqu’à 20% d’ici vingt à vingt-cinq ans.
A partir de ce constat que personne ne peut nier, les auteurs, des économistes, mais aussi des médecins qui brisent les tabous corporatistes, proposent d’en tirer le meilleur parti. Pour les malades mais aussi pour la collectivité.
En luttant naturellement contre les abus qui pour eux passent nécessairement – mais pas seulement – par la fin du paiement à l’acte et par la tarification à la pathologie dans les hôpitaux.
En définissant une nouvelle architecture de financement qui fasse la part entre les risques relevant de la solidarité nationale et ceux qui sont assurables. Sachant que « le financement par les ménages est inéluctablement appelé à croître ».
Mais surtout, et c’est l’approche la plus intéressante du rapport, en faisant de la santé une activité de pointe. « De la même façon que la défense a été le moteur de recherche dont tous les secteurs industriels ont profité, celui de la santé pourrait être demain à l’origine d’une nouvelle vague d’innovation dont tous les secteurs de l’économie seraient bénéficiaires. On peut espérer que le XXIème siècle sera celui des technologies sanitaires plutôt que militaires et qu’il sera à l’origine d’exportations massives vers des pays qui en ont le plus besoin », écrit Marc GUILLAUME.
Aujourd’hui, la France a les coûts de la santé mais pas les gains. « Le financement soutenu de ce secteur n’a pas permis de construire une politique de recherche médicale ambitieuse, ni un secteur industriel biomédical d’envergure mondiale », constate les auteurs, qui font le pari qu’avec une révolution les coûts pourraient de venir des gains.
lu pour vous et repris par Jean GRAVELEAU
De l’article rédigé par Christine MITAL dans le Nouvel Observateur
Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire
Laisser un commentaire
Flux RSS des commentaires de cet article.
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires.
Valide XHTML et CSS.