Épidémiologie : une base de données contre Parkinson
Publié le 17 janvier 2005 à 12:11paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°19 — décembre 2004
Epidémiologie : une base de données qui pourrait déterminer les causes de la maladie de Parkinson.
Une immense base de données de patients atteints de maladie de Parkinson a récemment été lancée en Californie. Les chercheurs pensent que cette base de données sera essentielle pour traquer les causes de la maladie. Une fois établie, cette base qui s’étendra sur tout l’état de Californie, sera la plus grande du monde concernant la maladie.
Elle a été approuvée fin septembre quand le gouverneur Arnold Schwarzenegger signa une requête exigeant aux médecins d’enregistrer dans la base de données centrale tout nouveau patient diagnostiqué avec des troubles du mouvement. Les chercheurs pensent que cette nouvelle base de données sera cruciale pour épingler de potentiels facteurs environnementaux (tels que les pesticides ou le régime alimentaire) qui peuvent être a l’origine du déclenchement de la maladie. Cela est devenu une priorité depuis que les chercheurs ont réalisé que les gènes ne peuvent par eux seuls expliquer le risque de la maladie. Epingler le coupable : La maladie de Parkinson est causée par la mort des cellules produisant la dopamine dans le cerveau, induisant les symptômes caractéristiques de la maladie ; tremblements, rigidité ou lenteur de mouvements. Bien que la maladie n’affecte que 2% de la population, les chercheurs se battent pour construire un dessin précis du type de personne que la maladie touche. Le facteur génétique n’explique qu’une part infime du nombre de cas.
Récemment, de nombreuses études suggèrent qu’il doit exister diverses causes environnementales, depuis la présence de métaux ou solvants dans nos assiettes aux traumas crâniens, mais rien de clair n’a encore été découvert. « On a trouvé la fumée, mais pas le feu » rapporte William Langston, directeur du Parkinson’s Institute a Sunnyvale, en Californie, qui a rejoint d’autres neurologues et groupes de patients faisant campagne pour la base de données. Les chercheurs croient maintenant que les personnes qui cumulent une susceptibilité génétique à des facteurs environnementaux développent la maladie. Par exemple, les pesticides peuvent avoir un impact important sur les cellules cérébrales des gens génétiquement susceptibles à leurs effets.
Si un groupe à « haut risque » peut être identifié, ces individus pourraient être capable de changer leur mode de vie de manière à parer la maladie. Armés de cette nouvelle base de données, les chercheurs seront capable d’identifier de nouveaux patients sur lesquels ils pourront étudier et explorer leur passé médical et l’exposition aux facteurs environnementaux. Ils sont particulièrement attachés à l’idée que la maladie puisse être une conséquence d’un contact avec les pesticides ou d’autres produits chimiques toxiques. Forte de sa diversité : Jusqu’à présent, les scientifiques avaient tendance à regrouper les études sur les patients parkinsoniens par régions ou par hôpitaux. Mais ces groupes sont bien souvent trop petits et ne représentent pas assez précisément la grande diversité de la population.
Des efforts ont été fait pour construire des études plus larges : au Nebraska, une telle base de données a déjà été mise en place, mais cet état du middle-west américain comporte moins de 2 millions d’habitants.
En outre, une information sur les patients parkinsoniens est aussi collectée au Danemark. Mais, riche de ces 37 millions d’habitants, la Californie est capable de recueillir des données sur plus de 5.000 patients chaque année, faisant intervenir une large diversité en terme socio-économique et ethnique, autant qu’un mélange de populations tant urbaines que rurales. « Ceci devrait être l’étape finale vers la découverte d’un facteur de susceptibilité environnementale à la maladie » reporte Langston. Un projet pilote de deux ans, finance a part égale par l’US National Institute of Environnemental Health Sciences et la Fondation Michael J. Fox pour la Recherche sur la maladie de Parkinson, déterminera comment faire fonctionner cette base de données pour le mieux. « Cette base de données a le potentiel d’être un outil très précieux », rapporte l’épidémiologiste Carl Counsell, qui étudie la maladie de Parkinson à l’Université d’Aberdeen, Ecosse. Mais il avertit que même cette base de données peut manquer certains patients, car beaucoup restent encore non diagnostiques.
Helen Pearson, Nature, 5 novembre 2004. Traduit par Dr B. MELCHIOR
Division of Biomedical Sciences
University Of California Riverside USA.
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