Ne pas être qu'un "patient" ...

Épidémiologie : une base de données contre Parkinson

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°19 — décembre 2004

Epidé­mio­lo­gie : une base de données qui pour­rait déter­mi­ner les causes de la mala­die de Parkinson.

Une immense base de données de patients atteints de mala­die de Parkin­son a récem­ment été lancée en Cali­for­nie. Les cher­cheurs pensent que cette base de données sera essen­tielle pour traquer les causes de la mala­die. Une fois établie, cette base qui s’éten­dra sur tout l’état de Cali­for­nie, sera la plus grande du monde concer­nant la maladie.


Elle a été approu­vée fin septembre quand le gouver­neur Arnold Schwar­ze­neg­ger signa une requête exigeant aux méde­cins d’en­re­gis­trer dans la base de données centrale tout nouveau patient diag­nos­ti­qué avec des troubles du mouve­ment. Les cher­cheurs pensent que cette nouvelle base de données sera cruciale pour épin­gler de poten­tiels facteurs envi­ron­ne­men­taux (tels que les pesti­cides ou le régime alimen­taire) qui peuvent être a l’ori­gine du déclen­che­ment de la mala­die. Cela est devenu une prio­rité depuis que les cher­cheurs ont réalisé que les gènes ne peuvent par eux seuls expli­quer le risque de la mala­die. Epin­gler le coupable : La mala­die de Parkin­son est causée par la mort des cellules produi­sant la dopa­mine dans le cerveau, indui­sant les symp­tômes carac­té­ris­tiques de la mala­die ; trem­ble­ments, rigi­dité ou lenteur de mouve­ments. Bien que la mala­die n’af­fecte que 2% de la popu­la­tion, les cher­cheurs se battent pour construire un dessin précis du type de personne que la mala­die touche. Le facteur géné­tique n’ex­plique qu’une part infime du nombre de cas.

Récem­ment, de nombreuses études suggèrent qu’il doit exis­ter diverses causes envi­ron­ne­men­tales, depuis la présence de métaux ou solvants dans nos assiettes aux trau­mas crâniens, mais rien de clair n’a encore été décou­vert. « On a trouvé la fumée, mais pas le feu » rapporte William Lang­ston, direc­teur du Parkin­son’s Insti­tute a Sunny­vale, en Cali­for­nie, qui a rejoint d’autres neuro­logues et groupes de patients faisant campagne pour la base de données. Les cher­cheurs croient main­te­nant que les personnes qui cumulent une suscep­ti­bi­lité géné­tique à des facteurs envi­ron­ne­men­taux déve­loppent la mala­die. Par exemple, les pesti­cides peuvent avoir un impact impor­tant sur les cellules céré­brales des gens géné­ti­que­ment suscep­tibles à leurs effets.

Si un groupe à « haut risque » peut être iden­ti­fié, ces indi­vi­dus pour­raient être capable de chan­ger leur mode de vie de manière à parer la mala­die. Armés de cette nouvelle base de données, les cher­cheurs seront capable d’iden­ti­fier de nouveaux patients sur lesquels ils pour­ront étudier et explo­rer leur passé médi­cal et l’ex­po­si­tion aux facteurs envi­ron­ne­men­taux. Ils sont parti­cu­liè­re­ment atta­chés à l’idée que la mala­die puisse être une consé­quence d’un contact avec les pesti­cides ou d’autres produits chimiques toxiques. Forte de sa diver­sité : Jusqu’à présent, les scien­ti­fiques avaient tendance à regrou­per les études sur les patients parkin­so­niens par régions ou par hôpi­taux. Mais ces groupes sont bien souvent trop petits et ne repré­sentent pas assez préci­sé­ment la grande diver­sité de la population.
Des efforts ont été fait pour construire des études plus larges : au Nebraska, une telle base de données a déjà été mise en place, mais cet état du middle-​west améri­cain comporte moins de 2 millions d’habitants.

En outre, une infor­ma­tion sur les patients parkin­so­niens est aussi collec­tée au Dane­mark. Mais, riche de ces 37 millions d’ha­bi­tants, la Cali­for­nie est capable de recueillir des données sur plus de 5.000 patients chaque année, faisant inter­ve­nir une large diver­sité en terme socio-​économique et ethnique, autant qu’un mélange de popu­la­tions tant urbaines que rurales. « Ceci devrait être l’étape finale vers la décou­verte d’un facteur de suscep­ti­bi­lité envi­ron­ne­men­tale à la mala­die » reporte Lang­ston. Un projet pilote de deux ans, finance a part égale par l’US Natio­nal Insti­tute of Envi­ron­ne­men­tal Health Sciences et la Fonda­tion Michael J. Fox pour la Recherche sur la mala­die de Parkin­son, déter­mi­nera comment faire fonc­tion­ner cette base de données pour le mieux. « Cette base de données a le poten­tiel d’être un outil très précieux », rapporte l’épi­dé­mio­lo­giste Carl Coun­sell, qui étudie la mala­die de Parkin­son à l’Uni­ver­sité d’Aber­deen, Ecosse. Mais il aver­tit que même cette base de données peut manquer certains patients, car beau­coup restent encore non diagnostiques.

Helen Pear­son, Nature, 5 novembre 2004. Traduit par Dr B. MELCHIOR
Divi­sion of Biome­di­cal Sciences
Univer­sity Of Cali­for­nia River­side USA.

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