Ne pas être qu'un "patient" ...

L’imagerie fonctionnelle et la maladie de Parkinson

Ce texte relate l’intervention du Dr Cathe­rine Cheze-​Le Rest, méde­cin au service de méde­cine nucléaire au CHU de Brest – lors de notre confé­rence sur la douleur dans la mala­die de Parkin­son du 9 octobre 2004.
Ecrit par Michelle Galès, il a été revu et corrigé par le Docteur Cheze-​Le Rest

Les symp­tômes tels que les trem­ble­ments, l’akinésie, l’hypertonie révèlent à 80% la mala­die de Parkinson.

Pour aider le diag­nos­tic clinique, on fait un test à la L‑Dopa pour faire une cota­tion du sujet. Lorsqu’on donne 100 – 200 mg de L‑Dopa, le test est posi­tif si on observe une amélio­ra­tion de 50% du score.

Dans la mala­die de Parkin­son, des neurones à dopa­mine dispa­raissent, d’où néces­sité de dopamine.

En image­rie fonc­tion­nelle, on injecte une substance radio­ac­tive par voie intra­vei­neuse pour étudier un organe. Il n’y a pas de prépa­ra­tion parti­cu­lière. Pas de précau­tion parti­cu­lière avant l’examen, inutile d’être à jeun. La substance injec­tée émet des rayon­ne­ments. Ces examens sont des scin­ti­gra­phies. Il y a autant de scin­ti­gra­phies qu’il y a de substances à injec­ter. Elles se font en service de méde­cine nucléaire.

Pour détec­ter la mala­die de Parkin­son, plusieurs cibles sont à étudier :
1.Les neurones qui fonc­tionnent avec de la dopa­mine, pour poser le diag­nos­tic de mala­die de Parkinson.
2. Les douleurs muscu­laires, sque­let­tiques et arti­cu­laires : scin­ti­gra­phies osseuses afin d’éliminer les mala­dies asso­ciées (image­rie fonc­tion­nelle osseuse).

Pour étudier les neurones fonc­tion­nant avec la L‑Dopa on utilise une substance, la Fluo­ro­dopa. Après la période de fixa­tion du produit, la scin­ti­gra­phie permet­tra de détec­ter s’il y a ou non mala­die de Parkin­son, car la dopa­mine sera plus faible. Cette image­rie permet de suivre le pour­cen­tage de perte de neurones à dopa­mine. Ainsi chez un parkin­so­nien débu­tant, on pourra remar­quer moins de 30% de perte avant que ne se mani­festent les premiers signes cliniques. Sur les patients Parkin­so­niens décla­rés, on constate en moyenne 50% de perte, allant jusqu’à 90% de perte en stade terminal.

Il existe une alter­na­tive à la fluo­ro­dopa pour le diag­nos­tic : la scin­ti­gra­phie au Dats­can. Le scan­ner est utile pour diag­nos­ti­quer les mala­dies asso­ciées mais pas pour le diag­nos­tic du Parkinson.

La Dats­can donne les mêmes images que précé­dem­ment. Il n’est pas néces­saire d’interrompre les trai­te­ments. Et là encore, pas de prépa­ra­tion ni de précau­tion parti­cu­lière avant l’examen, si ce n’est que sur place, une heure avant, on donne une substance pour bloquer la thyroïde qui, sinon, sera marquée avec de l’iode. Pour l’examen, on fait l’injection intra­vei­neuse du produit au pli du coude (comme pour une prise de sang) et on attend 2 ou 3 heures pour lais­ser au produit le temps d’aller s’accumuler au niveau des neurones.

Cet examen se déroule allongé sur une table rigide, en posi­tion immo­bile pendant 45 minutes. Pour la machine, la tempé­ra­ture de la salle est main­te­nue à 20°C.

L’examen est indo­lore (si ce n’est la piqûre du début) sans effet secon­daire. Sur pres­crip­tion médi­cale, il est pris en charge à 100% par la Sécu­rité Sociale.

L’examen se fait avec une substance radio­ac­tive. Il n’y a aucun risque d’effets secon­daires au niveau céré­bral (avec cet examen, on irra­die deux fois moins qu’avec un scanner).
Quand on suspecte une mala­die de Parkin­son : à l’apparition des premiers symp­tômes, quand le diag­nos­tic est encore incer­tain, l’examen est anor­mal et plus on fait cet examen, plus on remarque que les anoma­lies sont évidentes, car les clichés anor­maux le restent.

L’examen sert donc à poser le diagnostic.

Image­rie fonc­tion­nelle des os : scin­ti­gra­phie osseuse

En cas de problèmes ostéo-​articulaires, on va utili­ser une substance qui va se placer sur l’os seulement.

Les douleurs ostéo-articulaires :
 — sont le plus souvent axiales : cervi­cal­gies, dorsalgies…
 — elles sont parfois liées à une patho­lo­gie asso­ciée : arthrose, tendinite…
 — parfois elles sont aussi périphériques.

Pour l’examen, on injecte un produit au pli du coude, on attend 2 à 3 heures pour que le produit soit capté sur les os. L’enregistrement des images peut être centré sur une zone parti­cu­lière, doulou­reuse ; on place alors le détec­teur sur cette zone. Cet enre­gis­tre­ment peut aussi se faire de la tête aux pieds. Chaque image dure 3 minutes, 30 minutes pour le corps entier.

On demande au patient de boire pendant l’attente pour que le produit ne s’accumule pas mais au contraire soit éliminé le plus vite possible par les reins.

L’examen se fait en consul­ta­tion externe. La prise en charge est de 100% dès lors qu’elle a été prescrite.

Algo­dy­stro­phie
Elle cause de vives douleurs au niveau des arti­cu­la­tions qui peuvent aussi être gonflées, coin­cées. On rencontre beau­coup ce problème.

Avec cet examen, on peut diag­nos­ti­quer une algo­dy­stro­phie quand le produit s’accumule très vite au niveau des articulations.

Frac­tures
Cet examen permet de confir­mer les frac­tures que l’on ne voit pas bien sur une radio­gra­phie. Par contre, une scin­ti­gra­phie osseuse ne permet pas de voir les problèmes muscu­laires ou tendi­neux puisque seul le sque­lette est visible.

5 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. que peut t’on déce­ler avec un scan­ner cérébral

    Commentaire by neveu — 14 mars 2008 #

  2. es ce que un scan­ner céré­bral es fiable

    Commentaire by neveu — 14 mars 2008 #

  3. mon mari a ete diag­nos­tique mala­die de parkin­son il y a 10 ANS . NOUS NOUS SOMMES RENCONTRES il y a 7 ANS ET IL AVAIT DES DOUTES LUI AUSSI.JE SUIS TOMBEE SUR 1 ARTICLE SUR L OPERATION CEREBRALE ET SUR L EQUIPE DU PR CESARO AU CHU D HENRI MONDOR CRETEIL LA PREMIERE CHOSE Q U ILS SONT FAIT C EST LE TESTE LDOPA ET LE DATSCAN MAIS ON NOUS A PARLE DE LA NICOTINE MAIS IL SE PLAINT TOUJOURS DE DOULEURES IL PREND DU SINEMET ET REQUIP.VOUS POUVEZ CONTACTER LE CHU DE CRETEIL POUR LE DATSCAN CAR L IRM CE N AI VRAIMENT PAS UN EXAMENT PRECIS .A BIENTOT.

    Commentaire by SINCLAIR — 5 novembre 2007 #

  4. Bonjour J’ai toujours douté d’avoir la mala­die de parkinson.Et je viens de décou­vrir que l’on pouvait effec­ti­ve­ment par le biais de la datscan,le savoir .Je me demandes pour­quoi ne m’a t’on pas parlé de cette perspective

    Commentaire by CHALUMEAU — 7 février 2007 #

  5. Quelques repères simples mais qui demandent à être confir­més par un spécia­liste (neuro­logue en particulier):

    - la microé­cri­ture et la diffi­culté à rédi­ger des textes simples : tendance à écrire de plus en plus petit et en s’at­té­nuant sur la fin des phrases et en descen­dant lors­qu’il n’y a pas de lignes sur la feuille

    - les douleurs arti­cu­laires de l’épaule , de la hanche : ces signes doivent effec­ti­ve­ment, comme l’an­nonce le spécia­liste ci-​dessus, être contrô­lés pour véri­fier qu’il n’y a pas « autre chose » (artrose par exemple)

    - une fati­ga­bi­lité exces­sive, un « moral » en « dent de scie » : cela est lié en parti­cu­lier au manque de dopa­mine au cours de la jour­née… Là aussi à véri­fier avec un spécialiste.

    En un mot, ce n’est pas une « mala­die honteuse » (autant qu’il puisse y en avoir!) et plus vite elle sera diag­nos­ti­quée mieux elle sera soignée : il est telle­ment confor­table de « retrou­ver » la souplesse de ses gestes grâce aux médi­ca­ments que cela n’a pas de prix… même si cela doit pertur­ber la personne qui doit « suppor­ter » l’an­nonce du diagnostic.

    Jean GRAVELEAU

    Commentaire by GRAVELEAU JEAN — 24 novembre 2005 #

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