L’imagerie fonctionnelle et la maladie de Parkinson
Publié le 14 février 2005 à 10:31Ce texte relate l’intervention du Dr Catherine Cheze-Le Rest, médecin au service de médecine nucléaire au CHU de Brest – lors de notre conférence sur la douleur dans la maladie de Parkinson du 9 octobre 2004.
Ecrit par Michelle Galès, il a été revu et corrigé par le Docteur Cheze-Le Rest
Les symptômes tels que les tremblements, l’akinésie, l’hypertonie révèlent à 80% la maladie de Parkinson.
Pour aider le diagnostic clinique, on fait un test à la L‑Dopa pour faire une cotation du sujet. Lorsqu’on donne 100 – 200 mg de L‑Dopa, le test est positif si on observe une amélioration de 50% du score.
Dans la maladie de Parkinson, des neurones à dopamine disparaissent, d’où nécessité de dopamine.
En imagerie fonctionnelle, on injecte une substance radioactive par voie intraveineuse pour étudier un organe. Il n’y a pas de préparation particulière. Pas de précaution particulière avant l’examen, inutile d’être à jeun. La substance injectée émet des rayonnements. Ces examens sont des scintigraphies. Il y a autant de scintigraphies qu’il y a de substances à injecter. Elles se font en service de médecine nucléaire.
Pour détecter la maladie de Parkinson, plusieurs cibles sont à étudier :
1.Les neurones qui fonctionnent avec de la dopamine, pour poser le diagnostic de maladie de Parkinson.
2. Les douleurs musculaires, squelettiques et articulaires : scintigraphies osseuses afin d’éliminer les maladies associées (imagerie fonctionnelle osseuse).
Pour étudier les neurones fonctionnant avec la L‑Dopa on utilise une substance, la Fluorodopa. Après la période de fixation du produit, la scintigraphie permettra de détecter s’il y a ou non maladie de Parkinson, car la dopamine sera plus faible. Cette imagerie permet de suivre le pourcentage de perte de neurones à dopamine. Ainsi chez un parkinsonien débutant, on pourra remarquer moins de 30% de perte avant que ne se manifestent les premiers signes cliniques. Sur les patients Parkinsoniens déclarés, on constate en moyenne 50% de perte, allant jusqu’à 90% de perte en stade terminal.
Il existe une alternative à la fluorodopa pour le diagnostic : la scintigraphie au Datscan. Le scanner est utile pour diagnostiquer les maladies associées mais pas pour le diagnostic du Parkinson.
La Datscan donne les mêmes images que précédemment. Il n’est pas nécessaire d’interrompre les traitements. Et là encore, pas de préparation ni de précaution particulière avant l’examen, si ce n’est que sur place, une heure avant, on donne une substance pour bloquer la thyroïde qui, sinon, sera marquée avec de l’iode. Pour l’examen, on fait l’injection intraveineuse du produit au pli du coude (comme pour une prise de sang) et on attend 2 ou 3 heures pour laisser au produit le temps d’aller s’accumuler au niveau des neurones.
Cet examen se déroule allongé sur une table rigide, en position immobile pendant 45 minutes. Pour la machine, la température de la salle est maintenue à 20°C.
L’examen est indolore (si ce n’est la piqûre du début) sans effet secondaire. Sur prescription médicale, il est pris en charge à 100% par la Sécurité Sociale.
L’examen se fait avec une substance radioactive. Il n’y a aucun risque d’effets secondaires au niveau cérébral (avec cet examen, on irradie deux fois moins qu’avec un scanner).
Quand on suspecte une maladie de Parkinson : à l’apparition des premiers symptômes, quand le diagnostic est encore incertain, l’examen est anormal et plus on fait cet examen, plus on remarque que les anomalies sont évidentes, car les clichés anormaux le restent.
L’examen sert donc à poser le diagnostic.
Imagerie fonctionnelle des os : scintigraphie osseuse
En cas de problèmes ostéo-articulaires, on va utiliser une substance qui va se placer sur l’os seulement.
Les douleurs ostéo-articulaires :
— sont le plus souvent axiales : cervicalgies, dorsalgies…
— elles sont parfois liées à une pathologie associée : arthrose, tendinite…
— parfois elles sont aussi périphériques.
Pour l’examen, on injecte un produit au pli du coude, on attend 2 à 3 heures pour que le produit soit capté sur les os. L’enregistrement des images peut être centré sur une zone particulière, douloureuse ; on place alors le détecteur sur cette zone. Cet enregistrement peut aussi se faire de la tête aux pieds. Chaque image dure 3 minutes, 30 minutes pour le corps entier.
On demande au patient de boire pendant l’attente pour que le produit ne s’accumule pas mais au contraire soit éliminé le plus vite possible par les reins.
L’examen se fait en consultation externe. La prise en charge est de 100% dès lors qu’elle a été prescrite.
Algodystrophie
Elle cause de vives douleurs au niveau des articulations qui peuvent aussi être gonflées, coincées. On rencontre beaucoup ce problème.
Avec cet examen, on peut diagnostiquer une algodystrophie quand le produit s’accumule très vite au niveau des articulations.
Fractures
Cet examen permet de confirmer les fractures que l’on ne voit pas bien sur une radiographie. Par contre, une scintigraphie osseuse ne permet pas de voir les problèmes musculaires ou tendineux puisque seul le squelette est visible.
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que peut t’on déceler avec un scanner cérébral
Commentaire by neveu — 14 mars 2008 #
es ce que un scanner cérébral es fiable
Commentaire by neveu — 14 mars 2008 #
mon mari a ete diagnostique maladie de parkinson il y a 10 ANS . NOUS NOUS SOMMES RENCONTRES il y a 7 ANS ET IL AVAIT DES DOUTES LUI AUSSI.JE SUIS TOMBEE SUR 1 ARTICLE SUR L OPERATION CEREBRALE ET SUR L EQUIPE DU PR CESARO AU CHU D HENRI MONDOR CRETEIL LA PREMIERE CHOSE Q U ILS SONT FAIT C EST LE TESTE LDOPA ET LE DATSCAN MAIS ON NOUS A PARLE DE LA NICOTINE MAIS IL SE PLAINT TOUJOURS DE DOULEURES IL PREND DU SINEMET ET REQUIP.VOUS POUVEZ CONTACTER LE CHU DE CRETEIL POUR LE DATSCAN CAR L IRM CE N AI VRAIMENT PAS UN EXAMENT PRECIS .A BIENTOT.
Commentaire by SINCLAIR — 5 novembre 2007 #
Bonjour J’ai toujours douté d’avoir la maladie de parkinson.Et je viens de découvrir que l’on pouvait effectivement par le biais de la datscan,le savoir .Je me demandes pourquoi ne m’a t’on pas parlé de cette perspective
Commentaire by CHALUMEAU — 7 février 2007 #
Quelques repères simples mais qui demandent à être confirmés par un spécialiste (neurologue en particulier):
- la microécriture et la difficulté à rédiger des textes simples : tendance à écrire de plus en plus petit et en s’atténuant sur la fin des phrases et en descendant lorsqu’il n’y a pas de lignes sur la feuille
- les douleurs articulaires de l’épaule , de la hanche : ces signes doivent effectivement, comme l’annonce le spécialiste ci-dessus, être contrôlés pour vérifier qu’il n’y a pas « autre chose » (artrose par exemple)
- une fatigabilité excessive, un « moral » en « dent de scie » : cela est lié en particulier au manque de dopamine au cours de la journée… Là aussi à vérifier avec un spécialiste.
En un mot, ce n’est pas une « maladie honteuse » (autant qu’il puisse y en avoir!) et plus vite elle sera diagnostiquée mieux elle sera soignée : il est tellement confortable de « retrouver » la souplesse de ses gestes grâce aux médicaments que cela n’a pas de prix… même si cela doit perturber la personne qui doit « supporter » l’annonce du diagnostic.
Jean GRAVELEAU
Commentaire by GRAVELEAU JEAN — 24 novembre 2005 #