Ne pas être qu'un "patient" ...

Une variante génétique protège des fumeurs contre le Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010 

Lu dans le «  Parkin­son  » suisse de septembre 2010

Le taba­gisme est respon­sable du cancer, mais il protège contre le Parkin­son. Du moins, les indi­vi­dus dotés d’une certaine variante du gène cyto­chrome. Cette décou­verte va peut-​être permettre des avan­cées thérapeutiques.

Diffé­rentes études épidé­mio­lo­giques montrent que le risque de Parkin­son est réduit, parfois de moitié, chez les fumeurs. Cette obser­va­tion n’a abso­lu­ment rien à voir avec le fait que les fumeurs décèdent avant d’atteindre l’âge auquel se mani­feste couram­ment la mala­die. A un âge avancé, les fumeurs souffrent égale­ment moins du Parkin­son que les non-​fumeurs ! Ce phéno­mène peut s’expliquer, d’une part, par les proprié­tés neuro­pro­tec­trices de la nico­tine et d’autre part, par les prédis­po­si­tions génétiques.

Les cher­cheurs de l’Académie euro­péenne de Bolzano (EURAC) et de la clinique Mayo de Roches­ter (Etats-​Unis) viennent d’étayer la deuxième hypo­thèse par une étude. Ils ont comparé les habi­tudes de taba­gisme de 1 228 parti­ci­pants avec leurs données sur la varia­tion du gène cyto­chrome 2A6. Ce dernier code la struc­ture du cyto­chrome P450, l’enzyme respon­sable de l’assimilation de la nico­tine dans l’organisme.

Dans leur étude, les scien­ti­fiques placés sous la direc­tion du Dt. Mauri­zio Fache­ris de l’EURAC ont pu démon­trer que les fumeurs dotés d’une certaine variante de ce gène cyto­chrome 2A6 souf­fraient nette­ment moins du parkin­son que les non-​fumeurs, chez lesquels cette variante géné­tique est absente. Au cours d’une étape ulté­rieure, les cher­cheurs souhaitent déter­mi­ner avec plus de préci­sion si l’effet protec­teur doit effec­ti­ve­ment être imputé à cette variante du gène CYP2A6 ou à la coti­nine, substance déce­lée chez les fumeurs, qui appa­raît sous l’effet de ce gène lors de l’assimilation de la nico­tine. Si la deuxième hypo­thèse s’avérait exacte, il serait envi­sa­geable de déve­lop­per des médi­ca­ments à base de coti­nine qui permet­traient de préve­nir la mala­die de Parkin­son. Pour les cher­cheurs de l’EURAC, l’avenir est prometteur.
Sources : EURAC Research et Ameri­can Academy of Neurology

Lu par Jean GRAVELEAU

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