Une variante génétique protège des fumeurs contre le Parkinson
Publié le 13 décembre 2010 à 09:22Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010
Lu dans le « Parkinson » suisse de septembre 2010
Le tabagisme est responsable du cancer, mais il protège contre le Parkinson. Du moins, les individus dotés d’une certaine variante du gène cytochrome. Cette découverte va peut-être permettre des avancées thérapeutiques.
Différentes études épidémiologiques montrent que le risque de Parkinson est réduit, parfois de moitié, chez les fumeurs. Cette observation n’a absolument rien à voir avec le fait que les fumeurs décèdent avant d’atteindre l’âge auquel se manifeste couramment la maladie. A un âge avancé, les fumeurs souffrent également moins du Parkinson que les non-fumeurs ! Ce phénomène peut s’expliquer, d’une part, par les propriétés neuroprotectrices de la nicotine et d’autre part, par les prédispositions génétiques.
Les chercheurs de l’Académie européenne de Bolzano (EURAC) et de la clinique Mayo de Rochester (Etats-Unis) viennent d’étayer la deuxième hypothèse par une étude. Ils ont comparé les habitudes de tabagisme de 1 228 participants avec leurs données sur la variation du gène cytochrome 2A6. Ce dernier code la structure du cytochrome P450, l’enzyme responsable de l’assimilation de la nicotine dans l’organisme.
Dans leur étude, les scientifiques placés sous la direction du Dt. Maurizio Facheris de l’EURAC ont pu démontrer que les fumeurs dotés d’une certaine variante de ce gène cytochrome 2A6 souffraient nettement moins du parkinson que les non-fumeurs, chez lesquels cette variante génétique est absente. Au cours d’une étape ultérieure, les chercheurs souhaitent déterminer avec plus de précision si l’effet protecteur doit effectivement être imputé à cette variante du gène CYP2A6 ou à la cotinine, substance décelée chez les fumeurs, qui apparaît sous l’effet de ce gène lors de l’assimilation de la nicotine. Si la deuxième hypothèse s’avérait exacte, il serait envisageable de développer des médicaments à base de cotinine qui permettraient de prévenir la maladie de Parkinson. Pour les chercheurs de l’EURAC, l’avenir est prometteur.
Sources : EURAC Research et American Academy of Neurology
Lu par Jean GRAVELEAU
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