Ne pas être qu'un "patient" ...

Les indus d’APA peuvent être recouvrés sur la succession

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°41 – juin 2010 

Les indus d’APA peuvent être recou­vrés sur la succession
Déci­sion du Conseil d’Etat, ASH du 2 avril 2010 N°2653

Les verse­ments indus d’allocation person­na­li­sée d’autonomie (APA) inter­ve­nus du vivant du béné­fi­ciaire peuvent être récu­pé­rés sur sa succes­sion. C’est ce qu’a décidé le Conseil d’Etat le 10 mars, préci­sant que chaque héri­tier n’est débi­teur de la dette d’APA qu’à propor­tion de sa part successorale.

Dans cette affaire, le dépar­te­ment d’Ille et Vilaine a constaté une diffé­rence d’environ 1 000€ entre les sommes versées à une béné­fi­ciaire de l’APA et les dépenses effec­tuées au titre de cette pres­ta­tion. Le Président du Conseil Géné­ral a pris une déci­sion de récu­pé­ra­tion de cet indu à l’encontre d’un seul de ses héri­tiers, en l’occurrence sa fille. Après plusieurs recours, d’abord gracieux, puis devant les commis­sions dépar­te­men­tales et centrale d’aide sociale – toutes reje­tées –, cette dernière a porté l’affaire devant le Conseil d’Etat.

La Haute Juri­dic­tion constate tout d’abord que l’héritière n’a apporté aucun élément permet­tant d’établir que la somme en litige aurait effec­ti­ve­ment servi au paie­ment des services prévus par le plan d’aide établi entre le dépar­te­ment et sa mère. Dès lors, indique-​t-​elle, cette somme doit être regar­dée comme un indu d’APA dont le dépar­te­ment est fondé à obte­nir la resti­tu­tion. La circons­tance que les justi­fi­ca­tifs deman­dés par les services du Conseil Géné­ral l’auraient été en mécon­nais­sance des règles de procé­dure est sans inci­dence sur le carac­tère indu.

Le Conseil d’État rappelle ensuite que « les sommes servies au titre de l’allocation person­na­li­sée d’autonomie ne font pas l’objet d’un recou­vre­ment sur la succes­sion du béné­fi­ciaire, sur le léga­taire ou sur le dona­taire ». Cette règle, fixée par l’article L.232 – 19 du code de l’action sociale et des familles, ne s’applique que si les pres­ta­tions ont été versées à bon droit. En revanche, elle n’interdit pas la récu­pé­ra­tion sur la succes­sion lorsque les pres­ta­tions ont été indû­ment versées. 

Enfin, en appli­ca­tion de l’article 870 du code civil, les hauts magis­trats indiquent que le dépar­te­ment d’Ille et Vilaine ne pouvait, après le règle­ment de la succes­sion, récla­mer le rembour­se­ment de l’indu aux diffé­rents héri­tiers qu’à propor­tion de leur part héré­di­taire. La succes­sion ayant fait l’objet d’un partage, la fille de la béné­fi­ciaire de l’APA ne pouvait être regar­dée comme débi­trice de la dette d’APA contrac­tée par sa mère qu’à propor­tion de sa propre part succes­so­rale et dans la limite du montant de celle-​ci. Par consé­quent, le Conseil d’Etat annule l’ensemble des déci­sions contes­tées et demande au dépar­te­ment de tirer les consé­quences de cette annu­la­tion sur les sommes que l’héritière lui aurait versées à tort.

Conseil d’Etat, le 10 mars 2010, n°316750, dispo­nible sur www.legifrance..gouv.fr
Lu par Jean GRAVELEAU

Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

Laisser un commentaire

XHTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Flux RSS des commentaires de cet article. Rétrolien URI

Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires. Valide XHTML et CSS.