Éditorial
Publié le 07 décembre 2010 à 09:33Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010
Voici revenu le temps des vœux : que tout un chacun puisse retrouver la joie des retrouvailles des fêtes de fin d’année et l’espoir d’une année meilleure que la précédente ! N’est ce pas le vœu le plus cher pour chacun d’entre nous, malade et accompagnant ?
Je sais bien, on me rétorquera qu’il s’agit d’une utopie ; mais n’est ce pas ce qui nous fait vivre et supporter les lourdes difficultés qui s’amoncellent parfois à notre corps défendant ? Ce qui me conduit à la réflexion suivante :
Mon amie kinésithérapeute, (cela fait maintenant 6 ans que nous nous rencontrons chaque semaine), m’a suggéré, cet après-midi, de parler de la concentration et du « lâcher prise » qui devraient nous aider à maîtriser les difficultés que nous impose la maladie. Nous sommes plus ou moins conscients des réflexes et des habitudes négatives de notre corps et nous croyons, parfois, ne rien pouvoir faire pour aller contre. « Faux » me dit-elle un peu provocatrice, « vous pouvez toujours reprendre le contrôle en vous appliquant à bon escient ; non pas en raisonnant comme un malade mais comme un individu qui a des difficultés surmontables ! ».
Facile à dire me direz-vous. Mais je crois qu’elle a vraiment raison d’insister sur notre capacité à refuser la dépendance et que, par un acte volontaire, nous pouvons retrouver en nous les forces nécessaires pour pallier les difficultés les plus criantes en étant un « homme debout »… Il est exact que l’arrivée du diagnostic avec le stress que cela entraîne, le vieillissement de nos articulations, les conditions de vie parfois difficiles, et bien d’autres phénomènes de la vie courante qui n’ont pas forcément à voir avec Parkinson, peuvent engendrer des difficultés supplémentaires. Mais cela ne doit pas nous empêcher de toujours réagir en « homme debout » (quand je dis homme, je pense aussi aux femmes évidemment ; c’est dans le sens universel qu’il faut l’entendre).
Nous sommes nous éloignés de mon propos d’origine ? Je ne le crois pas ; c’est mon vœu le plus profond (et ce qui me fait écrire dans ce journal !) : repousser les limites de notre incapacité physique le plus loin possible même si le moral n’y est pas toujours et qu’il faut sans cesse remettre « l’ouvrage sur le métier ».
Je ne veux pas paraître moraliste dans cette affaire : je suis comme vous, éprouvé par la maladie. Mais le soutien sans faille de mon amie kiné vient à propos me rappeler que j’ai des ressources en moi qui ne demandent qu’à surgir pour apporter leur aide dans cette situation difficile. Je souhaite à tous de trouver la porte d’accès à ces ressources !
BONNE ANNÉE A TOUS, ACCOMPAGNANTS ET MALADES
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c’est effectivement ce que je ressens tout comme vous : la difficulté à se motiver pour agir tous les jours ! Mais il est important de ne pas « culpabiliser » pour autant : ça n’avance à rien et ne fait qu’aggraver notre état !
Je vous souhaite tous mes voeux pour cette nouvelle année pleine de bonnes résolutions
amicalement
Jean Graveleau
Commentaire by GRAVELEAU JEAN — 27 décembre 2010 #
Nous souhaiter une année meilleure que la précécente peut en effet paraître utopique ! mais pourtant j’ai envie de dire pourquoi pas ! Il est vrai que pour la pluplart d’entre nous, Miss parki ne nous lâchera pas aussi facilement.
Je pratique avec quelques membres de mon association une heure de YI chuan par semaine. Cette leçon nous devons l’adapter et devrions « l’adopter » chaque jours afin de dégager l’énergie qui circule en nous pour la mettre à profit au regard de nos difficultés à bouger.
Personnellement, je n’arrive pas à m’obliger à cette discipline, alors que je suis convaincue du bien fondé de ces exercices de relaxations du corps par la respiration, la posture, le travail des articulations et l’auto-massage.
Et tous les jours je me dis, allez aujourd’hui il faut en faire un peu plus pour mon bien être et aussi pour mon moral ! Je m’y oblige mais d’une façon « indisciplinée » c’est-à-dire irrégulièrement et quand j’en ai vraiment besoin.
Je ne suis pas la seule a réagir de cette façon mais ce n’est pas une raison et je devrais au contraire me « bousculer » un peu plus.
Alors je vais prendre de bonnes résolutions pour 2011 en ayant à l’esprit comme objectif d’améliorer ma condition physique malgré la Miss parki qui m’empoisonne chaque jour. Il est vrai que c’est une lutte perpétuelle ; mais as-t-on le choix ?
Commentaire by Salentiny Lucie Michèle — 7 décembre 2010 #