Ne pas être qu'un "patient" ...

Éditorial

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010 

Voici revenu le temps des vœux : que tout un chacun puisse retrou­ver la joie des retrou­vailles des fêtes de fin d’année et l’espoir d’une année meilleure que la précé­dente ! N’est ce pas le vœu le plus cher pour chacun d’entre nous, malade et accompagnant ?
Je sais bien, on me rétor­quera qu’il s’agit d’une utopie ; mais n’est ce pas ce qui nous fait vivre et suppor­ter les lourdes diffi­cul­tés qui s’amoncellent parfois à notre corps défen­dant ? Ce qui me conduit à la réflexion suivante :

Mon amie kiné­si­thé­ra­peute, (cela fait main­te­nant 6 ans que nous nous rencon­trons chaque semaine), m’a suggéré, cet après-​midi, de parler de la concen­tra­tion et du « lâcher prise » qui devraient nous aider à maîtri­ser les diffi­cul­tés que nous impose la mala­die. Nous sommes plus ou moins conscients des réflexes et des habi­tudes néga­tives de notre corps et nous croyons, parfois, ne rien pouvoir faire pour aller contre. « Faux » me dit-​elle un peu provo­ca­trice, « vous pouvez toujours reprendre le contrôle en vous appli­quant à bon escient ; non pas en raison­nant comme un malade mais comme un indi­vidu qui a des diffi­cul­tés surmontables ! ».

Facile à dire me direz-​vous. Mais je crois qu’elle a vrai­ment raison d’insister sur notre capa­cité à refu­ser la dépen­dance et que, par un acte volon­taire, nous pouvons retrou­ver en nous les forces néces­saires pour pallier les diffi­cul­tés les plus criantes en étant un « homme debout »… Il est exact que l’arrivée du diag­nos­tic avec le stress que cela entraîne, le vieillis­se­ment de nos arti­cu­la­tions, les condi­tions de vie parfois diffi­ciles, et bien d’autres phéno­mènes de la vie courante qui n’ont pas forcé­ment à voir avec Parkin­son, peuvent engen­drer des diffi­cul­tés supplé­men­taires. Mais cela ne doit pas nous empê­cher de toujours réagir en « homme debout » (quand je dis homme, je pense aussi aux femmes évidem­ment ; c’est dans le sens univer­sel qu’il faut l’entendre).

Nous sommes nous éloi­gnés de mon propos d’origine ? Je ne le crois pas ; c’est mon vœu le plus profond (et ce qui me fait écrire dans ce jour­nal !) : repous­ser les limites de notre inca­pa­cité physique le plus loin possible même si le moral n’y est pas toujours et qu’il faut sans cesse remettre « l’ouvrage sur le métier ».
Je ne veux pas paraître mora­liste dans cette affaire : je suis comme vous, éprouvé par la mala­die. Mais le soutien sans faille de mon amie kiné vient à propos me rappe­ler que j’ai des ressources en moi qui ne demandent qu’à surgir pour appor­ter leur aide dans cette situa­tion diffi­cile. Je souhaite à tous de trou­ver la porte d’accès à ces ressources !

BONNE ANNÉE A TOUS, ACCOMPAGNANTS ET MALADES

Jean GRAVELEAU

2 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. c’est effec­ti­ve­ment ce que je ressens tout comme vous : la diffi­culté à se moti­ver pour agir tous les jours ! Mais il est impor­tant de ne pas « culpa­bi­li­ser » pour autant : ça n’avance à rien et ne fait qu’ag­gra­ver notre état !
    Je vous souhaite tous mes voeux pour cette nouvelle année pleine de bonnes résolutions
    amicalement
    Jean Graveleau

    Commentaire by GRAVELEAU JEAN — 27 décembre 2010 #

  2. Nous souhai­ter une année meilleure que la précé­cente peut en effet paraître utopique ! mais pour­tant j’ai envie de dire pour­quoi pas ! Il est vrai que pour la pluplart d’entre nous, Miss parki ne nous lâchera pas aussi facilement.
    Je pratique avec quelques membres de mon asso­cia­tion une heure de YI chuan par semaine. Cette leçon nous devons l’adap­ter et devrions « l’adop­ter » chaque jours afin de déga­ger l’éner­gie qui circule en nous pour la mettre à profit au regard de nos diffi­cul­tés à bouger. 

    Person­nel­le­ment, je n’ar­rive pas à m’obli­ger à cette disci­pline, alors que je suis convain­cue du bien fondé de ces exer­cices de relaxa­tions du corps par la respi­ra­tion, la posture, le travail des arti­cu­la­tions et l’auto-massage.
    Et tous les jours je me dis, allez aujourd’­hui il faut en faire un peu plus pour mon bien être et aussi pour mon moral ! Je m’y oblige mais d’une façon « indis­ci­pli­née » c’est-​à-​dire irré­gu­liè­re­ment et quand j’en ai vrai­ment besoin.
    Je ne suis pas la seule a réagir de cette façon mais ce n’est pas une raison et je devrais au contraire me « bous­cu­ler » un peu plus.
    Alors je vais prendre de bonnes réso­lu­tions pour 2011 en ayant à l’es­prit comme objec­tif d’amé­lio­rer ma condi­tion physique malgré la Miss parki qui m’empoisonne chaque jour. Il est vrai que c’est une lutte perpé­tuelle ; mais as-​t-​on le choix ?

    Commentaire by Salentiny Lucie Michèle — 7 décembre 2010 #

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