Troubles affectifs dans la maladie de Parkinson
Publié le 19 juillet 2011 à 22:11Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Actuellement, il est classique de décrire la maladie de Parkinson idiopathique comme l’association de signes moteurs et de signes non moteurs. Si les signes moteurs sont bien connus, lenteur d’initiation et d’exécution des mouvements, rigidité musculaire et tremblement asymétrique ; les signes non-moteurs commencent à être mieux pris en compte, au premier rang desquels se trouvent associés à des signes digestifs, urinaires, des signes neuropsychiques comprenant des phases dépressives majeures, mineures, des moments d’anxiété, des troubles de la personnalité, des hallucinations visuelles, parfois des troubles du sommeil ou l’apathie fréquemment rencontrée.
Le programme conçu par la Clinique de l’Humeur de l’hôpital de Quimperlé pour les patients présentant une maladie de Parkinson idiopathique pose l’hypothèse d’une relation entre les signes non-moteurs et les signes moteurs avec un double objectif :
- Premièrement d’améliorer voir de prévenir des signes non-moteurs de type neuropsychiques en particulier l’anxiété, la dépression parfois l’apathie,
- Deuxièmement de pouvoir proposer à partir de ce travail psychique un traitement physique améliorant l’efficience des séquences motrices en complément de la pharmacologie.
Ce programme se déroule les jeudis en 2 séances sur une période de 8 semaines. La première séance comprend un atelier dit de Pratique Corporelle Constructiviste.
A partir d’une redécouverte de l’espace corporel, l’espace péricorporel est investi par des séquences de mouvements sans exercer sa force, souples et rythmés par l’inspiration et l’expiration. Ces mouvements ne se font pas contre résistance de façon à pouvoir être enchainés, fluides : un premier mouvement est découvert, puis un second, puis un troisième et ensuite l’ensemble de ces trois mouvements sont enchaînés sans pause. Ils sont réalisés dans un rythme proposé par les deux temps de la respiration : l’inspiration et l’expiration.
En effet la deuxième séance proposée de mindfulness, c’est-à-dire de pleine conscience, permet d’apprendre aux sujets la méditation centrée sur la respiration et la possibilité de mobiliser par un acte volontaire toute son attention dans l’instant présent. Cette possibilité de mobiliser toute son attention dans l’instant présent permet l’amélioration de l’acte moteur et pour certains patients, comme l’expérience a pu nous le démontrer, la possibilité même d’un déblocage.
Ces deux séances sont aussi l’occasion de discuter avec les thérapeutes comprenant un infirmier psychiatrique, un psychomotricien, un psychiatre et un psycho-gériatre, de nombreux échanges sur la physiopathologie, sur la gestion des émotions, sur la compréhension des signes cliniques et en particulier sur l’apathie, syndrome gênant qui ne permet pas au sujet de débuter un acte moteur complexe dirigé vers un but.
La possibilité pour le sujet de se positionner en pleine conscience (mindfulness) lui permet de mobiliser toutes ses capacités attentionnelles pour exploiter ses capacités motrices du moment au mieux, en particulier dans des actes moteurs complexes et dirigés par un but.
Ce premier groupe de 5 patients, les aidants naturels étant conviés aux séances de mindfulness, a permis de mettre en évidence l’ensemble des bénéfices de cette approche, bénéfices moteurs puisque certains ont diminué leur traitement pharmacologique et bénéfices psychologiques, non seulement sur la possibilité nouvelle de mieux s’investir dans un certain nombre d’activités, mais aussi de pouvoir s’inscrire dans une démarche de bien-être avec, ou malgré, la maladie de Parkinson idiopathique.
C’est donc un message plein d’espoir qui nous porte à proposer le développement de ce programme avec les aidants, et les associations de familles et de patients.
Quimperlé, le 20 août 2009
Docteur B. PLACINES, Joël ROULLEAUX, Gwénola MELAINE, Brigitte CONAN
Pierre VIGIER, Céline VIGIER, Armelle CORDIER, Docteur T. BONVALOT
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Dommage qu’il est fallu autant d’années pour en convenir !
Lorsque j’ai tenu ce discours voilà plus de dix ans, le père de mes enfants me faisait passer pour une démente
la méditation 3G
la respiration profonde et en conscience
le pouvoir de l’instant présent
la pratique du yoga du rire
me permettent de cohabiter avec Mr Parkinson dans la paix et la sérénité
Commentaire by Annie — 2 août 2011 #