Plan Alzheimer : l’argent, ce grand oublié
Publié le 27 octobre 2011 à 09:20Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011
« Un modèle pour le monde. » A la conférence internationale annuelle de l’Association Alzheimer qui se tenait ces jours-ci à Paris, c’est en ces termes que le président de l’association américaine a qualifié le plan français Alzheimer lancé en 2008. Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de reprendre l’expression ce mercredi dans le discours en forme de bilan qu’il a énoncé devant un parterre de chercheurs du monde entier.
« Nous voulons doter la France d’un système complet sur l’ensemble du territoire français pour qu’aucun malade d’Alzheimer ne soit ignoré (…) qu’aucune famille française ne soit laissée sans assistance et nous voulons qu’aucune piste de recherche ne soit négligée », le chef de l’Etat rappelant ainsi les trois volets du plan 2008 – 2012 : la santé, la recherche et la solidarité. Et s’il s’est félicité d’avoir « dégagé en cette période de crise un budget considérable de 1,6 milliard d’euros », il ne s’est en revanche pas avancé sur son financement.
Sa décision sur la réforme de la dépendance était attendue mi-juillet, après la remise par le sénateur UMP de Loire-Atlantique André Trillard du rapport sur la prévention de la dépendance. Roselyne Bachelot a déjà rendu sa copie fin juin, avec les recommandations des quatre groupes de travail qui planchaient sur le financement du dispositif selon l’aspect sociétal, démographique, médical et financier. Du tout public au tout privé, plusieurs scénarios sont à l’étude. Les 850.000 malades français d’Alzheimer, leurs familles, les associations de soutien et structures d’aide, tous attendaient que le chef de l’Etat tranche enfin, car ils sont directement concernés puisque 70% des cas de dépendance sont causés par Alzheimer.
« Après 2 ans et demi d’expérimentation, nous sommes maintenant en phase de développement. Les 44 mesures du plan sont une bonne chose… Mais pour ce qui est de l’application, sur le terrain, c’est plus compliqué », commente Marie-Odile Desana, présidente de France Alzheimer. Son souhait serait que la maladie d’Alzheimer ne se résume pas à « un énorme problème financier » même si « pour les familles le problème est toujours le même : l’argent ». Le maintien à domicile est la solution dans 70% des cas, mais « le choix n’est pas toujours libre » : le placement en établissement coûte cher. Et c’est dans ces cas que l’aidant souffre le plus.
La présidente de l’association rappelle ainsi que « 30% des aidants meurent avant le malade ». « S’occuper d’une personne atteinte d’Alzheimer c’est 24h sur 24, l’entourage est épuisé », explique-t-elle. Il existe des dispositifs permettant de soulager les aidants, mais là encore, ils ne sont pas accessibles à tous.
« Quand on sait que la retraite d’une femme s’élève en moyenne à 850 euros par mois, comment peut-on s’offrir les services d’une auxiliaire de vie, le portage des repas à domicile, l’accueil de jour ou l’hébergement temporaire pour prendre quelques jours de vacances, dormir, aller chez le coiffeur ? », interroge Marie-Odile Desana.
Un article de Médiapart (journal numérique) faisant le bilan du plan Alzheimer (bilan assez négatif : de bonnes idées mais pas de financement, en sera-t-il de même pour le futur plan Parkinson)
Pierre LEMAY
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