Stimulation du noyau sous thalamique et usage compulsif de médication dopaminergique dans la maladie de Parkinson
Publié le 06 juillet 2013 à 21:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°53
Résumé de l’article paru dans Neurol Neurosurg Psychiatrie du 27/02/2013
Par une équipe marseillaise : Alexandre Eusebio, Tatiana Widjas, Julien Cohen, Frédérique Fluchère, Elisabeth Jouve, Jean Régis, Jean-Philippe Azulay
Point de la situation
Les troubles du comportement associés à un usage compulsif de médicaments dopaminergiques pour la MP, tels que le syndrome de dysrégulation dopaminergique (DDS) et les troubles des habitudes et des impulsions (ICD) peuvent avoir des conséquences dévastatrices et doivent être traités.
Que de tels patients doivent ou non subir une stimulation profonde du cerveau (DBS) au noyau sous thalamique (STN) est un sujet de controverse.
Quelques rapports, et quelques essais ont signalé des effets contrastés des STN DBS, sur le mauvais usage de la dopamine et les ICD, alors qu’une étude prospective récente a trouvé clairement des effets bénéfiques des STN DBS sur ces troubles.
Méthodes
Nous avons conduit une étude d’observation sur 110 patients Parkinsonien, programmés pour une chirurgie STN DBS. Les patients ont été évalués préalablement, selon des évaluations complètes comportementales et psychiatriques et divisés en deux groupes : avec ou sans usage de médication dopaminergique compulsive. Les évaluations ont été répétées un an après la chirurgie pour les 2 groupes.
Résultats
Avant la chirurgie, 18 patients (16,3%) étaient des usagers compulsifs de dopamine, dont 12 (10,9%) répondaient aux critères de DDS. 90% de ces patients avaient au moins un ICD, comparé aux 20% du groupe sans usage compulsif de dopamine. Un an après la chirurgie, un des patients avait conservé l’usage compulsif de la dopamine, alors qu’aucun nouveau cas n’avait été observé dans le groupe sans cas compulsif avant la chirurgie.
La stimulation STN DBS n’a provoqué aucune complication psychiatrique majeure et les ICD ont été réduits chez tous les patients.
Conclusions
Nos résultats suggèrent que la STN DBS peut réduire l’usage compulsif d’une médication dopaminergique et ses conséquences comportementales. Que cette amélioration soit le résultat d’une STN DBS ou la conséquence d’une meilleure gestion du traitement, cela reste à établir.
Document traduit par Jean Pierre Lagadec
INSERM U791,Laboratoire d’Ingénierie Ostéo-Articulaire et Dentaire (LIOAD,Groupe STEP « Skeletal tissue engineering and physiopathology »,UFR d’Odontologie,Univ.Nantes,CHU HOTEL DIEU,44042 Nantes France
http://lioad.nantes.inserm.fr/index.php/fr/
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