Ne pas être qu'un "patient" ...

Soigner les neurones par la lumière

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°61

Des neuros­cien­ti­fiques testent une méthode qui permet­trait d’évi­ter la dégé­né­res­cence des neurones dopa­mi­ner­giques impli­qués dans la mala­die de Parkinson. 

Et si l’on parve­nait à proté­ger les neurones des malades de Parkin­son, pour éviter leur dégé­né­res­cence ? Ce n’est encore qu’un rêve de cher­cheurs : les trai­te­ments dispo­nibles, qu’ils soient chimiques ou chirur­gi­caux, ne savent qu’a­mé­lio­rer la triade des symp­tômes, (trem­ble­ments, akiné­sie, rigi­dité des membres …). Mais la mala­die conti­nue d’avan­cer, masquée, tant que perdure sa cause. 

Père de la stimu­la­tion céré­brale profonde, deve­nue l’un des trai­te­ments de réfé­rence dans la mala­die de Parkin­son, le Pr Alim Louis Bena­bid espère être « sur le point de faire une avan­cée majeure dans ce domaine », a‑t-​il annoncé en mars à l’Aca­dé­mie des Sciences. « Atten­tion, aver­tit cepen­dant le neuro­chi­rur­gien. Il ne faut pas donner d’es­poir préma­turé aux malades, on est là très en amont d’un éven­tuel nouveau trai­te­ment ».

Infra­rouges :
Le possible saint-​Graal se cache dans la lumière infra­rouge. « On sait qu’elle peut proté­ger ou amélio­rer la santé de certains tissus ou cellules malades ». explique Alim Louis Bena­bid. Pourrait-​on, en illu­mi­nant les cellules produc­trices de dopa­mine qui dégé­nèrent dans Parkin­son, les proté­ger pour ralen­tir les ravages de la mala­die ? La tech­nique est étudiée à l’Ins­ti­tut de Recherche greno­blois Clina­tec, en colla­bo­ra­tion avec le Pr John Mitro­fa­nis (Univer­sité de Sydney).

L’équipe du neuros­cien­ti­fique austra­lien a d’abord testé le pouvoir des infra­rouges sur des souris ayant reçu une toxine permet­tant de « mimer » chez elles un Parkin­son. Non seule­ment les souris dont le cerveau avait été irra­dié expri­maient moins de symp­tômes que celles ayant reçu la toxine, mais pas la lumière, mais en sus l’au­top­sie montrait que la dégé­né­res­cence des cellules dopa­mi­ner­giques était moindre dans leur cerveau. Les équipes du Pr Bena­bid ont ensuite, à Grenoble, confirmé ces résul­tats sur d’autres modèles, en parti­cu­lier le rat. 

Une fibre optique implantée :
Il y a cepen­dant un pas de la souris à l’homme. Notam­ment l’épais­seur des tissus à traver­ser : chez les rongeurs, la lumière infra­rouge déli­vrée de façon externe parvient à atteindre les neurones cibles situés à un ou deux centi­mètres seule­ment du crâne ; mais chez l’homme, il faut illu­mi­ner des cellules enfouies à plus de 10 centi­mètres de profondeur. 

Les scien­ti­fiques de Clina­tec ont donc déve­loppé un système qui permet de diffu­ser la lumière direc­te­ment dans la zone lésée, par l’in­ter­mé­diaire d’une fibre optique implan­tée. « Nous avons testé ce dispo­si­tif chez des singes », explique Alim Louis Bena­bid. Et comme chez les souris, les singes trai­tés avec l’in­fra­rouge montraient une nette dimi­nu­tion des symp­tômes puis, lors d’au­top­sies prati­quées 3 semaines à un mois après l’opé­ra­tion, une moindre dégé­né­res­cence neuronale. 

Reste à tester la tech­nique chez son desti­na­taire final. « Nous sommes en train de rédi­ger notre proto­cole de recherche clinique », détaille le Pr Bena­bid. Lorsque toutes les auto­ri­tés auront donné leur accord, les tous premiers essais de tolé­rance pour­ront démar­rer chez l’homme. « La méthode est suscep­tible d’ap­por­ter une solu­tion à un problème non résolu, la neuro­pro­tec­tion des malades de Parkin­son. Mais avant de pouvoir envi­sa­ger de l’ap­pli­quer à une large échelle, le proces­sus de recherche sera encore long », conclut-​il.

Article de Soline Roy relevé dans le Figaro Santé du 10/​04/​15
Par Fran­çoise Vignon

1 Commentaire Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Sans avoir recours a ces méthodes inva­sives et qui n’au­ront lieu que dans de nombreuses années , une ancienne tech­nique du yoga , le « Sun Gazing « /​ Yoga du Soleil fait appel aux bien­faits de la lumière sur le cerveau et en parti­cu­lier la glande pinéale (que le Sun gazing réac­tive …), la glande pinéale produi­sant une partie des Neurones dopaminergiques
    cette video pour vous éclairer :
    https://www.youtube.com/watch?v=39N55nbo6og

    Commentaire by Marc — 4 juillet 2015 #

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