Chanter, c’est bon pour la mémoire et contre la douleur
Publié le 18 juillet 2016 à 08:26Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°65
La pratique du chant permettrait de réduire la douleur, et même d’améliorer les capacités cognitives des personnes atteintes de troubles de la mémoire ! Afin de valider scientifiquement ces hypothèses, des médecins chercheurs des CHU de Lyon et de Saint-Etienne viennent de lancer une étude destinée à prouver les bienfaits de la pratique du chant et de la faire accepter comme véritable thérapie.
Plusieurs études médicales ont déjà tourné autour du sujet. Pour démontrer notamment que le pouvoir relaxant de la musique permettait de diminuer les douleurs chroniques des patients. Ou encore l’effet positif de l’audition d’une musique familière sur le fonctionnement cognitif, les états anxieux ou dépressifs des malades atteints de troubles de la mémoire.
L’étude du Docteur Isabelle Rouch, épidémiologiste au service neurologique du CHU de Saint-Etienne et responsable de la cellule d’observation de la maladie d’Alzheimer, et du Professeur Bernard Laurent, responsable du centre d’évaluation et du traitement de la douleur au CHU de Saint-Etienne, est novatrice : « Aucune étude n’a cherché à étudier le bénéfice de la musique sur la douleur chez les patients atteints de troubles de la mémoire, alors que des liens ont été récemment mis en évidence entre troubles du fonctionnement cognitif et douleurs physiques », explique le Dr Isabelle Rouch.
Une thérapie à part entière :
Depuis un mois, l’étude est donc lancée avec un échantillon de soixante patients, âgés de 60ans et plus, présentant à la fois des troubles débutants de la mémoire et des douleurs chroniques. La moitié d’entre eux sont affectés à un atelier peinture, l’autre moitié à un atelier chant encadré par un maître de chœur professionnel. Pendant les quatre mois d’études-patients, accompagnés au piano, travaillent un répertoire de leur jeunesse, qui fera l’objet de concerts à Lyon et à Saint-Etienne.
Des évaluations sont réalisées directement après chaque atelier, puis également un mois après chaque atelier. Le Dr Isabelle Rouch confie déjà observer le bienfait des séances sur les patients pour en mesurer l’impact sur la mémoire à moyen terme. « Le chant entraîne des vibrations dans toutes les cellules du corps et augmente la production d’endorphines, qui diminuent la douleur et procurent une sensation de bien-être », explique le Dr Isabelle Rouch. « De plus, chanter stimule de nombreux processus cognitifs tels que la mémoire à court et à long terme, la planification, l’attention et engage de nombreuses zones cérébrales ».
L’étude finalisée, financée par France Alzheimer, la Fondation Apicil et le Fond Brou de Laurière permettra de quantifier précisément ses résultats. Et de faire reconnaître la pratique active du chant comme une thérapie à part entière, de l’intégrer officiellement dans un parcours de soins permettant de baisser les doses de psychotropes.
Article de Catherine Lagrange du 01/04/16 du Point
Lu par Françoise Vignon
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