Ne pas être qu'un "patient" ...

Chanter, c’est bon pour la mémoire et contre la douleur

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°65

La pratique du chant permet­trait de réduire la douleur, et même d’amé­lio­rer les capa­ci­tés cogni­tives des personnes atteintes de troubles de la mémoire ! Afin de vali­der scien­ti­fi­que­ment ces hypo­thèses, des méde­cins cher­cheurs des CHU de Lyon et de Saint-​Etienne viennent de lancer une étude desti­née à prou­ver les bien­faits de la pratique du chant et de la faire accep­ter comme véri­table thérapie.

Plusieurs études médi­cales ont déjà tourné autour du sujet. Pour démon­trer notam­ment que le pouvoir relaxant de la musique permet­tait de dimi­nuer les douleurs chro­niques des patients. Ou encore l’ef­fet posi­tif de l’au­di­tion d’une musique fami­lière sur le fonc­tion­ne­ment cogni­tif, les états anxieux ou dépres­sifs des malades atteints de troubles de la mémoire.

L’étude du Docteur Isabelle Rouch, épidé­mio­lo­giste au service neuro­lo­gique du CHU de Saint-​Etienne et respon­sable de la cellule d’ob­ser­va­tion de la mala­die d’Alz­hei­mer, et du Profes­seur Bernard Laurent, respon­sable du centre d’éva­lua­tion et du trai­te­ment de la douleur au CHU de Saint-​Etienne, est nova­trice : « Aucune étude n’a cher­ché à étudier le béné­fice de la musique sur la douleur chez les patients atteints de troubles de la mémoire, alors que des liens ont été récem­ment mis en évidence entre troubles du fonc­tion­ne­ment cogni­tif et douleurs physiques », explique le Dr Isabelle Rouch.

Une théra­pie à part entière : 
Depuis un mois, l’étude est donc lancée avec un échan­tillon de soixante patients, âgés de 60ans et plus, présen­tant à la fois des troubles débu­tants de la mémoire et des douleurs chro­niques. La moitié d’entre eux sont affec­tés à un atelier pein­ture, l’autre moitié à un atelier chant enca­dré par un maître de chœur profes­sion­nel. Pendant les quatre mois d’études-​patients, accom­pa­gnés au piano, travaillent un réper­toire de leur jeunesse, qui fera l’ob­jet de concerts à Lyon et à Saint-Etienne.

Des évalua­tions sont réali­sées direc­te­ment après chaque atelier, puis égale­ment un mois après chaque atelier. Le Dr Isabelle Rouch confie déjà obser­ver le bien­fait des séances sur les patients pour en mesu­rer l’im­pact sur la mémoire à moyen terme. « Le chant entraîne des vibra­tions dans toutes les cellules du corps et augmente la produc­tion d’en­dor­phines, qui dimi­nuent la douleur et procurent une sensa­tion de bien-​être », explique le Dr Isabelle Rouch. « De plus, chan­ter stimule de nombreux proces­sus cogni­tifs tels que la mémoire à court et à long terme, la plani­fi­ca­tion, l’at­ten­tion et engage de nombreuses zones céré­brales ».

L’étude fina­li­sée, finan­cée par France Alzhei­mer, la Fonda­tion Apicil et le Fond Brou de Laurière permet­tra de quan­ti­fier préci­sé­ment ses résul­tats. Et de faire recon­naître la pratique active du chant comme une théra­pie à part entière, de l’in­té­grer offi­ciel­le­ment dans un parcours de soins permet­tant de bais­ser les doses de psychotropes.

Article de Cathe­rine Lagrange du 01/​04/​16 du Point
Lu par Fran­çoise Vignon

Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

Laisser un commentaire

XHTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Flux RSS des commentaires de cet article. Rétrolien URI

Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires. Valide XHTML et CSS.