Maladie de Parkinson : penser aux symptômes non moteurs
Publié le 23 juin 2009 à 18:04Article dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°37 – juin 2009
Pour un quart des patients parkinsoniens, les troubles comportementaux et neurovégétatifs sont plus invalidants que les troubles moteurs. Apprendre à les dépister permet d’orienter les patients vers une prise en charge adaptée.
« Dans la maladie de Parkinson, l’importance des symptômes non moteurs est largement méconnue, observe le Pr Luc Defebvre, responsable du service de neurologie et pathologie du mouvement du CHRU de Lille. Pourtant cette maladie se caractérise aussi par de fréquents troubles comportementaux et neurovégétatifs, parfois présents à des stades peu avancés de la maladie. Pour un quart des patients, ces troubles non moteurs sont plus invalidants que les troubles moteurs. Le généraliste doit penser à les dépister en vue d’orienter ses patients vers une prise en charge adaptée ».
« Les troubles du comportement ont un effet délétère majeur sur le plan personnel et social », affirme le Pr Marc Vérin, neurologue au CHU de Rennes. Ils se présentent notamment sous deux formes opposées. Il peut s’agir d’une apathie, avec baisse de la motivation, de l’intérêt ou des émotions. Cette apathie toucherait de 17% à 42% des parkinsoniens, « mais peut-être bien plus », indique Luc Defebvre. Elle s’installe très progressivement, souvent après 10 ans d’évolution de la maladie. Certaines apathies sont dopa-sensibles et s’améliorent avec une augmentation de la dopathérapie. D’autres sont dopa- résistantes ; certaines seraient liées à un déficit cholinergique. « Un traitement prescrit contre la maladie d’Alzheimer, la rivastigmine, est en cours d’évaluation dans ce type d’apathie », précise le neurologue.
A l’opposé, au moins 7% des parkinsoniens sous dopathérapie présenteraient un « syndrome de dysrégulation dopaminergique ». Il s’agit de comportements compulsifs et répétitifs : jeux ou achats pathologiques ou troubles du comportement sexuel, souvent accompagnés d’une hyperactivité, d’un état euphorique à maniaque. « Le généraliste ne doit pas hésiter à interroger ses patients sur leurs éventuels changements de comportement. Il doit insister pour qu’ils avertissent leur médecin traitant ou leur neurologue si leur comportement vient à changer », explique Luc Defebvre. Une réduction de la dopathérapie améliore nettement le comportement de jeu pathologique. La stimulation cérébrale profonde, lorsqu’elle est indiquée, a le même effet grâce à une diminution du traitement.
Par ailleurs, « les troubles neurovégétatifs sont fréquents dans la maladie de Parkinson ; très hétérogènes d’un patient à l’autre, ils peuvent être présents à tous les stades de la maladie et s’aggravent progressivement », explique le Dr Christine Brefel-Courbon, du CHU de Toulouse. Ce sont des troubles cardiovasculaires (hypotension orthostatique, asthénie, malaise…), gastro-intestinaux (4 fois plus fréquents chez les parkinsoniens), urinaires et sphinctériens (mictions impérieuses, constipation, troubles de la défécation), sexuels ou respiratoires, ou encore de troubles de la thermorégulation. « Certains de ces troubles restent difficiles à traiter, comme l’hypersiallorrhée ; d’autres relèvent d’une prise en charge classique en médecine générale, comme la constipation, ou plus spécialisée, comme les troubles sexuels ou urinaires », indique Christine Brefel-Courbon.
Nagi MIMASSI
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