Effets géniques de la stimulation cérébrale profonde
Publié le 27 juillet 2009 à 08:50Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°37 – juin 2009
Je suis actuellement post-doctorante dans un laboratoire à Marseille (équipe du Dr L Kerkerian, IBDML), et travaille sur les effets de la stimulation cérébrale profonde dans le cadre de la maladie de Parkinson. Il y a un an, le CECAP m’a très aimablement accordé une bourse afin de poursuivre mon projet qui porte sur l’analyse des effets géniques de la stimulation cérébrale profonde dans un modèle expérimental de la maladie chez le rat. Pour mémoire, je joins à cet e‑mail une copie du projet que vous avez financé.
Je voudrais donc vous faire part de l’avancée de notre projet. L’aspect original de notre étude consistait à détecter et quantifier les variations d’expression de gènes liées à la stimulation haute fréquence du noyau sous-thalamique grâce à une technique génomique de pointe : les puces à ADN, également appelées « microarrays ». Nous pouvons ainsi analyser les effets de la stimulation dans trois structures : le striatum, le noyau sous-thalamique (cible de la stimulation), et une structure cérébrale directement soumise à l’influence du noyau sous-thalamique, la substance noire réticulée.
La partie pratique des microarrays a été réalisée en deux temps : fin 2007 pour le striatum, et été 2008 pour les deux autres structures. Les microarrays que nous avons utilisés comportent un panel exhaustif de gènes exprimés chez le rat, en tout 44400 gènes. Compte tenu de ce grand nombre de gènes, l’analyse des résultats s’est avérée assez lourde et fastidieuse, et a fait appel à des outils statistiques et informatiques complexes.
L’utilisation de ces outils étant inédite pour nous, nous avons dû prendre un peu temps afin de nous familiariser avec les techniques d’analyse des microarrays. Néanmoins, le laboratoire avec lequel nous collaborons sur ce projet (TAGC, Dr Catherine Nguyen) nous aide actuellement à traiter les statistiques de nos données le plus rigoureusement possible. Les gènes les plus significatifs que nous faisons ressortir de cette étude seront analysés dans les prochaines semaines par PCR quantitative, une technique d’amplification et de quantification qui nous permettra de confirmer les variations d’expression de ces gènes. Initialement, nous pensions réaliser ces confirmations par hybridation in situ, mais après plusieurs tests, il s’est avéré que cette technique n’était pas la mieux adaptée à notre problématique.
A ce jour, les expériences menées sur le striatum sont les plus finalisées, et permettront sans nul doute d’aboutir à une publication. Suivront les résultats obtenus dans le noyau sous-thalamique et la substance noire réticulée.
Suite à certains aléas expérimentaux inhérents à l’expérimentation in vivo et à l’utilisation de techniques de pointe comme les microarrays, nous avons pris un peu de retard sur notre planning initial, ce qui explique notre silence prolongé. Néanmoins, et au vu des premiers résultats plus que prometteurs, nous restons convaincus de l’utilité de notre étude et son impact futur sur la compréhension des mécanismes qui sous-tendent les effets thérapeutiques de la stimulation cérébrale profonde.
Nous vous remercions encore pour la confiance que vous avez accordée à notre projet, et ne manquerons pas de vous tenir informés des développements futurs de notre étude.
Cordialement,
Dr Emilie Lacombe
IBDML — UMR 6216 CNRS — Marseille
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