Ne pas être qu'un "patient" ...

Exposition aux pesticides et maladie de Parkinson : le lien confirmé chez les agriculteurs français

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°38 – septembre 2009 

Une équipe de cher­cheurs de l’unité Inserm «  Neuroé­pi­dé­mio­lo­gie  » et de l’UPMC montre que l’exposition aux pesti­cides double quasi­ment le risque de surve­nue de la mala­die de Parkin­son parmi les agri­cul­teurs. Ce risque augmente avec le nombre d’années d’exposition et, chez les hommes, est prin­ci­pa­le­ment lié à l’usage d’insecticides, notam­ment de type orga­no­chloré. Ces résul­tats, qui posent égale­ment la ques­tion du rôle d’une conta­mi­na­tion rési­duelle de la popu­la­tion géné­rale par ces pesti­cides,  sont publiés en ligne dans Annals of Neuro­logy.

La mala­die de Parkin­son est la deuxième mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive la plus fréquente, après la mala­die d’Alzheimer. On admet que, dans la plupart des cas, elle trouve son origine dans une combi­nai­son de facteurs de risque géné­tiques et environnementaux. 

Parmi les facteurs d’environnement suspec­tés, des études épidé­mio­lo­giques ont montré une asso­cia­tion entre la surve­nue de la mala­die de Parkin­son et une expo­si­tion profes­sion­nelle aux pesti­cides. Toute­fois, aucune famille de pesti­cides n’a pu être spéci­fi­que­ment mise en cause et le rôle du niveau d’exposition n’a pas été étudié (rela­tion dose-effet).

En colla­bo­ra­tion avec la Mutua­lité sociale agri­cole (MSA), une équipe de cher­cheurs de l’Inserm et de l’UPMC (Univer­sité Pierre et Marie Curie) a étudié un groupe de 224 patients atteints de mala­die de Parkin­son, qu’ils ont comparé à un groupe de 557 personnes non malades, toutes affi­liées à la MSA, de même âge et sexe et habi­tant dans le même département. 

L’exposition aux pesti­cides durant toute la vie profes­sion­nelle des parti­ci­pants a été recons­ti­tuée de manière très détaillée à l’occasion d’entretiens avec des méde­cins du travail de la MSA permet­tant de recueillir un grand nombre d’informations telles que la surface des exploi­ta­tions, le type de cultures et les pesti­cides utili­sés, le nombre d’années et la fréquence annuelle d’exposition, ou encore la méthode d’épandage.

Les résul­tats montrent que les patients atteints de mala­die de Parkin­son avaient utilisé plus souvent des pesti­cides et durant un plus grand nombre d’années que les témoins ; les cher­cheurs ont alors estimé que les agri­cul­teurs expo­sés aux pesti­cides avaient un risque presque deux fois plus élevé de déve­lop­per la mala­die de Parkin­son que ceux qui n’en utili­saient pas. 

Parmi les prin­ci­pales familles de pesti­cides, les cher­cheurs ont mis en évidence chez les hommes atteints un risque jusqu’à 2,4 fois plus élevé que chez les témoins pour les insec­ti­cides de type orga­no­chloré. Cette famille de pesti­cides qui regroupe par exemple le lindane et le DDT a été large­ment utili­sée en France entre les années 1950 et 1990 et se carac­té­rise par une persis­tance dans l’environnement de nombreuses années après l’utilisation. Les cher­cheurs précisent toute­fois qu’on ne peut pas, à partir de ces résul­tats, exclure l’implication d’autres types de pesti­cides moins fréquem­ment utilisés.

Les auteurs soulignent alors l’importance de l’éducation des utili­sa­teurs profes­sion­nels de pesti­cides à un meilleur usage et la mise en place de mesures de protec­tion des travailleurs agricoles. 

Enfin, au-​delà du rôle de l’exposition aux pesti­cides à des niveaux élevés en milieu profes­sion­nel, ces résul­tats soulèvent la ques­tion des consé­quences d’une expo­si­tion à plus faibles doses. Des études complé­men­taires seront néces­saires pour répondre à cette question.

Pour en savoir plus :

3 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. je ne suis pas mede­cin mais en essyant de comprendre le fction­ne­ment gene­rale des neuro­trans­met­teurs g compris que les pesti­cides (dont les produits phyto­sa­ni­taires ainsi ke les fongi­cides ke l’on trouve ds les mastics sani­taires…) hinibent l’en­zyme acetyl­cho­li­nes­te­rase ki ne peut plus s’oc­cu­per de degra­der l’acetylcholine(neurotransmetteur)…on se retrouve avec un « exces » d’ace­tyl­cho­line par rapport a la dopa­mine et en resulte un dese­qui­libre de la balance…acetylcholine/dopamine qui engendre les tremblements..rigidité..etc…
    ds certains je pense que les dere­gle­ments moteurs..ne serait pas du a un manque cellules dopa­mi­ner­gique mais peut-​etre a un exces d’acetylcholine.…j’ai exposé ma pensée a ma neuro­logue qui s’est limite indi­gnée quand je lui ai demandé d’es­sayer un anticholinergique…elle m’a repondu ke c medocs etaient pres­crits aux alzheimer…si kelkun a des infos la-dessus..??

    Commentaire by nabs — 15 octobre 2009 #

  2. c’est bien évidem­ment ce que je comprends dans l’ar­ticle retenu : il semble­rait que les utili­sa­teurs de pesti­cides à haute dose et pendant long­temps soient plus sensibles à la mala­die de Parkin­son. Une grande étude épidé­mio­lo­gique est menée actuel­le­ment par la MSA sur ses adhérents.
    Merci de votre questionnement

    Commentaire by GRAVELEAU JEAN — 6 octobre 2009 #

  3. Une chose que je ne comprend pas.
    Vous dites : « Les résul­tats montrent que les patients atteints de mala­die de Parkin­son avaient utilisé plus souvent des pesti­cides et durant un plus grand nombre d’années que les témoins ».
    Faut-​il donc comprendre que les témoins avaient utilisé « moins » souvent des pesti­cides ou durant un « moins » grand nombre d’an­nées que les patients atteints de mala­die de Parkinson ?
    Merci d’avance pour votre réponse.

    Commentaire by Pichon — 28 septembre 2009 #

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