Quand les parkinsoniens maigrissent sans le vouloir
Publié le 10 octobre 2013 à 09:00Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54
Lu dans le Parkinson Suisse N° 109 – mars 2013
Contrairement aux « jeunes » séniors qui prennent trop de poids, les parkinsoniens risquent de maigrir involontairement, voire ne plus avoir que la peau sur les os. L’alimentation n’est pas toujours responsable.
De nombreuses raisons peuvent expliquer la dénutrition des individus avec l’âge. L’odorat et le goût faiblissent, l’appétit disparaît – parfois en raison du vieillissement, parfois à cause d’un effet secondaire médicamenteux. La capacité gastrique réduite avec l’âge, l’activité accrue des hormones de satiété et les éventuels problèmes de déglutition et de mastication jouent également un rôle.
Les raisons de la cachexie en cas de Parkinson
Chez les parkinsoniens, d’autres facteurs s’ajoutent à ces problèmes « normaux » avec l’âge. En conséquence, un patient sur cinq répond à la définition de la cachexie (perte involontaire de plus de 5% du poids corporel en six mois). Souvent, l’odorat et le goût sont altérés avant l’apparition des premiers symptômes moteurs. Les tremblements demandent beaucoup d’énergie et certains antiparkinsoniens peuvent (la plupart du temps, temporairement) provoquer de fortes nausées allant jusqu’aux vomissements. Au détriment de l’observance thérapeutique et du poids.
Certains patients doivent en outre séparer les repas riches en protéines de la prise de médicament car la résorption de la L‑dopa administrée par voix orale entre en concurrence avec celle des protéines alimentaires dans l’intestin. Chaque jour, les patients prennent jusqu’à cinq fois leurs médicaments et n’ont plus le temps de manger.
Si des complications thérapeutiques (phases off, dyskinésies) et des symptômes non moteurs tels que les troubles de la vidange gastrique, la constipation et les lourdeurs d’estomac, les troubles de la déglutition ou l’hypersiallorrhée accompagnent la progression de la maladie, une rapide perte de poids peut en résulter.
Actions possibles
Tout d’abord, l’alimentation doit bien sûr être adaptée aux besoins du patient : collations plus fréquentes, en-cas énergétiques, apport suffisant en liquide et présentation appétissante, sans oublier le calme en mangeant, sont essentiels. Si des symptômes moteurs gênent considérablement la prise de nourriture, des aides (couverts, bord d’assiette rehaussé) peuvent s’avérer utiles.
En cas de troubles de la déglutition, un logopédiste doit absolument être consulté et le cas échéant, la consistance des aliments doit être adaptée. Bien sûr, les éventuelles prothèses dentaires doivent être correctement et solidement fixées. Dans les cas très grave, une alimentation artificielle peut également s’avérer inévitable.
Source : Medical tribune, 12 2012
Lu par Jean Graveleau
graveleau.jean2@orange.fr
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