Ne pas être qu'un "patient" ...

La caféine exerce des effets positifs sur le Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Parkin­son Suisse n°108 – décembre2012 

Les patients parkin­so­niens ne doivent pas craindre que les bois­sons à base de caféine aggravent leurs trem­ble­ments. Au contraire : une étude montre qu’elles peuvent amélio­rer les symp­tômes moteurs. 

Les preuves des effets posi­tifs de la caféine sur les symp­tômes du Parkin­son se multi­plient. Depuis quelque temps, on sait ainsi que les personnes qui boivent du café ou du thé noir souffrent moins du Parkin­son. Dans les expé­ri­men­ta­tions animales égale­ment, la caféine a permis une amélio­ra­tion des symp­tômes moteurs du Parkin­son. Des neuro­logues cana­diens viennent de prou­ver un effet signi­fi­ca­tif de la caféine sur le Parkinson. 

61 patients souf­frant de forte fatigue diurne et de troubles de la mobi­lité ont parti­cipé à une étude en double aveugle contrô­lée versus placebo. La moitié d’entre eux a reçu 100 mg de caféine par jour pendant trois semaines (soit l’équivalent d’environ 200 ml de café filtre), puis le double de cette quan­tité pendant trois autres semaines. Un placebo a été admi­nis­tré à l’autre moitié. Résul­tat : la caféine n’agit pas contre la fatigue diurne exces­sive. En revanche, les symp­tômes moteurs des sujets trai­tés à la caféine ont dimi­nué (notam­ment la brady­ki­né­sie et la raideur). Ils sont passés de 23.2 à 20 points sur l’échelle Unified Parkinson’s Desease Rating Scale (UPDRS) III. Le score global UPDRS (échelle de 0 à 199) a égale­ment baissé consi­dé­ra­ble­ment : il est passé de 41.2 à 36.5 points. Les fonc­tions cogni­tives telles que l’humeur, le compor­te­ment et les acti­vi­tés de la vie quoti­dienne sont restées inchan­gées. Les effets secon­daires tels que l’irritabilité, l’insomnie ou l’aggravation des trem­ble­ments inten­tion­nels n’ont pas été consta­tés plus fréquem­ment que sous placebo. 

On suppose que le méca­nisme d’action de la caféine est un renfor­ce­ment de la trans­mis­sion du signal dopa­mi­ner­gique. Le récep­teur A2a de l’adénosine, auquel la caféine se lie en tant qu’antagoniste non sélec­tif, est loca­lisé dans le stria­tum, et toujours combiné à un récep­teur dopa­mi­ner­gique de type D2. Lorsqu’un anta­go­niste tel que la caféine se lie à un récep­teur de l’adénosine, l’activité du récep­teur dopa­mi­ner­gique est bloquée. Par consé­quent, depuis quelque temps l’intérêt de la recherche phar­ma­ceu­tique se porte égale­ment sur les anta­go­nistes A2a pour le trai­te­ment des symp­tômes moteurs du Parkinson. 

D’après les cher­cheurs, une amélio­ra­tion modé­rée simi­laire à celle de la caféine a déjà été obte­nue avec des anta­go­nistes A2a dans le cadre des premières études. Ainsi la bien connue caféine serait une alter­na­tive possible à ces nouvelles substances. Cepen­dant, il convient tout d’abord de véri­fier si son effi­ca­cité perdure à long terme. En outre, les cher­cheurs expliquent que les minces connais­sances actuelles ne permettent pas encore de recom­man­der la caféine pour le trai­te­ment anti­par­kin­so­nien. Ils conseillent toute­fois de prendre en compte leurs conclu­sions au moment d’aborder la ques­tion de la consom­ma­tion de caféine dans le cadre de l’alimentation.

Source : Neuro­logy 2012, en ligne le 1er août
Lu par Jean Graveleau
graveleau.jean2@orange.fr

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