Vivre avec Parkinson : un beau témoignage
Publié le 20 octobre 2014 à 07:37Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58
Pascal Bovet
Tout va pour le mieux jusqu’au jour où… Des petits signes sur ma route, comme des cailloux dans ma chaussure : raideur de la nuque, écriture approximative, jambe récalcitrante à certains ordres et gestes non commandés… Les indices sont là et la sentence médicale confirme les soupçons : Parkinson.
Sentiment de fragilité, déclassement social, dégénérescence… C’est une réalité.
L’interrogation : que va-t-il se passer ?
Réponse claire : c’est irréversible, mais on ne peut pas prévoir le développement. Sentiment d’insécurité. La réaction. Utiliser les moyens médicaux actuels, diversifiés, mais à effet compensatoire uniquement : limiter les dégâts. Sentiment d’être assisté. La prise de contact. Engagement dans un groupe de soutien et animation de ce groupe. Sentiment de désenclavement, de dépassement.
La vie continue mais diminuée.
Retour au réalisme : je ne peux pas tout mais ça va aussi.
Cette description sommaire met en évidence des phases psychologiques. A y regarder de plus près, chacune de ces phases comporte sa face spirituelle. En tant que prêtre, de qui on attend beaucoup, première question : puis-je encore servir à ce poste ? Réponse, un peu par défit : et pourquoi pas ? Même avec cette fragilité n’y en a‑t-il pas d’autres dans l’Eglise ?
Insécurité ? Qui est sûr de son lendemain ? Absence de maîtrise. Allons‑y on verra bien.
Confiance. Incapable ? Assisté ? Personne n’est à l’abri. Et il n’y aurait de la place que pour les parfaits ?
Isolement ? Une tentation : cacher sa faiblesse, la vivre en solitaire. Mais quand on prêche la communauté, l’être ensemble, il faut revoir des choses… Réagissons ensemble – notamment au sein des groupes Parkinson. Et grâce à l’échange avec d’autres on récolte relativisation de la situation, stimulation, résurrection.
Processus d’abandon, mais pas de la lutte, acceptation de la réalité, en se donnant quelques moyens et en tirant des conséquences. Aller chaque jour son chemin, parfois en tremblant, mais en étant sûr que la vie en vaut la peine.
Lu dans Parkinson suisse N°114 juillet 2014
Par Jean Graveleau
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