Ne pas être qu'un "patient" ...

Neurochirurgie Le Gamma-​Knife pour opérer le cerveau sans trépanation AP-HP

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

Les améri­cains l’appellent « Gamma Knife » et ce dispo­si­tif de radio­thé­ra­pie qui consiste à brûler la tumeur est de plus en plus répandu aux Etats-​Unis. En France, le Gamma-​Knife n’est pas réel­le­ment nouveau non plus : dès octobre 2010, l’Assistance Publique – Hôpi­taux de Paris inau­gu­rait son Unité de Radio­chi­rur­gie Gamma Knife® pour répondre aux besoins de la région Ile-​de-​France et l’hôpital de la Timone (Marseille) l’utilise depuis 1992, Lille depuis 2004 et Toulouse depuis 2006. Ce dispo­si­tif s’inscrit dans la démarche moderne de déve­lop­pe­ment d’une chirur­gie céré­brale de moins en moins inva­sive mais de plus en plus précise.

Le premier proto­type de gamma knife (bistouri à rayons gamma) a été réalisé en 1967, cette tech­nique inno­vante n’a réel­le­ment connu un déve­lop­pe­ment que dans les années 1980 avec les progrès fantas­tiques de l’imagerie céré­brale (notam­ment par réso­nance magné­tique) et de l’informatique.

Le Gamma-​Knife est une tech­nique inno­vante de radio­chi­rur­gie qui permet de trai­ter des lésions du cerveau à l’aide de rayons Gamma, comme le ferait un bistouri mais sans devoir ouvrir le crâne. Composé de 192 fais­ceaux prove­nant de sources de cobalt 60, répar­tis sur 8 secteurs, l’appareil Gamma Knife® permet d’administrer, avec une extrême préci­sion, une forte dose de radia­tion en une seule séance, sur la (les) lésion(s) à trai­ter, tout en rédui­sant au maxi­mum la dose absor­bée par les struc­tures voisines.

On peut trai­ter en une seule fois jusqu’à 7 lésions. Cette tech­nique peut être propo­sée avec succès pour les méta­stases céré­brales, les petits ménin­giomes et les tumeurs du cerveau, les neuri­nomes, les tumeurs bénignes de la base du crâne, certaines tumeurs céré­brales primi­tives et surtout secon­daires tout comme certaines indi­ca­tions de neuro­chi­rur­gie fonc­tion­nelle (névral­gies trigé­mi­nales essen­tielles, mala­die de Parkin­son, épilep­sies phar­maco résis­tantes…) et certains troubles oculaires.

Un trai­te­ment indo­lore, sans anes­thé­sie géné­rale et de 20 minutes à 2 heures, suivant la patho­lo­gie concer­née : Le Gamma Knife® asso­cie la préci­sion méca­nique à la sophis­ti­ca­tion du logi­ciel permet­tant de réali­ser une dosi­mé­trie, la dose de rayons à déli­vrer compte tenu de la confor­ma­tion de la lésion et de sculp­ter avec une grande préci­sion la zone à irra­dier corres­pon­dant à la cible à trai­ter. La quan­tité de tissu céré­bral normal irra­dié à tort est ainsi mini­mi­sée, ce qui permet de mini­mi­ser les effets secon­daires de l’irradiation. Et ce trai­te­ment ne néces­site donc pas de trépa­na­tion, il est indo­lore, se pratique sans anes­thé­sie géné­rale et ne néces­site aucun soin intensif. 

Un neuro­chi­rur­gien, un radio­thé­ra­peute et un physi­cien sont asso­ciés sur ce trai­te­ment, le physi­cien, étant en charge du fonc­tion­ne­ment de l’accélérateur linéaire afin de réali­ser le proto­cole de trai­te­ment des lésions cérébrales.

C’est aujourd’hui autour de la coopé­ra­tion inter-​établissements soute­nue par l’Agence Régio­nale de Santé (A.R.S.), regrou­pant les équipes du Groupe Hospi­ta­lier Pitié-​Salpêtrière (GHPS), les équipes de la Fonda­tion Ophtal­mo­lo­gique Roth­schild (FOR) et du fonc­tion­ne­ment d’une plate­forme commune que commu­nique aujourd’hui l’AP-HP. Cette plate­forme permet­tra de répondre aux besoins de 400 à 700 patients par an en Ile-de-France.
Sources : AP-​HP, CHU de Toulouse, La Timone (Visuel CHU Réseau-​La Timone).

L’hôpital de la Timone à Marseille vient de s’équi­per d’un deuxième gamma knife permet­tant d’ef­fec­tuer la chirur­gie céré­brale sans danger en compa­rai­son avec la stimu­la­tion céré­brale profonde. Il semble­rait qu’il y ait des possi­bi­li­tés de trai­te­ment pour la mala­die de Parkinson.
Trans­mis par Jean Noël Petit

Les neurones greffés sont connectés au réseau

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

En 2007, l’équipe fran­çaise pose la première pierre de cet édifice. Toujours chez la souris, elle réus­sit à gref­fer dans le cortex de jeunes neurones exogènes, mani­pu­lés géné­ti­que­ment pour émettre de la fluo­res­cence. Et, pour la première fois, on a vu les nouveaux neurones gref­fés répa­rer les lésions corti­cales de façon spécifique !
« De quoi torpiller le vieux dogme qui préten­dait que répa­rer le cerveau était impos­sible », se féli­cite la cher­cheuse. Mieux, en 2015, la même équipe asso­ciée à l’Uni­ver­sité libre de Belgique (ULB) parvient à réta­blir de la sorte des circuits corti­caux anato­miques fonc­tion­nels. Et, ce faisant, à consti­tuer les condi­tions du succès de cette greffe. 

« Pour répa­rer le cortex moteur, il faut de jeunes neurones moteurs et de jeunes neurones visuels. Sinon, c’est l’échec », explique Pierre Vande­rhae­ghen, cher­cheur à l’Ins­ti­tut de neuros­ciences de l’ULB, coau­teur de l’étude. Mais pas seule­ment. Le cortex étant composé de six couches neuro­nales diffé­rentes, il faut égale­ment un cock­tail d’une dizaine de types diffé­rents de neurones (inhi­bi­teurs, exci­ta­teurs) dans les bonnes proportions.

Eton­nam­ment, la mala­die de Parkin­son semble, elle, plus « simple » à appré­hen­der. Elle se carac­té­rise par la destruc­tion des neurones qui sécrètent de la dopa­mine dans une zone appe­lée la « substance noire », ce qui entraîne des troubles loco­mo­teurs et cogni­tifs. Et si l’on rempla­çait les neurones détruits ? 

Plusieurs essais cliniques ont été menés depuis 1990. L’in­ter­ven­tion a consisté à injec­ter de jeunes neurones à dopa­mine dans la zone cible de la substance noire (le stria­tum) des patients afin de four­nir la dopa­mine manquante. Quatorze ans plus tard, les neurones implan­tés sont toujours là selon une équipe de l’Uni­ver­sité Harvard (Etats-​Unis), diri­gée par Ole Isac­son, après analyse post mortem des cerveaux de cinq patients. Mais même si deux tiers des personnes atteintes ont vu la progres­sion de la mala­die ralen­tir, les résul­tats globaux sont miti­gés en raison de la diver­sité des tech­niques mises en œuvre. Un nouvel essai est en cours.

Pour ces opéra­tions, des neurones d’ori­gine fœtale ont été utili­sés. « Ce qui pose des problèmes éthiques et de dispo­ni­bi­lité », souligne Afsa­neh Gaillard. Dans le futur, ce seront des neurones d’origine embryon­naire (extraits d’embryons précoces préim­plan­ta­toires), puis des IPS (cellules souches pluri­po­tentes induites) obte­nues à partir de cellules adultes, qui seront privi­lé­giées. « Utili­ser les propres cellules du patient évite­rait les rejets provo­qués par les greffes et permet­trait aussi d’ob­te­nir autant de neurones que l’on souhaite » assure Afsa­neh Gaillard. Les IPS sont proba­ble­ment la clé qui permet­tra d’at­teindre d’ici à deux décen­nies, l’ob­jec­tif que les cher­cheurs se sont fixé.

Article d’Elena Sender relevé dans Sciences & Avenir par
Lu et trans­mis par Fran­çoise Vignon

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