Neurochirurgie Le Gamma-Knife pour opérer le cerveau sans trépanation AP-HP
Publié le 04 janvier 2018 à 08:33Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
Les américains l’appellent « Gamma Knife » et ce dispositif de radiothérapie qui consiste à brûler la tumeur est de plus en plus répandu aux Etats-Unis. En France, le Gamma-Knife n’est pas réellement nouveau non plus : dès octobre 2010, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris inaugurait son Unité de Radiochirurgie Gamma Knife® pour répondre aux besoins de la région Ile-de-France et l’hôpital de la Timone (Marseille) l’utilise depuis 1992, Lille depuis 2004 et Toulouse depuis 2006. Ce dispositif s’inscrit dans la démarche moderne de développement d’une chirurgie cérébrale de moins en moins invasive mais de plus en plus précise.
Le premier prototype de gamma knife (bistouri à rayons gamma) a été réalisé en 1967, cette technique innovante n’a réellement connu un développement que dans les années 1980 avec les progrès fantastiques de l’imagerie cérébrale (notamment par résonance magnétique) et de l’informatique.
Le Gamma-Knife est une technique innovante de radiochirurgie qui permet de traiter des lésions du cerveau à l’aide de rayons Gamma, comme le ferait un bistouri mais sans devoir ouvrir le crâne. Composé de 192 faisceaux provenant de sources de cobalt 60, répartis sur 8 secteurs, l’appareil Gamma Knife® permet d’administrer, avec une extrême précision, une forte dose de radiation en une seule séance, sur la (les) lésion(s) à traiter, tout en réduisant au maximum la dose absorbée par les structures voisines.
On peut traiter en une seule fois jusqu’à 7 lésions. Cette technique peut être proposée avec succès pour les métastases cérébrales, les petits méningiomes et les tumeurs du cerveau, les neurinomes, les tumeurs bénignes de la base du crâne, certaines tumeurs cérébrales primitives et surtout secondaires tout comme certaines indications de neurochirurgie fonctionnelle (névralgies trigéminales essentielles, maladie de Parkinson, épilepsies pharmaco résistantes…) et certains troubles oculaires.
Un traitement indolore, sans anesthésie générale et de 20 minutes à 2 heures, suivant la pathologie concernée : Le Gamma Knife® associe la précision mécanique à la sophistication du logiciel permettant de réaliser une dosimétrie, la dose de rayons à délivrer compte tenu de la conformation de la lésion et de sculpter avec une grande précision la zone à irradier correspondant à la cible à traiter. La quantité de tissu cérébral normal irradié à tort est ainsi minimisée, ce qui permet de minimiser les effets secondaires de l’irradiation. Et ce traitement ne nécessite donc pas de trépanation, il est indolore, se pratique sans anesthésie générale et ne nécessite aucun soin intensif.
Un neurochirurgien, un radiothérapeute et un physicien sont associés sur ce traitement, le physicien, étant en charge du fonctionnement de l’accélérateur linéaire afin de réaliser le protocole de traitement des lésions cérébrales.
C’est aujourd’hui autour de la coopération inter-établissements soutenue par l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.), regroupant les équipes du Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière (GHPS), les équipes de la Fondation Ophtalmologique Rothschild (FOR) et du fonctionnement d’une plateforme commune que communique aujourd’hui l’AP-HP. Cette plateforme permettra de répondre aux besoins de 400 à 700 patients par an en Ile-de-France.
Sources : AP-HP, CHU de Toulouse, La Timone (Visuel CHU Réseau-La Timone).
L’hôpital de la Timone à Marseille vient de s’équiper d’un deuxième gamma knife permettant d’effectuer la chirurgie cérébrale sans danger en comparaison avec la stimulation cérébrale profonde. Il semblerait qu’il y ait des possibilités de traitement pour la maladie de Parkinson.
Transmis par Jean Noël Petit
Les neurones greffés sont connectés au réseau
Publié le 03 janvier 2018 à 08:43Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
En 2007, l’équipe française pose la première pierre de cet édifice. Toujours chez la souris, elle réussit à greffer dans le cortex de jeunes neurones exogènes, manipulés génétiquement pour émettre de la fluorescence. Et, pour la première fois, on a vu les nouveaux neurones greffés réparer les lésions corticales de façon spécifique !
« De quoi torpiller le vieux dogme qui prétendait que réparer le cerveau était impossible », se félicite la chercheuse. Mieux, en 2015, la même équipe associée à l’Université libre de Belgique (ULB) parvient à rétablir de la sorte des circuits corticaux anatomiques fonctionnels. Et, ce faisant, à constituer les conditions du succès de cette greffe.
« Pour réparer le cortex moteur, il faut de jeunes neurones moteurs et de jeunes neurones visuels. Sinon, c’est l’échec », explique Pierre Vanderhaeghen, chercheur à l’Institut de neurosciences de l’ULB, coauteur de l’étude. Mais pas seulement. Le cortex étant composé de six couches neuronales différentes, il faut également un cocktail d’une dizaine de types différents de neurones (inhibiteurs, excitateurs) dans les bonnes proportions.
Etonnamment, la maladie de Parkinson semble, elle, plus « simple » à appréhender. Elle se caractérise par la destruction des neurones qui sécrètent de la dopamine dans une zone appelée la « substance noire », ce qui entraîne des troubles locomoteurs et cognitifs. Et si l’on remplaçait les neurones détruits ?
Plusieurs essais cliniques ont été menés depuis 1990. L’intervention a consisté à injecter de jeunes neurones à dopamine dans la zone cible de la substance noire (le striatum) des patients afin de fournir la dopamine manquante. Quatorze ans plus tard, les neurones implantés sont toujours là selon une équipe de l’Université Harvard (Etats-Unis), dirigée par Ole Isacson, après analyse post mortem des cerveaux de cinq patients. Mais même si deux tiers des personnes atteintes ont vu la progression de la maladie ralentir, les résultats globaux sont mitigés en raison de la diversité des techniques mises en œuvre. Un nouvel essai est en cours.
Pour ces opérations, des neurones d’origine fœtale ont été utilisés. « Ce qui pose des problèmes éthiques et de disponibilité », souligne Afsaneh Gaillard. Dans le futur, ce seront des neurones d’origine embryonnaire (extraits d’embryons précoces préimplantatoires), puis des IPS (cellules souches pluripotentes induites) obtenues à partir de cellules adultes, qui seront privilégiées. « Utiliser les propres cellules du patient éviterait les rejets provoqués par les greffes et permettrait aussi d’obtenir autant de neurones que l’on souhaite » assure Afsaneh Gaillard. Les IPS sont probablement la clé qui permettra d’atteindre d’ici à deux décennies, l’objectif que les chercheurs se sont fixé.
Article d’Elena Sender relevé dans Sciences & Avenir par
Lu et transmis par Françoise Vignon
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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