Découverte de 30 petits neurones qui endorment la douleur
Publié le 28 juin 2016 à 08:15Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°65
Chez le rat, une trentaine de neurones (en vert) parmi les milliers qui secrètent une hormone atténuant la douleur, l’ocytocine, (en bleu) contrôlent la réponse à une douleur inflammatoire par 2 voies différentes.
« L’ocytocine est un acteur essentiel dans la modulation de la perception de la douleur », a expliqué à l’AFP, Alexandre Charlet, chercheur à l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives du CNRS de Strasbourg qui a coordonné l’étude menée par près de 30 scientifiques internationaux (France, Allemagne, Chine, Suisse, Italie, Etats-Unis). Outre son rôle antalgique, l’ocytocine est impliquée notamment dans le processus de l’accouchement et la sociabilité, ce qui lui a valu le surnom d’hormone « de l’amour et de l’empathie ».
Jusqu’à présent, le processus de libération de cette ocytocine (qui est notamment synthétisé par l’hypothalamus dans le cerveau), était mal connu. Les chercheurs sont parvenus à identifier un « centre de contrôle de la douleur » constitué d’une trentaine de neurones qui coordonnent la libération d’ocytocine dans le sang et la moelle épinière. Lors de douleurs aiguës ou d’une sensibilisation inflammatoire (brûlure, pincement, coupure, etc.) l’information est acheminée par les nerfs périphériques jusqu’aux neurones de la moelle épinière » explique le CNRS à l’AFP
« L’information est alors adressée à d’autres neurones, parmi lesquels une petite population de 30 cellules de petite taille de l’hypothalamus, identifiés par l’équipe d’Alexandre Chalet. En retour, ils activent une famille de gros neurones (magnocellulaires), dans une autre région de l’hypothalamus, qui libèrent l’ocytocine dans la circulation sanguine.
L’ocytocine vient alors ‘endormir’ les neurones périphériques (situés près de la zone douloureuse) qui envoient au cerveau le message responsable de la douleur. Parallèlement, le prolongement de ces trente neurones (appelés axones et mesurant jusqu’à un mètre) atteint la plus profonde des dix couches de la moelle épinière. C’est précisément à cet endroit, où le message sensoriel est codé en intensité, qu’ils libèrent l’ocytocine.
Ils diminuent donc, par deux voies simultanées, la reconduction du message douloureux au cerveau » selon le CNRS. Les chercheurs espèrent à présent, « trouver des marqueurs génétiques capables d’activer ou d’inhiber de manière spécifique ces trente neurones », afin de mieux atténuer les symptômes de patients souffrant de douleurs pathologiques, « tout en limitant les effets secondaires », a commenté Alexandre Charlet.
Article de la rédaction d’Allodocteurs du 04/03/2016
Lu par Françoise Vignon
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