La recette prometteuse du Pr. Afsaneh Gaillard contre Parkinson
Publié le 28 septembre 2016 à 13:06Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°66
Remplacer des neurones abîmés par leurs petits frères tout neufs, c’est ce qu’est en passe de réaliser le Pr Afsaneh Gaillard dans son laboratoire de Poitiers (Inserm 1084). Un réel espoir pour les malades de Parkinson. Le défi est de remplacer les neurones abîmés par de nouveaux neurones intacts. Pour cela, la greffe de cellules est la voie la plus prometteuse.
Dans les années 1970 et 1980, environ 700 patients en Suède, en Angleterre, au Mexique, aux Etats-Unis et quelques-uns en France ont bénéficié de greffes de neurones dopaminergiques dans le striatum, avec une réelle amélioration pour un tiers d’entre eux. « Un tiers seulement, car il est impossible de réguler la dopamine en la plaçant là où elle est consommée », précise Afsaneh Gaillard. « Nous voulons, nous, agir sur le siège de production, dans la substance noire, pour maîtriser les apports et améliorer les résultats. Quand ça fonctionne, cela dure pendant des années ! ».
Avec son équipe, le professeur a démontré il y a deux ans qu’il est possible de transplanter des neurones dans la substance noire et de libérer de la dopamine à distance dans le striatum. Si ces résultats obtenus sur des souris adultes sont à confirmer sur l’homme, ils ont déjà été salués comme une révolution par le monde de la neurologie !
Afsaneh Gaillard soulève un autre problème, d’ordre éthique celui-là : « A l’époque des tests sur l’homme, les neurones remplaçants étaient d’origine fœtale. Or, pour nous, il n’est pas possible de miser sur des interruptions médicales de grossesse pour soigner les patients ! Les greffes ont été stoppées ».
Une source illimitée de neurones
La solution est venue du Japon. Un médecin, Shinya Yamanaka, a découvert une alternative pour laquelle il a reçu le prix Nobel en 2012. Il a démontré comment prélever des cellules à partir d’un échantillon de sang ou de peau du malade pour les rajeunir et obtenir des cellules souches, c’est-à-dire des cellules indifférenciées, autrement dit sans identité. « Selon la recette de cuisine qui leur est appliquée, ces cellules peuvent devenir de la peau, de l’os, du muscle, etc.… » précise Afsaneh Gaillard.
A Poitiers, la chercheuse et son équipe ont travaillé sur la « recette » pour créer les cellules dopaminergiques qui leur manquaient. « C’est un trésor, une source illimitée et fiable de neurones, sans risque de rejet puisqu’il s’agit du matériel génétique du malade », s’enthousiasme-t-elle. Elle décrit à quel point ces découvertes pourraient changer la vie des malades de Parkinson. Une fois les neurones greffés, les traitements redeviendraient actifs. Peut-être même n’y aurait-il plus besoin de médicaments ? Néanmoins, il faut encore valider l’efficacité et l’innocuité de ces greffes.
Ses travaux ont valu à Afsaneh Gaillard le prix 2015 de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) qui participe au financement du laboratoire aux côtés de France Parkinson, de la Fondation de France, de l’INSERM et de l’Université de Poitiers. « Trouver des fonds demande beaucoup d’énergie. Les recherches iraient plus vite avec une équipe renforcée. A terme, un traitement coûtera moins cher que la prise en charge des malades durant de longues années », assure la chercheuse
Extrait de l’article d’Agnès Duperrin dans Notre Temps, juillet 2016,
Lu par Françoise. Vignon
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bonjour cette maladie est vraiment handicapante et douloureuse il faudrait un traitement pour stopper l’évolution on a besoin que la recherche aboutisse rapidement.! merci et tous mes respects
Commentaire by le henanff — 24 octobre 2016 #
Remplacer les neurones rendus inertes par des petits frères en pleine activité c’est bien ! avec un implant tous les combien ? tous les mois , une fois l’an ? Il faut que cela soit en continu car en amont la destruction suit son chemin inlassablement SAUF si on enraye ou on ralenti le processus de destruction, il serait plus justiciable de débusquer les intrus les causes et de les éliminer , cela fait penser à la charrue devant les bœufs ! Désinvolte projet ou ignorance de ma part ?
Professeur avec tout le respect que j’ai pour vous et votre équipe cherchez bien on a besoin de vous.
prevost
Commentaire by prevost — 6 octobre 2016 #
Bonjour , les chercheurs sont vraiment fantastique un grand merci à eux . S’il vous plait il faut de nouveaux traitements pour stopper cette maladie , s’il vous plait vite ces personnes souffrent trop . Merci
Commentaire by COULET — 4 octobre 2016 #