Quels effets des patchs transdermiques de rotigotine (Neupro) sur le sommeil des patients parkinsoniens ?
Publié le 04 avril 2018 à 08:20Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°72
Les patients parkinsoniens rapportent de nombreux troubles du sommeil au cours de l’évolution de leur maladie. Une meilleure connaissance de la prise en charge de ces troubles du sommeil pourrait permettre de limiter leurs effets sur la qualité de vie des patients. Les réveils nocturnes, les insomnies, le syndrome des jambes sans repos et les douleurs nocturnes font partie des plaintes les plus fréquentes rapportées par les patients parkinsoniens. Ces troubles du sommeil (au premier desquels figure la fragmentation du sommeil) ont un impact sur la qualité de leur sommeil, mais aussi sur les fonctions cognitives et sur le bien-être des patients. La dégradation de la qualité du sommeil est également associée à une somnolence diurne accrue.
Rosa-Grilo et al. (2017) rapportent que les études sur les effets de la supplémentation en dopamine et notamment par une délivrance continue n’avaient pas démontré d’effets réels sur le sommeil. Dans cette revue de littérature, Rosa-Grilo et al. (2017) ont fait un point sur les effets de l’usage de patchs transdermiques de rotigotine sur les troubles du sommeil des patients. Il apparaît que la stimulation continue induite par la prise non-orale de la rotigotine et l’effet spécifique de ce traitement sur différents types de récepteurs dopaminergiques, contribuent à une amélioration du sommeil des patients.
Les études réalisées en aveugle ont permis de démontrer les effets bénéfiques du patch transdermique sur les insomnies et le syndrome des jambes sans repos chez les patients parkinsoniens. Les études ouvertes ont confirmé ces résultats mais ont aussi démontré des effets sur la nycturie [La nycturie est définie comme la plainte d’un patient d’avoir à se réveiller une ou plusieurs fois au cours de la nuit pour uriner, chaque miction étant précédée et suivie d’une période de sommeil.] et les douleurs nocturnes.
En conclusion, les auteurs précisent que la plupart des données de la littérature chez les patients parkinsoniens font état d’une plainte moins importante de troubles du sommeil en réponse au traitement par des patchs de rotigotine. Cependant, d’un point de vue neurophysiologique, la complexité du dysfonctionnement du sommeil de ces patients (qui n’implique pas que le système dopaminergique) ne permet pas d’envisager un traitement systématique des troubles du sommeil par ces patchs de rotigotine. L’efficacité du traitement des troubles du sommeil par ce traitement nécessite d’être étudiée plus en détail.
Source : National Parkinson Foundation (NPF) International Center of Excellence at King’s College Hospital, London, UK.
Proposé par Dominique Bonne
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