Anosmie
Publié le 11 octobre 2018 à 07:54Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74
Les atteintes de l’odorat constituent un symptôme précoce fréquent de la maladie de Parkinson. Des chercheurs viennent d’identifier des différences entre les bulbes olfactifs des personnes en bonne santé et ceux des Parkinsonien(en)s.
De nombreux parkinsonien(ne)s déclarent avoir perdu le sens de l’odorat bien avant de recevoir le diagnostic. Dans les faits, la part d’unités fonctionnelles, ou glomérules, dans le bulbe olfactif (région du cerveau à proximité du nez) des personnes atteintes de la maladie de Parkinson est inférieure de moitié à celles des personnes en bonne santé. C’est ce qu’ont constaté les scientifiques de l’Unité de Recherche Max-Planck de Francfort en collaboration avec l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Les chercheurs ont examiné les bulbes olfactifs de Parkinsonien(ne)s décédé(e)s et les ont comparés avec ceux de sujets sains. Ils ont mesuré le volume total occupé par les glomérules. La méthode de mesure employée ne permets de dire si les parkinsonien(ne)s ont moins de glomérules ou si ces derniers sont plus petits que ceux des personnes en bonne santé.
Le bulbe olfactif est affecté dès les premiers stades de la maladie de Parkinson. Des corps de Lewy y sont observés avant même d’atteindre la substance noire (et d’avoir des conséquences sur la motricité). Les corps de Lewy sont des amas de protéines mal repliées. Les chercheurs ont découvert que plus un (e) parkinsonien(ne) présente de corps de Lewy, moins la part de glomérules dans les bulbes olfactifs est importante. Par ailleurs, la répartition des glomérules dans les bulbes olfactifs des parkinsonien(ne)s est différente. Seules 44% des glomérules se trouvent dans la partie inférieure du bulbe olfactif, alors que chez les personnes en bonne santé la proportion est de 77%.
Cette disparité étaye la thèse de nombreux chercheurs, selon laquelle les métaux lourds ou les produits phytosanitaires sont de possibles facteurs de risque dans l’apparition de la maladie de Parkinson. En effet, la partie inférieure du bulbe olfactif se trouve à proximité immédiate de la muqueuse olfactive du nez. D’après le Professeur Dr Peter Mombaerts, directeur de l’Unité de Recherche Max-Planck, c’est un signe de l’influence des facteurs environnementaux sur la maladie de Parkinson.
Source : Société Max-Planck (25 septembre 2017) ; Bolek Zapiec et al. (3 septembre 2017) https://doi.org/0.1093/brain/awx208
Lu dans Parkinson Suisse n°130 de juin 2018
Par Jean Graveleau
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