Ne pas être qu'un "patient" ...

L’étude clinique de la chélation du fer /​ L’Agence française de sécurité du médicament (ANSM) juge « pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique »

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°76

Des nouvelles de l’étude clinique sur la chéla­tion conser­va­trice du fer mené au CHU de Lille.
Le projet Fair Park II est un projet euro­péen mené sur 3 ans de 2016 à 2019. Il regroupe 24 centres experts de la mala­die de Parkin­son, répar­tis dans 8 pays d’Europe. Il fait suite à une première étude concer­nant 40 patients. L’étude clinique actuelle concerne 338 patients au début de la mala­die (diag­nos­tic infé­rieur à 18 mois) ne béné­fi­ciant d’aucun trai­te­ment. Au 5 décembre 2018, 267 patients ont suivi ou sont en train de suivre l’essai clinique qui dure 9 mois. Il reste donc 71 places. Il est possible d’entrer dans ce proto­cole jusqu’en juin 2019. Pour parti­ci­per, il faut répondre à un premier ques­tion­naire sur http://fairpark2.eu/patients. Le patient est ensuite redi­rigé vers le CHU le plus proche de son domi­cile. Les diffé­rents CHU sont les suivants : Lille, Paris, Clermont-​Ferrand, Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux. Après un entre­tien avec le neuro­logue une prise de sang et des examens indo­lores sont réali­sés (IRM céré­bral, scin­ti­gra­phie au DATSCAN, écho­gra­phie transcrânienne).

Le patient doit ensuite prendre la défé­ri­prone matin et soir selon une poso­lo­gie en adéqua­tion avec son poids. Une prise de sang hebdo­ma­daire puis mensuelle a lieu pour surveiller la NFS (Numé­ra­tion Formule Sanguine) : en cas de chute des poly­nu­cléaires neutro­philes, le trai­te­ment est suspendu.

C’est le profes­seur Devos au CHU de Lille qui coor­donne cette étude rando­mi­sée en double aveugle : ni le patient, ni le méde­cin ne savent, ni ne sauront si le médi­ca­ment est la défé­ri­prone ou bien un placebo.

Le docteur Devos émet l’hypothèse que la substance noire contien­drait des concen­tra­tions élevées en fer. La défé­ri­prone qui est un trai­te­ment piégeur du fer pour­rait dimi­nuer l’excès de fer dans la substance noire, et ainsi limi­ter la mort neuro­nale et ralen­tir la progres­sion des symp­tômes de la mala­die de Parkin­son. La molé­cule est suffi­sam­ment petite pour traver­ser la barrière hémato-encéphalique.

Si les résul­tats sont probants [et il y a de fortes chances qu’ils le soient puisque ceux du Fair PACK 1 l’étaient NDLR] une dernière étude Fair Park III sera faite au niveau mondial à partir de juin 2020. Cette fois, il sera possible que des personnes sous trai­te­ment y parti­cipent et il n’y aura plus de placebo. L’étude portera alors sur diffé­rents dosages de la défériprone.

C’est donc une étude clinique qui s’intéresse à une cause possible de la maladie.

Synthèse réali­sée par Michel David qui parti­cipe à cette étude au CHU de Lille depuis novembre 2018.

L’Agence fran­çaise de sécu­rité du médi­ca­ment (ANSM) juge « perti­nent d’au­to­ri­ser l’usage du canna­bis à visée thérapeutique »
Le recours au canna­bis théra­peu­tique pour­rait être perti­nent dans certaines situa­tions cliniques a récem­ment reconnu un comité d’ex­perts de l’Agence fran­çaise de sécu­rité du médi­ca­ment. A Marseille, une étude sur ses effets dans la mala­die de Parkin­son va être menée par une équipe de scientifiques.

C’est une première. Car la France n’avait pas, jusqu’ici menée de recherches de ce type. Le centre d’étude Dhune et l’as­so­cia­tion France Parkin­son vont finan­cer une étude « visant à défi­nir les effets du canna­bis théra­peu­tique chez les patients atteints de la mala­die de Parkin­son. Des études expé­ri­men­tales suggèrent que certains des compo­sés du canna­bis théra­peu­tique, notam­ment le Tétra­hy­dro­can­na­bi­nol et le canna­bi­diol auraient un poten­tiel effet neuro­pro­tec­teur ainsi qu’un effet sur les symp­tômes parkin­so­niens » explique le site Silvereco.fr

Une étude d’abord menée sur des rats
L’étude qui sera menée ces prochains mois par une équipe de scien­ti­fiques à Marseille portera notam­ment sur les « effets de diffé­rentes propor­tions de canna­bi­noïdes sur les mani­fes­ta­tions motrices et non motrices liées à la mala­die » L’étude, menée par l’équipe de cher­cheurs compo­sée de Jean Philippe Azulay, chef de service neuro­lo­gie à la Timone, Olivier Blin, respon­sable de Dhune, et Chris­telle Baunez, direc­trice de recherche au CNRS, sera d’abord menée sur des rats. Elle devrait ensuite être éten­due à l’homme, une fois les auto­ri­sa­tions obtenues.

« Cela ne diffère pas des proto­coles clas­siques, nous devons four­nir des infor­ma­tions sur la faisa­bi­lité de l’étude, ainsi que sur la sécu­rité des personnes testées », a expli­qué Alexandre Euse­bio. S’ils sont concluants, les tests pour­raient « ouvrir la voie » à la mise au point d’un nouveau trai­te­ment pour les patients parkinsoniens.

En France, la ques­tion du recours au canna­bis théra­peu­tique dans certaines situa­tions cliniques fait débat depuis de nombreuses années. Après l’avis favo­rable du comité d’ex­perts à la mi-​décembre 2018, l’Agence du médi­ca­ment a décidé de mettre en place l’ex­pé­ri­men­ta­tion du canna­bis théra­peu­tique avant la fin de l’an­née 2019.


Article relevé dans Ouest-​France et dans La Provence du 02/​03/​2019
Par F. Vignon et J. Grave­leau

6 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Je prends du CBD depuis 2 ans, je suis beau­coup plus soula­gée qu’a­vec des médi­ca­ments chimiques, et aucun effets indé­si­rables alors que j’en avaient beau­coup avec les trai­te­ments que le centre pour la douleur de Lille m’avait pres­crit. Des docteurs m’ont même conseillés de conti­nuer. Le seul Hic, ça me coûte cher et je ne le trouve pas toujours en France, du coup, je me fourni plus faci­le­ment en Belgique. Je n’hé­si­te­rai pas à me four­nir en Suisse s’il le faut.

    Commentaire by Chantal — 18 décembre 2019 #

  2. Pierre bonjour,
    je suis très favo­rable pour ces patchs qui rendent un grand soula­ge­ment aux Parkin­so­niens et Sclé­rose en plaques.
    Contre à 200% la vente du Canna­bis , c’est une façon de bais­ser les bras de la part des auto­ri­tés (tout Etat confondu) La ciga­rette 50 000 décès, cancers , Alcool etc…Méchant comme je suis j’ajoute le coca avec ses 300 gr de sucre ou faux sucres qui créent le même effet.

    Commentaire by Chatenay — 8 août 2019 #

  3. A ma connais­sance, le CBD appor­te­rait des vertus apai­santes et anti-​douleurs, il est exact que ce n’est pas un produit miracle pour la MP.

    @ Chate­nay : Est-​ce pour ces vertus que vous êtes favo­rables à la mise sur le marché des patchs ?

    Certains voient leur symp­tômes s’at­té­nuer ou dispa­raitre, notam­ment les trem­ble­ments. C’est pour­quoi je solli­ci­tais des témoi­gnages posi­tifs ou pas …

    En tout cas, à consom­mer avec modé­ra­tion (lol)

    Commentaire by Pierre — 7 août 2019 #

  4. Pierre votre remarque est exacte.

    Préci­sion supplé­men­taire en aucun cas l’ex­trait du Canna­bis guéri ou ralenti la MP c’est juste un apport de confort épiso­dique, car sur certaines personnes un risque de dépen­dance est possible.

    Commentaire by Chatenay — 7 août 2019 #

  5. Pour ceux qui l’au­raient raté, je pense que le scan­dale des opia­cées aux USA (dont parle Chate­nay) est entre autres montré dans ce repor­tage d’En­voyé Spécial du 21/​02/​2019, dont voici le lien https://www.youtube.com/watch?v=Kp6Y5rMhuVQ

    @Chatenay : ne vouliez vous pas écrire « le canna­bis surtout débar­rassé du THC (tétra­hy­dro­can­na­bi­nol) » au lieu de canna­bi­diol (autre­ment dit CBD) ??? (le THC étant lui psychoactif)

    Bref, je poste ici aujourd’­hui pour témoi­gner … que ces substances n’ont aucun effet sur ma mala­die. Certains d’entre vous, lecteurs et posteurs, ont-​ils essayé la CBD par exemple ? En avez vous ressenti des amélio­ra­tions de vos symptômes ??

    Commentaire by Pierre — 7 août 2019 #

  6. Pour­quoi autant de freins alors que cette théra­pie est en exer­cice dans de nombreux pays ?
    Ah ! vous avez dit « drogue » les risques divers et variés!!
    Pour­tant avec les OPIACÉS au début extrait de l’opium , puis la copie par la synthèse des anagel­siques qui sont 50 fois plus puis­sant( en Europe) que l’ex­trait de la plante elle même.
    Aux Etats-​Unis 100 fois plus puis­sant avec 200 000 milles morts par ans ( un énorme procès avec le labo fabri­cant est en cours).

    Et bien peut de débat ? Avec le canna­bis quelle hypo­cri­sie!! surtout débar­rassé du cannibiol… 

    Pour la jour­née du PARKINSON du 11 avril , quel beau cadeau que serait l’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché de ce patch, depuis des d’an­nées de combats, de rapports de tests etc..

    Commentaire by Chatenay — 11 avril 2019 #

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