Ne pas être qu'un "patient" ...

Pesticides : la maladie de Parkinson d’un ex-​employé arboricole Reconnue d’origine professionnelle

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°77

Il n’existe aucune donnée statis­tique publique, à l’échelle natio­nale, sur les mala­dies profes­sion­nelles liées aux produits phytosanitaires. 

Marcel Geslin, un ancien employé arbo­ri­cole mort en 2018 à 74 ans, a obtenu lundi 11 mars la recon­nais­sance par la justice de l’origine profes­sion­nelle de sa mala­die de Parkin­son. « Ce n’est pas qu’une victoire pour l’honneur. Nous souhai­tons qu’elle contri­bue à faire évoluer la légis­la­tion sur les mala­dies profes­sion­nelles liées aux produits phyto­sa­ni­taires, afin que ce qui est arrivé à mon frère n’arrive plus », a commenté Michel Geslin, frère et tuteur de Marcel, qui a mené le combat admi­nis­tra­tif pour obte­nir cette recon­nais­sance devant le tribu­nal des affaires de Sécu­rité sociale (TASS) du Maine-et-Loire.

Employé pendant trente-​sept ans dans la même entre­prise arbo­ri­cole à Loiré, à l’ouest d’Angers, où il a passé toute sa vie, Marcel Geslin était préposé à l’entretien des vergers, la taille, l’éclaircissage, la cueillette… « Il ne mani­pu­lait pas lui-​même les produits phyto­sa­ni­taires. Mais comme tous les employés à l’époque il travaillait dans les rangs pendant et après les trai­te­ments », rapporte Michel Geslin.

Appa­rus en 2008 après son départ en retraite, ses troubles ont été diag­nos­ti­qués « de type Alzhei­mer » avant d’être requa­li­fiés en « mala­die de Parkin­son » quelques années plus tard, entraî­nant l’ouverture d’une demande de recon­nais­sance en mala­die profes­sion­nelle provo­quée par les pesticides.

« Cette recon­nais­sance nous a été refu­sée une première fois en 2017 parce que le certi­fi­cat initial de son méde­cin trai­tant n’avait fait mention que de “troubles de mémoire”. Alors même que la MSA [Mutua­lité sociale agri­cole] dispo­sait de tous les avis des spécia­listes », regrette Michel Geslin. Un deuxième refus a été opposé à la famille en 2018 pour des ques­tions de délai d’instruction. C’est l’avis du Comité régio­nal de recon­nais­sance des mala­dies profes­sion­nelles de Bretagne, où le cas de Marcel Geslin a été délo­ca­lisé, qui s’est révélé décisif.

« C’est un cas emblé­ma­tique car il montre que les orga­nismes de protec­tion sociale agri­cole, bien que parfai­te­ment infor­més, préfèrent lais­ser filer. Pour qui veut faire recon­naître sa mala­die, c’est un parcours du combat­tant », assure Michel Besnard, porte-​parole du Collec­tif de soutien aux victimes des pesti­cides de l’Ouest, lequel reven­dique 14 recon­nais­sances auprès des TASS de la région depuis sa créa­tion il y a quatre ans.

A l’échelle natio­nale, il n’existe aucune donnée statis­tique publique sur les mala­dies profes­sion­nelles liées aux produits phyto­sa­ni­taires. En 2017, Patrice Heur­taut, direc­teur de la santé et de la sécu­rité au travail de la MSA avait expli­qué qu’elles repré­sen­taient « 2 % des mala­dies profes­sion­nelles décla­rées au titre du régime agri­cole ». Phyto­vic­times, autre asso­cia­tion d’aides aux victimes profes­sion­nelles, a recensé 429 dossiers depuis sa créa­tion, en 2011, dont 92 pour des mala­dies de Parkinson.

Lire aussi Agri­cul­ture : « Comprendre pour­quoi l’usage de produits chimiques ne baisse pas »
Le Monde avec AFP Publié le
Trans­mis par Emilienne Six
Lu par Fran­çoise Vignon

Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

Laisser un commentaire

XHTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Flux RSS des commentaires de cet article. Rétrolien URI

Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires. Valide XHTML et CSS.