La France est leader mondial dans la recherche et la lutte contre la maladie de Parkinson (Dr Etienne Hirsch)
Publié le 17 décembre 2014 à 08:53Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°59
Maladie de Parkinson : des progrès prometteurs
En France, on dénombre 120 000 personnes souffrant de la maladie de Parkinson et 9 000 nouveaux cas par an. La plupart des troubles sont liés à la dégénérescence de la substance noire (voir schéma). Ce qui provoque un déficit de 50% à 70% de dopamine (molécule essentielle au contrôle du mouvement), à l’origine du ralentissement des gestes, de raideurs, tremblements, perte de la dextérité manuelle, troubles de la marche et dépression. « Il n’y pas une mais des maladies de Parkinson, insiste le Dr Etienne Hirsch, chercheur spécialiste en neurosciences. Si 10% sont d’origine génétique, 90% n’ont pas de cause identifiée, même si l’on soupçonne des facteurs environnementaux », comme les pesticides.
Améliorer le diagnostic précoce
Outre les signes cliniques prédictifs de la maladie (association de troubles du sommeil et du transit intestinal avec un déficit de l’olfaction), l’imagerie cérébrale par DAT-scan pourrait aussi favoriser les diagnostics précoces mais en cas de doute clinique seulement. Des marqueurs biologiques sont à l’étude pour diagnostiquer, un jour, la maladie à partir d’une seule prise de sang, ciblant la protéine alphasynucléine. Dans sa forme anormale, cette dernière se propage d’un neurone à l’autre, altérant lentement de grandes régions du système nerveux.
Expérimenter un traitement qui réduit le fer
La présence d’une surcharge ferrique localisée dans le cerveau des patients parkinsoniens est désormais connue et notamment démontrée par l’équipe du Dr Hirsch. Elle exacerbe le stress oxydatif, en partie à l’origine de la dégénérescence des neurones. L’étude d’innovation thérapeutique, pilotée par le Dr David Devos, neuro-pharmacologue, en partenariat avec des équipes nationales et internationales, suscite beaucoup d’intérêt. Elle fait appel au défériprone, une molécule chélatrice (attrapeuse) de fer. Ce médicament réduit ce dernier à ses fonctions bénéfiques – oxygénation du sang des cellules et des muscles – si l’on en diminue la quantité. « Un premier essai clinique sur 40 malades a montré que ce traitement était capable de ralentir la destruction des neurones et la progression du handicap. D’autres études sont nécessaires pour démontrer de manière définitive l’intérêt thérapeutique, avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) d’ici 5 à 10 ans » projette le Dr Devos. Son équipe a répondu à un appel d’offres de la Commission européenne (Horizon 2020) en vue de financer une étude européenne de phase 3 (incluant 338 patients) fin 2014, destinée à valider ce traitement. En attendant, patience, car aucun malade ne peut actuellement en disposer.
Ralentir la mort neuronale
Le Dr Hirsch et l’équipe thérapeutique expérimentale de la maladie de Parkinson travaillent à faire en sorte que les lymphocytes, protecteur du système immunitaire, n’attaquent pas les neurones surchargés en protéines alphasynucléine. « Le projet est d’identifier ces mécanismes au niveau des vaisseaux plutôt que d’agir sur le cerveau, avec un horizon thérapeutique à dix ans. » Des traitements, voire des vaccins, visant à empêcher l’agrégation de cette protéine sont à l’étude en Autriche.
Corriger les troubles de l’équilibre
Associés à des dérèglements psychiques, ils constituent un risque vital pour les Parkinsoniens. A partir d’une IRM fonctionnelle, l’équipe du Dr Hirsch a réussi à localiser les régions cérébrales impliquées dans ces troubles, grâce à l’étude de non-malades imaginant qu’ils marchaient. « Nous avons ainsi visualisé un petit noyau du cerveau (noyau pedonculopontin) qui s’active lors de la marche imaginaire », explique le neurobiologiste. L’analyse de cerveaux « donnés » du vivant par des patients parkinsoniens décédés a permis de prouver que « la mort neuronale dans le noyau de sujets chutant pouvait être responsable des troubles de l’équilibre ». Sont en cours des essais de stimulation cérébrale profonde, par introduction d’électrodes dans le noyau pedonculopontin de patients. Pour des résultats prévus d’ici à trois ans.
Apporter la dopamine par des gènes-médicaments
Le Pr Stéphane Palfi, neurochirurgien, travaille depuis 1998 sur une thérapie génique. Le but : « Apporter au patient la dopamine qui lui manque en activant les enzymes nécessaires à sa synthèse. » La thérapie utilise un virus naturel « désarmé », et donc inoffensif, chargé de transporter trois gènes-médicaments qui codent les enzymes impliqués dans la biosynthèse. Ce vecteur viral est injecté dans le striatum (voir schéma ci-dessous), qui, à partir des informations sensorielles (vue, toucher, etc.), adapte le mouvement au contexte. « Les neurones qui n’étaient pas compétents pour fabriquer de la dopamine se mettent alors à en produire », constate le Pr Palfi.
Depuis 2008, un essai est mené auprès de 15 patients (12 au CHU Henri-Mondor de Créteil, et 3 autres à l’hôpital Addenbrooke de Cambridge). « Les résultats publiés en janvier 2014 sont encourageants. D’une part, parce que nous avons constaté une bonne tolérance de ce type de vecteur (à grosse capacité de transport, 3 gènes), avec six ans de recul sur les premiers patients traités. D’autre part, parce que l’essai a montré une amélioration des symptômes moteurs chez tous les malades. » Avec un vecteur légèrement modifié afin d’accroître la sécrétion de dopamine, l’équipe du Pr Palfi a pour objectif d’augmenter les doses pour plus d’efficacité sur les symptômes de la maladie et de diminuer en parallèle la prise de dopamine par voie orale. Dès 2015, une dizaine de patients devraient être inclus dans les phases suivantes des études biomédicales, puis une soixantaine en France, en Europe et aux Etats-Unis. Objectif : disposer d’un médicament de transfert de gènes à l’horizon 2020.
Pleine Vie, octobre 2014
Lu par Jean Claude Moraines
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Enfin une recherche qui cible une des causes des syndromes Parkinsoniens , mais sans oublier qu’il faut accompagner cette thérapie avec une alimentation très saine(sans pesticides, sulfites , ajouts d’additifs, anti-oxigènes, les stabilisants, l’irradiation des aliments, OGM excès de calcium animal, etc.) pour ne plus contaminer notre cerveau.
Car cette pathologie » que je décris générique » PARKINSON n’est pas une MALADIE ! mais un EMPOISONNEMENT ! Provoqué par ce qui est évoqué ci dessus que tout le monde connait ainsi que les comportements individuels à risques, alcool, drogues etc..
JCP, parkinsonien stabilisé depuis que j’ai compris ceci. KENAVO !
Commentaire by PREVOST Jean Claude — 12 mars 2016 #