Prise en charge de l’hypersexualité dans la maladie de Parkinson : Intérêt de la présence de l’entourage lors de l’évaluation médicale
Publié le 03 janvier 2016 à 10:19Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°63
Objectifs :
Améliorer la prise en charge de l’hypersexualité provoquée par un traitement antiparkinsonien ainsi que ses conséquences psychopathologiques chez des patients atteints de la maladie de Parkinson. Si l’hypersexualité est une forme classique de trouble du contrôle des impulsions (TCI) observée dans la M.P., sa fréquence est certainement sous-évaluée.
Méthodes :
« Nous avons proposé aux patients ayant une maladie de Parkinson, adressés par le service neurologique du CHRU de Lille pour découverte ou suspicion d’hypersexualité, de les rencontrer en présence de leur conjoint. La rencontre consistait en un entretien mené par notre équipe de psychiatrie. Cette évaluation a été réalisée entre le 1er janvier et le 31 août 2011. Neuf patients ont été orienté vers notre service, 7 ont accepté de nous rencontrer dont 6 accompagnés de leur conjoint ».
Résultats :
Un entretien en présence du conjoint a permis d’améliorer le dépistage de l’hypersexualité ainsi que l’information donnée au patient et à son entourage en ce qui concerne les effets indésirables du traitement, notamment au sujet de la survenue d’hypersexualité. Il a également mis en évidence les différentes expressions de ces modifications de comportement, souvent minimisées par les patients et au contraire difficilement vécues par les conjoints.
Ceci a permis de faciliter le dialogue et par conséquent d’être plus informatif en ce qui concerne les modifications des comportements sexuels en lien avec le traitement et leur gestion. Enfin, il a permis une prise en charge des conséquences secondaires de ce trouble du contrôle des impulsions, comme par exemple les sentiments de culpabilité, de jalousie ou de honte.
Notre intérêt s’est également focalisé sur les répercussions de cette hypersexualité sur l’entourage des patients. Parmi les 6 conjoints rencontrés, 4 avaient des symptômes nécessitant une prise en charge psychiatrique : état dépressif, idées suicidaires ou état de stress post-traumatique.
Perspectives :
L’hypersexualité semble sous-évaluée chez des patients traités par des traitements antiparkinsoniens. Cette sous-évaluation est probablement liée à certains mécanismes de défense tels le déni ou la minimisation, mais aussi probablement aux sentiments engendrés par ces troubles de comportement, comme la honte ou la culpabilité. A l’inverse certains patients ne ressentent pas de contrainte en lien avec des modifications de comportement (alors même que l’entourage peut s’en plaindre). La rencontre systématique des conjoints pourrait être une solution pour améliorer ce dépistage.
Article de Pierre Grandgenevre du CHRU de Lille Service Psychiatrique
Lu par F. Vignon
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Diagnostiquer Parkinson et sans traitement je suis confronté tout de même à l’addiction sexuelle.
Es ce que mon organisme se produit de la dopamine et me rend addict car je ne peux m’empécher de consulter les sites Porno et d’y passer des heures ce que je ne faisais pas AVANT et en plus j’ai des sensations sexuelles en permanence ce qui ne m’étaient JAMAIS arrivé. Dois je consulter ?
Commentaire by Furgolle — 15 avril 2022 #
J’ai omis d’indiquer que les hyper. de tout, sexe, jeux, achat,c’est le résultat d’un surdosage de Dopamine , les récepteurs sont trop stimulé. Avec l’accord de votre médecin réduisez les doses de ( 25 à 50% progressivement dans la journée par exemple la dose de fin de matinée et la dose de 16 ou 17 heures) bougez marchez une à deux heures par jour pour compenser et faire activer votre Dopamine naturelle il faut la stimuler.
JCP un parkinsonien en bonne santé !
Commentaire by PREVOST Jean Claude — 12 mars 2016 #
Malheureusement presque toutes les recherches de Parkinson sont orienté sur les effets neurologiques et NON sur les causes. Profits profits.
Corinne, mille fois raison, c’est ce que je me suis toujours dit, tout parait être décidé au pif, cliniquement comme ils disent. Les suivis sont aléatoires. Certes il y a des symptômes qui ne trompes pas mais a notre époque ? Alors il ne nous reste plus qu’a nous prendre en main et de faire face.
Bien cordialement.
Commentaire by PREVOST Jean Claude — 12 mars 2016 #
Bonjour,
Que fait la recherche médicale pour tous ces problèmes engendrés par la prise de médicaments prescrits pour la maladie de parkinson et qui, ne servent aucunement à arrêter ni à ralentir l’évolution de cette grave et invalidante maladie.
La recherche est-elle dirigée pour — un jour — éradiquer cette maladie ? ou, les enjeux financiers sont tels pour les groupes pharmaceutiques qu’il est préférable de laisser cette maladie poursuivre son chemin…
Reste l’espoir, c’est peu…
Commentaire by Mariani — 23 janvier 2016 #
Bonjour
D’autres stratégies comme la modification du traitement ou des solutions d’évitement ont-elles été entreprises ?
Quid d’un questionnaire (tourné de manière à identifier les cas ou de non plainte de l’entourage ou de satisfaction du malade de ces troubles) remis de manière systématique en fin de consultation (neurologue ou ETP) pour être rempli et rendu à la consultation suivante ?
Corinne Belmudes (57/16)
Commentaire by BELMUDES Corinne — 4 janvier 2016 #