Ne pas être qu'un "patient" ...

Trois nouvelles pistes pour stimuler le cerveau

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°76

Surveiller sa vue protège le cerveau :

  • De plus en plus d’études tendent à relier la baisse d’acuité visuelle au déclin cogni­tif. Les yeux ne sont pas que le miroir de l’âme. Ils sont aussi étroi­te­ment connec­tés au cerveau puisque 80% des infor­ma­tions perçues par ce dernier viennent des yeux. On sait aussi que les personnes touchées par la mala­die d’Alz­hei­mer présentent d’im­por­tantes atteintes au niveau du nerf optique et de la rétine et que le risque d’être affecté par une perte de l’acuité visuelle est 2 à 3 fois plus élevé chez les personnes souf­frant d’un dysfonc­tion­ne­ment cognitif.
  • Selon les dernières décou­vertes, les problèmes visuels précé­de­raient l’ap­pa­ri­tion de problèmes cogni­tifs et pour­raient ainsi se poser en marqueurs précoces des mala­dies d’Alz­hei­mer et Parkin­son. Notam­ment en cas d’amin­cis­se­ment élargi du centre de la rétine, (mesu­rable par une tech­nique d’ima­ge­rie 3D dite TCO : Tomo­gra­phie en Cohé­rence Optique), lequel serait observé dès les premiers stades de ces maladies.
  • Si ces conclu­sions sont confir­mées, cet examen utilisé pour dépis­ter glau­come et DMLA pour­rait deve­nir un outil de diag­nos­tic cogni­tif. Faire surveiller étroi­te­ment sa vue est donc primor­dial pour bien voir mais aussi prendre en charge au plus tôt les patho­lo­gies neuro-dégénératives.

Bien masti­quer stimule le cerveau :

  • On savait la masti­ca­tion essen­tielle à la bonne diges­tion et au main­tien de l’équi­libre pondé­ral. Plusieurs études suggèrent qu’elle est égale­ment impli­quée dans la stimu­la­tion du cerveau. Statis­ti­que­ment, la perte de la denti­tion et donc la dimi­nu­tion de la masti­ca­tion ainsi que le manque de soins dentaires, sont d’ailleurs asso­ciés à un grand nombre de mala­die d’Alz­hei­mer (mala­die plurifactorielle).
  • Diffé­rents para­mètres expli­que­raient ces liens. L’ab­sence de masti­ca­tion limi­te­rait la stimu­la­tion senso­rielle (c’est en étant broyés que les aliments libèrent leur goût), un des facteurs de la stimu­la­tion de la mémoire. Elle limi­te­rait aussi l’ap­port de glucose vers le cerveau, ce qui aurait un effet sur la mémoire immé­diate et les facul­tés de calcul. Par ailleurs, l’ima­ge­rie médi­cale montre que la masti­ca­tion est corré­lée à la stimu­la­tion de certaines zones du cerveau (celles liées à l’exé­cu­tion du mouve­ment et de l’at­ten­tion) ainsi qu’à la stimu­la­tion de l’hip­po­campe, zone de la mémoire à long terme.
  • Veiller à sa santé bucco-​dentaire est donc essen­tiel pour le cerveau. Car outre le défaut de masti­ca­tion (pour qu’elle soit effi­cace il faut au moins une ving­taine de dents) qui entraîne aussi une dénu­tri­tion délé­tère, une mauvaise hygiène de la flore buccale lui est aussi dommageable.

Préser­ver son micro­biote agit sur le cerveau :

  • On sait désor­mais que notre intes­tin, quali­fié de « deuxième cerveau » possède près de 200 millions de neurones et commu­nique en perma­nence avec notre système nerveux central et ses 100 milliards de neurones. On sait aussi que les milliards de bonnes bacté­ries qui composent notre micro­biote intes­ti­nal influent sur notre santé si certaines viennent à manquer et d’autres à domi­ner. Le lien entre 1er et 2ème cerveau est main­te­nant clai­re­ment établi.
  • Parkin­son, Alzhei­mer … Les mala­dies neuro-​dégénératives ont pour point commun la mort des neurones, notam­ment asso­ciée à une accu­mu­la­tion de protéines dites amyloïdes. Or, les dernières recherches ont démon­tré que ces agré­gats protéi­nés sont initia­le­ment produits au niveau de l’in­tes­tin (parfois 20 ans avant le diag­nos­tic de la mala­die) avant de migrer et d’af­fec­ter le système nerveux central…
  • Plusieurs hypo­thèses expli­quant ce chemi­ne­ment font actuel­le­ment l’ob­jet d’études. Mais il est certain que la santé du cerveau étant inti­me­ment liée à celle du micro­biote intes­ti­nal, il faut tout mettre en œuvre pour préser­ver son équi­libre bacté­rien (manger sain, varié, équi­li­bré). Et en cas de déséqui­libre (mauvaise hygiène alimen­taire, excès d’an­ti­bio­tiques) vous pouvez le réen­se­men­cer par une alimen­ta­tion riche en probio­tiques (yaourt, chou­croute crue…) ou, sur avis médi­cal via une supplémentation.

Article de Magali Quent relevé dans Notre Temps du20 février 2019
Par Fran­çoise Vignon

1 Commentaire Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Merci Fran­çoise Vignon pour le relai de ce commen­taire, sauf que je suis en désac­cord avec la synthèse faite sur la protéine Amyloïde.

    Cette protéine qui en fait est la résul­tante de 30 à 40 acides aminés sont d’ori­gine et bien présents natu­rel­le­ment dans le cerveau et non de l’intestin.
    Une étude Cali­for­nienne aurait trou­vée une origine hépatique,sans révé­ler la nais­sance de celle ci… un coup l’in­tes­tin , un coup le foie…

    Je préfère l’hy­po­thèse de son exis­tence natu­relle dans le cerveau car il existe des démons­tra­tions et une logique lié à un cerveau dont les capil­laires sont enraidi par toxi­cité .et si on détoxi­fie ce cerveau les plaques Amyloïdes ne progressent plus , ceci conforte ce raisonnement…
    Je m’en expli­que­rai dans le Parkin­so­nien indépendant.

    Commentaire by JEAN- CLAUDE PREVOST — 23 juin 2019 #

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