Un infarctus féminin ne débute pas de la même façon que pour un homme.
Publié le 07 octobre 2017 à 10:58Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
D’abord, les premiers symptômes ne sont pas aussi dramatiques. La douleur intense tel un coup de couteau à la poitrine ; les sueurs froides, l’impression de serrement puis la chute au sol sont habituellement absents. Voici l’histoire vécue.
Vers 22h30, sans aucun avertissement préalable, sans activité exténuante ou stressante, j’ai subi un infarctus du myocarde. J’étais assise bien confortablement avec mon chat lors d’une soirée froide d’hiver. Une bonne lecture m’occupait et me faisait penser : ça, c’est la vie… les pieds surélevés bien assise dans ma chaise.
Quelques instants plus tard, j’ai eu l’impression d’une mauvaise indigestion. Je me sentais comme si j’avais avalé en toute hâte un sandwich puis un verre d’eau pour faire descendre le tout. J’avais la sensation d’avoir avalé une balle de golf et qu’elle parcourait lentement mon œsophage en me laissant une grande sensation d’inconfort. J’ai donc eu comme réflexe d’aller boire un verre d’eau pour faire descendre le tout mais je n’avais rien mangé depuis au moins 5 heures. Ces premiers symptômes se sont dissipés puis j’ai senti une drôle de sensation de serrement et de mouvement tout le long de ma colonne vertébrale ce que j’ai attribué plus tard à un spasme de l’aorte. Puis cette sensation s’est transmise au niveau du sternum puis est montée jusqu’à mon cou puis s’est logée aux deux mâchoires.
C’est alors que j’ai réalisé que je subissais sans doute un infarctus car j’avais en mémoire les informations quant aux raisons des douleurs des mâchoires. Mon premier réflexe fut de repousser le chat et de me lever mais mes jambes ne me supportèrent pas.
Je me retrouvai donc au sol et réalisai alors que je ne devais pas me déplacer mais puisque j’étais seule, je devais me rendre au téléphone dans la pièce voisine avant de perdre tous mes moyens. Je me suis donc relevée en m’appuyant sur une chaise et j’ai marché lentement vers le téléphone pour appeler à l’aide. La préposée m’envoya immédiatement les secouristes suite à l’écoute de mes symptômes. Elle me conseilla de déverrouiller la porte d’entrée puis de m’étendre tout près afin que les ambulanciers me trouvent rapidement. Je me suis alors étendue sur le sol puis je suis devenue inconsciente.
Je n’ai aucun souvenir de leur intervention ni de mon voyage en ambulance. Arrivée aux urgences, je me rappelle à peine le cardiologue dans ses vêtements bleus de salle d’opération qui tentait de m’interroger mais sans succès. Je repris conscience un peu plus tard alors que les médecins avaient inséré le minuscule ballon sonde dans l’artère fémorale pour se rendre jusqu’à l’aorte. On dut installer deux appareils pour maintenir l’aorte coronarienne dégagée.
En réalité, toute cette démarche s’est faite très rapidement, l’espace de quelques minutes car les services d’urgence se trouvent assez près de mon domicile. J’ai subi un arrêt cardiaque lors du déplacement mais la vigilance de tous m’a sauvé la vie.
Voici donc quelques conseils :
- Soyez consciente que quelque chose de très inhabituel se passe en vous, rien qui ne ressemble à quoique ce soit que vous avez déjà senti. La douleur très caractéristique au niveau du sternum puis des mâchoires m’a convaincue de l’infarctus. Plus de femmes que d’hommes succombent à leur première attaque car elles n’évaluent pas la gravité des symptômes. Leur premier réflexe étant de prendre un médicament pour une indigestion tel du Maalox ou un antiacide, elles se couchent ensuite et se disent que demain elles iront mieux mais pour elles, ce lendemain n’arrive pas… Vos symptômes ne seront peut-être pas identiques mais un appel, même s’il s’avère une fausse alarme vaut plus que de risquer votre vie.
- Ne perdez pas de précieuses minutes en conjoncture de toutes sortes. Ne pensez pas conduire ou même de vous faire conduire par un être aimé. Les ambulanciers sont équipés pour vous donner rapidement les soins essentiels à votre survie. Ne tentez pas de rejoindre votre médecin, il ne peut rien pour vous, le temps est trop précieux. Les ambulanciers vous donneront le précieux oxygène dont votre corps ne peut se passer.
- Même si votre taux de cholestérol est normal, cet accident cardio-vasculaire est possible. Des recherches ont indiqué que l’infarctus n’arrive que si un taux exagérément élevé de cholestérol est aussi accompagné d’une tension artérielle très élevée. Le cholestérol seul ne cause habituellement pas l’infarctus. Ce sont surtout le stress à long terme et des dérangements causés par un cocktail hormonal qui intoxiquent notre système. La douleur aux mâchoires peut être tellement intense qu’elle peut nous éveiller. Donc soyez vigilantes. Une femme bien informée peut avoir la vie sauve.
Un cardiologue croit que si dix femmes reçoivent cette information et la font suivre à dix autres femmes, au moins une vie pourra être sauvée… Alors faites passer.
Transmis par Renée Dufant
Résultats prometteurs de l’étude du diabète de type2 dans le traitement de la maladie de Parkinson
Publié le 06 octobre 2017 à 11:01Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Les premiers signes montrent une meilleure fonction motrice et un ralentissement possible de la progression de la maladie. Mais une plus grande recherche est nécessaire.
Dr Patrik Brundin
La preuve continue de démontrer qu’une classe plus récente de médicaments antidiabétiques appelés mimétiques d’incrétine ou d’agonistes de récepteurs peptidiques de type glucagon peut ralentir ou arrêter la progression de la maladie de Parkinson. Cependant, les scientifiques font remarquer que d’autres recherches sont nécessaires pour déterminer si ces médicaments sont sûrs et efficaces chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Les dernières nouvelles proviennent d’un essai clinique récent au Royaume-Uni, dans lequel certaines personnes atteintes de Parkinson ont conservé plus de fonction motrice après avoir pris une exénatide pendant 48 semaines que les patients qui ont pris un placebo. Même trois mois après l’arrêt de la thérapie exénatide, les patients traités ont conservé une fonction motrice plus élevée que le groupe témoin.
« Comme toujours avec des études sur un petit nombre de patients, nous devons examiner ces résultats avec prudence, mais ils pourraient signaler un tournant dans le traitement de Parkinson », explique Patrik Brundin, MD, Ph. D, Directeur du Centre de sciences neurodégénératives de l’Institut de recherche de Van Andel et président du Comité d’essais cliniques liés (LCT) de The Cure Parkinson’s, qui examine chaque année plusieurs médicaments qui pourraient être réutilisés à partir d’autres maladies pour traiter la maladie de Parkinson. « L’examen scientifique approfondi effectué par LCT est essentiel pour trouver des médicaments existants adaptés à la maladie de Parkinson ».
En 2012, LCT a donné la priorité à une version à temps lent d’exénatide en tant que candidat principal pour l’évaluation clinique. Les succès dans les essais récents valident le potentiel de LCT pour apporter de nouvelles thérapies et l’espoir pour les 10 millions de personnes dans le monde qui vivent avec la maladie de Parkinson.
Les chercheurs dirigés par le neurologiste Thomas Foltynie, Ph. D, MBBS, au University College London, ont mené l’étude en partenariat avec The Cure Parkinson’s Trust, une organisation britannique à but non lucratif dédiée à trouver un remède contre la maladie de Parkinson ; La Fondation Michael J. Fox pour la recherche sur la maladie de Parkinson, qui a financé le procès, et Astra Zeneca, qui a fourni le médicament et le placebo.
Des efforts sont déjà en cours pour lancer un essai plus vaste et multi-centre pour déterminer si l’exénatide pourrait être utilisé comme un traitement pour ralentir la progression de la maladie.
« Ces résultats sont certainement prometteurs, mais nous avons besoin de beaucoup plus de recherche et d’essais cliniques plus larges pour évaluer l’ampleur des effets de l’exénatide et s’il est possible pour les patients atteints de Parkinson de le prendre pour de plus longues périodes en toute sécurité », explique Brundin.
« Des études en laboratoire nous ont dit depuis des années que les faillites du métabolisme cellulaire peuvent être au moins partiellement responsables de la mort des cellules du cerveau dans la maladie de Parkinson », explique Brundin En outre, nous observons les connexions entre le métabolisme de l’énergie altérée et la capacité des cellules du cerveau à gérer la protéine alpha-synucléine qui est susceptible de s’accumuler dans la maladie de Parkinson. »
Pour ces raisons et plus encore, le leadership du Comité des essais cliniques liés a donné la priorité à plusieurs médicaments contre le diabète de type 2, y compris l’exénatide, pour un traitement potentiel de la maladie de Parkinson.
La dernière étude a porté sur 60 patients atteints de maladie de Parkinson, dont 30 ont reçu des injections hebdomadaires d’exénatide et 30 ont reçu un placebo. Le dossier complet de l’étude est disponible sur clinicaltrials.gov.
« Des études comme celle-ci donnent de l’espoir et suggèrent que nous sommes plus proches que jamais d’un médicament qui pourrait ralentir la progression de la maladie de Parkinson », explique Brundin. « Nous sommes prudemment optimistes, mais invitons les cliniciens et les patients à attendre pour ajouter des médicaments tels que l’exénatide aux régimes de traitement jusqu’à ce qu’ils soient prouvés sûrs et efficaces dans la maladie de Parkinson. »
Transmis par Martine Delmond
Un rappel : le rôle de Lévodopa
Publié le 05 octobre 2017 à 06:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
La Lévodopa (ou L‑dopa) est un précurseur de la dopamine. Son principe est simple : elle vient pallier le manque de dopamine. Son effet est quasi immédiat sur les tremblements, le ralentissement, le blocage. Ce médicament est administré par voie orale ou dans certains cas sous forme de gel injecté dans le jéjunum (partie de l’intestin) par le biais d’une pompe (pompe à Duodopa). Les effets secondaires. Les nausées et vomissements sont les plus immédiats. On peut aussi observer de la confusion mentale et des hallucinations. Cependant son action est si bénéfique sur les troubles du malade qu’elle est parfaitement acceptée. C’est la seule famille thérapeutique qui sera prescrite jusqu’au bout.
http ://www.medisite.fr/parkinson-quels-sont-les-traitements.296178.16548.html#ai3GXdKEhgk4ueIi.99
Rédigé par Martine Delmond
La protéine alphasynucléine parasite la maladie de Parkinson — Mais elle peut également protéger notre intestin
Publié le 04 octobre 2017 à 12:11Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Les dommages cérébraux remarquables dans la maladie de Parkinson sont considérés comme le travail d’une protéine parasite qui se propage d’une cellule du cerveau à une cellule du cerveau comme une infection. Maintenant, les chercheurs ont constaté que la forme normale de la protéine α‑synucléine (αS) peut réellement défendre les intestins contre les envahisseurs en marquant les cellules immunitaires clés. « Mais les infections intestinales chroniques pourraient finalement causer la maladie de Parkinson », suggèrent les scientifiques, « si αS migre des nerfs surchargés dans le mur de l’intestin vers le cerveau ».
« L’axe immunitaire intestinal semble être à l’origine d’une explosion de nouvelles idées, et ce travail offre une nouvelle hypothèse exceptionnellement excitante », explique Charles Bevins, un expert en immunité intestinale à l’Université de Californie, Davis, qui n’était pas impliqué dans l’étude.
La fonction normale de αS a longtemps été un mystère. Bien que la protéine soit connue pour s’accumuler dans des touffes toxiques dans le cerveau et les nerfs de la muqueuse dans les patients atteints de la maladie de Parkinson, personne n’a été sûr de ce qu’elle a fait chez les personnes en bonne santé. Notant qu’une région de la molécule αS se comporte de manière similaire à de petites protéines ciblant les microbes qui font partie des défenses immunitaires du corps, Michael Zasloff, un immunologiste du Georgetown University Médical Center à Washington DC, a cherché à savoir si αS, aussi, pourrait aider à repousser les envahisseurs microbiens.
Pour voir si αS jouait effectivement un rôle dans les défenses immunitaires de l’intestin, Zasloff, Ethan Stolzenberg du Centre des sciences de la santé de l’Université de l’Oklahoma à Oklahoma City, et leurs collègues ont passé 9 ans à collecter et à analyser les biopsies du duodénum – la première partie de la L’intestin où les nerfs produisent normalement très peu d’αS – de 42 enfants susceptibles d’avoir une maladie de Parkinson. (Les premiers stades de la maladie n’apparaissent presque jamais avant l’âge adulte.) Les enfants souffraient de douleurs abdominales, de diarrhée, de vomissements et d’autres symptômes gastro-intestinaux, ainsi que de l’inflammation intestinale visible sous un microscope. Les scientifiques ont constaté que la protéine αS était effectivement présente dans les nerfs de l’intestin enflammé — et plus le tissu était intensément enflammé, plus l’équipe en a trouvé.
Mais l’αS était-elle une cause ou un effet de l’inflammation ? Pour les découvrir, les chercheurs se sont tournés vers des biopsies de 14 enfants et de deux adultes qui ont reçu des transplantations intestinales et ont ensuite développé des infections par le norovirus, un pathogène intestinal commun. La plupart du temps, la protéine αS était très évidente lors de l’infection. Dans quatre des neuf patients – dont les intestins ont été biopsiés avant, pendant et après l’infection – la protéine αS n’est apparue que pendant l’infection, mais pas auparavant. (Zasloff conjecture que les cinq patients qui ont montré une production de αS avant l’infection le faisaient en réponse à une autre infection virale préexistante).
Ensuite, les scientifiques ont demandé si la protéine αS agissait comme un aimant pour les cellules inflammatoires, qui constituent une partie clé d’une réponse immunitaire normale. Dans les expériences sur les plats de laboratoire, ils ont constaté que αS, que ce soit dans sa conformation normale ou dans les agrégats mal repliés trouvés dans la maladie de Parkinson, avait attiré puissamment les globules blancs qui sont présents dans l’inflammation aiguë et chronique. Ils ont également découvert que les deux formes de cellules dendritiques activées par αS, qui conduisent à une immunité durable en présentant des morceaux d’envahisseurs étrangers aux lymphocytes – les globules blancs qui se souviennent d’intrus microbiens spécifiques et qui réagissent en force aux invasions ultérieures. Après avoir exposé les cellules dendritiques immatures à αS pendant 48 heures, l’équipe a découvert que plus il a de αS plus les cellules dendritiques étaient activées. Ensemble, les données suggèrent que la production de αS par les nerfs dans la paroi intestinale est la cause – et pas l’effet – de l’inflammation des tissus, les auteurs écrivent aujourd’hui dans Journal of Innate Immunity : « Cette découverte nous montre que le système nerveux [intestinal] peut jouer un rôle clé dans la santé et la maladie », dit Zasloff.
Les auteurs notent que les personnes ayant des copies multiples du gène qui dirigent la production de αS développent inévitablement la maladie de Parkinson – en substance, la production de la protéine accable la capacité du corps à la dégager, et elle forme les agrégats toxiques qui causent la maladie de Parkinson. Ils écrivent également que les infections intestinales aiguës ou chroniques répétées pourraient produire « une augmentation comparable » dans αS.
Les résultats du document sont « passionnants », affirme Arletta Kraneveld, une immunopharmacologue qui étudie l’axe du cerveau à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas. « C’est la première [étude] montrant qu’une protéine très, très pertinente pour la maladie de Parkinson est capable d’induire une réponse immunitaire. Il ouvre de nombreuses avenues pour de nouvelles recherches. »
Zasloff lui-même s’installe dans la clinique, traitant les patients atteints de Parkinson pour constipation en utilisant une version synthétique de la squalamine, un stéroïde naturel fabriqué par le requin-chien. La squalamine, dit Zasloff, entraîne un mouvement intestinal et bloque l’action αS dans les nerfs de la muqueuse intestinale. L’essai de première phase est mené par Enterin, un cabinet basé à Philadelphie en Pennsylvanie, par Zasloff, fondé avec son co-auteur, la neurologie Denise Barbut, aujourd’hui médecin hygiéniste d’Enterin. Si le médicament réussit à inverser la constipation, les chercheurs concluront qu’il a perturbé la fonction de αS dans les nerfs intestinaux. « Ce type d’approche pourrait également modifier en principe toute l’histoire naturelle de la maladie », dit Zasloff.
Mais David Beckham, neurovirologiste et médecin de l’Université de Denver, est prudent. « Potentiellement, αS joue un rôle dans l’aide aux neurones pour lutter contre les infections » dit-il. Mais il ajoute que l’étude actuelle ne fait pas assez pour montrer que c’est une cause et non un effet de l’inflammation.
« C’est une première partie d’une nouvelle compréhension émergente de ce que cette molécule pourrait faire », dit Beckham. « Et je pense qu’il va éventuellement nous guider dans la bonne direction quant à ce qui se passe mal dans la maladie de Parkinson — et potentiellement comment pouvons-nous l’empêcher ».
Publié dans : DOI : 10.1126 / science.aan7025 La biologie, Brain & Behavior, Santé
Rédigé par Meredith Wadman 27 juin 2017, 16h30
Transmis par Martine Delmond
Une évolution importante des électrodes implantées dans le cerveau — Quels traitements possibles pour la maladie de Parkinson
Publié le 03 octobre 2017 à 11:59Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Stéphane Palfi, neurochirurgien au CHU Henri Mondor à Créteil et Stéphane Chabardes, neurochirurgien au CHU de Grenoble font le point sur les nouveaux traitements de la Maladie de Parkinson.
Les traitements médicamenteux dopaminergiques permettent de corriger une partie des symptômes de la maladie. Ainsi, la L‑Dopa (transformée en dopamine dans le cerveau) compense le déficit en dopamine liée à la maladie. Mais sept à huit ans après l’initiation du traitement, la L‑Dopa peut commencer à perdre de son efficacité. Les symptômes de la maladie reviennent handicaper le patient.
Une stimulation cérébrale profonde peut alors être envisagée. C’est une procédure chirurgicale délicate, indiquée lorsque la gêne fonctionnelle devient vraiment invalidante à certains moments de la journée (phases dites « off »), malgré un traitement médicamenteux optimisé. Le patient doit avoir moins de 75 ans, être en relativement bonne condition physique et ne pas présenter des troubles cognitifs ou psychiatriques. Il doit également bien répondre au traitement par L‑Dopa le reste du temps, pendant les phases « on ».
Cette technique a été mise au point à la fin des années 1980 à Grenoble. A l’époque, une électrode faite d’un seul plot de stimulations était implantée. La technique se perfectionnant on implante aujourd’hui deux électrodes faites de quatre petites « barrettes » ou contacts.
Avec ces électrodes classiques, il arrive que le courant stimule une zone en périphérie de la cible et déclenche des effets secondaires comme des troubles de l’équilibre, des contractions motrices involontaires, des difficultés à articuler les mots, une prise de poids, ou des effets psychiatriques tels que l’anxiété et la dépression …
Depuis quelques semaines, une nouvelle technologie est disponible.
Deux patients ont bénéficié pour la première fois en France des électrodes dites « directionnelles ». Plutôt que d’avoir une diffusion libre du courant, ces électrodes vont permettre de diriger et concentrer le faisceau de stimulation vers la zone ciblée et d’éviter la stimulation de zones non ciblées, source d’effets secondaires.
Cette révolution technologique va permettre une stimulation plus efficace, avec moins d’effets secondaires. Elle représente un espoir pour les patients chez qui l’efficacité de la stimulation était limitée par l’apparition de ces effets secondaires au cours du traitement. Pour eux, il était impossible d’augmenter le courant de stimulation sans déclencher de effets secondaires.
Comme il n’est pas possible de savoir à l’avance quel patient va développer des effets secondaires limitants, tous les patients éligibles à la stimulation cérébrale profonde devraient recevoir de telles électrodes directionnelles. Et cela va rapidement devenir une procédure de routine.
Ces électrodes directionnelles, de par leur conception ultra-miniaturisée – environ un millimètre de diamètre – nécessitent un contrôle du courant très précis pour être efficaces et fournir une stimulation ciblée. Au-delà du design de l’électrode, on parle maintenant de batterie intelligente pour piloter au mieux le courant, siège de la thérapie. Autre conséquence, avec leurs réglages précis, les électrodes directionnelles permettent d’utiliser moins de courant électrique et donc d’éviter de décharger les stimulateurs de façon trop précoce. A terme, moins d’interventions chirurgicales devraient être nécessaires pour remplacer ces stimulateurs non rechargeables. Autre constat, au bout de dix ans les effets de la stimulation sont souvent rattrapés par l’évolution de la maladie. Les bénéfices d’une stimulation cérébrale efficace pourraient être prolongés grâce aux réglages plus fins et sélectifs des électrodes directionnelles.
Aujourd’hui, deux axes de recherche majeurs se dessinent contre la maladie de Parkinson : ralentir l’évolution de la maladie et restaurer les fonctions altérées grâce à des moyens médicaux ou chirurgicaux. La stimulation cérébrale profonde avec électrode directionnelle est une réelle avancée technique pour les symptômes moteurs sensibles à la dopamine, et elle pourrait également le devenir pour d’autres symptômes de la maladie, dépendants d’autres cibles cérébrales qu’il reste à étudier.
Les électrodes directionnelles vont pouvoir être utilisées, avec les mêmes avantages, dans d’autres pathologies comme les troubles obsessionnels compulsifs, les dépressions sévères, les épilepsies résistantes … De quoi stimuler la recherche clinique.
Extrait de l’article du Dr Stéphane Palfi dans le Figaro Santé du 11 août 17
Transmis par Françoise Vignon soize.vignon@orange.fr
Éditorial
Publié le 01 octobre 2017 à 17:52Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Le calme apparent de la trêve estivale, ne doit pas nous faire oublier que la maladie continue de nous accompagner toujours avec plus de prégnance sous les fortes chaleurs.
C’est malheureusement le lot quotidien de chacun et cela a tendance à nous replier sur nous-même… Mais il faut se dire que la recherche progresse et que des résultats concrets apparaissent.
Par exemple, les électrodes implantées dans le cerveau, qui apportaient un progrès considérable au traitement de la maladie, avaient des effets négatifs par leur intervention large dans le périmètre concerné : cela a été corrigé par de nouvelles électrodes dites « directionnelles » ciblant plus précisément la zone visée.
L’alphasynucléine, qui fait tant de tort à nos neurones dopaminergiques, a peut-être sa raison d’être positive : elle protégerait l’intestin des attaques de microbes toxiques. Cela ouvre de nouvelles perspectives sur la recherche concernant cette protéine.
Une molécule utilisée dans la lutte contre le diabète semble avoir des effets particulièrement efficaces pour ralentir la progression du Parkinson. Des essais thérapeutiques plus approfondis sont nécessaires avant de se prononcer clairement en faveur de cette molécule.
Par contre, un sujet polémique à souhait : le cannabis, n’a pas, jusque-là, démontré son efficacité réelle et des études approfondies doivent être menées malgré qu’elles soient gênées, voir bloquées, par les réglementations antidrogues. Cela ne vous rappelle-t-il pas le débat sur la nicotine en cours actuellement et dont nous ne savons pas quel avenir va lui être réservé en France ? alors que des chercheurs étrangers se préparent à faire des déclarations sur les bénéfices à en escompter !
Nous avions laissé de côté un article généraliste sur l’infarctus féminin très différent, dans ses effets cliniques, du masculin. Le calme de cet été nous permet de le faire paraître compte tenu de nos lecteurs, qui sont, en majorité, des lectrices évidemment intéressées par ce sujet.
Par contre nous attendons avec une certaine impatience de voir le Gouvernement s’installer et répondre aux courriers de nos associations : qu’adviendra-t-il du plan de lutte contre les maladies neurodégénératives ? de l’autorisation du Xadago toujours bloqué au niveau administratif ? Il est temps de passer au concret après avoir fait voter les principes politiques et en avoir obtenu les moyens d’action.
Avec un peu d’humour, je rapprocherais ce dernier point du texte sur le tango très positif pour lutter contre le Parkinson : un pas en avant et deux pas en arrière !
Espérons qu’il n’en sera rien et que nous obtiendrons avec le Collectif Parkinson des réponses moins évasives et plus engagées de la part des responsables ministériels
Bonne rentrée à tout le monde (même à ceux qui ne sont pas partis !)
56 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS du MORBIHAN
Publié le 26 juillet 2017 à 10:59Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Le 3 mars nous assistons à une Conférence-débat sur « La santé des aidants, parlons-en » organisée par la Mutualité Française Bretagne. Aujourd’hui en France, 8,3 millions de personnes sont aidants auprès d’un proche en situation de maladie ou de handicap, beaucoup d’entre eux sont encore en activité. Ils doivent s’organiser pour allier leur activité professionnelle et l’aide à leur proche. 74% des aidants sont des femmes, moyenne d’âge 58 ans, 47% ont une activité professionnelle. On remarque que la santé des aidants se dégrade rapidement, qu’une fatigue morale et physique s’installe, 60% disent se sentir seuls. C’est pourquoi lors de cette conférence, les intervenants ont insisté pour que l’aidant accepte de se faire aider et de s’accorder un moment de répit. Encore faut-il trouver cette aide !!!
Notre Assemblée Générale a eu lieu le Mardi 28 mars 2017 à Landevant, 40 personnes présentes. Nous accueillons de nouveaux adhérents de la région vannetaise. Puis lecture du bilan activités :
- Sept interventions auprès des organismes de formation d’aide à la personne
- Continuité des séances de gymnastique le lundi et jeudi à Queven
- Tous les deux mois goûter pour fêter les anniversaires
- Activités extérieurs, pique-nique avec le groupe de Queven
- Participation au marché de Noël à Queven
- Création d’un nouveau logo pour notre association, et d’un site : parkinson56.fr
- Conférence sur la M.P.
- Concert pour aider la recherche
En plus des cours de « tango argentin » nous venons de créer un « atelier de la voix ». Ces deux activités sont proposées sur Vannes – Salle Bohalgo. Nos finances sont équilibrées pour 2016. Des frais supplémentaires à prévoir pour 2017 avec l’Assemblée Générale Nationale.
Constitution du Bureau :
Présidente : M. Madeleine Campredon
Vice-Présidents : Véronique Gambin – Nicole Lecouvey – Emile Collin
Secrétaire : Hélène Le Dref
Adjointes : M. Thérèse Martelot – Françoise Vignon
Trésorière : Suzanne Collin
Trésorière Adjointe : Danie Barboux
Relations Publiques : Henri Bronnec – Bernard Dupont – Emile Le Dref
Social : Henri Bronnec – Françoise Vignon
Le 28 Avril, réunion avec la DGISS pour organiser le Forum Handicap qui aura lieu le 30 Septembre 2017 à Lanester. Trois thèmes retenus : Enfance/Innovation/Sport. Salon ciblant le grand public, les personnes handicapées, les aidants, les associations s’occupant du handicap.
Nicole Lecouvey – Françoise Vignon
50 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS de la MANCHE
Publié le 24 juillet 2017 à 11:42Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
L’assemblée générale de la Manche a eu lieu le 30 mars 2017 au foyer des jeunes travailleurs de Coutances avec la présence du clic du coutançais en la personne de Mme Isabelle Bouquet. Bilan moral et financier adopté à l’unanimité suivi du renouvellement du bureau :
Présidente : Brigitte LEROUX
Vice-Présidente : Raymonde JACQUEMART
Trésorier : Gilbert LEMEE
Trésorière-Adjoint : Brigitte LEBOUTEILLER
Secrétaire : Thérèse LEBOSSE
Secrétaire-Adjoint : Marie Line LEMEE
L’après midi après s’être restauré, tables rondes aidés/aidants
Nous nous sommes retrouvés le 20 avril à l’hôtel des 13 assiettes pour la journée parkinson. Le matin conférence avec Mme Pierrette BLANDIN sophrologue à Avranches qui nous a fait faire quelques exercices de respiration pour se décontracter et reprendre le contrôle de notre corps, repas, puis conférence avec le Dr Philippe BUSSON neurologue à l’hopital d’Avranches qui nous a parlé des différentes formes de la maladie suivies d’un débat constructif.
Prochaine rencontre le 22 juin à la Haye du Puits avec démontration d’un appareil d’aide à la marche, d’un dispositif de gym à faire à la maison pour rester actif etc…
1 au 7 octobre 2017 semaine de vacances parkinson à Erdeven (AG CECAP) et visites.
17 octobre (programme à définir)
Région Granvillaise dans le cadre de la semaine bleue sur le handicap cette année principalement axée sur l’aide aux aidants : une semaine riche en informations.
BONNES VACANCES et à bientôt.
44 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS de LOIRE ATLANTIQUE
Publié le 22 juillet 2017 à 11:55Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Les temps forts de notre deuxième trimestre 2017 ont été marqués par notre traditionnelle AG du 25 Mars avec le renouvellement de son conseil d’administration puis de son bureau. Toujours autant de précipitation à ne pas s’engager !!!!…. Mais nous réussissons malgré tout à tenir la route avec un peu de « sang neuf ».
Puis par notre conférence médicale animée par le professeur Derkinderen. Le thème proposé était le PMND (plan des maladies neurodégénératives 2014/2019 remis à jour le 12 mai 2016) et ses incidences sur le fonctionnement des services hospitaliers. S’en sont suivis bons nombres de questions toutes aussi intéressantes les unes que les autres, sans jamais tomber dans la consultation privée en public. Vous trouverez dans ce journal un résumé dense de son contenu, pas facile à élaborer…. Un grand remerciement à Guy pour ce travail remarquable.
Le professeur Derkinderen a répondu à notre attente et a su faire de cet après-midi un enrichissement pour chacun d’entre nous dans une atmosphère à la fois dynamique et sympathique sans jamais s’écarter du caractère sérieux de nos préoccupations et de nos questionnements. Les participants en ont été très satisfaits et de nombreux contacts ont été pris lors des permanences de l’association.
Actuellement nous organisons notre journée festive de septembre et pensons déjà à notre séjour CECAP 2018. Ci-dessous, notre nouveau bureau :
- Présidente Annick LE BRUN
- Vice-Présidente Marie Pierre GIRARD
- Trésorier Philippe AUVRAY
- Trésorière-adjointe Catherine AUVRAY
- Secrétaire Françoise JUBAULT
- Secrétaire-adjoint Jacques BOSSIS
29 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS du FINISTÈRE
Publié le 21 juillet 2017 à 08:43Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Dans le Finistère, là où finit la terre, disent les pessimistes, où tout commence pour les optimistes que nous sommes, quoi de nouveau depuis le dernier numéro du Parkinsonien Indépendant ?
Le 18 mars 2017, nous avons tenu notre assemblée générale annuelle avec le renouvellement du conseil d’administration. Après 5 années à la présidence de l’Association, Dominique Bonne, malgré nos demandes, a maintenu sa décision de quitter le poste. Après de longues discussions, le Conseil d’Administration a entériné les mouvements suivants :
Entrées au C.A. : Michel Boudehen, Marie et Henri Louarn, Albert Mevellec (vice-président).
Départs du C.A. : Edmonde Le Hir.
Changements de postes : J.F. Le Hir redevient simple membre du C.A. ; Annick Tosser secrétaire ; François Tosser président.
Le 1 Avril 2017, l’Association a organisé sa traditionnelle conférence annuelle sur la maladie de Parkinson dans le cadre de la journée mondiale sur la maladie. Plus de 200 personnes avaient répondu à l’invitation pour entendre :
Aurélie Cojean du Clic de Concarneau qui a présenté les services de cet organisme très utile (trop méconnus du grand public).
Maud Lepetit, neurologue au C.H. de Cornouailles à Quimper, qui a montré l’intérêt du maintien d’une activité physique pour les personnes souffrant d’une maladie neurodégénérative.
Le professeur Derkinderen qui a fait le point sur les recherches entreprises par le C.H.U. de Nantes au sujet des influences de l’intestin sur la maladie de Parkinson.
Le public (très averti) a longuement questionné les intervenants. Hélas, les contingences horaires des uns et des autres nous ont obligés à limiter ces échanges.
Le 8 avril, nous avons organisé un fest-noz à Ploudaniel. Nous avons passé une excellente soirée malgré une faible affluence ; les absents ont eu tort !!! Toutefois, force est de constater que notre association répond difficilement aux exigences de manifestations de ce type.
Le 12 avril, notre président a inauguré son nouveau statut en participant à l’A.G. des Ainés ruraux du Finistère pour recueillir un chèque de plus de 2 400 € (25% affectés au fonctionnement de l’Association et 75 % à la recherche). A l’origine de ce don, un membre de leur organisme a participé en 2016, conjointement avec notre président au comité de pilotage du forum 2016 « bien vieillir en pays de Morlaix ».
Le 12 avril également, Jean Lion a animé une séance d’information sur la maladie de Parkinson devant des stagiaires, très intéressés par le sujet. 3 personnes de l’Association ont apporté leur témoignage sur la manière dont elles vivent la maladie.
Les réunions de travail sur l’ET Park se poursuivent et une première synthèse le 26 avril a montré la bonne avancée du projet, guetté par les médias locaux « Tébéo ». Dominique Bonne & Annick Tosser vont entamer la formation théorique E.T.P. pour permettre à notre association de s’impliquer dans l’ET Park.
Le 9 juin, se tient le premier conseil d’administration de la nouvelle équipe.
Les 10 et 11 juin, notre ami Jean Lion participe à une opération « portes ouvertes » dans un magnifique jardin au Nord de Brest (les bénéfices seront reversés à notre association).
Je voudrais terminer ce tour d’horizon par un grand merci à Dominique BONNE pour tout le travail accompli. Lui succéder est une lourde tâche mais je sais pouvoir compter sur toute l’équipe.
François Tosser président GP29
22 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS des COTES d’ARMOR
Publié le 20 juillet 2017 à 07:55Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Journée mondiale de la Maladie de Parkinson
A l’occasion de la journée mondiale de la maladie de parkinson, l’APCA organisait le 1ier avril 2017 une ½ journée d’information sur cette Maladie à Pommeret Jaudy où la salle nous était gracieusement prêtée par la commune. 120 personnes étaient Présentes. Après le petit mot d’accueil de la présidente, différentes interventions étaient programmées.
Le Dr Massengo, chef du service de neurologie à l’hôpital de Lannion
Il nous a exposé, non sans humour « Parkinson et ses idées reçues » rappelant que ce n’est pas une maladie de la personne âgée pas plus qu’elle n’est héréditaire – même si 5% à 10% des cas sont d’origine génétique.
Ses premiers signes : tremblements ou pas, problèmes olfactifs, troubles du sommeil, dépression… vous connaissez… l’évolution propre à chacun (respiratoires, équilibre…) l’effet loupe du stress qui en aggrave les symptômes. Un tout qui en fait une maladie difficile à diagnostiquer et à comprendre. « Parkinson est original ».
Les traitements aussi sont diversifiés et personnalisés. Différentes voies : médicamenteuses (attention aux interactions possibles comme avec les neuroleptiques, les anti-vomissements), par patch, injection, pompe programmée, voies chirurgicales où là encore différents choix sont possibles.
La recherche : médicaments contre le blocage, recherche d’un vaccin qui freinerait l’évolution.
La fatigue est aussi un élément important qui pour l’instant demeure sans réponse et qui fait appel à des solutions non médicamenteuses (yoga, sophrologie, relaxation, …)
Mme Vermillard Sophrologue (La Roche Derrien)
Présente les bienfaits de la sophrologie pour atténuer les effets de la maladie de parkinson : gestion du stress, relâchement, relaxation. Une discipline douce qui se pratique à tout âge, quel que soit le stade d’évolution de la maladie. Plutôt qu’un discours souvent difficile d’accès, elle a alors invité la salle à participer. La sophrologie peut aussi intervenir pour aider le patient avant et pendant les interventions chirurgicales dont la réussite nécessite une participation de l’opéré.
Le docteur Pasdeloup responsable l’hôpital de jour de Tréguier
a présenté l’aspect nutritionnel, notamment pour une bonne efficacité des traitements et aussi parer aux complications dues à la maladie (constipation, troubles de la déglutition, … veiller à une bonne hydratation, maintien de la masse musculaire, prévenir l’ostéoporose et les risques de chute
Collation finale
Et l’incontournable friture de poisson en chocolat du 1er Avril – Quelle journée !
Rédigé par Yves Gicquel
Le sport sur ordonnance officiellement lancé en mars 2017
Publié le 18 juillet 2017 à 19:58Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Les patients atteints d’une affection de longue durée pourront se voir prescrire une activité physique adaptée par leur médecin traitant à partir de mars prochain, selon un récent décret qui pose les modalités d’application de la mesure dite du « sport sur ordonnance ».
Le 27 novembre 2015, les députés adoptaient à l’unanimité la mesure dite « sport sur ordonnance » dans le cadre de l’examen en dernière lecture du projet de loi relatif à la modernisation du système de santé. Plus d’un an après, un décret est officiellement publié dans le Journal Officiel, pour préciser ses modalités d’application.
Le texte porté par la députée Valérie Fourneyron, ancienne ministre des Sports, permet aux personnes souffrant d’une affection de longue durée (ALD) de se voir prescrire une activité physique adaptée à partir du 1er mars 2017. Une affection de longue durée est une maladie dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessitent un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse.
Il existe une liste des « ALD 30 » établie par décret pour les reconnaître : cancer, accident vasculaire cérébral invalidant, diabète de type 1 et diabète de type 2, mucoviscidose, sclérose en plaques… « Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une ALD, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient » précise le décret.
Les professionnels qui dispenseront les cours.
L’activité physique peut être dispensée par des professionnels de santé comme des masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes et psychomotriciens et par un professionnel titulaire d’un diplôme dans le domaine de l’activité physique adaptée ou une certification de qualification.
« Avec l’accord des patients, l’intervenant transmet périodiquement un compte rendu sur le déroulement de l’activité physique au médecin prescripteur et peut formuler des propositions quant à la poursuite de l’activité et aux risques inhérents à celle-ci. Les patients sont destinataires de ce compte rendu. » , ajoute le décret.
Cependant, en cas de limitations fonctionnelles sévères, seuls les professionnels de santé seront habilités à dispenser une activité physique. La prise en charge des patients devra être personnalisée et progressive en termes de forme, d’intensité et de durée de l’exercice. Cette initiative a pour but « d’adopter un mode de vie physiquement actif sur une base régulière afin de réduire les facteurs de risque et les limitations fonctionnelles liés à l’affection de longue durée dont elle est atteinte ». A ne pas confondre avec les actes de rééducation « qui sont réservés aux professionnels de santé, dans le respect de leurs compétences ».
Une thérapie non médicamenteuse sollicitée
« L’activité physique constitue une thérapeutique non médicamenteuse reconnue et validée scientifiquement, en complément des traitements traditionnels », explique pour sa part Valérie Fourneyron sur son site internet. « La France est plutôt en retard par rapport à ses voisins européens. Il est temps de sortir de cette culture du médicament qui peut tout ».
L’Organisation mondiale de la Santé précise quant à elle que le manque d’activité physique est la cause principale de 21% à 25% des cancers du sein ou du colon, de 27% des cas de diabète et d’environ 30% des cas de cardiopathie ischémique. Ce dispositif n’est pas totalement inédit puisque certaines collectivités l’ont déjà appliqué depuis plusieurs années.
La ville de Strasbourg a été l’une des premières à le mettre en place via la mesure « Sport-santé sur ordonnance » en 2012, adoptée par plus de 300 médecins généralistes strasbourgeois. En Haute-Garonne, la ville de Blagnac s’est également lancée en 2013 et selon La Dépêche du Midi, « une majorité (77 %) de la quarantaine de personnes sorties du dispositif poursuit une activité physique. Enfin, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a signé en avril 2016 une convention avec l’Etat pour l’accueil de 750 malades chroniques sur des plateformes dédiées à la pratique sportive.
Proposé par Renée Dufant
Une carte médicale Parkinson mise en place pour prévenir les arrêts de traitements
Publié le 17 juillet 2017 à 09:25Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
France Parkinson, avec le soutien du Ministère des Affaires sociales et de la Santé, diffuse une carte médicale Parkinson pour éviter les ruptures de traitements antiparkinsoniens.
Selon France Parkinson, « il est essentiel que les traitements antiparkinsoniens soient pris à heure régulière au risque de blocages ». Le Pr Damier, neurologue au CHU de Nantes, vice-président du Comité scientifique de France Parkinson précise : « L’arrêt d’un ou des traitements antiparkinsoniens peut avoir comme effet des conséquences importantes et parfois brutales sur l’état moteur, l’élocution, la marche, … »
Pour faciliter la transmission des informations sur leur pathologie et leurs prises médicamenteuses habituelles, l’association recommande aux malades de se munir de la carte médicale Parkinson. La carte médicale Parkinson doit être complétée avec les informations de traitements suivis (médicaments, posologies, heures de prises) et les personnes à prévenir en cas d’urgence (proches, médecins).
Lire aussi : « 10 clés pour mieux comprendre la maladie de Parkinson ».
La carte médicale Parkinson est gratuite et peut être obtenue auprès d’un comité France Parkinson. Téléchargeable depuis le site de l’association, elle peut être commandée depuis la boutique en ligne.
Des actions de sensibilisation et de diffusion auprès notamment des représentants des médecins généralistes, urgentistes, neurologues, pharmaciens et kinésithérapeutes, sont prévues au cours du premier semestre 2017.
Ces actions seront réalisées en lien avec le Ministère des Affaires sociales et de la Santé qui a participé à son élaboration et soutient la démarche de l’association.
Lire aussi : La HAS publie un guide de parcours de soin sur la maladie de Parkinson
16 février 2017 par Rédaction Silver Economie Commenter
Repris par Jean Graveleau
L’agresseur sexuel souffrait de la maladie de Parkinson
Publié le 16 juillet 2017 à 12:52Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Un homme âgé de 49 ans, qui s’était pourtant rendu coupable d’agressions sexuelles sur deux femmes dans un bus le 26 octobre dernier sur le trajet de la ligne 4, a été relaxé lors de son jugement le 12 janvier. Touché depuis douze ans par la maladie de Parkinson – « ce qui est très rare pour un homme aussi jeune », a souligné la défense – l’individu s’était, ce jour-là, « frotté » à deux passagères en quelques minutes en même temps qu’il se « masturbait » a décrit la présidente de la cour. Il avait été interpellé suite à un appel à la police du conducteur, avisé par les victimes.
Un médicament a altéré son discernement
L’accusé – condamné pour des faits identiques en mai 2016 à 3 mois avec sursis par le TGI de Pontoise – a été, cette fois, déclaré non coupable par le tribunal, qui a qualifié son geste de « non intentionnel ». Pour rendre ce verdict, les juges se sont appuyés sur le rapport du neurologue en charge du suivi du prévenu, sous curatelle (invalide à 80 %) et absent des débats en raison de son état dégradé depuis les faits.
L’individu est en effet traité au Stalevo, prescrit aux patients atteints de Parkinson pour atténuer les tremblements. Dans son rapport, le neurologue a indiqué que l’un des effets secondaires possibles de ce médicament est « l’hypersexualité ». « Nous sommes dans ce cas et il y avait incontestablement une altération du discernement », ajoute le médecin. Pour éviter toute récidive, le praticien a depuis les faits « diminué le dosage du Stalevo ». Son patient est désormais alité à son domicile.
David Goudey Publié sur Facebook le 13/01/2017 à 17h31
Transmis par Martine Delmond
Etre aidant, combien ça leur coûte ?
Publié le 15 juillet 2017 à 11:17Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Accompagner au quotidien un proche dépendant, n’est pas seulement un investissement personnel. C’est aussi une charge financière pour l’aidant.
2.049 € par an en moyenne. Voilà ce que deux tiers des aidants interrogés par l’Institut Opinion Way (Enquête réalisée du 22/02 au 03/03 2017, auprès de 1022 aidants familiaux âgés de 40 à 75 ans (55 ans en moyenne) et actifs pour 59% d’entre eux.) pour le compte de la Carac, estiment devoir débourser pour assumer leurs responsabilités. Rétribution d’une auxiliaire de vie, frais de transport, aménagement du domicile de la personne aidée, restes à charge en santé…
Les aidants paient cher, et au sens propre, pour leurs proches dépendants. Le détail des dépenses qu’ils engagent par type de poste le montre plus clairement :
Détail des Postes de Dépenses
- Frais de Transport : 485 € / an
- Paiement d’une aide-ménagère, auxiliaire de vie : 1 303 € / an
- Achat de matériel (lit médicalisé, fauteuil de confort) : 552 € / an
- Aménagement du domicile de la personne aidée : 843 € / an
- Reste à charge de médicaments et achats de produits médicaux non remboursés : 339 € / an
La charge financière compromet les projets de 7 aidants sur 10
A titre d’exemple, les aidants ayant recours à une aide professionnelle en sont de leur poche de 1.300 €/an en moyenne. « Sept aidants sur dix déclarent que leur statut a de lourdes répercussions financières sur leurs projets et leurs revenus » précise cette étude. Ils sont aussi nombreux à ne pas faire appel à une aide professionnelle pour les épauler. Dans 27% des cas, la raison invoquée est financière.
L’aide a un impact sur la vie professionnelle de 3 aidants sur 4
Entre autre, trois quarts des sondés affirment que leur activité d’aidant (16 h en moyenne par semaine) a un impact important sur leur vie professionnelle, marquée par la fatigue et le stress. Une situation bien connue des premiers concernés et des acteurs, qui les soutiennent. Derrière ces chiffres, le baromètre 2017 de la Carac met en exergue le cercle vicieux de la précarité financière dans laquelle plonge, bien malgré eux, une partie des proches aidants.
Article d’Aurélia Sevestre
Relevé dans Faire-Face par F. Vignon
Le parcours résumé de notre nouveau Ministre de tutelle
Publié le 13 juillet 2017 à 08:05Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Au cours de ses années d’internat en médecine, Agnès Buzyn s’est spécialisée dans l’hématologie. C’est dans ce domaine qu’elle a construit sa carrière. « J’ai fait ce choix car c’est une spécialité très technique mais aussi très humaine », explique-t-elle à La Croix. « En chirurgie, on opère puis on ne voit plus le patient. Moi, j’avais envie de soigner les gens en les accompagnant dans la durée ». A Paris, elle est responsable pendant près de vingt ans de l’unité de soins intensifs d’hématologie et de greffe de moelle osseuse à l’hôpital Necker, qui soigne notamment les leucémies.
Par ailleurs professeure à la fac Marie-Curie, elle occupe ensuite de hautes fonctions au sein de l’Institut national du cancer : membre du conseil d’administration en 2009, vice-présidente en 2010 et enfin présidente en 2011. En mars 2016, deux ans après avoir refusé la Direction générale de la santé, cette hématologue a finalement pris la tête de la Haute Autorité de santé. Elle devient alors la première femme à occuper ce prestigieux poste. Libération, qui lui consacre alors un portrait, évoque une « personnalité efficace, peu sensible aux mirages du pouvoir et très attentionnée sur les questions des inégalités de santé ».
Transmis par Martine Delmond
Mais aura-t-elle les moyens de son action ?
Question posée par la rédaction
Parkinson et Alzheimer : Des tiques à l’origine de milliers de mauvais diagnostics
Publié le 12 juillet 2017 à 18:32Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Les Canadiens n’ont découvert l’existence de cette maladie que depuis 3 ou 5 ans, alors que les autorités du Center for Disease Control aux États-Unis confirmaient qu’il y avait probablement eu des milliers d’erreurs de diagnostic.
Des deux côtés de la frontière, les médecins américains et canadiens ont par mégarde sous-évalué la prévalence de la maladie de Lyme pendant des dizaines d’années.
Des patients que l’on croyait atteints de la sclérose en plaques, de la maladie d’Alzheimer, du syndrome de fatigue chronique ou de la maladie de Parkinson souffraient probablement de la maladie de Lyme dont les symptômes sont souvent semblables.
Stéphane Parent
transmis par Martine Delmond
La nicotine transdermale – les essais en cours
Publié le 11 juillet 2017 à 10:26Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
A notre connaissance, il n’y a actuellement que deux essais cliniques qui évalueraient l’effet de la nicotine transdermale chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Suite aux résultats préliminaires encourageants de l’étude pilote effectuée à l’Hôpital Mondor, une étude de phase II à plus large échelle (40 patients) a débuté en 2009 et s’est conclue en 2013 (NICOPARK2, NCT00873392).
L’étude se proposait d’évaluer l’effet de la nicotine sur les symptômes moteurs de la maladie mesurés en « off » et en « on » grâce à l’échelle UPDRS (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale) chez des patients à un stade avancé de la maladie de Parkinson. L’étude s’est déroulée en simple aveugle avec des doses élevées de nicotine (90 mg, ou plus si toléré, pendant 28 semaines. Après 28 semaines, le traitement était diminué progressivement sur un intervalle de 6 semaines jusqu’à l’arrêt complet de l’administration de nicotine et suivi d’une période de 5 semaines sans traitement pour éliminer toute trace de nicotine dans l’organisme (période de wash-out). Les symptômes ont été mesurés avant, pendant et après la prise de nicotine et la présence de corrélation entre le traitement avec nicotine et les scores UPDRS devrait être déterminée. Cette étude est terminée et les résultats devraient être prochainement publiés.
Une étude clinique de phase II, multicentrique et multinationale impliquant des hôpitaux américains et allemands afin d’évaluer les effets neuroprotecteurs de la nicotine administrée par voie transdermale est actuellement en cours (NCT01560754). Cette étude est effectuée en double aveugle et contrôlée par placebo, c’est-à-dire que toutes les personnes enrôlées dans l’étude reçoivent des patchs contenant soit de la nicotine soit un traitement placebo, mais ni les patients ni les médecins ne connaissent le traitement reçu.
L’étude propose d’évaluer l’efficacité d’un traitement à la nicotine à long terme (7 – 28 mg/jour pendant 12 mois) sur la progression de la maladie, chez des patients à un stade très précoce de la maladie de Parkinson, à travers l’évolution des symptômes mesurés grâce à l’échelle UPDRS. Après 12 mois, le traitement sera diminué progressivement jusqu’à l’arrêt complet de l’administration de nicotine. Le changement du score UPDRS entre le début et la fin de l’étude permettra de déterminer l’effet du traitement chronique avec la nicotine sur la progression de la maladie.
L’étude a permis le recrutement de 160 patients à un stade précoce de la maladie de Parkinson, diagnostiqués depuis moins de 18 mois, et pour lesquels aucun traitement dopaminergique n’avait débuté ou n’était envisagé dans les 12 mois suivant le recrutement. Le traitement avec un inhibiteur des MAO‑B (sélégiline 10mg ou rasagiline 1mg) était autorisé. Cette étude est terminée et les résultats sont en cours d’analyse.
Conclusions :
Les études précliniques et certaines études cliniques suggèrent que la nicotine pourrait avoir un effet bénéfique pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les conditions d’administration de la nicotine (voie, doses et durée du traitement) doivent toutefois encore être définies plus précisément.
Comme pour tout médicament, une évaluation attentive des effets secondaires possibles, tels qu’un changement important de la pression artérielle, des nausées et des maux de tête, surtout pour des doses élevées de nicotine, est à effectuer.
Le problème de la tolérance à la nicotine et donc de l’efficacité du traitement à plus long terme reste aussi à définir. Dans l’état actuel des données, les effets de la nicotine transdermale dans le traitement de la maladie de Parkinson chez l’homme semblent encourageants mais ne sont pas encore clairement démontrés. Les résultats et les conclusions des essais conclus récemment sont attendus par la communauté scientifique et apporteront des informations supplémentaires quant à l’efficacité du traitement.
Article lu sur le site de France Parkinson
http://www.franceparkinson.fr/la-recherche/pistes-de-recherche/nicotinotherapie/
Transmis par Dominique Bonne
Essai d’un appareillage d’aide à la marche
Publié le 08 juillet 2017 à 19:37Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Le jeudi 2 mars à Queven, salle st Eloi, nous recevions le représentant de Résillient Innovation qui nous a présenté un appareil d’aide à la marche. Nous étions environ 25 personnes présentes.
Tout d’abord, ce fut la présentation du matériel : un boitier relié à des écouteurs que l’on pose au niveau de la tempe prés de l’oreille. Cet appareil transmet des bips qui ouvrent une nouvelle voie initiatrice audio. Puis plusieurs d’entre nous ont essayé le dispositif avec plus ou moins de réussite, mais pour quelques-uns ce fut spectaculaire : marche « normale », buste redressé, marche assurée sans cannes nécessaires sans l’appareil. Les questions ont fusé.
Nous pensons qu’une mise au point est nécessaire pour chaque personne. Le présentateur propose deux semaines d’essai avant de prendre notre décision. Cet appareillage semble intéressant donc à étudier.
Rédigé par Nicole Lecouvey
Repris par Jean Graveleau
Un nouveau traitement pour la maladie de Parkinson : Le Mannitol qui est un simple édulcorant.
Publié le 07 juillet 2017 à 10:29Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Curieuse nouvelle pour cette Journée mondiale de la maladie de Parkinson : le mannitol, entrant dans la composition de chewing-gums sans sucre ou de certaines confiseries, pourrait devenir un traitement.
Du moins, des mouches (un bon modèle pour cette pathologie) présentant de sévères troubles moteurs ont retrouvé grâce à lui une locomotion presque normale. En cette Journée mondiale de la maladie de Parkinson, vendredi 12 avril, il est opportun de rappeler que cette neurodégénérescence, la deuxième plus fréquente dans le monde, reste incurable. Les patients, victimes de troubles moteurs, vivent un calvaire, et seuls leurs symptômes peuvent être atténués par des médicaments ou des techniques plus invasives comme la stimulation cérébrale profonde.
Comme la plupart des molécules testées se montrent inefficaces pour arrêter la progression de la maladie, les chercheurs en explorent de nouvelles, en espérant trouver la perle rare. Des scientifiques de l’université de Tel Aviv pourraient être bien tombés sur elle. Pourtant, ils n’ont pas cherché cette molécule très loin à l’aide d’outils informatiques surpuissants : ils sont allés la prendre dans les chewing-gums.
Une molécule presque biblique Le mannitol est une molécule originellement retrouvée dans le frêne à fleurs (Fraxinus ornus), surnommé aussi frêne à manne. En effet, le sirop qu’on en extrait ressemblerait à la manne, la nourriture des Hébreux durant l’exode dans le désert, selon l’Ancien Testament ou le Coran. Des bactéries, des champignons, des algues ou d’autres plantes le synthétisent également. L’Homme n’est pas capable de produire naturellement cet édulcorant, mais les chimistes en ont trouvé la recette. Cette molécule sert souvent d’édulcorant dans les chewing-gums sans sucre ou certaines confiseries.
Le mannitol est aussi approuvé par certaines agences sanitaires pour éliminer les excès de liquide et faire baisser les pressions internes, notamment au niveau crânien. Il est aussi en mesure de traverser la barrière hématoencéphalique, structure préservant le cerveau des toxines et des pathogènes.
La maladie de Parkinson apparaît suite à la destruction progressive des neurones de la substantia nigra (ou substance noire), une structure cérébrale profonde, par l’agglomération d’alpha-synucléine mal conformée. Le mannitol pourrait éviter cela. Chaperonner l’alpha-synucléine par le mannitol. Le mannitol aurait aussi une autre propriété : il jouerait le rôle de chaperonne. Dans les cellules, ces molécules s’assurent que les protéines naissantes sont bien formées et adoptent la conformation tridimensionnelle idoine, celle qui leurs confère leurs fonctions.
Une étape indispensable, car un défaut de conformation peut engendrer une maladie : c’est le cas de Parkinson. En effet, dans cette neurodégénérescence, une protéine, l’alpha-synucléine, se forme mal et s’accumule dans les neurones d’une région du cerveau appelée substantia nigra, ce qui à terme détruit les cellules nerveuses et entraîne des troubles moteurs.
Les scientifiques ont voulu tester l’efficacité du mannitol pour empêcher la formation de ces agrégats d’alpha-synucléine, comme ils l’ont expliqué lors de la présentation de leur étude sur la mouche drosophile, à la conférence annuelle de la Genetics Society of America se tenant à Washington entre le 3 et 7 avril. Ils ont décrit leur expérience, prouvant l’intérêt de la molécule et la nécessité de recherches complémentaires.
Des drosophiles guéries de la maladie de Parkinson Les drosophiles constituent un modèle animal de choix dans la maladie de Parkinson, car des mutations peuvent induire chez elle une pathologie similaire à la neurodégénérescence humaine. Les auteurs ont testé les insectes sur leurs capacités de locomotion. Il s’agissait de comptabiliser le pourcentage de mouches capables de grimper 1 cm sur une surface verticale dans un temps de 18 secondes.
Les expérimentations ont été réalisées tous les jours pendant 27 jours. Quelque 72% des mouches normales réussissaient l’exercice, contre 38% des drosophiles mutantes, preuve de la sévérité de leurs troubles moteurs. Mais celles nourries à l’état larvaire par du mannitol atteignaient des scores presque normaux, puisque 70% d’entre elles passaient le test avec succès. Des analyses de coupes de cerveaux ont même révélé que malgré les mutations, les agrégats d’alpha-synucléine avaient diminué de 70% par rapport aux drosophiles malades mais non traitées par le mannitol.
Or, entre aider des mouches mutantes à grimper sur une surface verticale et traiter la maladie de Parkinson, il reste un très long chemin à parcourir. La prochaine étape consiste à évaluer les effets de l’édulcorant chez la souris.
Lu et transmis par Martine Delmond
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires.
Valide XHTML et CSS.