Économie de la santé : une réforme ? Non, une révolution
Publié le 16 septembre 2004 à 23:19paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 18 – septembre 2004
« Economie de la santé : une réforme ? Non, une révolution »
Ouvrage publié par le Cercle des Économistes sous la direction de Marc Guillaume
« Sécu : changeons de lunettes »
C’est sous ce titre que Christine MITAL rend compte, dans le Nouvel Observateur, de ce livre iconoclaste qui démontre l’inanité de la réforme actuellement proposée pour la Sécurité Sociale. Parce que, comme celles qui l’ont précédé, elle repose sur une erreur de diagnostic.
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Rôle des acides aminés neurotoxiques
Publié le 16 septembre 2004 à 23:16paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 18 – septembre 2004
« Rôle des acides aminés neurotoxiques Dans la maladie de Parkinson »
Thèse présentée par Sandrine AGUILON
Sous la direction du professeur F. DE LA FOURNERIE
Soutenue par le fonds de recherche de CECAP, Sandrine AGUILON vient, avec succès, de soutenir sa thèse de doctorat sur la compréhension des mécanismes physiopathologiques aboutissant à la mort neuronale dopaminergique de la substance noire.
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Les banques de cellules souches
Publié le 16 septembre 2004 à 23:08paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 18 — septembre 2004
La première banque de cellules souches vient d’ouvrir ses portes au King’s College de Londres.
Stephen MINGER directeur de ce laboratoire dit son enthousiasme
Dans le Courrier International du 17/23 juin 2004
Il expose, tout d’abord, les services que pourraient rendre les cellules souches en matière de greffes d’organe : « l’organe que vous recevrez sera parfaitement compatible, parce qu’il aura été créé à partir de vos propres cellules. Il n’y aura plus aucun risque de rejet, ni besoin de traitement immunosuppresseur ruineux. »
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Le clonage thérapeutique
Publié le 24 mars 2004 à 20:15paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°16 — mars 2004
Article paru dans le Nouvel Observateur du 19/25 février 04
Ecrit par Michel De Pracontal
Des chercheurs sud-coréens sont parvenus à cloner des embryons humains. Une découverte réalisée dans un but thérapeutique et non reproductif. Pour combien de temps ?
« Sans tapage médiatique, une équipe coréenne a réalisé une double première que nombre de spécialistes jugeaient hier encore hors d’atteinte. A l’université nationale de Séoul, Hwang Woo-suk et Moon Shing-yong ont cloné une trentaine d’embryons humains selon le principe qui avait donné naissance en 1996 à la brebis Dolly. A partir d’un de ces embryons, ils ont ensuite obtenu une lignée de cellules souches, ces « cellules de jouvence » qui peuvent virtuellement se transformer en n’importe quel tissu biologique. Et grâce auxquelles les biologistes espèrent développer une médecine qui permettra, demain, de renouveler les tissus endommagés par des pathologies dégénératives comme le diabète, l’ostéoarthrite ou encore la maladie de Parkinson. »
« Le clonage thérapeutique ne doit pas se confondre avec le clonage reproductif. Problème : une fois que l’on dispose d’un embryon capable de fournir des cellules souches, il est simple de le réimplanter dans l’utérus d’une mère porteuse pour réaliser l’expérience interdite. D’où la pression extrême qui s’exerce sur les recherches destinées au clonage thérapeutique. En France, ce type d’expérience reste suspendu à l’adoption définitive de la nouvelle loi bioéthique (cf. Ci-dessous). »
« L’équipe coréenne qui a publié ses résultats le 12 février sur le site Internet de la revue Science n’a pas été financée par des investisseurs mais par le gouvernement de la Corée du Sud, pays qui interdit toute forme de clonage reproductif. »…Alors que « les promesses de la « médecine régénératrice » sont telles qu’aux Etats-Unis les financeurs n’hésitent pas à financer des start-up pour développer des cellules souches et le clonage thérapeutique. La concurrence à la fois scientifique et économique tend à faire de la biologie un secteur de spéculation boursière où la valeur de l’action compte autant que la qualité de la recherche » !
« Les chercheurs ont donc fait appel à 16 femmes qui n’ont pas été rémunérées et ont signé un protocole précisant que le don était exclusivement destiné au clonage thérapeutique…. Les coréens ont sélectionné 176 ovules sur les 242 ovocytes obtenus, avant d’en retirer le noyau qui contient les gènes. Le noyau a été remplacé par celui d’une cellule de chaque donneuse. Pour cette première, l’équipe coréenne a procédé à des clonages autologues, c’est-à-dire qu’à chaque fois la même donneuse a fourni l’ovocyte et le noyau cellulaire. Génétiquement, les embryons ainsi reconstruits sont donc des copies conformes à 100% de la donneuse. »
« Une fois clonés, trente embryons sont parvenus au stade de blastocyste, sphère de cellules entourant un amas central dans lequel apparaissent les fameuses cellules souches. Hwang et Moon ont cherché à les isoler sur une vingtaine de blastocystes. Mais un seul d’entre eux a fourni une lignée de cellules souches, ce qui constitue un taux de succès assez faible. L’équipe coréenne a toutefois pu vérifier que les cellules souches en question étaient bien analogues à celles que l’on obtient à partir d’un embryon normalement fécondé. Et que celles –ci s’étaient bien différenciées pour donner les principaux tissus biologiques qui apparaissent au début du développement : os, cartilages, muscles, cellules nerveuses immatures. »
« Tout indique donc que les chercheurs de Séoul ont réussi là où tout le monde avait échoué. A un bémol près : il se pourrait que les cellules souches ne soient pas issues du clonage, mais d’un autre processus, la parthénogenèse. Il arrive en effet qu’un œuf non fécondé commence à se développer spontanément. Or, dans l’expérience coréenne, comme les gènes du noyau transféré sont identiques à ceux de l’ovocyte récepteur, on ne peut trancher avec certitude. Différents indices suggèrent toutefois que Hwang et Moon ont bien réussi à créer des cellules souches par clonage. L’objection de la parthénogenèse reste donc de pure forme. »
La France hors jeu
« La France tourne-t-elle le dos à l’avenir ? Notre pays est spectaculairement absent de la course aux cellules souches. Une situation « catastrophique pour la recherche française », selon René Frydman, « père » d’Amandine, le premier bébé éprouvette né dans l’Hexagone le 24 février 1982. Adopté au mois de décembre en seconde lecture par l’Assemblée Nationale, le projet de loi bioéthique bloque la recherche sur l’embryon et interdit les travaux sur le clonage thérapeutique en les punissant de sept ans de prison. Ironie du sort : la France condamne le clonage thérapeutique chez elle mais le défend au niveau international. Quant au ministre de la santé, Jean-François Mattei, il a jugé que l’expérience sud-coréenne n’avait rien de « bouleversant ». La politique scientifique française marche donc sur la tête à reculons. Torticolis assuré. »
Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU
La réforme de la Sécurité Sociale
Publié le 24 mars 2004 à 20:13paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°16 — mars 2004
Discours de Jean-François Mattei, ministre de la santé
Consultable sur le site : www.sante.gouv.fr
Dans le cadre de la réforme de la Sécurité Sociale, le ministre a réuni le 9 février 2004 les différents partenaires concernés par celle-ci (les usagers et les malades sont représentés par l’Union Nationale des Associations Familiales, l’UNAF) pour prendre connaissance du diagnostic établi par le Haut Conseil présidé par Bertrand Fragonard et engager la « concertation sur la modernisation nécessaire de l’assurance maladie »
« Nous engageons aujourd’hui ensemble la deuxième étape du processus de réforme de l’assurance maladie : celle du dialogue social, de la concertation et de la négociation. »…
« Notre système d’assurance maladie connaît des difficulté sérieuses : difficultés de gouvernance, difficultés d’organisation, difficultés financières et malaise ou désenchantement des professionnels de santé. Nous devons la sauvegarder ensemble. »…
— « Nous devons sauvegarder notre assurance maladie obligatoire et universelle. Elle garantit à tous une couverture indépendante des conditions d’âge ou d’état de santé.
— « Nous devons maintenir un système solidaire et juste où chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. C’est pourquoi le Gouvernement rejette avec force toute forme de privatisation de notre assurance maladie ou de mise en concurrence entre régimes….
— « Le Gouvernement est en outre attaché à un système paritaire dans lequel les partenaires sociaux représentant ceux qui le financent et qui en bénéficient sont pleinement et véritablement responsables. Le Gouvernement écarte l’étatisation de l’assurance maladie.
— « Le Gouvernement veut renforcer l’égalité d’accès aux soins…Or cette égalité n’est aujourd’hui pas complètement garantie par manque d’offre de soins dans certaines régions, pour des considérations financières pour certaines personnes. Notre réforme doit régler ces difficultés et gommer ces inégalités persistantes
— « Nous devons également accroître la qualité des soins…Comme le montre le Haut Conseil, de nombreuses améliorations sont possibles, notamment en ce qui concerne la coordination des soins et la mise en œuvre des meilleures pratiques…
— « Enfin, nous devons apporter une réelle viabilité à long terme à notre système d’assurance maladie. Sa solidité financière ne doit pas être négligée…Un redressement est nécessaire. Comme l’a souhaité le Président de la République, un retour vers l’équilibre en 2007 et la perspective d’une croissance des dépenses alignées à moyen terme sur la richesse nationale sont nécessaires. »
« Quelles pistes d’actions pour réussir cette réforme ? Je retiendrais celles proposées par le Haut Conseil. Elles sont justes, équilibrées et n’ont pas suscité d’oppositions. Elles doivent donc constituer notre fil conducteur.
— « Il faut d’abord et avant tout s’attacher résolument à améliorer le fonctionnement du système de soins et la coordination de ses acteurs. Cette amélioration passe par la réforme de la gouvernance et par une adaptation de l’organisation des soins en ville et à l’hôpital. Nos objectifs doivent être une plus grande qualité des soins et une plus grande efficience. Notre outil doit être la responsabilisation : responsabilisation de l’Etat, de l’assurance maladie, des assureurs complémentaires, des professionnels de santé et des patients. Cette responsabilisation doit nous conduire à modifier nos comportements. Chacun doit prendre des décisions, non pas égoïstes, mais solidaires qui assureront une bonne utilisation du système de soins pour le bien-être de tous.
— « Par ailleurs, sans remettre en cause l’universalité de la couverture, nous devons être capables de faire des choix. Nous devons être conscient que nos moyens ne sont pas illimités. Là encore, les objectifs sont la qualité et l’efficience. L’outil que je privilégierais c’est le recherche des conduites diagnostiques et thérapeutiques réellement utiles.
— « Enfin, nous devrons le moment venu nous interroger sur les recettes. Mais soyons réalistes, cette solution ne peut être envisagée qu’à la suite d’une profonde réorganisation, en dernier recours. Comme l’a montré le Haut Conseil, dans son état actuel, l’assurance maladie ne peut pas ressembler à un puit sans fond. Je vous rappelle les propos du Premier Ministre lors de l’installation du Haut conseil : « Nous ne pouvons compter d’abord sur les prélèvements obligatoires pour consolider notre système de santé. Il faut d’abord mettre de l’ordre ». Par le passé toutes les réformes qui n’étaient basées que sur les seules baisses de remboursement et augmentations des recettes ont échoué, quel que soit le gouvernement qui les a menées. C’est donc le dernier point à aborder. »
« …Je vous propose deux moyens complémentaires de concertation :
— D’une part, je recevrai vos organisations pour des discussions bilatérales en février et mars…
— D’autre part, dans le même temps, une petite dizaine de groupes de travail seront mis en place pour aborder des thèmes sur lesquels il manque des éléments plus techniques… »
« …Je vous propose 8 sujets :
Tout d’abord pour ce qui concerne l’organisation des soins stricto sensu :
— Un premier groupe pourrait travailler sur la façon d’assurer une meilleure répartition de l’offre.
— Un deuxième groupe pourrait étudier les moyens d’une bonne coopération entre la ville et l’hôpital.
— Enfin un troisième groupe pourrait s’intéresser au sujet de l’orientation et de l’information du patient.
Ensuite, autour de la qualité des pratiques médicales, nous proposons deux sujets majeurs :
— L’évolution des conditions d’exercice pour une plus grande coordination des soins (quatrième groupe)
— Le bon usage du médicament (cinquième groupe).
Enfin autour de la question de la gestion du risque :
— Le sixième groupe pourrait aborder le thème du portage des données médicales
— Et un septième celui des abus et des gaspillages, ainsi que des outils pour les limiter.
Un dernier sujet sort un peu de ces trois thèmes. C’est la question de « la régulation conjoncturelle des dépenses et de la loi de financement de la sécurité sociale » : comment concilier des nécessités d’équilibre à moyen terme aux évolutions conjoncturelles des dépenses et des recettes ? »
« Tous ces groupes pourraient clore leurs travaux au début du mois d’avril pour que le gouvernement puisse dans le courant du mois d’avril vous proposer un document d’orientation de la réforme. »
« Nous sommes déterminés à sauver notre système d’assurance maladie, un élément essentiel de notre pacte social. Nous devons y arriver ensemble. L’énergie de chacun est indispensable. Grâce à nos efforts communs, nous arriverons à surmonter les défis qui s’offrent à nous. »
Le texte du discours du ministre de la Santé nous indique les orientations prises dans le cadre de la réforme de la sécurité sociale. Prenons la peine de nous informer sur ce grand projet qui aura très certainement des incidences pour chacun d’entre nous.
Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU
Chronobiologie médicale Chronothérapeutique
Publié le 19 mars 2004 à 15:31paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 16 — mars 2004
De Alain E. Reinberg
Paru chez Flammarion édition « Médecine – science »
Il nous a semblé important de signaler cette publication, rééditée en avril 2003, qui fait le point sur une discipline récente et encore peu utilisée dans les pratiques thérapeutiques et pourtant combien pertinente pour nous les malades atteints de la maladie de Parkinson.
En effet, il est démontré, dans ce recueil d’expériences, les différents rythmes circadiens et circannuels qui président à l’élaboration des hormones indispensables à notre organisme qui est en perpétuelle recherche d’équilibre chimique. Car, écrit l’auteur, « l’équilibre en biologie est la fin des échanges, autrement dit l’équilibre est synonyme de la mort ».
Pour exemple, il reprend le rythme veille sommeil (rythme circadien ) et constate que les différentes phases se traduisent par une élaboration ou au contraire une mise en repos des hormones nécessaires à notre vie active.
Quant au rythme circannuel , les statistiques démontrent que les saisons sont efficientes sur les taux de morbidité ou de mortalité de la population : on meurt plus en hiver et les maladies sont plus vives dans cette saison. La grippe n’existe pratiquement qu’en automne ou en hiver.
L’auteur cherche donc à utiliser l’information qu’apporte le rythme de certains symptômes pour donner les moyens au clinicien de répondre à cette question : « A quelle heure dois-je prendre mon médicament ? » tout en dénonçant l’imprécision et la « stupidité des trois fois par jour »
« L’optimisation résultant du choix de l’heure d’administration du médicament permet d’en augmenter les effets désirés ou d’en réduire les effets non désirés » (page 76 A. Reinberg chapitre sur la chronopharmacologie).
Il étudie également les effets du travail posté (les trois huit) ou le décalage horaire lié au déplacement par avion. Ainsi, il est, semble-t-il, majoritairement plus facile d’ajuster son organisme dans le sens Paris/ New York que l’inverse. On peut associer à ces problèmes de décalage horaire ou d’horaires décalés : les troubles du sommeil (insomnie ou endormissement brutal), la fatigue, l’humeur ou le comportement, les troubles digestifs, l’usage abusif de somnifères.
Tout cela pour démontrer qu’il n’est pas indifférent de tenir compte de ces rythmes biologiques aussi bien annuels que journaliers.
Il cherche ainsi à « définir la chronothérapie et préciser ses but. A savoir :
— Restaurer l’organisation temporelle altérée par la maladie ;
— Augmenter l’efficacité et la tolérance du traitement par le choix éclairé de l’heure d’administration du traitement ;
— Montrer que cette optimisation, fondée sur l’étude des rythmes circadiens, peut être étendue aux rythmes ultradiens et annuels ;
— Utiliser l’information qu’apporte le rythme de certains symptômes. »
Le chapitre 20 de cette publication, rédigé par le professeur B. BRUGUEROLLE de la Faculté de Médecine de Marseille, est consacré à la maladie de Parkinson. Il mériterait d’être cité dans son intégralité.
En effet, il se donne pour « objectifs :
— de décrire les principales variations circadiennes des processus physiopathologiques impliqués dans la maladie de Parkinson ;
— d’analyser les bases chronobiologiques et chronopharmacologiques
— de dégager l’intérêt d’une approche chronobiologique du traitement en proposant des axes de recherche pour une chronothérapie de la maladie. »
Il compare ainsi les fluctuations circadiennes du métabolisme de la dopamine, de la régulation des récepteurs et de la variation pharmacocinétique des médicaments et les arguments cliniques qui les accompagnent : fluctuations motrices diurnes, aggravation de fin de journée, dysautonomie, troubles du sommeil, modifications de la régulation thermique.
Discipline récente – elle a moins de 30 ans –, encore peu connue des spécialistes pour ne pas dire rejetée par certains, elle a le mérite de poser de vraies questions et d’apporter des réponses qui peuvent nous donner réconfort et performances accrues de nos cocktails chimiques.
C’est pourquoi, dans l’esprit de cette revue, nous avons tenu à promouvoir ces recherches. Certes l’œuvre est difficile d’approche, touffue, truffée de références et de résultats de recherches, elle mérite cependant de bénéficier d’une véritable publicité : il s’agit, nous en sommes persuadés, d’une piste importante pour notre avenir de malades au même titre que les innovations chimiques.
Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU
Une journée entre nous,malades, accompagnants
Publié le 19 décembre 2003 à 15:13paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°15 — décembre 2003
Samedi 22 novembre 2003
Comme chaque année, depuis maintenant trois ans, l’association de Loire Atlantique propose à ses adhérents une journée « particulière » où se retrouvent, en groupes de travail séparés, les malades et leurs accompagnants. La mise en commun de l’après midi permet de se
dire le « vécu » de chacun et, quelquefois, des réflexions qui ne se disent pas entre les partenaires.
Le diagnostic :
Cette année, sur une cinquantaine de personnes, plus des trois quarts étaient « nouvellement affectées » par la maladie. Elles ont redit ce que chacun d’entre nous a vécu dans son histoire personnelle : la violence du diagnostic et les réactions de « fuite », d’agressivité ou de « refus » qu’il a provoqué.
L’un des signes avant-coureur le plus fréquent : la douleur dans l’épaule ressemblant à de l’arthrose et les difficultés à écrire pour laquelle la recherche ne va pas s’orienter de prime abord vers le neurologue mais plutôt vers le rhumatologue ou le scanner.
Lorsque la rencontre se produit avec le neurologue, les tests cliniques – qui paraissent d’une simplicité presque sommaire – lui permettent d’annoncer le diagnostic qui s’avère juste quand l’utilisation des médicaments apporte un soulagement quasi immédiat.
Mais tous nous avons d’énormes difficultés à l’entendre prononcé d’autant qu’il nous projette dans un avenir de « dégénérescence » des neurones et donc de notre activité ! C’est du moins ce qu’on imagine immédiatement. Et puis on est confronté à son propre vieillissement : il faut faire le « deuil » de sa vie rêvée.
Accompagner un malade :
Les accompagnants soulignent alors l’espèce de subtile séparation qui s’instaure entre le malade et le monde qui les entoure : certains ne veulent pas informer leur entourage – y compris leurs enfants – pour ne pas être « plaints » et accueillis comme des malades.
Ils soulignent aussi la « culpabilité » qu’ils subissent, ou qu’ils s’infligent, de ne pas être malade ! Et les attitudes déprimantes quelquefois agressives de leur compagnon ou de leur compagne.
Ils insistent sur la nécessité de se protéger, de trouver des activités qui les fassent sortir du cycle infernal de la maladie que leur impose leur partenaire. Mais en même temps, là aussi, ils se culpabilisent d’agir en dehors de leur « malade » ou d’être obligé de faire appel à des aides extérieures pouvant aller jusqu’au « placement » dans un établissement spécialisé !
Qu’est ce que la maladie m’a apporté de positif ?
Voila une question que nous n’avions pas envisagée et qu’un malade a proposée au groupe. Ce fût étonnant de voir combien elle a permis de sortir des « recettes de cuisine » habituelles : quel est votre traitement ? Combien de ceci ou de cela ? Est-ce que je suis bien soigné ? Des questions auxquelles nous ne pouvons pas – et ne voulons pas – répondre parce que ce n’est pas de notre compétence et que chaque cas est unique.
Pour certains d’entre nous, la maladie a amené à relativiser les choses, à remettre en perspective les préoccupations de la vie courante. Il nous faut aller à l’essentiel. Et puis lorsque la maladie est associée à d’autres affections, pour certaines à l’issue éventuellement plus fatales (cancer par exemple), des priorités se dégagent.
Elle permet de revoir sa propre échelle des valeurs.
Elle entraîne la rencontre d’autres personnes – à l’exemple de cette journée – de partager des situations similaires. Le partage, l’humour, la prise de distance, un ensemble de mots ou d’attitudes qui nous font évoluer et avancer dans notre quotidien ainsi que de mieux se connaître soi-même.
Pour d’autres, elle a permis de se découvrir des talents cachés : l’écriture par exemple ou la randonnée, la marche, la découverte de nouveaux horizons.
De toutes les façons, elle a amené le couple à s’interroger sur son avenir et sur ce qui le faisait vivre. Pour certains, cette épreuve de vérité a entraîné la rupture pour d’autres le rapprochement, pour d’autres, enfin, la découverte d’un nouvel amour. (Retrouvez l’éditorial du numéro 10 : « un médicament toujours efficace : l’amour »).
La prise en compte de la maladie :
L’un d’entre nous a parlé de la notion de « chef d’équipe » définissant ainsi le rôle dans lequel il se voit : c’est à lui de coordonner les différents techniciens qui l’entourent (neurologue, kinésithérapeute, etc.…). Il se veut responsable à part entière de son traitement.
Lorsqu’elle ne se voit pas, la maladie est plus supportable pour l’entourage ; mais inversement, on ne comprend pas bien les défaillances du parkinsonien lorsqu’elles se produisent.
Pour autant, il apparaît judicieux d’éviter de trop verser dans le « cocooning », le maternage : ce n’est pas une bonne chose pour accompagner le malade qui, au contraire, a besoin d’être stimulé et mis en confiance sur ces capacités à agir.
Quant aux traitements pharmacologiques, ils sont et devraient être adaptés au plus juste par rapport à chaque cas qui évolue différemment suivant les personnes. Ainsi a été évoquée l’homéopathie dont certaines personnes ressentent une réelle efficacité. On ne peut pas se prononcer en la matière d’autant plus que la maladie de Parkinson est sujette à variations en fonction du contexte psychologique qui entoure le malade.
Parkinson et sexualité :
Plusieurs couples ont tenu à exprimer leur désarroi devant un phénomène absolument caché par les techniciens qui prescrivent des médicaments qui, en fait, ont des effets sur la libido ou sur l’érection.
Ils regrettent avec vivacité que personne n’en parle. Bien sûr on évoque l’impuissance mais comme une réaction normale due au vieillissement. Par contre, on n’évoque pas ou très rarement les effets inverses de certains médicaments, ce qui peut poser des problèmes très vifs dans le couple.
En forme de conclusion
Chacun a pu s’exprimer tranquillement en étant écouté par les autres et toutes les questions même inattendues ont pu être évoquées : c’est là la réussite de ces journées dont on nous demande la reprise chaque année même si, en tant que responsables, nous pourrions penser usure et répétition de la formule.
Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU
En collaboration avec :
Maryvonne ROGINSKI, psychologue
Danser, c’est bon pour la santé
Publié le 19 décembre 2003 à 15:11paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°15 — décembre 2003
Extrait de la revue « Bien-être » décembre 2003
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« De salon, ou latine, la danse est une source de plaisir incomparable qui permet de faire travailler le corps en douceur. »
« Vous délaissez les salles de gym pour les pistes de danse ? Bien vous en prenne car c’est un excellent remède pour garder tonus et vitalité. Que vous bougiez sur des airs d’accordéons, des rythmes sud-américains ou des mélodies orientales, votre corps travaille, se remodèle, se raffermit, se tonifie. Les tensions se relâchent. Les muscles, les articulations et l’appareil cardio-vasculaire sont sollicités en douceur. L’effort est dosé et progressif. Et la danse est l’une des rares activités physiques que l’on peut commencer tard et pratiquer longtemps, sans prédispositions particulières.
« Quatre conseils pour en profiter :
- 1 Dansez, quel que soit votre âge. C’est l’un des meilleurs traitements préventifs de l’insuffisance veineuse. Autre bénéfice, en dansant régulièrement on obtient facilement une augmentation de ses capacités respiratoires de l’ordre de 15%.
— 2 Il n’existe pas de contre-indication à la pratique de la danse, sauf en cas de pathologie cardiaque grave. Néanmoins, il est important de toujours rester dans la limite de ses capacités.
— Privilégiez les danses qui ne sollicitent pas trop la respiration ni le cœur, notamment les danses dites « standard » ou de « salon », surtout si vous êtes débutant.
— Les personnes qui souffrent d’arthrose peuvent danser mais sans forcer. Dans ces conditions, la danse est même bénéfique, car elle améliore progressivement la mobilité de certaines articulations
-
Notre avis : ceci s’applique d’autant mieux à la maladie de Parkinson que la danse s’intéresse également à l’équilibre et la coordination des mouvements.
La valse améliore le souffle
Basée sur un mouvement de rotation du couple, la valse demande un certain équilibre. Musette, elle se danse à petits pas rapides, très pivotés ; viennoise, les pas sont plus amples et les jambes exécutent une succession de flexions-extensions avec inclinaison du corps à droite, puis à gauche. Toutes deux sont excellentes pour muscler le souffle. Le rythme y est très soutenu. La valse lente ou valse anglaise, au tempo plus tranquille, est moins physique. Il est facile de doser l’effort et le corps travaille de façon complète.
Notre avis : très éprouvante sur le plan cardiaque, la valse se révèle souvent plus physique qu’on ne le croit. Commencez par la valse lente puis avisez en fonction de vos capacités respiratoires.
Le tango muscle les jambes.
Né en Argentine à la fin du XIXème siècle, le tango intègre une large gamme de figures : pivotées rotatives, déboîtées…voire renversées pour les plus souples ! Il se danse en contact étroit avec le partenaire et demande un important travail de coordination. Les jambes sont très sollicitées. Pratiqué régulièrement, il galbe les mollets et les cuisses de façon spectaculaire. Il tonifie les abdominaux et affine la taille par ses mouvements en diagonale. Enfin, les bras toujours en contraction se musclent peu à peu.
Notre avis : danse très technique. Mémoires et jambes sont énormément sollicitées. Persévérez et comptez un an avant de vous sentir à l’aise, le jeu en vaut la chandelle. Cette danse développe aussi la sensualité.
La salsa pour le dos, les épaules…
Un air de salsa et c’est le soleil qui fait son apparition. Sur un rythme plus ou moins rapide, la salsa, aussi bien en solo qu’en couple, se pratique en souplesse, genoux fléchis, dans une suite de déhanchés et de mouvements chaloupés des épaules. Dynamique, elle fait appel à l’ensemble des muscles du corps. Jambes, fessiers, abdominaux se tonifient, le dos se redresse, les hanches se délient. Les personnes raides retrouveront une vraie souplesse. Attention si vous avez les articulations fragiles.
Notre avis : un excellent remède contre la morosité. Le dos, les lombaires, les épaules et le bassin travaillent en douceur et le maintien s’améliore. A éviter cependant si vous souffrez des genoux.
Lu pour vous par Jean GRAVELEAU
Sexualité et maladie de Parkinson
Publié le 19 décembre 2003 à 15:02paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°15 — décembre 2003
Nous lisons régulièrement des informations suggérant des difficultés inhérentes à la perte de libido ou au manque d’érection pour le malade atteint de la maladie de Parkinson. Ainsi que des suggestions ou des conseils pour accompagner ces difficultés.
Mais nous n’avons pas encore lu de publications qui s’interrogent sur le phénomène inverse.
Pourquoi ? Serait-ce par pudibonderie ou parce que la sexualité est plutôt considérée comme positive quand elle se développe même trop largement ?
Pour autant, ce n’est pas toujours le cas ; nous en voulons pour preuve les confidences que nous disent recevoir les psychologues ou les réactions entendues lors de notre rencontre du 22 novembre et dont vous trouverez un compte rendu dans cette revue.
En effet, comment un couple qui a déjà quelques années de vie commune et une activité sexuelle relativement calme, peut réagir à une « libido » exacerbée pour la femme ou des érections de « jeune homme » pour l’homme ?
Le risque est grand d’un décalage important entre les deux partenaires dont l’un, malade, est traité par des médicaments qui ont un effet sur la sexualité mais qui n’a pas toujours (je dirais même rarement) été informé de ce phénomène.
De même, les personnels des établissements d’accueil ne peuvent pas toujours comprendre ce qui fait réagir leur « patients », un peu impatients dans ce domaine, alors qu’une information simple et un peu de compréhension éviterait de sauter directement à la conclusion sommaire de la « perversité » de leur client !
Il faut savoir – et là les notices d’accompagnement des médicaments ne comportent pas toujours ce type d’information – que certains agonistes dopaminergiques sont également utilisés pour traiter des troubles de l’érection (la Dopergine par exemple) ou de la « libido ».
Un médicament qui a récemment été retiré de la commercialisation pour traiter la maladie de Parkinson devrait revoir le jour, sous un autre nom et peut-être une légère modification de constitution chimique, pour concurrencer le trop célèbre « Viagra » !
Cette information minimum du malade nous la revendiquons y compris dans ces éléments les moins faciles à aborder pour les médecins, les neurologues, ou tout autre personnel soignant.
C’est, en effet, trop simple de laisser le malade, ou le couple, seul face à sa (leur) détresse devant des phénomènes qu’il n’arrive pas toujours à aborder y compris avec son conjoint.
Or la détresse que nous ont exprimée certains couples – ceux qui parlent – est très profonde. Les deux partenaires ne se comprennent plus et se culpabilisent ou au contraire font le reproche à l’autre de ne pas, plus, répondre à leurs attentes ou de ne pas respecter leur demande de « calme ».
Ils se posent des questions sur leurs sentiments, leurs relations dans le couple, alors qu’une information minimum sur les effets du traitement suivi par le malade dans le domaine de la sexualité leur permettrait de remettre les questions à leur juste place.
Bien évidemment, cela ne résoudra pas toutes leurs questions ; mais compte tenu de l’importance de la sexualité dans le couple, cela permettrait d’adoucir des échanges souvent très vifs quant ils concernent ce domaine particulier.
Nous ne voulons pas suggérer au travers de cet article que tous les phénomènes de débordement sexuels s’expliqueraient de cette manière. Nous voulons simplement attirer l’attention de chacun sur le fait que les traitements chimiques que nous ingurgitons journellement n’ont pas que des effets sur la maladie de Parkinson : ils peuvent également produire d’autres effets qu’il est utile de connaître.
Jean GRAVELEAU, directeur de publication.
En collaboration avec :
Maryvonne ROGINSKI, psychologue
Yoga et Parkinson
Publié le 19 septembre 2003 à 15:00paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 14 — septembre 2003
Afin de soutenir un mémoire de recherche, ma kinésithérapeute souhaite connaître des expériences traitant les symptômes de la maladie de Parkinson grâce au yoga.
Y aurait-il parmi nos lecteurs des personnes, soit en tant que malades soit en tant que soignant, qui pratiquent ce genre de travail ?
Auquel cas, je vous remercie par avance de me faire parvenir vos coordonnées ou les éléments de votre expérience afin de les rapprocher de son travail.
Jean GRAVELEAU
Une lecture qui dérange …
Publié le 19 mars 2003 à 14:54Prince des Berlingots, de François Nourissier — Paru chez
Gallimard NRF février 2003
paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°12 — mars 2003
Il s’agit du récit par un écrivain connu – et même reconnu puisque membre de l’Académie Goncourt – de sa lente déchéance consécutive à celle qu’il appelle « miss P. » : la maladie de Parkinson.
Très intériorisé, le récit tourne autour de lui et de ses sensations : nombriliste, diront même certains. Il y a une certaine obscénité à s’étaler tout au long d’un récit sur ses misères physiques intimes.
Mais ô combien cela est proche d’une réalité que chaque malade connaît.
Dans cette lente dégradation, nous sommes seuls face à notre réalité et cela, il l’exprime fortement avec ses mots et son style parfois déroutant.
Voici la maladie vue de l’intérieur qui s’exprime comme peu d’entre nous ne peuvent le faire : profitons de ce récit pour donner à lire à nos proches ce que nous ne savons pas toujours exprimer avec des mots.
Urgent de le lire mais attention il faut avoir le moral bien accroché, sinon c’est la déprime assurée ; je peux vous le dire d’expérience : je l’ai lu cloué dans un fauteuil par un lumbago et par un temps pluvieux : ça n’avait rien de réjouissant ! Mais cela ne doit pas vous empêcher de le lire et de le faire lire autour de vous.
Jean GRAVELEAU, directeur de publication.
je précise que je ne connais pas personnellement ce monsieur et n’ai aucune action dans l’édition !
Les rendez-vous Santé de l’INSERM
Publié le 19 mars 2003 à 14:47Rencontre avec le Centre d’Investigation Clinique de Nantes
Le 23 janvier 2003
paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°12 — mars 2003
En tant que membre d’une association représentant des malades, nous avons été invités à participer à cette rencontre. Il est bien évident que le rédacteur de ce journal ne pouvait pas s’empêcher de vous en faire un rapide – et « subjectif » – compte rendu !
Tout d’abord, pour situer l’objet de cette réunion, un extrait de la convocation :
« Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des « rendez-vous » santé de l’INSERM qui est, en France, le seul institut public de recherche entièrement dédié à la recherche en biologie, médecine et santé des populations. Tout au long du mois de janvier, et dans toute la France, l’INSERM mobilise sa communauté scientifique et médicale pour aller au devant du public. »
« Ses objectifs sont de deux ordres : mieux faire connaître sa mission qui est de développer des recherches sur les maladies pour les comprendre, les traiter ou les prévenir, et engager une communication ouverte au dialogue et attentive aux interrogations de chacun sur les enjeux de la santé. »
« Les malades et leurs associations sont concernés tout particulièrement par les avancées de la connaissance et de l’amélioration des soins. C’est pourquoi un rendez-vous spécifique leur est consacré pour faire le point sur la recherche clinique. Il est organisé par les Centres d’Investigation Clinique que les INSERM et les CHU ont développés en France. »
Il est donc proposé aux associations invitées « d’aborder les enjeux de la recherche clinique aujourd’hui et de discuter des différentes questions qui sont les leurs sur sa finalité, ses méthodes, son encadrement éthique et ses risques. »
Après une présentation brillante, synthétique et très compréhensible – pour les « usagers » que nous sommes – des thèmes de recherche de l’INSERM de Nantes, le débat a été ouvert avec les participants relativement nombreux et attentifs aux explications fournies.
Une question sur les greffes neuronales dans le cadre de la maladie de Parkinson, a permis à monsieur Damier de préciser que deux études américaines avaient fait apparaître leurs relatives absences d’efficacité. Mais ces résultats méritent d’être confirmés et vérifiés.
Plusieurs représentants de maladies rares dites « orphelines », parce que très souvent absentes des protocoles de recherche du fait de leur rareté même, se sont exprimés souhaitant que les chercheurs s’approprient leur domaine.
L’un des auditeurs a exprimé son interrogation face à l’absence, en France, de statistiques fiables sur la quantité de malades concernés par telle ou telle maladie. Il lui a été répondu qu’effectivement il semblerait nécessaire de développer un centre d’épidémiologie au plan national qui se consacrerait à ces statistiques utiles y compris pour les chercheurs.
D’autres questions (la recherche en pédiatrie par exemple) ont permis aux chercheurs de l’INSERM d’indiquer que d’autres lieux en France s’approprient des sujets qui ne sont pas systématiquement repris par chacun d’entre eux. Ils ont alors précisé qu’un « catalogue des thèmes de recherche » pouvait être consulté à ce sujet.
Quant à nous, nous nous sommes attachés – et c’est notre interrogation permanente – à poser la question de la place des malades dans ce dispositif C.I.C. (Centre d’Investigation Clinique).
Il nous a été répondu que les malades sont bien évidemment au centre du dispositif puisque les protocoles cliniques sont établis à partir de la réaction des « patients » aux traitements et que, pour certaines maladies, c’est bien le rôle des associations qui a été déterminant pour le choix des domaines de recherche, sur le HIV (sida) en particulier. De même, toute recherche sur les conditions de vie des malades ne peut pas se faire sans une participation active des malades.
Pourtant, cela n’a pas empêché l’un des responsables d’exprimer, avec une certaine condescendance – pour ne pas dire un relatif mépris des connaissances supposées du « patient » – son scepticisme sur la place des malades : nous ne serions pas en capacité de comprendre les réalités scientifiques, les domaines étant tellement pointus qu’il n’y a pas de place pour que nous puissions y émettre un avis !
Sans doute, s’agit-il là d’une « incompréhension » de la question posée qui n’avait pas du tout l’intention de mettre en cause la qualité des chercheurs et leur bonne foi mais bien plutôt de proposer l’aide des partenaires associatifs et des malades.
Cela démontre combien le « dialogue » prôné dans la convocation (cf. ci-dessus) est difficile à instaurer et qu’il faudra encore quelques années pour faire sortir les « spécialistes » de leur « tour d’ivoire » !
Cela ne doit pas, cependant, nous empêcher de reconnaître les efforts réalisés dans le domaine de la communication. Cela démontre aussi qu’il nous faut prendre toute notre place et ne pas craindre d’exprimer nos souhaits et nos revendications face à la « toute puissance » de la Science.
Jean GRAVELEAU
Les questions et les réflexions…
Publié le 19 mars 2003 à 14:44… auxquelles vous n’avez pas pu échapper !
paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°12 — mars 2003
Il paraît que le lait augmente les risques de maladie de parkinson pour les hommes :
Soyons sérieux ! Ce n’est pas parce qu’une soit — disante recherche aurait constaté une plus grande quantité de Parkinsoniens mâles dans ses statistiques qu’il faut absolument faire disparaître de notre alimentation ce produit qui apporte par contre un certain nombre de bienfait et en particulier le calcium dont notre organisme a grand besoin.
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Une journée particulière…
Publié le 18 décembre 2002 à 18:23paru dans Le Parkinsonien indépendant n°11 — décembre 2002
« Malade, accompagnant … la parole est à vous »
Le 12 octobre dernier, l’association A.D.P.L.A. organisait une rencontre – la troisième du genre – pour permettre à chacun d’exprimer son point de vue sur la vie avec « Parkinson » :
« Quelle place la maladie nous laisse-t-elle prendre dans la société ? »
Ce sont près de 50 personnes qui se sont retrouvées pour échanger leur point de vue en ateliers, animés par deux représentantes de « Psycho 44 » et des bénévoles de l’association, puis en regroupement sous le regard et l’analyse de Maryvonne ROGINSKI, psychologue à Rennes.
Les « groupes de parole » se sont constitués avec d’un côté les « jeunes » malades et les malades de plus de 10 ans et de l’autre les accompagnants des « jeunes » et des anciens. Cette séparation, voulue par les organisateurs, a permis l’expression la plus libre possible du vécu des uns et des autres.
Une grille de questions a été proposée aux participants :
La communication :
— Avons-nous besoin de le dire ?
— Avons-nous informé notre entourage, nos collègues de travail, notre employeur ?
— Quel regard ressentons-nous (subjectivement), supportons-nous objectivement) ?
Les activités :
— Est-ce que nous travaillons encore ? A‑t-on aménagé notre poste de travail ?
— Est-ce que nous participons à des activités de loisir, des engagements associatifs ?
— Avons-nous limité nos sorties ? Si oui, dans quel domaine ?
Notre vie a‑t-elle changé ? :
— Parkinson nous accompagne tous les jours : sommes-nous différents ?
— Notre partenaire a‑t-il changé depuis l’arrivée de cet indésirable compagnon ?
Bien sûr, il ne s’agissait là que d’un fil conducteur pour aider l’expression de tous.
Atelier des « jeunes Parkinsoniens »
Regroupant une douzaine de malades de moins de 10 ans, il a permis l’expression, souvent teintée d’émotion, de nouveaux arrivants qui, pour bon nombre d’entre eux, ont encore une activité professionnelle.
Ce qui les a frappés, tous, c’est l’annonce brutale du diagnostic arrivant après des recherches souvent longues des causes de leurs handicaps (douleurs des articulations, difficultés à écrire ou à se mouvoir, etc…).
Le médecin, sans doute par méconnaissance ou par difficulté à trouver l’expression juste, n’hésite pas à annoncer sans précaution particulière – c’est du moins ce que les malades disent – le diagnostic qui « condamne » !
Certes, il est nécessaire d’utiliser les mots justes – l’un des participants faisait état, au contraire et à son grand regret, de l’absence d’information – mais il faut aussi savoir tout ce que cela provoque comme traumatismes :
— Qu’est ce qu’on fait de cette information ?
— Que va-t-on devenir ?
— Quelles évolutions pour la maladie et le malade ?
— Que dire à ses proches ? A son entourage ? A son employeur ?
Tous disent avoir vécu une période plus ou moins longue de « dépression », de « refus d’admettre ». C’est le « trou noir », l’impression de « destruction ».
Suivant l’expression de plusieurs, il est difficile d’avouer sa maladie comme s’il s’agissait d’être coupable de cette maladie vis à vis des autres !
Face à la difficulté d’avoir une vie sociale normale – « J’ai l’impression d’avoir une pancarte dans le dos », disait l’un d’eux – l’entourage est très important, l’aide de quelqu’un indispensable : il est difficile de vivre seul cette maladie.
Et pourtant, le regard de l’autre nous rend vulnérable : on se sent diminué d’autant plus que les symptômes sont de plus en plus prégnants. Ils sont interprétés par la société de manière incorrecte : alcoolisme, débilité, … « Pour être mieux perçu, je prends ma canne ! »
Atelier des accompagnants des « jeunes »
Leur premier constat fait état d’une majorité très importante de femmes, épouses ou compagnes, comme s’il y avait plus d’hommes touchés que de femmes ! Pourtant les statistiques ne vont pas dans ce sens. Mais peut-être y a‑t-il une explication à rechercher dans la manière des uns et des autres d’aborder la maladie ?
Suivant le caractère de chacun, les attitudes sont différentes :
— Certains ont tendance à « s’approprier » la maladie : « depuis notre maladie ! »
— D’autre prennent le sujet « maladie » avec de l’humour, pour se ressourcer.
— Quelle est notre rôle : sommes-nous conjointe ou infirmière ?
— Quelle place personnelle nous reste-t-il dans ce rapport à trois avec « Parkinson » ?
La relation d’amour est indispensable pour accepter, supporter, vivre avec ce compagnon supplémentaire.
Il faut que le malade comprenne le besoin de « souffler », de « lâcher la bride » de sa compagne : elle a le droit de vivre en dehors.
Pour survivre, on vit le moment présent, au jour le jour. Mais il est aussi indispensable d’avoir du recul.
Une aide psychologique apparaît indispensable à certains pour surmonter les difficultés journalières.
Pour les enfants, la situation est difficile à appréhender : on a du mal à admettre et à voir son parent décliner d’autant plus que les enfants sont tournés vers l’avenir avec optimisme alors que le malade est plutôt pessimiste sur le futur.
Une question : Être malade ou Avoir la maladie ? La différence est importante pour la manière d’appréhender la maladie et d’accompagner le malade.
Atelier des malades de plus de dix ans.
Le groupe réunissait 13 malades également répartis entre hommes et femmes.
Là aussi, est revenue la brutalité de l’annonce du diagnostic qui reprend les mêmes termes que le groupe des « jeunes » : cela a été vécu comme un traumatisme et demeure, même plus loin dans le temps, comme une date de rupture.
Il a fallu se protéger tant qu’on a pu vis à vis de l’extérieur en particulier dans le cadre professionnel.
A quoi ça sert de « dire » puisque ça se voit ?
— On évite ainsi les questions embarrassantes.
— On a des difficultés à s’exprimer cumulées à des difficultés physiques.
— L’importance du regard de l’autre face à nos difficultés.
Est-ce que les autres me regardent comme je me l’imagine ?
— Les symptômes sont propres à les inciter à interpréter les agissements du malade différemment de ce qu’il est.
— Le regard de l’autre augmente les troubles physiques.
— Les enfants ont un regard interrogatif.
Il y a beaucoup moins de sorties, de plus en plus de repli sur soi malgré les envies qui existent toujours. Et puis la grande fatigue est omniprésente. On peut faire de moins en moins de choses : les difficultés physiques entraînent des gênes et une perte d’autonomie.
Cette dépendance accrue entraîne une prise de pouvoir du conjoint que l’on a du mal à admettre. Ainsi, il devient impossible de conduire un véhicule et cette perte d’autonomie est très difficile à supporter. Mais pour autant, il ne faut pas trop entreprendre pour éviter les situations d’échec.
Suivant les tempéraments, la difficulté de plus en plus grande à s’exprimer est insupportable et l’on a tendance à s’isoler, ce qu’il faut éviter à tout prix.
Des mots difficiles à entendre : « dégénérescence », « Parkinson », que l’on relie trop facilement à « sénescence », « Alzheimer ».
Atelier des accompagnants des « plus de dix ans » de maladie
Là aussi, l’annonce brutale du diagnostic est ressentie comme un traumatisme : Une réelle difficulté à accepter « l’inacceptable », une perte de confiance dans le médecin.
Les premières années sont ressenties, avec le recul, comme positives puis de plus en plus difficiles avec l’arrivée des difficultés. Au début, le conjoint ne réalise pas vraiment parce que la vie continue comme par le passé. Mais au bout de 20 ans, les problèmes physiques se cumulent avec des problèmes psychologiques.
Le plus difficile c’est de voir l’autre souffrir sans pouvoir faire quelque chose pour le soulager.
Et progressivement, la vie sociale diminue. Le malade devient exigeant parce que trop « materné » au début : une impression « d’esclavage » s’installe ; le malade utilise la maladie pour prendre le conjoint dans ses filets. Mais en cas de maladie de l’accompagnant, le malade reprend un peu de son autonomie !
On a peur de laisser son « Parkinsonien » sortir seul du fait des risques de chutes. Ne plus conduire entraîne une diminution de son statut et pourtant la conduite devient dangereuse. Des conflits surgissent que les deux conjoints regrettent ensuite
Le parkinsonien doit protéger son conjoint : il faut pouvoir prendre des vacances, avoir un temps indispensable de repos.
Inversement, il faut que le conjoint le stimule en permanence, le faire sortir de son isolement parce qu’il a tendance à se mettre en position de retrait et qu’il a difficulté à prendre des initiatives.
C’était l’intérêt des vacances organisées, il y a quelque temps, par l’association.
Les nuits sont difficiles : sommeil écourté, se lever pour accompagner le malade.
Présence continuelle du conjoint auprès du malade, perte de repères, agressivité du mari qui commande sans prendre de responsabilité, difficulté à admettre le déambulateur.
Autant de difficultés cumulées qu’il faut traiter si l’on veut continuer à être pleinement efficace et ne pas perdre son propre équilibre.
Heureusement, c’est différent suivant les personnes et l’on est souvent ce que l’on était avant la maladie : les traits de caractères en sont seulement accentués.
Des réflexions complémentaires lors du regroupement
- Plus passe le temps, mieux j’accepte ma maladie.
— Nous sommes les meilleurs médecins pour nous-mêmes : il faut savoir se connaître pour se soigner correctement et informer son neurologue. — Dans certains cas, la présence du conjoint est indispensable parce que le malade n’est pas toujours à même d’exprimer clairement son ressenti.
Rester soi-même le plus possible, c’est une vrai mise à l’épreuve parce qu’avec le temps il change, devient plus irritable, plus triste. Il n’a plus d’envie.
Stimuler c’est une arme à double tranchant parce qu’on risque de casser la volonté du malade et la relation avec lui si l’on va trop loin.
Il manque de réels soutiens psychologiques pour le malade et le conjoint et de lieux adaptés pour permettre au couple de souffler. On a besoin de structures d’accueil de jour et de personnels pouvant assurer des gardes de nuit.
La formation des médecins et des personnels soignants laisse apparaître des lacunes pour ne pas dire des absences de connaissances de la maladie.
Eléments de synthèse de Maryvonne Roginski
Le traumatisme de l’annonce :
— Les médecins ne savent pas annoncer les « mauvaises nouvelles »
— On préfère les « précautions » de langage
— Mais ça ne change rien à la violence de la « mauvaise nouvelle »
— Il faut alors être entouré par les siens ou par un soutien psychologique
Ce que dévoile la maladie :
— Elle touche au mythe de « l’éternelle » jeunesse
— Elle annonce la perte d’autonomie
— Se faire aider ou se gouverner soi-même : un choix propre à chacun
L’accompagnement :
— Les besoins des uns ne sont pas ceux des autres
— Les demandes ne sont pas synchrones
— La maladie n’est pas constante suivant les moments de la journée
— Les accompagnants doivent se trouver des soutiens
Le malade est avant tout un « être social » or la tendance médicale est de ne considérer que l’aspect « malade » du patient et de ne répondre qu’avec une prescription médicale, ce qui est la base de sa formation.
L’aide et le soutien à chacun dans cette épreuve passent par des techniciens mais aussi par les bénévoles qui savent écouter, d’où le rôle essentiel des associations.
Ma journée à la pension Dehorne
Publié le 18 mars 2002 à 18:18paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°8 — mars 2002
Vous ne connaissez pas cette pension ? C’est vraiment dommage pour vous ! Je vais vous la présenter. Peut-être que ça vous donnera envie de faire partie du cercle des heureux initiés…
On y est accueilli par deux charmantes hôtesses qui se confondent en remerciements, ravies qu’elles sont de vous recevoir dans leur domaine : et pourtant il s’agit de recherches très sérieuses, reconnues par la Faculté
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Les neurones peuvent-ils ou non se régénérer ?
Publié le 18 mars 2002 à 18:14paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°8 — mars 2002
Le « Courrier International » N°591 du 28 février au 6 mars 2002 présente un article paru dans EL PAIS de Madrid à propos de cette question que nous n’avions pas, jusque là, évoquée.
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Qui était James Parkinson ?
Publié le 16 mars 2002 à 19:54Le Parkinsonien Indépendant — n°8 — mars 2002
Qui était James PARKINSON (1755 – 1824) ?
Dans la « Gazette Médicale » de 1994, C. SAINT-RESTITUT présente la biographie de celui dont nous répétons journellement le nom.
« La maladie de Parkinson était connue bien avant que lui-même ne s’y intéressât. Mais cet excellent clinicien britannique l’a isolée des autres syndromes du même type et c’est pourquoi sa toute petite publication (un essai sur la paralysie agitante) a rendu à jamais célèbre le nom de Parkinson.
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La pathologie du jeu
Publié le 16 mars 2002 à 19:05Parkinsonien Indépendant n°8 — mars 2002
Parkinsoniens, sommes nous voués à la « pathologie du jeu » ?
Un article paru dans « La revue Prescrire » d’octobre 2001 (page 675) tendrait à nous le faire croire : nous serions susceptibles de devenir des « accros » du jeu grâce à – ou à cause de – la prise des agonistes dopaminergiques et de la lévodopa ! De quoi s’agit-il ?
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Le centre de Pen Bron
Publié le 16 mars 2001 à 20:06Article paru dans Le Parkinsonien indépendant n°5 (2ème trimestre 2001)
Visite de l’établissement de PEN BRON (Loire-Atlantique)
L’établissement est situé au bord de la mer face au Croisic à l’entrée des marais salants de Guérande. Il bénéficie d’un cadre magnifique et reposant.
Nous y avons été accueillis par le Docteur MOUTET, directeur médical, et Madame TANGUY, médecin de médecine physique et de rééducation. Ils animent une équipe de rééducation neurologique comprenant : un médecin rééducateur, un kinésithérapeute, un ergonome, un orthophoniste, un psychomotricien, un psychologue et une équipe d’infirmiers et d’aides soignants.
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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