Ne pas être qu'un "patient" ...

Économie de la santé : une réforme ? Non, une révolution

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 18 – septembre 2004

« Econo­mie de la santé : une réforme ? Non, une révolution »

Ouvrage publié par le Cercle des Écono­mistes sous la direc­tion de Marc Guillaume

« Sécu : chan­geons de lunettes »

C’est sous ce titre que Chris­tine MITAL rend compte, dans le Nouvel Obser­va­teur, de ce livre icono­claste qui démontre l’inanité de la réforme actuel­le­ment propo­sée pour la Sécu­rité Sociale. Parce que, comme celles qui l’ont précédé, elle repose sur une erreur de diagnostic.

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Rôle des acides aminés neurotoxiques

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 18 – septembre 2004

« Rôle des acides aminés neuro­toxiques Dans la mala­die de Parkinson »

Thèse présen­tée par Sandrine AGUILON
Sous la direc­tion du profes­seur F. DE LA FOURNERIE

Soute­nue par le fonds de recherche de CECAP, Sandrine AGUILON vient, avec succès, de soute­nir sa thèse de docto­rat sur la compré­hen­sion des méca­nismes physio­pa­tho­lo­giques abou­tis­sant à la mort neuro­nale dopa­mi­ner­gique de la substance noire.

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Les banques de cellules souches

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 18 — septembre 2004

La première banque de cellules souches vient d’ou­vrir ses portes au King’s College de Londres.

Stephen MINGER direc­teur de ce labo­ra­toire dit son enthousiasme

Dans le Cour­rier Inter­na­tio­nal du 17/​23 juin 2004

Il expose, tout d’abord, les services que pour­raient rendre les cellules souches en matière de greffes d’or­gane : « l’or­gane que vous rece­vrez sera parfai­te­ment compa­tible, parce qu’il aura été créé à partir de vos propres cellules. Il n’y aura plus aucun risque de rejet, ni besoin de trai­te­ment immu­no­sup­pres­seur ruineux. »

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Le clonage thérapeutique

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°16 — mars 2004

Article paru dans le Nouvel Obser­va­teur du 19/​25 février 04
Ecrit par Michel De Pracontal

Des cher­cheurs sud-​coréens sont parve­nus à cloner des embryons humains. Une décou­verte réali­sée dans un but théra­peu­tique et non repro­duc­tif. Pour combien de temps ?

« Sans tapage média­tique, une équipe coréenne a réalisé une double première que nombre de spécia­listes jugeaient hier encore hors d’atteinte. A l’université natio­nale de Séoul, Hwang Woo-​suk et Moon Shing-​yong ont cloné une tren­taine d’embryons humains selon le prin­cipe qui avait donné nais­sance en 1996 à la brebis Dolly. A partir d’un de ces embryons, ils ont ensuite obtenu une lignée de cellules souches, ces « cellules de jouvence » qui peuvent virtuel­le­ment se trans­for­mer en n’importe quel tissu biolo­gique. Et grâce auxquelles les biolo­gistes espèrent déve­lop­per une méde­cine qui permet­tra, demain, de renou­ve­ler les tissus endom­ma­gés par des patho­lo­gies dégé­né­ra­tives comme le diabète, l’ostéoarthrite ou encore la mala­die de Parkinson. »

« Le clonage théra­peu­tique ne doit pas se confondre avec le clonage repro­duc­tif. Problème : une fois que l’on dispose d’un embryon capable de four­nir des cellules souches, il est simple de le réim­plan­ter dans l’utérus d’une mère porteuse pour réali­ser l’expérience inter­dite. D’où la pres­sion extrême qui s’exerce sur les recherches desti­nées au clonage théra­peu­tique. En France, ce type d’expérience reste suspendu à l’adoption défi­ni­tive de la nouvelle loi bioé­thique (cf. Ci-dessous). »

« L’équipe coréenne qui a publié ses résul­tats le 12 février sur le site Inter­net de la revue Science n’a pas été finan­cée par des inves­tis­seurs mais par le gouver­ne­ment de la Corée du Sud, pays qui inter­dit toute forme de clonage repro­duc­tif. »…Alors que « les promesses de la « méde­cine régé­né­ra­trice » sont telles qu’aux Etats-​Unis les finan­ceurs n’hésitent pas à finan­cer des start-​up pour déve­lop­per des cellules souches et le clonage théra­peu­tique. La concur­rence à la fois scien­ti­fique et écono­mique tend à faire de la biolo­gie un secteur de spécu­la­tion bour­sière où la valeur de l’action compte autant que la qualité de la recherche » !

« Les cher­cheurs ont donc fait appel à 16 femmes qui n’ont pas été rému­né­rées et ont signé un proto­cole préci­sant que le don était exclu­si­ve­ment destiné au clonage théra­peu­tique…. Les coréens ont sélec­tionné 176 ovules sur les 242 ovocytes obte­nus, avant d’en reti­rer le noyau qui contient les gènes. Le noyau a été remplacé par celui d’une cellule de chaque donneuse. Pour cette première, l’équipe coréenne a procédé à des clonages auto­logues, c’est-​à-​dire qu’à chaque fois la même donneuse a fourni l’ovocyte et le noyau cellu­laire. Géné­ti­que­ment, les embryons ainsi recons­truits sont donc des copies conformes à 100% de la donneuse. »

« Une fois clonés, trente embryons sont parve­nus au stade de blas­to­cyste, sphère de cellules entou­rant un amas central dans lequel appa­raissent les fameuses cellules souches. Hwang et Moon ont cher­ché à les isoler sur une ving­taine de blas­to­cystes. Mais un seul d’entre eux a fourni une lignée de cellules souches, ce qui consti­tue un taux de succès assez faible. L’équipe coréenne a toute­fois pu véri­fier que les cellules souches en ques­tion étaient bien analogues à celles que l’on obtient à partir d’un embryon norma­le­ment fécondé. Et que celles –ci s’étaient bien diffé­ren­ciées pour donner les prin­ci­paux tissus biolo­giques qui appa­raissent au début du déve­lop­pe­ment : os, carti­lages, muscles, cellules nerveuses immatures. »

« Tout indique donc que les cher­cheurs de Séoul ont réussi là où tout le monde avait échoué. A un bémol près : il se pour­rait que les cellules souches ne soient pas issues du clonage, mais d’un autre proces­sus, la parthé­no­ge­nèse. Il arrive en effet qu’un œuf non fécondé commence à se déve­lop­per spon­ta­né­ment. Or, dans l’expérience coréenne, comme les gènes du noyau trans­féré sont iden­tiques à ceux de l’ovocyte récep­teur, on ne peut tran­cher avec certi­tude. Diffé­rents indices suggèrent toute­fois que Hwang et Moon ont bien réussi à créer des cellules souches par clonage. L’objection de la parthé­no­ge­nèse reste donc de pure forme. »

La France hors jeu

« La France tourne-​t-​elle le dos à l’avenir ? Notre pays est spec­ta­cu­lai­re­ment absent de la course aux cellules souches. Une situa­tion « catas­tro­phique pour la recherche fran­çaise », selon René Fryd­man, « père » d’Amandine, le premier bébé éprou­vette né dans l’Hexagone le 24 février 1982. Adopté au mois de décembre en seconde lecture par l’Assemblée Natio­nale, le projet de loi bioé­thique bloque la recherche sur l’embryon et inter­dit les travaux sur le clonage théra­peu­tique en les punis­sant de sept ans de prison. Ironie du sort : la France condamne le clonage théra­peu­tique chez elle mais le défend au niveau inter­na­tio­nal. Quant au ministre de la santé, Jean-​François Mattei, il a jugé que l’expérience sud-​coréenne n’avait rien de « boule­ver­sant ». La poli­tique scien­ti­fique fran­çaise marche donc sur la tête à recu­lons. Torti­co­lis assuré. »

Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU

La réforme de la Sécurité Sociale

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°16 — mars 2004
Discours de Jean-​François Mattei, ministre de la santé
Consul­table sur le site : www.sante.gouv.fr

Dans le cadre de la réforme de la Sécu­rité Sociale, le ministre a réuni le 9 février 2004 les diffé­rents parte­naires concer­nés par celle-​ci (les usagers et les malades sont repré­sen­tés par l’Union Natio­nale des Asso­cia­tions Fami­liales, l’UNAF) pour prendre connais­sance du diag­nos­tic établi par le Haut Conseil présidé par Bertrand Frago­nard et enga­ger la « concer­ta­tion sur la moder­ni­sa­tion néces­saire de l’assurance maladie »

« Nous enga­geons aujourd’hui ensemble la deuxième étape du proces­sus de réforme de l’assurance mala­die : celle du dialogue social, de la concer­ta­tion et de la négociation. »…

« Notre système d’assurance mala­die connaît des diffi­culté sérieuses : diffi­cul­tés de gouver­nance, diffi­cul­tés d’organisation, diffi­cul­tés finan­cières et malaise ou désen­chan­te­ment des profes­sion­nels de santé. Nous devons la sauve­gar­der ensemble. »…
 —  « Nous devons sauve­gar­der notre assu­rance mala­die obli­ga­toire et univer­selle. Elle garan­tit à tous une couver­ture indé­pen­dante des condi­tions d’âge ou d’état de santé.
 —  « Nous devons main­te­nir un système soli­daire et juste où chacun contri­bue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. C’est pour­quoi le Gouver­ne­ment rejette avec force toute forme de priva­ti­sa­tion de notre assu­rance mala­die ou de mise en concur­rence entre régimes….
 —  « Le Gouver­ne­ment est en outre atta­ché à un système pari­taire dans lequel les parte­naires sociaux repré­sen­tant ceux qui le financent et qui en béné­fi­cient sont plei­ne­ment et véri­ta­ble­ment respon­sables. Le Gouver­ne­ment écarte l’étatisation de l’assurance maladie.
 —  « Le Gouver­ne­ment veut renfor­cer l’égalité d’accès aux soins…Or cette égalité n’est aujourd’hui pas complè­te­ment garan­tie par manque d’offre de soins dans certaines régions, pour des consi­dé­ra­tions finan­cières pour certaines personnes. Notre réforme doit régler ces diffi­cul­tés et gommer ces inéga­li­tés persistantes
 —  « Nous devons égale­ment accroître la qualité des soins…Comme le montre le Haut Conseil, de nombreuses amélio­ra­tions sont possibles, notam­ment en ce qui concerne la coor­di­na­tion des soins et la mise en œuvre des meilleures pratiques…
 —  « Enfin, nous devons appor­ter une réelle viabi­lité à long terme à notre système d’assurance mala­die. Sa soli­dité finan­cière ne doit pas être négligée…Un redres­se­ment est néces­saire. Comme l’a souhaité le Président de la Répu­blique, un retour vers l’équilibre en 2007 et la pers­pec­tive d’une crois­sance des dépenses alignées à moyen terme sur la richesse natio­nale sont nécessaires. »

« Quelles pistes d’actions pour réus­sir cette réforme ? Je retien­drais celles propo­sées par le Haut Conseil. Elles sont justes, équi­li­brées et n’ont pas suscité d’oppositions. Elles doivent donc consti­tuer notre fil conducteur.
 —  « Il faut d’abord et avant tout s’attacher réso­lu­ment à amélio­rer le fonc­tion­ne­ment du système de soins et la coor­di­na­tion de ses acteurs. Cette amélio­ra­tion passe par la réforme de la gouver­nance et par une adap­ta­tion de l’organisation des soins en ville et à l’hôpital. Nos objec­tifs doivent être une plus grande qualité des soins et une plus grande effi­cience. Notre outil doit être la respon­sa­bi­li­sa­tion : respon­sa­bi­li­sa­tion de l’Etat, de l’assurance mala­die, des assu­reurs complé­men­taires, des profes­sion­nels de santé et des patients. Cette respon­sa­bi­li­sa­tion doit nous conduire à modi­fier nos compor­te­ments. Chacun doit prendre des déci­sions, non pas égoïstes, mais soli­daires qui assu­re­ront une bonne utili­sa­tion du système de soins pour le bien-​être de tous.
 —  « Par ailleurs, sans remettre en cause l’universalité de la couver­ture, nous devons être capables de faire des choix. Nous devons être conscient que nos moyens ne sont pas illi­mi­tés. Là encore, les objec­tifs sont la qualité et l’efficience. L’outil que je privi­lé­gie­rais c’est le recherche des conduites diag­nos­tiques et théra­peu­tiques réel­le­ment utiles.
 —  « Enfin, nous devrons le moment venu nous inter­ro­ger sur les recettes. Mais soyons réalistes, cette solu­tion ne peut être envi­sa­gée qu’à la suite d’une profonde réor­ga­ni­sa­tion, en dernier recours. Comme l’a montré le Haut Conseil, dans son état actuel, l’assurance mala­die ne peut pas ressem­bler à un puit sans fond. Je vous rappelle les propos du Premier Ministre lors de l’installation du Haut conseil : « Nous ne pouvons comp­ter d’abord sur les prélè­ve­ments obli­ga­toires pour conso­li­der notre système de santé. Il faut d’abord mettre de l’ordre ». Par le passé toutes les réformes qui n’étaient basées que sur les seules baisses de rembour­se­ment et augmen­ta­tions des recettes ont échoué, quel que soit le gouver­ne­ment qui les a menées. C’est donc le dernier point à aborder. »

« …Je vous propose deux moyens complé­men­taires de concertation :
 —  D’une part, je rece­vrai vos orga­ni­sa­tions pour des discus­sions bila­té­rales en février et mars…
 —  D’autre part, dans le même temps, une petite dizaine de groupes de travail seront mis en place pour abor­der des thèmes sur lesquels il manque des éléments plus techniques… »

« …Je vous propose 8 sujets :
Tout d’abord pour ce qui concerne l’organisation des soins stricto sensu :
 —  Un premier groupe pour­rait travailler sur la façon d’assurer une meilleure répar­ti­tion de l’offre.
 —  Un deuxième groupe pour­rait étudier les moyens d’une bonne coopé­ra­tion entre la ville et l’hôpital.
 —  Enfin un troi­sième groupe pour­rait s’intéresser au sujet de l’orientation et de l’information du patient.
Ensuite, autour de la qualité des pratiques médi­cales, nous propo­sons deux sujets majeurs :
 —  L’évolution des condi­tions d’exercice pour une plus grande coor­di­na­tion des soins (quatrième groupe)
 —  Le bon usage du médi­ca­ment (cinquième groupe).
Enfin autour de la ques­tion de la gestion du risque :
 —  Le sixième groupe pour­rait abor­der le thème du portage des données médicales
 —  Et un septième celui des abus et des gaspillages, ainsi que des outils pour les limiter.
Un dernier sujet sort un peu de ces trois thèmes. C’est la ques­tion de « la régu­la­tion conjonc­tu­relle des dépenses et de la loi de finan­ce­ment de la sécu­rité sociale » : comment conci­lier des néces­si­tés d’équilibre à moyen terme aux évolu­tions conjonc­tu­relles des dépenses et des recettes ? »

« Tous ces groupes pour­raient clore leurs travaux au début du mois d’avril pour que le gouver­ne­ment puisse dans le courant du mois d’avril vous propo­ser un docu­ment d’orientation de la réforme. »

« Nous sommes déter­mi­nés à sauver notre système d’assurance mala­die, un élément essen­tiel de notre pacte social. Nous devons y arri­ver ensemble. L’énergie de chacun est indis­pen­sable. Grâce à nos efforts communs, nous arri­ve­rons à surmon­ter les défis qui s’offrent à nous. »

Le texte du discours du ministre de la Santé nous indique les orien­ta­tions prises dans le cadre de la réforme de la sécu­rité sociale. Prenons la peine de nous infor­mer sur ce grand projet qui aura très certai­ne­ment des inci­dences pour chacun d’entre nous.
Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU

Chronobiologie médicale Chronothérapeutique

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 16 — mars 2004

De Alain E. Reinberg

Paru chez Flam­ma­rion édition « Méde­cine – science »

Il nous a semblé impor­tant de signa­ler cette publi­ca­tion, réédi­tée en avril 2003, qui fait le point sur une disci­pline récente et encore peu utili­sée dans les pratiques théra­peu­tiques et pour­tant combien perti­nente pour nous les malades atteints de la mala­die de Parkinson.

En effet, il est démon­tré, dans ce recueil d’expériences, les diffé­rents rythmes circa­diens et circan­nuels qui président à l’élaboration des hormones indis­pen­sables à notre orga­nisme qui est en perpé­tuelle recherche d’équilibre chimique. Car, écrit l’auteur, « l’équilibre en biolo­gie est la fin des échanges, autre­ment dit l’équilibre est syno­nyme de la mort ».

Pour exemple, il reprend le rythme veille sommeil (rythme circa­dien ) et constate que les diffé­rentes phases se traduisent par une élabo­ra­tion ou au contraire une mise en repos des hormones néces­saires à notre vie active.

Quant au rythme circan­nuel , les statis­tiques démontrent que les saisons sont effi­cientes sur les taux de morbi­dité ou de morta­lité de la popu­la­tion : on meurt plus en hiver et les mala­dies sont plus vives dans cette saison. La grippe n’existe prati­que­ment qu’en automne ou en hiver.

L’auteur cherche donc à utili­ser l’information qu’apporte le rythme de certains symp­tômes pour donner les moyens au clini­cien de répondre à cette ques­tion : « A quelle heure dois-​je prendre mon médi­ca­ment ? » tout en dénon­çant l’imprécision et la « stupi­dité des trois fois par jour »

« L’optimisation résul­tant du choix de l’heure d’administration du médi­ca­ment permet d’en augmen­ter les effets dési­rés ou d’en réduire les effets non dési­rés » (page 76 A. Rein­berg chapitre sur la chronopharmacologie).

Il étudie égale­ment les effets du travail posté (les trois huit) ou le déca­lage horaire lié au dépla­ce­ment par avion. Ainsi, il est, semble-​t-​il, majo­ri­tai­re­ment plus facile d’ajuster son orga­nisme dans le sens Paris/​ New York que l’inverse. On peut asso­cier à ces problèmes de déca­lage horaire ou d’horaires déca­lés : les troubles du sommeil (insom­nie ou endor­mis­se­ment brutal), la fatigue, l’humeur ou le compor­te­ment, les troubles diges­tifs, l’usage abusif de somnifères.

Tout cela pour démon­trer qu’il n’est pas indif­fé­rent de tenir compte de ces rythmes biolo­giques aussi bien annuels que journaliers.

Il cherche ainsi à « défi­nir la chro­no­thé­ra­pie et préci­ser ses but. A savoir :
 —  Restau­rer l’organisation tempo­relle alté­rée par la maladie ;
 —  Augmen­ter l’efficacité et la tolé­rance du trai­te­ment par le choix éclairé de l’heure d’administration du traitement ;
 —  Montrer que cette opti­mi­sa­tion, fondée sur l’étude des rythmes circa­diens, peut être éten­due aux rythmes ultra­diens et annuels ;
 —  Utili­ser l’information qu’apporte le rythme de certains symptômes. »

Le chapitre 20 de cette publi­ca­tion, rédigé par le profes­seur B. BRUGUEROLLE de la Faculté de Méde­cine de Marseille, est consa­cré à la mala­die de Parkin­son. Il méri­te­rait d’être cité dans son intégralité.

En effet, il se donne pour « objectifs :
 —  de décrire les prin­ci­pales varia­tions circa­diennes des proces­sus physio­pa­tho­lo­giques impli­qués dans la mala­die de Parkinson ;
 —  d’analyser les bases chro­no­bio­lo­giques et chronopharmacologiques
 —  de déga­ger l’intérêt d’une approche chro­no­bio­lo­gique du trai­te­ment en propo­sant des axes de recherche pour une chro­no­thé­ra­pie de la maladie. »

Il compare ainsi les fluc­tua­tions circa­diennes du méta­bo­lisme de la dopa­mine, de la régu­la­tion des récep­teurs et de la varia­tion phar­ma­co­ci­né­tique des médi­ca­ments et les argu­ments cliniques qui les accom­pagnent : fluc­tua­tions motrices diurnes, aggra­va­tion de fin de jour­née, dysau­to­no­mie, troubles du sommeil, modi­fi­ca­tions de la régu­la­tion thermique.

Disci­pline récente – elle a moins de 30 ans –, encore peu connue des spécia­listes pour ne pas dire reje­tée par certains, elle a le mérite de poser de vraies ques­tions et d’apporter des réponses qui peuvent nous donner récon­fort et perfor­mances accrues de nos cock­tails chimiques.

C’est pour­quoi, dans l’esprit de cette revue, nous avons tenu à promou­voir ces recherches. Certes l’œuvre est diffi­cile d’approche, touf­fue, truf­fée de réfé­rences et de résul­tats de recherches, elle mérite cepen­dant de béné­fi­cier d’une véri­table publi­cité : il s’agit, nous en sommes persua­dés, d’une piste impor­tante pour notre avenir de malades au même titre que les inno­va­tions chimiques.

Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU

Une journée entre nous,malades, accompagnants

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°15 — décembre 2003

Samedi 22 novembre 2003

Comme chaque année, depuis main­te­nant trois ans, l’association de Loire Atlan­tique propose à ses adhé­rents une jour­née « parti­cu­lière » où se retrouvent, en groupes de travail sépa­rés, les malades et leurs accom­pa­gnants. La mise en commun de l’après midi permet de se
dire le « vécu » de chacun et, quel­que­fois, des réflexions qui ne se disent pas entre les partenaires.

Le diag­nos­tic :

Cette année, sur une cinquan­taine de personnes, plus des trois quarts étaient « nouvel­le­ment affec­tées » par la mala­die. Elles ont redit ce que chacun d’entre nous a vécu dans son histoire person­nelle : la violence du diag­nos­tic et les réac­tions de « fuite », d’agressivité ou de « refus » qu’il a provoqué.

L’un des signes avant-​coureur le plus fréquent : la douleur dans l’épaule ressem­blant à de l’arthrose et les diffi­cul­tés à écrire pour laquelle la recherche ne va pas s’orienter de prime abord vers le neuro­logue mais plutôt vers le rhuma­to­logue ou le scanner.

Lorsque la rencontre se produit avec le neuro­logue, les tests cliniques – qui paraissent d’une simpli­cité presque sommaire – lui permettent d’annoncer le diag­nos­tic qui s’avère juste quand l’utilisation des médi­ca­ments apporte un soula­ge­ment quasi immédiat.

Mais tous nous avons d’énormes diffi­cul­tés à l’entendre prononcé d’autant qu’il nous projette dans un avenir de « dégé­né­res­cence » des neurones et donc de notre acti­vité ! C’est du moins ce qu’on imagine immé­dia­te­ment. Et puis on est confronté à son propre vieillis­se­ment : il faut faire le « deuil » de sa vie rêvée.

Accom­pa­gner un malade :

Les accom­pa­gnants soulignent alors l’espèce de subtile sépa­ra­tion qui s’instaure entre le malade et le monde qui les entoure : certains ne veulent pas infor­mer leur entou­rage – y compris leurs enfants – pour ne pas être « plaints » et accueillis comme des malades.

Ils soulignent aussi la « culpa­bi­lité » qu’ils subissent, ou qu’ils s’infligent, de ne pas être malade ! Et les atti­tudes dépri­mantes quel­que­fois agres­sives de leur compa­gnon ou de leur compagne.

Ils insistent sur la néces­sité de se proté­ger, de trou­ver des acti­vi­tés qui les fassent sortir du cycle infer­nal de la mala­die que leur impose leur parte­naire. Mais en même temps, là aussi, ils se culpa­bi­lisent d’agir en dehors de leur « malade » ou d’être obligé de faire appel à des aides exté­rieures pouvant aller jusqu’au « place­ment » dans un établis­se­ment spécialisé !

Qu’est ce que la mala­die m’a apporté de positif ?

Voila une ques­tion que nous n’avions pas envi­sa­gée et qu’un malade a propo­sée au groupe. Ce fût éton­nant de voir combien elle a permis de sortir des « recettes de cuisine » habi­tuelles : quel est votre trai­te­ment ? Combien de ceci ou de cela ? Est-​ce que je suis bien soigné ? Des ques­tions auxquelles nous ne pouvons pas – et ne voulons pas – répondre parce que ce n’est pas de notre compé­tence et que chaque cas est unique.
Pour certains d’entre nous, la mala­die a amené à rela­ti­vi­ser les choses, à remettre en pers­pec­tive les préoc­cu­pa­tions de la vie courante. Il nous faut aller à l’essentiel. Et puis lorsque la mala­die est asso­ciée à d’autres affec­tions, pour certaines à l’issue éven­tuel­le­ment plus fatales (cancer par exemple), des prio­ri­tés se dégagent.

Elle permet de revoir sa propre échelle des valeurs.

Elle entraîne la rencontre d’autres personnes – à l’exemple de cette jour­née – de parta­ger des situa­tions simi­laires. Le partage, l’humour, la prise de distance, un ensemble de mots ou d’attitudes qui nous font évoluer et avan­cer dans notre quoti­dien ainsi que de mieux se connaître soi-même.

Pour d’autres, elle a permis de se décou­vrir des talents cachés : l’écriture par exemple ou la randon­née, la marche, la décou­verte de nouveaux horizons.

De toutes les façons, elle a amené le couple à s’interroger sur son avenir et sur ce qui le faisait vivre. Pour certains, cette épreuve de vérité a entraîné la rupture pour d’autres le rappro­che­ment, pour d’autres, enfin, la décou­verte d’un nouvel amour. (Retrou­vez l’éditorial du numéro 10 : « un médi­ca­ment toujours effi­cace : l’amour »).

La prise en compte de la maladie :

L’un d’entre nous a parlé de la notion de « chef d’équipe » défi­nis­sant ainsi le rôle dans lequel il se voit : c’est à lui de coor­don­ner les diffé­rents tech­ni­ciens qui l’entourent (neuro­logue, kiné­si­thé­ra­peute, etc.…). Il se veut respon­sable à part entière de son traitement.

Lorsqu’elle ne se voit pas, la mala­die est plus suppor­table pour l’entourage ; mais inver­se­ment, on ne comprend pas bien les défaillances du parkin­so­nien lorsqu’elles se produisent.

Pour autant, il appa­raît judi­cieux d’éviter de trop verser dans le « cocoo­ning », le mater­nage : ce n’est pas une bonne chose pour accom­pa­gner le malade qui, au contraire, a besoin d’être stimulé et mis en confiance sur ces capa­ci­tés à agir.

Quant aux trai­te­ments phar­ma­co­lo­giques, ils sont et devraient être adap­tés au plus juste par rapport à chaque cas qui évolue diffé­rem­ment suivant les personnes. Ainsi a été évoquée l’homéopathie dont certaines personnes ressentent une réelle effi­ca­cité. On ne peut pas se pronon­cer en la matière d’autant plus que la mala­die de Parkin­son est sujette à varia­tions en fonc­tion du contexte psycho­lo­gique qui entoure le malade.

Parkin­son et sexualité :
Plusieurs couples ont tenu à expri­mer leur désar­roi devant un phéno­mène abso­lu­ment caché par les tech­ni­ciens qui pres­crivent des médi­ca­ments qui, en fait, ont des effets sur la libido ou sur l’érection.

Ils regrettent avec viva­cité que personne n’en parle. Bien sûr on évoque l’impuissance mais comme une réac­tion normale due au vieillis­se­ment. Par contre, on n’évoque pas ou très rare­ment les effets inverses de certains médi­ca­ments, ce qui peut poser des problèmes très vifs dans le couple.

En forme de conclusion

Chacun a pu s’exprimer tran­quille­ment en étant écouté par les autres et toutes les ques­tions même inat­ten­dues ont pu être évoquées : c’est là la réus­site de ces jour­nées dont on nous demande la reprise chaque année même si, en tant que respon­sables, nous pour­rions penser usure et répé­ti­tion de la formule.

Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU
En colla­bo­ra­tion avec :
Mary­vonne ROGINSKI, psychologue 

Danser, c’est bon pour la santé

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°15 — décembre 2003

Extrait de la revue « Bien-​être » décembre 2003
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« De salon, ou latine, la danse est une source de plai­sir incom­pa­rable qui permet de faire travailler le corps en douceur. »

« Vous délais­sez les salles de gym pour les pistes de danse ? Bien vous en prenne car c’est un excellent remède pour garder tonus et vita­lité. Que vous bougiez sur des airs d’accordéons, des rythmes sud-​américains ou des mélo­dies orien­tales, votre corps travaille, se remo­dèle, se raffer­mit, se toni­fie. Les tensions se relâchent. Les muscles, les arti­cu­la­tions et l’appareil cardio-​vasculaire sont solli­ci­tés en douceur. L’effort est dosé et progres­sif. Et la danse est l’une des rares acti­vi­tés physiques que l’on peut commen­cer tard et prati­quer long­temps, sans prédis­po­si­tions particulières.

« Quatre conseils pour en profiter :

- 1 Dansez, quel que soit votre âge. C’est l’un des meilleurs trai­te­ments préven­tifs de l’insuffisance veineuse. Autre béné­fice, en dansant régu­liè­re­ment on obtient faci­le­ment une augmen­ta­tion de ses capa­ci­tés respi­ra­toires de l’ordre de 15%.
 — 2 Il n’existe pas de contre-​indication à la pratique de la danse, sauf en cas de patho­lo­gie cardiaque grave. Néan­moins, il est impor­tant de toujours rester dans la limite de ses capacités.
 — Privi­lé­giez les danses qui ne solli­citent pas trop la respi­ra­tion ni le cœur, notam­ment les danses dites « stan­dard » ou de « salon », surtout si vous êtes débutant.
 — Les personnes qui souffrent d’arthrose peuvent danser mais sans forcer. Dans ces condi­tions, la danse est même béné­fique, car elle améliore progres­si­ve­ment la mobi­lité de certaines articulations
-
Notre avis : ceci s’applique d’autant mieux à la mala­die de Parkin­son que la danse s’intéresse égale­ment à l’équilibre et la coor­di­na­tion des mouvements.

La valse améliore le souffle
Basée sur un mouve­ment de rota­tion du couple, la valse demande un certain équi­libre. Musette, elle se danse à petits pas rapides, très pivo­tés ; vien­noise, les pas sont plus amples et les jambes exécutent une succes­sion de flexions-​extensions avec incli­nai­son du corps à droite, puis à gauche. Toutes deux sont excel­lentes pour muscler le souffle. Le rythme y est très soutenu. La valse lente ou valse anglaise, au tempo plus tran­quille, est moins physique. Il est facile de doser l’effort et le corps travaille de façon complète.

Notre avis : très éprou­vante sur le plan cardiaque, la valse se révèle souvent plus physique qu’on ne le croit. Commen­cez par la valse lente puis avisez en fonc­tion de vos capa­ci­tés respiratoires.

Le tango muscle les jambes.
Né en Argen­tine à la fin du XIXème siècle, le tango intègre une large gamme de figures : pivo­tées rota­tives, déboîtées…voire renver­sées pour les plus souples ! Il se danse en contact étroit avec le parte­naire et demande un impor­tant travail de coor­di­na­tion. Les jambes sont très solli­ci­tées. Prati­qué régu­liè­re­ment, il galbe les mollets et les cuisses de façon spec­ta­cu­laire. Il toni­fie les abdo­mi­naux et affine la taille par ses mouve­ments en diago­nale. Enfin, les bras toujours en contrac­tion se musclent peu à peu.

Notre avis : danse très tech­nique. Mémoires et jambes sont énor­mé­ment solli­ci­tées. Persé­vé­rez et comp­tez un an avant de vous sentir à l’aise, le jeu en vaut la chan­delle. Cette danse déve­loppe aussi la sensualité.

La salsa pour le dos, les épaules…
Un air de salsa et c’est le soleil qui fait son appa­ri­tion. Sur un rythme plus ou moins rapide, la salsa, aussi bien en solo qu’en couple, se pratique en souplesse, genoux fléchis, dans une suite de déhan­chés et de mouve­ments chalou­pés des épaules. Dyna­mique, elle fait appel à l’ensemble des muscles du corps. Jambes, fessiers, abdo­mi­naux se toni­fient, le dos se redresse, les hanches se délient. Les personnes raides retrou­ve­ront une vraie souplesse. Atten­tion si vous avez les arti­cu­la­tions fragiles.

Notre avis : un excellent remède contre la moro­sité. Le dos, les lombaires, les épaules et le bassin travaillent en douceur et le main­tien s’améliore. A éviter cepen­dant si vous souf­frez des genoux.

Lu pour vous par Jean GRAVELEAU 

Sexualité et maladie de Parkinson

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°15 — décembre 2003

Nous lisons régu­liè­re­ment des infor­ma­tions suggé­rant des diffi­cul­tés inhé­rentes à la perte de libido ou au manque d’érection pour le malade atteint de la mala­die de Parkin­son. Ainsi que des sugges­tions ou des conseils pour accom­pa­gner ces difficultés.

Mais nous n’avons pas encore lu de publi­ca­tions qui s’interrogent sur le phéno­mène inverse.

Pour­quoi ? Serait-​ce par pudi­bon­de­rie ou parce que la sexua­lité est plutôt consi­dé­rée comme posi­tive quand elle se déve­loppe même trop largement ?

Pour autant, ce n’est pas toujours le cas ; nous en voulons pour preuve les confi­dences que nous disent rece­voir les psycho­logues ou les réac­tions enten­dues lors de notre rencontre du 22 novembre et dont vous trou­ve­rez un compte rendu dans cette revue.

En effet, comment un couple qui a déjà quelques années de vie commune et une acti­vité sexuelle rela­ti­ve­ment calme, peut réagir à une « libido » exacer­bée pour la femme ou des érec­tions de « jeune homme » pour l’homme ?

Le risque est grand d’un déca­lage impor­tant entre les deux parte­naires dont l’un, malade, est traité par des médi­ca­ments qui ont un effet sur la sexua­lité mais qui n’a pas toujours (je dirais même rare­ment) été informé de ce phénomène.

De même, les person­nels des établis­se­ments d’accueil ne peuvent pas toujours comprendre ce qui fait réagir leur « patients », un peu impa­tients dans ce domaine, alors qu’une infor­ma­tion simple et un peu de compré­hen­sion évite­rait de sauter direc­te­ment à la conclu­sion sommaire de la « perver­sité » de leur client !

Il faut savoir – et là les notices d’accompagnement des médi­ca­ments ne comportent pas toujours ce type d’information – que certains agonistes dopa­mi­ner­giques sont égale­ment utili­sés pour trai­ter des troubles de l’érection (la Doper­gine par exemple) ou de la « libido ».

Un médi­ca­ment qui a récem­ment été retiré de la commer­cia­li­sa­tion pour trai­ter la mala­die de Parkin­son devrait revoir le jour, sous un autre nom et peut-​être une légère modi­fi­ca­tion de consti­tu­tion chimique, pour concur­ren­cer le trop célèbre « Viagra » !

Cette infor­ma­tion mini­mum du malade nous la reven­di­quons y compris dans ces éléments les moins faciles à abor­der pour les méde­cins, les neuro­logues, ou tout autre person­nel soignant.

C’est, en effet, trop simple de lais­ser le malade, ou le couple, seul face à sa (leur) détresse devant des phéno­mènes qu’il n’arrive pas toujours à abor­der y compris avec son conjoint.

Or la détresse que nous ont expri­mée certains couples – ceux qui parlent – est très profonde. Les deux parte­naires ne se comprennent plus et se culpa­bi­lisent ou au contraire font le reproche à l’autre de ne pas, plus, répondre à leurs attentes ou de ne pas respec­ter leur demande de « calme ».

Ils se posent des ques­tions sur leurs senti­ments, leurs rela­tions dans le couple, alors qu’une infor­ma­tion mini­mum sur les effets du trai­te­ment suivi par le malade dans le domaine de la sexua­lité leur permet­trait de remettre les ques­tions à leur juste place.

Bien évidem­ment, cela ne résou­dra pas toutes leurs ques­tions ; mais compte tenu de l’importance de la sexua­lité dans le couple, cela permet­trait d’adoucir des échanges souvent très vifs quant ils concernent ce domaine particulier.

Nous ne voulons pas suggé­rer au travers de cet article que tous les phéno­mènes de débor­de­ment sexuels s’expliqueraient de cette manière. Nous voulons simple­ment atti­rer l’attention de chacun sur le fait que les trai­te­ments chimiques que nous ingur­gi­tons jour­nel­le­ment n’ont pas que des effets sur la mala­die de Parkin­son : ils peuvent égale­ment produire d’autres effets qu’il est utile de connaître.
Jean GRAVELEAU, direc­teur de publication.
En colla­bo­ra­tion avec :
Mary­vonne ROGINSKI, psychologue 

Yoga et Parkinson

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 14 — septembre 2003

Afin de soute­nir un mémoire de recherche, ma kiné­si­thé­ra­peute souhaite connaître des expé­riences trai­tant les symp­tômes de la mala­die de Parkin­son grâce au yoga.

Y aurait-​il parmi nos lecteurs des personnes, soit en tant que malades soit en tant que soignant, qui pratiquent ce genre de travail ?

Auquel cas, je vous remer­cie par avance de me faire parve­nir vos coor­don­nées ou les éléments de votre expé­rience afin de les rappro­cher de son travail.

Jean GRAVELEAU

Une lecture qui dérange …

Prince des Berlin­gots, de Fran­çois Nouris­sier — Paru chez
Galli­mard NRF février 2003

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°12 — mars 2003

Il s’agit du récit par un écri­vain connu – et même reconnu puisque membre de l’Académie Goncourt – de sa lente déchéance consé­cu­tive à celle qu’il appelle « miss P. » : la mala­die de Parkinson.

Très inté­rio­risé, le récit tourne autour de lui et de ses sensa­tions : nombri­liste, diront même certains. Il y a une certaine obscé­nité à s’étaler tout au long d’un récit sur ses misères physiques intimes.

Mais ô combien cela est proche d’une réalité que chaque malade connaît.

Dans cette lente dégra­da­tion, nous sommes seuls face à notre réalité et cela, il l’exprime forte­ment avec ses mots et son style parfois déroutant.

Voici la mala­die vue de l’intérieur qui s’exprime comme peu d’entre nous ne peuvent le faire : profi­tons de ce récit pour donner à lire à nos proches ce que nous ne savons pas toujours expri­mer avec des mots.

Urgent de le lire mais atten­tion il faut avoir le moral bien accro­ché, sinon c’est la déprime assu­rée ; je peux vous le dire d’expérience : je l’ai lu cloué dans un fauteuil par un lumbago et par un temps pluvieux : ça n’avait rien de réjouis­sant ! Mais cela ne doit pas vous empê­cher de le lire et de le faire lire autour de vous.

Jean GRAVELEAU, direc­teur de publication.

je précise que je ne connais pas person­nel­le­ment ce monsieur et n’ai aucune action dans l’édition !

Les rendez-​vous Santé de l’INSERM

Rencontre avec le Centre d’Investigation Clinique de Nantes
Le 23 janvier 2003

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°12 — mars 2003

En tant que membre d’une asso­cia­tion repré­sen­tant des malades, nous avons été invi­tés à parti­ci­per à cette rencontre. Il est bien évident que le rédac­teur de ce jour­nal ne pouvait pas s’empêcher de vous en faire un rapide – et « subjec­tif » – compte rendu !

Tout d’abord, pour situer l’objet de cette réunion, un extrait de la convocation :

« Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des « rendez-​vous » santé de l’INSERM qui est, en France, le seul insti­tut public de recherche entiè­re­ment dédié à la recherche en biolo­gie, méde­cine et santé des popu­la­tions. Tout au long du mois de janvier, et dans toute la France, l’INSERM mobi­lise sa commu­nauté scien­ti­fique et médi­cale pour aller au devant du public. »

« Ses objec­tifs sont de deux ordres : mieux faire connaître sa mission qui est de déve­lop­per des recherches sur les mala­dies pour les comprendre, les trai­ter ou les préve­nir, et enga­ger une commu­ni­ca­tion ouverte au dialogue et atten­tive aux inter­ro­ga­tions de chacun sur les enjeux de la santé. »

« Les malades et leurs asso­cia­tions sont concer­nés tout parti­cu­liè­re­ment par les avan­cées de la connais­sance et de l’amélioration des soins. C’est pour­quoi un rendez-​vous spéci­fique leur est consa­cré pour faire le point sur la recherche clinique. Il est orga­nisé par les Centres d’Investigation Clinique que les INSERM et les CHU ont déve­lop­pés en France. »

Il est donc proposé aux asso­cia­tions invi­tées « d’aborder les enjeux de la recherche clinique aujourd’hui et de discu­ter des diffé­rentes ques­tions qui sont les leurs sur sa fina­lité, ses méthodes, son enca­dre­ment éthique et ses risques. »

Après une présen­ta­tion brillante, synthé­tique et très compré­hen­sible – pour les « usagers » que nous sommes – des thèmes de recherche de l’INSERM de Nantes, le débat a été ouvert avec les parti­ci­pants rela­ti­ve­ment nombreux et atten­tifs aux expli­ca­tions fournies.

Une ques­tion sur les greffes neuro­nales dans le cadre de la mala­die de Parkin­son, a permis à monsieur Damier de préci­ser que deux études améri­caines avaient fait appa­raître leurs rela­tives absences d’efficacité. Mais ces résul­tats méritent d’être confir­més et vérifiés.

Plusieurs repré­sen­tants de mala­dies rares dites « orphe­lines », parce que très souvent absentes des proto­coles de recherche du fait de leur rareté même, se sont expri­més souhai­tant que les cher­cheurs s’approprient leur domaine.

L’un des audi­teurs a exprimé son inter­ro­ga­tion face à l’absence, en France, de statis­tiques fiables sur la quan­tité de malades concer­nés par telle ou telle mala­die. Il lui a été répondu qu’effectivement il semble­rait néces­saire de déve­lop­per un centre d’épidémiologie au plan natio­nal qui se consa­cre­rait à ces statis­tiques utiles y compris pour les chercheurs.

D’autres ques­tions (la recherche en pédia­trie par exemple) ont permis aux cher­cheurs de l’INSERM d’indiquer que d’autres lieux en France s’approprient des sujets qui ne sont pas systé­ma­ti­que­ment repris par chacun d’entre eux. Ils ont alors précisé qu’un « cata­logue des thèmes de recherche » pouvait être consulté à ce sujet.

Quant à nous, nous nous sommes atta­chés – et c’est notre inter­ro­ga­tion perma­nente – à poser la ques­tion de la place des malades dans ce dispo­si­tif C.I.C. (Centre d’Investigation Clinique).

Il nous a été répondu que les malades sont bien évidem­ment au centre du dispo­si­tif puisque les proto­coles cliniques sont établis à partir de la réac­tion des « patients » aux trai­te­ments et que, pour certaines mala­dies, c’est bien le rôle des asso­cia­tions qui a été déter­mi­nant pour le choix des domaines de recherche, sur le HIV (sida) en parti­cu­lier. De même, toute recherche sur les condi­tions de vie des malades ne peut pas se faire sans une parti­ci­pa­tion active des malades.

Pour­tant, cela n’a pas empê­ché l’un des respon­sables d’exprimer, avec une certaine condes­cen­dance – pour ne pas dire un rela­tif mépris des connais­sances suppo­sées du « patient » – son scep­ti­cisme sur la place des malades : nous ne serions pas en capa­cité de comprendre les réali­tés scien­ti­fiques, les domaines étant telle­ment poin­tus qu’il n’y a pas de place pour que nous puis­sions y émettre un avis !

Sans doute, s’agit-il là d’une « incom­pré­hen­sion » de la ques­tion posée qui n’avait pas du tout l’intention de mettre en cause la qualité des cher­cheurs et leur bonne foi mais bien plutôt de propo­ser l’aide des parte­naires asso­cia­tifs et des malades.

Cela démontre combien le « dialogue » prôné dans la convo­ca­tion (cf. ci-​dessus) est diffi­cile à instau­rer et qu’il faudra encore quelques années pour faire sortir les « spécia­listes » de leur « tour d’ivoire » !

Cela ne doit pas, cepen­dant, nous empê­cher de recon­naître les efforts réali­sés dans le domaine de la commu­ni­ca­tion. Cela démontre aussi qu’il nous faut prendre toute notre place et ne pas craindre d’exprimer nos souhaits et nos reven­di­ca­tions face à la « toute puis­sance » de la Science.

Jean GRAVELEAU

Les questions et les réflexions…

… auxquelles vous n’avez pas pu échapper !

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°12 — mars 2003

Il paraît que le lait augmente les risques de mala­die de parkin­son pour les hommes :
Soyons sérieux ! Ce n’est pas parce qu’une soit — disante recherche aurait constaté une plus grande quan­tité de Parkin­so­niens mâles dans ses statis­tiques qu’il faut abso­lu­ment faire dispa­raître de notre alimen­ta­tion ce produit qui apporte par contre un certain nombre de bien­fait et en parti­cu­lier le calcium dont notre orga­nisme a grand besoin.

Conti­nuer à lire Les ques­tions et les réflexions……

Une journée particulière…

paru dans Le Parkin­so­nien indé­pen­dant n°11 — décembre 2002

« Malade, accom­pa­gnant … la parole est à vous »

Le 12 octobre dernier, l’association A.D.P.L.A. orga­ni­sait une rencontre – la troi­sième du genre – pour permettre à chacun d’exprimer son point de vue sur la vie avec « Parkinson » :

« Quelle place la mala­die nous laisse-​t-​elle prendre dans la société ? »

Ce sont près de 50 personnes qui se sont retrou­vées pour échan­ger leur point de vue en ateliers, animés par deux repré­sen­tantes de « Psycho 44 » et des béné­voles de l’association, puis en regrou­pe­ment sous le regard et l’analyse de Mary­vonne ROGINSKI, psycho­logue à Rennes.

Les « groupes de parole » se sont consti­tués avec d’un côté les « jeunes » malades et les malades de plus de 10 ans et de l’autre les accom­pa­gnants des « jeunes » et des anciens. Cette sépa­ra­tion, voulue par les orga­ni­sa­teurs, a permis l’expression la plus libre possible du vécu des uns et des autres.

Une grille de ques­tions a été propo­sée aux participants :

La commu­ni­ca­tion :
 — Avons-​nous besoin de le dire ?
 — Avons-​nous informé notre entou­rage, nos collègues de travail, notre employeur ?
 — Quel regard ressentons-​nous (subjec­ti­ve­ment), supportons-​nous objectivement) ?
Les activités :
 — Est-​ce que nous travaillons encore ? A‑t-​on aménagé notre poste de travail ?
 — Est-​ce que nous parti­ci­pons à des acti­vi­tés de loisir, des enga­ge­ments associatifs ?
 — Avons-​nous limité nos sorties ? Si oui, dans quel domaine ?
Notre vie a‑t-​elle changé ? :
 — Parkin­son nous accom­pagne tous les jours : sommes-​nous différents ?
 — Notre parte­naire a‑t-​il changé depuis l’arrivée de cet indé­si­rable compagnon ?

Bien sûr, il ne s’agissait là que d’un fil conduc­teur pour aider l’expression de tous.

Atelier des « jeunes Parkinsoniens »

Regrou­pant une douzaine de malades de moins de 10 ans, il a permis l’expression, souvent tein­tée d’émotion, de nouveaux arri­vants qui, pour bon nombre d’entre eux, ont encore une acti­vité professionnelle.

Ce qui les a frap­pés, tous, c’est l’annonce brutale du diag­nos­tic arri­vant après des recherches souvent longues des causes de leurs handi­caps (douleurs des arti­cu­la­tions, diffi­cul­tés à écrire ou à se mouvoir, etc…).

Le méde­cin, sans doute par mécon­nais­sance ou par diffi­culté à trou­ver l’expression juste, n’hésite pas à annon­cer sans précau­tion parti­cu­lière – c’est du moins ce que les malades disent – le diag­nos­tic qui « condamne » !

Certes, il est néces­saire d’utiliser les mots justes – l’un des parti­ci­pants faisait état, au contraire et à son grand regret, de l’absence d’information – mais il faut aussi savoir tout ce que cela provoque comme traumatismes :
 — Qu’est ce qu’on fait de cette information ?
 — Que va-​t-​on devenir ?
 — Quelles évolu­tions pour la mala­die et le malade ?
 — Que dire à ses proches ? A son entou­rage ? A son employeur ?

Tous disent avoir vécu une période plus ou moins longue de « dépres­sion », de « refus d’admettre ». C’est le « trou noir », l’impression de « destruction ».

Suivant l’expression de plusieurs, il est diffi­cile d’avouer sa mala­die comme s’il s’agissait d’être coupable de cette mala­die vis à vis des autres !

Face à la diffi­culté d’avoir une vie sociale normale – « J’ai l’impression d’avoir une pancarte dans le dos », disait l’un d’eux – l’entourage est très impor­tant, l’aide de quelqu’un indis­pen­sable : il est diffi­cile de vivre seul cette maladie.

Et pour­tant, le regard de l’autre nous rend vulné­rable : on se sent dimi­nué d’autant plus que les symp­tômes sont de plus en plus prégnants. Ils sont inter­pré­tés par la société de manière incor­recte : alcoo­lisme, débi­lité, … « Pour être mieux perçu, je prends ma canne ! »

Atelier des accom­pa­gnants des « jeunes »

Leur premier constat fait état d’une majo­rité très impor­tante de femmes, épouses ou compagnes, comme s’il y avait plus d’hommes touchés que de femmes ! Pour­tant les statis­tiques ne vont pas dans ce sens. Mais peut-​être y a‑t-​il une expli­ca­tion à recher­cher dans la manière des uns et des autres d’aborder la maladie ?

Suivant le carac­tère de chacun, les atti­tudes sont différentes :
 — Certains ont tendance à « s’approprier » la mala­die : « depuis notre maladie ! »
 — D’autre prennent le sujet « mala­die » avec de l’humour, pour se ressourcer.
 — Quelle est notre rôle : sommes-​nous conjointe ou infirmière ?
 — Quelle place person­nelle nous reste-​t-​il dans ce rapport à trois avec « Parkinson » ?

La rela­tion d’amour est indis­pen­sable pour accep­ter, suppor­ter, vivre avec ce compa­gnon supplémentaire.

Il faut que le malade comprenne le besoin de « souf­fler », de « lâcher la bride » de sa compagne : elle a le droit de vivre en dehors.

Pour survivre, on vit le moment présent, au jour le jour. Mais il est aussi indis­pen­sable d’avoir du recul.

Une aide psycho­lo­gique appa­raît indis­pen­sable à certains pour surmon­ter les diffi­cul­tés journalières.

Pour les enfants, la situa­tion est diffi­cile à appré­hen­der : on a du mal à admettre et à voir son parent décli­ner d’autant plus que les enfants sont tour­nés vers l’avenir avec opti­misme alors que le malade est plutôt pessi­miste sur le futur.

Une ques­tion : Être malade ou Avoir la mala­die ? La diffé­rence est impor­tante pour la manière d’appréhender la mala­die et d’accompagner le malade.

Atelier des malades de plus de dix ans.

Le groupe réunis­sait 13 malades égale­ment répar­tis entre hommes et femmes.

Là aussi, est reve­nue la bruta­lité de l’annonce du diag­nos­tic qui reprend les mêmes termes que le groupe des « jeunes » : cela a été vécu comme un trau­ma­tisme et demeure, même plus loin dans le temps, comme une date de rupture.

Il a fallu se proté­ger tant qu’on a pu vis à vis de l’extérieur en parti­cu­lier dans le cadre professionnel.

A quoi ça sert de « dire » puisque ça se voit ?
 — On évite ainsi les ques­tions embarrassantes.
 — On a des diffi­cul­tés à s’exprimer cumu­lées à des diffi­cul­tés physiques.
 — L’importance du regard de l’autre face à nos difficultés.

Est-​ce que les autres me regardent comme je me l’imagine ?
 — Les symp­tômes sont propres à les inci­ter à inter­pré­ter les agis­se­ments du malade diffé­rem­ment de ce qu’il est.
 — Le regard de l’autre augmente les troubles physiques.
 — Les enfants ont un regard interrogatif.

Il y a beau­coup moins de sorties, de plus en plus de repli sur soi malgré les envies qui existent toujours. Et puis la grande fatigue est omni­pré­sente. On peut faire de moins en moins de choses : les diffi­cul­tés physiques entraînent des gênes et une perte d’autonomie.

Cette dépen­dance accrue entraîne une prise de pouvoir du conjoint que l’on a du mal à admettre. Ainsi, il devient impos­sible de conduire un véhi­cule et cette perte d’autonomie est très diffi­cile à suppor­ter. Mais pour autant, il ne faut pas trop entre­prendre pour éviter les situa­tions d’échec.

Suivant les tempé­ra­ments, la diffi­culté de plus en plus grande à s’exprimer est insup­por­table et l’on a tendance à s’isoler, ce qu’il faut éviter à tout prix.

Des mots diffi­ciles à entendre : « dégé­né­res­cence », « Parkin­son », que l’on relie trop faci­le­ment à « sénes­cence », « Alzheimer ».

Atelier des accom­pa­gnants des « plus de dix ans » de maladie

Là aussi, l’annonce brutale du diag­nos­tic est ressen­tie comme un trau­ma­tisme : Une réelle diffi­culté à accep­ter « l’inacceptable », une perte de confiance dans le médecin.

Les premières années sont ressen­ties, avec le recul, comme posi­tives puis de plus en plus diffi­ciles avec l’arrivée des diffi­cul­tés. Au début, le conjoint ne réalise pas vrai­ment parce que la vie conti­nue comme par le passé. Mais au bout de 20 ans, les problèmes physiques se cumulent avec des problèmes psychologiques.

Le plus diffi­cile c’est de voir l’autre souf­frir sans pouvoir faire quelque chose pour le soulager.

Et progres­si­ve­ment, la vie sociale dimi­nue. Le malade devient exigeant parce que trop « materné » au début : une impres­sion « d’esclavage » s’installe ; le malade utilise la mala­die pour prendre le conjoint dans ses filets. Mais en cas de mala­die de l’accompagnant, le malade reprend un peu de son autonomie !

On a peur de lais­ser son « Parkin­so­nien » sortir seul du fait des risques de chutes. Ne plus conduire entraîne une dimi­nu­tion de son statut et pour­tant la conduite devient dange­reuse. Des conflits surgissent que les deux conjoints regrettent ensuite

Le parkin­so­nien doit proté­ger son conjoint : il faut pouvoir prendre des vacances, avoir un temps indis­pen­sable de repos.
Inver­se­ment, il faut que le conjoint le stimule en perma­nence, le faire sortir de son isole­ment parce qu’il a tendance à se mettre en posi­tion de retrait et qu’il a diffi­culté à prendre des initiatives.
C’était l’intérêt des vacances orga­ni­sées, il y a quelque temps, par l’association.

Les nuits sont diffi­ciles : sommeil écourté, se lever pour accom­pa­gner le malade.
Présence conti­nuelle du conjoint auprès du malade, perte de repères, agres­si­vité du mari qui commande sans prendre de respon­sa­bi­lité, diffi­culté à admettre le déambulateur.
Autant de diffi­cul­tés cumu­lées qu’il faut trai­ter si l’on veut conti­nuer à être plei­ne­ment effi­cace et ne pas perdre son propre équilibre.

Heureu­se­ment, c’est diffé­rent suivant les personnes et l’on est souvent ce que l’on était avant la mala­die : les traits de carac­tères en sont seule­ment accentués.

Des réflexions complé­men­taires lors du regroupement

- Plus passe le temps, mieux j’accepte ma maladie.
 — Nous sommes les meilleurs méde­cins pour nous-​mêmes : il faut savoir se connaître pour se soigner correc­te­ment et infor­mer son neuro­logue. — Dans certains cas, la présence du conjoint est indis­pen­sable parce que le malade n’est pas toujours à même d’ex­pri­mer clai­re­ment son ressenti.

Rester soi-​même le plus possible, c’est une vrai mise à l’épreuve parce qu’avec le temps il change, devient plus irri­table, plus triste. Il n’a plus d’envie.

Stimu­ler c’est une arme à double tran­chant parce qu’on risque de casser la volonté du malade et la rela­tion avec lui si l’on va trop loin.

Il manque de réels soutiens psycho­lo­giques pour le malade et le conjoint et de lieux adap­tés pour permettre au couple de souf­fler. On a besoin de struc­tures d’accueil de jour et de person­nels pouvant assu­rer des gardes de nuit.

La forma­tion des méde­cins et des person­nels soignants laisse appa­raître des lacunes pour ne pas dire des absences de connais­sances de la maladie.

Eléments de synthèse de Mary­vonne Roginski

Le trau­ma­tisme de l’annonce :
 — Les méde­cins ne savent pas annon­cer les « mauvaises nouvelles »
 — On préfère les « précau­tions » de langage
 — Mais ça ne change rien à la violence de la « mauvaise nouvelle »
 — Il faut alors être entouré par les siens ou par un soutien psychologique

Ce que dévoile la maladie :
 — Elle touche au mythe de « l’éternelle » jeunesse
 — Elle annonce la perte d’autonomie
 — Se faire aider ou se gouver­ner soi-​même : un choix propre à chacun

L’accompagnement :
 — Les besoins des uns ne sont pas ceux des autres
 — Les demandes ne sont pas synchrones
 — La mala­die n’est pas constante suivant les moments de la journée
 — Les accom­pa­gnants doivent se trou­ver des soutiens

Le malade est avant tout un « être social » or la tendance médi­cale est de ne consi­dé­rer que l’aspect « malade » du patient et de ne répondre qu’avec une pres­crip­tion médi­cale, ce qui est la base de sa formation.

L’aide et le soutien à chacun dans cette épreuve passent par des tech­ni­ciens mais aussi par les béné­voles qui savent écou­ter, d’où le rôle essen­tiel des associations.

Ma journée à la pension Dehorne

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°8 — mars 2002

Vous ne connais­sez pas cette pension ? C’est vrai­ment dommage pour vous ! Je vais vous la présen­ter. Peut-​être que ça vous donnera envie de faire partie du cercle des heureux initiés…

On y est accueilli par deux char­mantes hôtesses qui se confondent en remer­cie­ments, ravies qu’elles sont de vous rece­voir dans leur domaine : et pour­tant il s’agit de recherches très sérieuses, recon­nues par la Faculté

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Les neurones peuvent-​ils ou non se régénérer ?

paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°8 — mars 2002

Le « Cour­rier Inter­na­tio­nal » N°591 du 28 février au 6 mars 2002 présente un article paru dans EL PAIS de Madrid à propos de cette ques­tion que nous n’avions pas, jusque là, évoquée.

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Qui était James Parkinson ?

Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant — n°8 — mars 2002

Qui était James PARKINSON (1755 – 1824) ?

Dans la « Gazette Médi­cale » de 1994, C. SAINT-​RESTITUT présente la biogra­phie de celui dont nous répé­tons jour­nel­le­ment le nom.

« La mala­die de Parkin­son était connue bien avant que lui-​même ne s’y inté­res­sât. Mais cet excellent clini­cien britan­nique l’a isolée des autres syndromes du même type et c’est pour­quoi sa toute petite publi­ca­tion (un essai sur la para­ly­sie agitante) a rendu à jamais célèbre le nom de Parkinson.

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La pathologie du jeu

Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°8 — mars 2002

Parkin­so­niens, sommes nous voués à la « patho­lo­gie du jeu » ?

Un article paru dans « La revue Pres­crire » d’octobre 2001 (page 675) tendrait à nous le faire croire : nous serions suscep­tibles de deve­nir des « accros » du jeu grâce à – ou à cause de – la prise des agonistes dopa­mi­ner­giques et de la lévo­dopa ! De quoi s’agit-il ?

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Le centre de Pen Bron

Article paru dans Le Parkin­so­nien indé­pen­dant n°5 (2ème trimestre 2001)

Visite de l’établissement de PEN BRON (Loire-​Atlantique)
L’établissement est situé au bord de la mer face au Croi­sic à l’entrée des marais salants de Guérande. Il béné­fi­cie d’un cadre magni­fique et reposant.

Nous y avons été accueillis par le Docteur MOUTET, direc­teur médi­cal, et Madame TANGUY, méde­cin de méde­cine physique et de réédu­ca­tion. Ils animent une équipe de réédu­ca­tion neuro­lo­gique compre­nant : un méde­cin réédu­ca­teur, un kiné­si­thé­ra­peute, un ergo­nome, un ortho­pho­niste, un psycho­mo­tri­cien, un psycho­logue et une équipe d’infirmiers et d’aides soignants.

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