Les neurones greffés sont connectés au réseau
Publié le 03 janvier 2018 à 08:43Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
En 2007, l’équipe française pose la première pierre de cet édifice. Toujours chez la souris, elle réussit à greffer dans le cortex de jeunes neurones exogènes, manipulés génétiquement pour émettre de la fluorescence. Et, pour la première fois, on a vu les nouveaux neurones greffés réparer les lésions corticales de façon spécifique !
« De quoi torpiller le vieux dogme qui prétendait que réparer le cerveau était impossible », se félicite la chercheuse. Mieux, en 2015, la même équipe associée à l’Université libre de Belgique (ULB) parvient à rétablir de la sorte des circuits corticaux anatomiques fonctionnels. Et, ce faisant, à constituer les conditions du succès de cette greffe.
« Pour réparer le cortex moteur, il faut de jeunes neurones moteurs et de jeunes neurones visuels. Sinon, c’est l’échec », explique Pierre Vanderhaeghen, chercheur à l’Institut de neurosciences de l’ULB, coauteur de l’étude. Mais pas seulement. Le cortex étant composé de six couches neuronales différentes, il faut également un cocktail d’une dizaine de types différents de neurones (inhibiteurs, excitateurs) dans les bonnes proportions.
Etonnamment, la maladie de Parkinson semble, elle, plus « simple » à appréhender. Elle se caractérise par la destruction des neurones qui sécrètent de la dopamine dans une zone appelée la « substance noire », ce qui entraîne des troubles locomoteurs et cognitifs. Et si l’on remplaçait les neurones détruits ?
Plusieurs essais cliniques ont été menés depuis 1990. L’intervention a consisté à injecter de jeunes neurones à dopamine dans la zone cible de la substance noire (le striatum) des patients afin de fournir la dopamine manquante. Quatorze ans plus tard, les neurones implantés sont toujours là selon une équipe de l’Université Harvard (Etats-Unis), dirigée par Ole Isacson, après analyse post mortem des cerveaux de cinq patients. Mais même si deux tiers des personnes atteintes ont vu la progression de la maladie ralentir, les résultats globaux sont mitigés en raison de la diversité des techniques mises en œuvre. Un nouvel essai est en cours.
Pour ces opérations, des neurones d’origine fœtale ont été utilisés. « Ce qui pose des problèmes éthiques et de disponibilité », souligne Afsaneh Gaillard. Dans le futur, ce seront des neurones d’origine embryonnaire (extraits d’embryons précoces préimplantatoires), puis des IPS (cellules souches pluripotentes induites) obtenues à partir de cellules adultes, qui seront privilégiées. « Utiliser les propres cellules du patient éviterait les rejets provoqués par les greffes et permettrait aussi d’obtenir autant de neurones que l’on souhaite » assure Afsaneh Gaillard. Les IPS sont probablement la clé qui permettra d’atteindre d’ici à deux décennies, l’objectif que les chercheurs se sont fixé.
Article d’Elena Sender relevé dans Sciences & Avenir par
Lu et transmis par Françoise Vignon
Rajeunir un cerveau vieillissant
Publié le 30 décembre 2017 à 16:28Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
Des chercheurs ont relancé la production de nouveaux neurones dans le cerveau d’une souris âgée en lui transfusant le sang d’une de ses jeunes congénères.
Si la bonne nouvelle est que nous produisons des neurones à tout âge, la mauvaise est que le système peut se gripper au fil du temps. « L’organisme accumule des polluants, des toxines de l’environnement qui abîment le cerveau » explique Lida Katsimpardi, de l’Institut Pasteur à Paris. « La barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau des apports extérieurs, laissent passer davantage de toxiques et évacue moins bien les déchets, comme certaines protéines mal conformées impliquées dans les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson etc…), qui s’accumulent peu à peu.» À l’Institut pour la médecine régénérative du Texas (Etats-Unis), Ashok Shetty, spécialiste des cellules souches, ajoute : « Avec l’âge, on note un déclin des facteurs dits neurotrophiques qui jouent un rôle dans la prolifération des cellules souches ou dans la différenciation des nouveaux neurones. Résultat : ces cellules souches ne semblent pas décliner en nombre mais la plupart ne se divisent plus ou très peu (la quiescence1), ce qui contribue à une baisse de production de neurones.» Comment faire pour relancer la neurogenèse, qui assure l’adaptation du cerveau au changement ?
Avec son équipe, Lida Katsimpardi, alors à l’Université Harvard (Etats-Unis) a fait une découverte étonnante en 2016. Elle a tout simplement relancé la production de cellules souches dans le cerveau d’une souris âgée, en lui transfusant le sang d’une de ses jeunes congénères. Ces cellules souches ont pu se différencier en nouveaux neurones dans le bulbe olfactif et améliorer l’odorat. De plus, on a constaté une revascularisation des vaisseaux sanguins, détériorés par le vieillissement. D’autre part, en analysant le sang, la chercheuse a isolé un facteur (GDF11) qui semble être à l’origine de cette relance. « Nous sommes en train d’identifier le mécanisme en jeu », explique la chercheuse. « Celui-ci permet à la souris âgée de retrouver, non seulement une neurogenèse normale, mais aussi une meilleure vascularisation.»
L’équipe française est sur le point de publier le rôle d’autres facteurs. « Notre objectif est d’identifier le cocktail de jouvence qui stimule la neurogenèse et de le tester un jour chez l’humain.».
Poursuivant le même but, Ashok Shetty a pris une autre voie. « Nous avons greffé de petits groupes de cellules souches neurales dans le cerveau d’un rat âgé, en ciblant les zones de l’hippocampe qui, dans des conditions normales, ne produisent pas de neurones chez l’adulte ». Résultat trois mois plus tard : « Les cellules greffées ont développé des niches et ont produit de nouveaux neurones !» Le chercheur y voit une piste pour traiter le déclin de la neurogenèse humaine dans le futur.
Article relevé dans Sciences et Avenir
Par Françoise Vignon
La médecine régénérative pourrait soigner l’AVC ou la maladie de Parkinson en stimulant la neuro genèse.
Publié le 29 décembre 2017 à 12:54Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
Reste un obstacle : apprendre aux néo neurones à survivre.
Et si l’on utilisait les nouveaux neurones – ceux que notre cerveau fabrique naturellement tous les jours – pour réparer les lésions cérébrales dues à un traumatisme, un accident vasculaire ou une pathologie neurodégénérative (Parkinson, Alzheimer…)? Tel est l’objectif de la future médecine régénérative. Une incroyable idée qui fait son chemin depuis que les chercheurs ont découvert la neurogenèse (production de nouveaux neurones) chez l’adulte. Avec de premiers succès. « En détournant des neurones nouvellement formés depuis leur zone germinative vers les régions lésées, on pourrait espérer contribuer à élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques », affirmait ainsi il y a dix ans, Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neuroscience de l’Institut Pasteur à Paris.
Une décennie de travaux plus tard, grâce à la compréhension fine des facteurs moléculaires indispensables au processus, les efforts ont payé : chez la souris, les chercheurs parviennent à détecter ces précieux néo neurones dans leur berceau, la zone sous-ventriculaire et l’hippocampe. Puis ils les font migrer à quelques centimètres de là, jusqu’au cortex, la mince couche de tissu plissée qui recouvre les hémisphères cérébraux. Un exploit !
Las, les scientifiques font face à un problème de taille : « Une fois arrivés dans le cortex, les nouveaux neurones ne survivent pas », déplore Pierre-Marie Lledo. Car la zone « colonisée » n’est pas « accueillante ». « Ils ne parviennent pas à créer, sur place, leur quota vital de connexions. Résultat : ils s’autodétruisent », explique le chercheur. Le prochain défi est donc d’augmenter ce taux de survie en comprenant ce qui pourrait rendre cette zone moins hostile.
Une équipe Inserm du laboratoire de thérapies cellulaires et maladies cérébrales de l’Université de Poitiers (France) explore pour cela une solution ingénieuse. « Lorsqu’ils arrivent dans le cortex, ces néo neurones se retrouvent dans un territoire dont ils ne parlent pas la langue (moléculaire). En outre, ils ne sont pas programmés pour réparer une lésion. Ce sont les deux écueils à surmonter », explique Afsaneh Gaillard, du Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques (Inserm) de l’Université de Poitiers. La stratégie : Offrir aux jeunes recrues des « maîtres de stage » pour les aider à s’intégrer. Ceux-ci pourraient être des neurones cultivés in vitro, spécifiques de la zone du cortex lésé à traiter et encore assez immatures pour se développer et « préparer le terrain » avant l’arrivée des néo neurones. « Ces neurones préparés fourniront aux neurones endogènes des facteurs de croissance et les aideront à survivre », précise Afsaneh Gaillard.
Lu et transmis par Françoise Vignon
Perfusions d’apomorphine® : efficacité prouvée.
Publié le 28 décembre 2017 à 08:27Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
Parkinson suisse n°127 septembre 2017
Une étude vient de prouver l’efficacité des perfusions sous-cutanées d’apomorphine pour lutter contre les symptômes moteurs du Parkinson. Sa responsable recommande cette méthode pour raccourcir les phases « off ».
D’après les conclusions d’une étude présentée lors d’un congrès à Amsterdam, l’apomorphine raccourcit effectivement les phases de motricité réduite (phases « off ») des parkinsoniens quand elle est injectée sous la peau. Le Priv. Doc. Dr Regina Katzenschlager du Sozialmedizinisches Zentrum Ost – Donauspital à Viennes (Autriche) résume ainsi les principales conclusions de l’étude TOLEDO, réalisée sous sa direction : « Nous avons pu démontrer que les perfusions d’apomorphine représentent une méthode thérapeutique efficace pour les parkinsoniens dont les fluctuations motrices ne peuvent plus suffisamment être contrôlées par d’autres thérapies ». Les expériences thérapeutiques réalisées jusqu’ici ont révélées que l’apomorphine raccourcit les phases « off » des parkinsoniens, qu’elle améliore les dyskinésies (mouvements excessifs involontaires) et qu’elle réduit le besoin de lévodopa administrée par voie orale.
Son efficacité vient d’être pour la première fois démontrée dans le cadre d’une étude clinique contrôlée. Pendant douze semaines, les patients de 23 centres répartis dans sept pays ont reçu la perfusion d’apomorphine, tandis qu’une perfusion de solution saline était administrée au groupe de contrôle. La perfusion d’apomorphine a permis de raccourcir nettement les phases « off » et de prolonger de manière significative les phases « on » sans mouvements excessifs gênants. Par ailleurs, les effets perçus de la perfusion étaient meilleurs dans le groupe apomorphine que dans le groupe placebo. « Ce traitement a fait la preuve d’un bon profil de tolérance. Nous n’avons observé aucun effet secondaire » a déclaré Priv.Doc. Dr Regina Katzenschlager. « Les résultats de l’étude devraient encourager la prescription de cette thérapie efficace, mais jusqu’à présent très rarement utilisée, aux Parkinsoniens souffrant d’importantes fluctuations d’action ».
Source : 3ème congrès de l’Académie Européenne de Neurologie, Amsterdam 2017, abstract Katzenschlager et al. ; presssetext.ch en date du 27 juin 2017.
Lu par jean Graveleau
NB : à mon grand soulagement, j’utilise un stylo d’Apokinon© rempli d’apomorphine et je peux confirmer les bienfaits démontrés par cette expérience. Je ne comprends pas, moi non plus, pourquoi il n’est pas prescrit plus régulièrement : ce type de thérapie permettant un excellent confort de vie… La manipulation en est tout à fait simple et presque indolore.
Editorial
Publié le 27 décembre 2017 à 18:48Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71
Encore un numéro chargé d’informations diverses et encore, il a fallu faire le tri entre tous les textes parvenus à la rédaction. Mais soyez rassuré(e)s cher(ère)s correspondant(e)s, nous les avons gardés pour un prochain numéro ! Merci de vos participations qui permettent la très bonne tenue d’une revue appréciée de ses lecteurs.
Il m’a semblé intéressant de mettre un coup de projecteur sur l’Apomorphine® dont l’efficacité vient d’être démontrée par une équipe autrichienne tout en soulignant la très modeste quantité de prescription pour une thérapie efficace sur les fluctuations en phase « off », étant moi-même utilisateur satisfait d’un stylo d’Apokinon®.
Et si on utilisait les jeunes neurones fabriqués chaque jour pour les éduquer à réparer les traumatismes ou les manques dans certaines zones du cerveau ? C’est ce que se propose de faire une équipe de l’Institut Pasteur. En revanche, une équipe de Harvard a cherché à « rajeunir » un cerveau d’une souris âgée en transfusant le sang d’une plus jeune ce qui a déclenché la production de cellules souches. Enfin une équipe belge a pu vérifier 14 ans après qu’une greffe de jeunes neurones étrangers n’avait fait que ralentir la progression de la maladie. Il serait donc plus efficace d’utiliser les propres cellules du patient pour fabriquer des cellules souches pluripotentes (IPS). Enfin, un outil d’aide à la chirurgie le Gamma Knife® permet de réaliser des opérations de moins en moins invasives et de plus en plus précises.
Des questions se posent sur la formation des médecins pour les rendre plus humains alors que des techniques de plus en plus pointues auraient tendance à prendre le dessus. C’est ce qui ressort d’un article rédigé par Jacques Bringer, Professeur de médecine, rejoignant en cela les préoccupations de la HAS (Haute Autorité de la Santé): la place du patient est réintroduite dans les contraintes édictées pour déterminer la « pertinence » des actes médicaux. Il est devenu indispensable d’obtenir l’avis du malade pour déterminer la qualité des soins et donc de l’informer correctement.
Je ne parlerais pas de la nicotinothérapie actuellement mise en sommeil pour ne pas dire « abandonnée » alors qu’il y a encore de nombreux utilisateurs laissés à leur seule responsabilité. Il est pourtant important, et c’est bien là une de nos fonctions, de tirer la sonnette d’alarme pour les nouveaux adeptes qui se lanceraient dans l’aventure. Compte tenu des doses importante qu’il est nécessaire d’utiliser pour un résultat avéré, il faut souligner les risques encourus par une automédication par principe « incontrôlée ». Notre amie Corinne Tarpin, médecin généraliste engagée dans l’action de reconnaissance de cette thérapie, a tenu à le redire : « Ne vous automédiquez pas sans contrôle : il y a danger pour votre santé ! » Cela n’empêche pas de continuer les démarches auprès des Pouvoirs Publics.
Enfin une information désagréable : les augmentations qui nous attendent ! Mais aussi l’intérêt d’obtenir la CMI, la Carte de Mobilité Inclusion option « invalidité », anciennement la carte européenne de stationnement. N’oublions pas que l’équilibre alimentaire est aussi un soin qui nous aide à améliorer nos traitements.
Et maintenant toute l’équipe du Parkinsonien Indépendant vous adresse tous ses vœux les plus sincères pour cette nouvelle année 2018. Que notre moral positive nos situations parfois très difficiles : c’est la meilleure façon de vivre notre Parkinson.
Jean Graveleau graveleau.jean2@orange.fr
56 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS du MORBIHAN
Publié le 04 novembre 2017 à 08:55Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
En attendant l’arrivée des vacances, nous voici réunis en ce début de Mai, pour fêter les anniversaires de celles et ceux qui sont nés (es) les deux mois précédents. La salle St Eloi à Queven reçoit une trentaine d’amis (es), certains (es) venant de Vannes.
Après le chant souhaitant « Bon Anniversaire », les verres sont levés et chacun s’installe pour déguster les bons gâteaux. Musique, histoires drôles et chants se suivent pendant que les bavardages vont bon train, nous avons tellement de chose à nous dire!!!
Vite, vite il est déjà l’heure de partir. On se donne rendez-vous dans deux mois !
Nos adhérents apprécient toujours les rencontres et les sorties, même pendant la période des vacances. Aussi, retrouvons-nous le 17 Août vers 11 h 30 à la Chapelle Notre Dame de Bon Secours à Queven, pour un sympathique pique-nique. Apportez le soleil!!!
Nos adhérents apprécient toujours les rencontres et les sorties, même pendant la période des vacances.
Mardi 17 Août : c’est le jour de notre pique-nique. Bien sûr il pleut, mais nous sommes 14 joyeux lurons à être là bravant les éléments.
Sous la tente, à l’abri, les tables recouvertes de nappes sur lesquelles reposent divers plats tous appétissants, nous attendent. Le soleil est dans les regards, alors nous goûtons les plats, délicieux comme toujours, et bientôt la bonne humeur prend le dessus, on blague, on rit. Tout à coup plus de pluie, un beau soleil perce peu à peu les nuages et nous permet d’apprécier la fin du repas et particulièrement les desserts.
Les mordus du jeu de boules prennent leur casquette (eh oui ! il fait beau et même chaud) voilà un après-midi agréable qui s’annonce. Mais il faut déjà ranger le matériel.
C’est une belle journée. Alors êtes-vous prêts pour le prochain pique-nique ?
Réponse : oui à bientôt en 2018.
Article de Nicole Lecouvey
Des dates à retenir :
Jeudi 21 Septembre, sortie au Parc du Stérou à Priziac parmi les cervidés à l’état sauvage
Samedi 30 Septembre à partir de 10 heures, nous tiendrons un stand au Forum sur le Handicap au Parc des Expositions de Lanester.
Samedi 21 Octobre à 14 h 30, à la Maison des Associations à Vannes, conférence du Dr Anani, Neurologue.
Le bureau de l’ADPM
50 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS de la MANCHE
Publié le 03 novembre 2017 à 09:40Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
L’été se termine, j’espère qu’il s’est bien passé pour tout le monde.
Prochain rendez-vous nous nous retrouverons pour la semaine Parkinson à Erdeven.
Le mardi 17 octobre nous vous convions à participer à une journée information et rencontre avec le matin connaitre et comprendre la maladie présenté par l’association en collaboration avec le clic de Granville. L’après-midi démonstration d’un appareil d’aide à la marche qui était prévue en juin mais qui n’a pu avoir lieu (cause manque de participant), cette journée aura lieu à Jullouville, le midi restaurant face à la mer. Nous espérons que vous répondrez nombreux à cette invitation.
Bonne reprise d’activité à tous et à bientôt
44 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS de LOIRE ATLANTIQUE
Publié le 01 novembre 2017 à 08:58Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
En Loire Atlantique, nous avons bien pris conscience de la nécessité des vacances, que nous soyons aidants ou aidés. Ce sont des temps privilégiés de détente, de rupture avec le cadre habituel, d’épanouissement. Elles peuvent apporter une réponse à l’épuisement des aidants familiaux mais il reste souvent à convaincre les aidants de l’importance des temps de répit …Et… pour un proche aidant, s’accorder un temps de répit ne va pas nécessairement de soi. Il estime que l’aide apportée fait partie du quotidien et ne la vit pas comme lourde et fatigante, ni comme un travail.
Et… que dire de la personne aidée ? Plus elle est âgée, plus elle a besoin de points de repères pour ne pas se sentir désorientée et elle refuse parfois de partir. Partir vers l’inconnu et rompre ses habitudes engendrent l’angoisse.
J’espère que pour chacun d’entre vous, ces problèmes, ces scrupules, pas toujours évidents à aborder mais enfin résolus, vous ont permis de partager, lors du retour au domicile, des moments privilégiés devant des photos, de se remémorer des visites, de s’émerveiller de nouveau face à des sites remarquables et de les faire partager aux amis.
Bonne rentrée, donc, à tous et à toutes et au plaisir de vous revoir d’ici un mois à Erdeven pour faire le bilan de nos activités de l’année et programmer celles à venir avec beaucoup de courage et de nombreux projets.
35 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS d’ILLE et VILAINE
Publié le 30 octobre 2017 à 09:35Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Cette année, notre sortie annuelle avait lieu à la frontière de notre département, à La Gacilly en Morbihan où deux rendez-vous nous étaient fixés.
Tout d’abord la commune de La Gacilly est devenue l’un des plus grands festivals de photo d’Europe. En effet chaque année ce sont près de 400.000 visiteurs qui ont accès à une trentaine de galeries de photos grand format et à ciel ouvert. Le tout représentant 600 photos. Cette année le thème fort de l’exposition était l’Afrique. L’office du Tourisme ayant mis à notre disposition un guide, la visite était donc animée, commentée, intéressante.
Après un repas convivial situé dans un environnement boisé, nous étions invités toujours à La Gacilly, à visiter le jardin botanique d’Yves Rocher. Ce jardin implanté sur plus de 2 hectares nous conte les relations que tissent l’être humain et le végétal et nous invite au voyage sensoriel au travers des 1.100 plants, fleurs et divers végétaux présentés. Une bambouseraie occupe l’espace et nous la traversons en symbolisant une nature sauvage et exotique. L’entreprise Yves Rocher exploite également sur le site cinquante-cinq hectares de bleuets et de coquelicots, arnica, camomille ces productions servent à la création de parfums de base. L’espace étant également occupé par les abeilles vivant dans les deux cents ruches et sur le site on y recense également cinquante espèces d’oiseaux.
Chaque participant a pu profiter de cette journée de rencontre pour faire part de ses attentes ou pour parler de leur propre expérience. Voilà donc une sortie réussie, sous un temps clément, sortie propre à renforcer les relations que nos adhérents tissent entre eux. Et c’est dans une ambiance chantante que nous avons terminé notre journée festive.
Yves Boccou président
29 – Association de Parkinsoniens du Finistère
Publié le 29 octobre 2017 à 10:11Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
C’est la rentrée, il faut se remettre au travail. Dehors, le soleil brille et vous incite à tout sauf à s’installer devant l’ordinateur. Mais, il me suffit de penser à tous les malades de notre Association, à tous les aidants qui les entourent pour me donner du cœur à l’ouvrage. Signalons une innovation sur notre site internet : « GP 29 » où vous trouverez en haut et à droite de la page de garde 2 nouveaux liens « points-rencontres du GP 29 » et « responsables du GP 29 ». Vous trouverez ainsi toutes les informations pour nous joindre très rapidement.
La vie du groupe
Le 29 juin dernier, un groupe de plus de 40 personnes s’est réuni pour un pique-nique à Châteauneuf du Faou. Nous remercions la municipalité de la ville pour la mise à disposition gratuite d’une salle très fonctionnelle. En effet, la météo estivale des jours précédents avait laissé place à une pluie tenace. Mais comme le dit la chanson, le soleil était dans nos cœurs. Jeux, chansons et petites histoires ont agrémentés l’après-midi. Plus de quarante personnes sur plus de 220 adhérents, ce n’est pas beaucoup même en décomptant les personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Il faudra faire mieux l’année prochaine.
Dans le courant de l’été, Claire Ducros et Jean Lion ont animé chacun de leur côté, une séance d’information sur la maladie de Parkinson qui ont vivement intéressé leur auditoire. Le 10 août dernier, le club de bridge de l’Aber a organisé un tournoi en notre faveur. Dominique Bonne et François Tosser ont essayé de comprendre en vain les subtilités du bridge. Merci à tous les participants pour leur générosité et leur accueil.
Le 5 septembre prochain, Claire Ducros, assistée de Denise Heydon, Annick & François Tosser intervient devant des bénévoles de l’hôpital de Quimper lors d’une journée de formation sur le rôle des bénévoles dans les hôpitaux avec des malades de Parkinson.
Le 8 septembre 2017, réunion de rentrée du C.A. de l’Association
Les 9 & 10 septembre prochain, lors d’un salon animalier, Louis Arzur, adhérent de notre association, met en vente des peluches fabriquées par ses soins.
Les activités reprennent aux jours habituels à partir du début du mois de septembre 2017 avec 2 changements et une incertitude :
- La première réunion du point-rencontre de Landivisiau aura lieu le 10 octobre ;
- La séance de sophrologie de Morlaix aura lieu le lundi au lieu du mardi et les séances de marche nordique auront lieu le lundi ;
- Nous sommes dans l’attente d’une réponse de la fondation ILDYS quant au financement d’une session de formation en sophrologie sur Landivisiau ;
- Le 3 octobre 2017, participation à une conférence sur la maladie de Parkinson animée par le docteur Kieffer, à l’initiative de la PRO-BTP, à la salle du Roudour à Saint-Martin des Champs ;
- Du 1 au 6 octobre 2017 : rassemblement CECAP à Erdeven à l’initiative de nos amis du Morbihan.
Le 14 Octobre 2017 : participation à une conférence sur la maladie de Parkinson organisée par le C.C.A.S. de Quimperlé.
Pour être complets, signalons le projet « ETPAR » qui suit son cours.
Comme vous pouvez le constater, les activités ne manquent pas : néanmoins l’équipe qui tient le dispositif, aurait un grand besoin de renfort.
Bonne rentrée à tous
Le Président : François TOSSER
22 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS des COTES d’ARMOR
Publié le 27 octobre 2017 à 07:55Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Les Cyclos de l’Entente de Saint-Alban
Cette année la Randonnée de la Flora, organisée chaque année par l’Entente Cyclotouriste de Saint-Alban a eu lieu le dimanche 21 mai au profit de APCA. Ils ont roulé pour nous, car deux cyclos de leur Club sont atteints de la Maladie de Parkinson. Une dizaine de nos adhérents ont également participé à leur marche ce jour-là, journée très conviviale, une équipe très sympathique.
Dimanche 2 juillet, nous étions à nouveau les invités des cyclos de St Alban pour partager cette fois leur pique-nique d’été. A cette occasion un chèque de 600 € nous a donc été remis officiellement. Bravo et merci les cyclos ! Pour cette somme bien sûr, mais aussi pour ce geste de solidarité dont les cyclos sont coutumiers. Relayer les bonnes causes, ils connaissent !
Ce buffet campagnard se déroulait dans le cadre de verdure trop méconnu du lac de « Bosméliac » dont peu savent qu’il est la source d’un ruisseau artificiel « la Rigole d’Hilvern », de quelques 70 kms, creusé par nos ancêtres pour alimenter en eau le canal de Nantes à Brest … Un autre ouvrage témoin de la lenteur, mais aussi de la persévérance d’une autre époque, racontée par le Conseiller Départemental Loïc Roscoët, qui pour la circonstance n’avait pas hésité à nous consacrer son temps… encore une fois merci les amis.
Voyage Erquy et la Côte d’Emeraude
Cette année encore, nous avons réalisé un voyage en autocar, une participation financière de l’association permet d’avoir une vrai journée de répit pour tous. C’est ainsi que le mercredi 22 juin, 50 participants des quatre coins du département ont embarqué à Erquy pour la visite guidée de cette belle côte très découpée, avec au passage le Cap d’Erquy, la grande plage des Sables d’Or, avant d’arriver au Cap Fréhel, impressionnant vu de la mer. Le bateau a pu s’approcher au plus près de la réserve ornithologique. Entrée ensuite dans la baie de Frénaye, vue exceptionnelle sur l’imposant château fort de Fort la Latte. Le programme légèrement décalé à cause de la marée, nous a permis d’assister au spectacle des dauphins. Repas frugal au Centre de vacances de Roz Armor, bien connu des habitués AG CECAP, Visite du Port avec un ancien patron pêcheur de Concarneau, déjà rencontré à Plestin Les Grèves pour certains. Balade très appréciée de tous même de Brigitte notre chauffeur.
Visite du petit Musée de Ploubazlanec
Grâce à Gisèle, quelques adhérents du secteur de Paimpol ont eu la chance de découvrir jeudi 20 juillet, avant son transfert, le petit Musée « Mémoire d’Islande ». Dans une petite maison de pêcheur à Ploubazlanec, cette visite, très bien argumentée nous a replongé dans une période très difficile pour toutes ces familles de pêcheurs de Morue. Ils partaient très jeunes bon gré malgré, pour cette île lointaine l’Islande depuis la région de Paimpol. Cette dure vie de pêcheurs a été retracée dans le roman de Pierre Loti « Pêcheur d’Islande ».
Maïté Schivi présidente APCA
Les dons d’organes
Publié le 25 octobre 2017 à 08:49Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
En matière d’aide à la recherche, il n’y a pas que les aides financières. On peut aussi faire don de son cerveau. En France, la loi sur les dons d’organe ou de tissus humains stipule que tout le monde est présumé donneur et qu’il appartient à chacun d’exprimer librement son refus. Quoi de plus simple ? Mais qu’en est-il exactement ? Si le don d’organes pour la greffe à visée thérapeutique est bien connu du grand public, en revanche, le don d’organe à des fins de recherche ne jouit pas de la même considération. C’est notamment le cas du cerveau pour lequel l’enjeu est pourtant d’importance pour comprendre les mécanismes intimes de la formation des lésions et de leur retentissement sur le fonctionnement du cerveau. Et pour qui le souhaite, faire don n’est pas si simple. Rien faire ne suffit pas, il faut se signaler…
Mais connaissez-vous Neuro-CEB http://www.neuroceb.org ?
Rédigé par Yves Gicquel
Connaissez-vous mon double ?
Publié le 24 octobre 2017 à 09:23Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Une personne, un double, s’est invité chez moi, une étrange personne qui s’est présentée : « Je suis madame Parkinson, je vais faire le chemin avec vous, je vous accompagne sur le chemin de la maladie ». Qui était cette bizarre dame ? Je lui ai dit : « Dehors, je ne veux pas de çà chez moi ! » J’ai voulu la faire partir, la mettre à la porte, je me suis fâchée, rebellée, j’ai tout essayé, elle était toujours présente.
Depuis, elle est là, je la tolère ; elle est devenue une partie entière de moi. Je sais qu’elle est avec moi, me préparant un tour à sa façon : elle me fait chuter, elle mélange les mots lorsque je veux parler, elle m’empêche de me lever, elle bloque mes pas, elle s’amuse !
Mais je me bats, je l’ignore, bien que je vive avec elle. Je fais de la gymnastique, je lis, je visite des musées, je chante, je m’intéresse à la vie de tous, j’aime les volcans : je me renseigne sur Facebook, je loge une étudiante qui apporte sa jeunesse. Je sens bien que ma façon d’être la dérange, car elle se rappelle durement à moi.
Puisque je ne peux pas la jeter dehors, je vis avec, comme avec mon double ! J’en parle le moins possible, alors je profite du temps présent, du soleil, des choses heureuses, des rencontres avec des amis. Oh ! Je vais à ma vitesse, lentement. Je sais qu’elle se vengera un jour, mais en attendant je l’ignore.
J’ai appris qu’il ne faut pas rester seul (le), que l’on est mieux en groupe et que l’on oublie ainsi Madame PARKINSON!!
Texte de Nicole Lecouvey
Pourquoi le tango est la danse la plus efficace contre Parkinson
Publié le 23 octobre 2017 à 07:43Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Le Pr Gammon Earhart, neurologue à l’Ecole de médecine de l’Université de Washington, a étudié les effets de la danse pour les patients atteints de la M.P.
« Le pas de base du tango est une marche ralentie, dans laquelle on apprend à placer son appui au-dessus d’un pied pour permettre à l’autre de se déplacer, de s’ancrer d’abord avec le gros orteil et de fermement se stabiliser avant d’accepter le poids du corps qui bascule de l’autre côté. » C’est ainsi que le Pr Grammon Earhat, décrit cette danse dans son étude et son analyse des travaux récents sur les effets de la danse pour des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Selon lui, les patients doivent alors se concentrer sur une activité qui ressemble à une marche habituelle, ce qui est l’un des piliers des recommandations internationales pour l’exercice physique appliquée à la M.P.: mettre en place des stratégies cognitives du mouvement pour améliorer les transferts. La danse, qui se fait en rythme et en musique, répond également parfaitement à une autre de ces exigences : proposer des points d’ancrage en particulier auditifs et visuels pour améliorer la démarche. Elle facilite l’équilibre en habituant le patient à tenir compte d’événements inattendus : bousculer un autre couple, éviter les pieds de son partenaire ou suivre un mouvement inattendu du meneur.
Mobilité articulaire :
L’équipe de Patricia McKinley, spécialiste en rééducation fonctionnelle à l’Université McGill de Montréal – la première à étudier les effets du tango sur la M.P. – a pu mesurer une augmentation de 4 points des critères d’équilibre sur l’échelle de Berg, mieux que d’autres danses de couple ou que le tai-chi. Enfin, et même s’il ne s’agit pas du but premier de ces ateliers, le tango, comme les autres danses, favorise la mobilité articulaire et le renforcement musculaire, et s’accompagne même – un résultat démontré chez des sujets âgés non atteints par la maladie –, d’une amélioration de la santé cardio-vasculaire.
« Une activité physique soutenue, qui met l’organisme en aérobie, semble favoriser la dégradation métabolique de la fameuses protéine alpha-synucléine », ajoute le Pr Wassilios Meissner, neurologue au Centre Expert Parkinson de Bordeaux, ce qui pourrait jouer sur les symptômes non moteurs de la maladie.
Autre caractéristique spécifique au tango, les pas en arrière et sur le côté en même temps. Le Pr Earhart constate que les chutes – le plus souvent causées par de tels déplacements chez ce type de patients – ont ainsi diminué de moitié après cinq semaines de pratique bihebdomadaire du tango. Enfin, le tango comporte de nombreuses poses et redémarrages, que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson subissent fréquemment lorsque leur corps « >se fige » et auxquels le tango offre des stratégies pour s’habituer à relancer la machine »
Article de Pauline Léna relevé dans le Figaro Santé
Réunion à la direction générale de la santé.
Publié le 22 octobre 2017 à 12:05Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Dans le contexte de rupture de soins des patients atteints de la maladie de Parkinson et bénéficiant de la nicotinothérapie à l’hôpital H Mondor de Créteil, les associations A2N (A2N : association Nicotine et Neurothérapie représentée par Dr Corinne Davin) accompagnée de Jacques Le Houezec tabacologue (participation à NICOPARK 1), Franche Comté Parkinson, Le CECAP (CECAP : Comité d’Entente et de Coordination des Associations de Parkinson représentée Renée Dufant), et France Parkinson ont été reçues par le Pr Benoit Vallet Directeur DGS (Direction Générale de la Santé). Mr François Bruneaux du bureau PP1 était également présent. (Politique des produits de santé et de la qualité des pratiques et des soins).
Au mois de janvier les Dr M. Berry et C. Davin (A2N) accompagnés de Jacques Le Houezec avaient présenté le dossier concernant la situation alarmante des patients sous nicotinothérapie à Mr B. Vallet. En avril une deuxième rencontre avait eu lieu à laquelle s’étaient associés les Dr Gabriel Villafane et Pr Clanet (responsable du Plan des Maladies Neuro Dégénérative).
Aujourd’hui le Pr B Vallet a présenté le plan de prise en charge des patients sous nicotine. Une liste d’environ 600 patients a été établie. Une lettre co-signée par le Pr Benoît Vallet et Pr Clanet a été envoyée aux 25 centres experts Parkinson. Cette lettre doit permettre la prise en charge des patients proches de chez eux et la possibilité pour les neurologues de prescrire la nicotine dans un cadre compassionnel hors AMM (Autorisation Mise sur le Marché) dans le respect de la liberté de prescription du médecin au patient. Un guide de prescription sera mis à disposition des neurologues par l’association A2N.
Les patients vont également recevoir un courrier cosigné par Mr Martin Hirsch (directeur de l’APHP, Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) les informant de la sensibilisation menée sur leur suivi et la disponibilité des centres experts Parkinson de leur territoire pour les recevoir en urgence.
Pour l’instant aucun remboursement des patchs de nicotine n’est envisagé.
Le directeur de la DGS attend des retours des centres, des associations et des patients sur la mise en place de cette prise en charge. Il compte également sur les associations pour relayer l’information auprès des patients.
Le directeur nous a informé qu’il communiquait avec Mr Martin Hirsch et que celui ‑ci avait en charge de gérer la situation à l’hôpital H Mondor.
Compte rendu de la réunion du Collectif Parkinson du 2 juin 2017
Publié le 20 octobre 2017 à 08:01Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Le collectif Parkinson s’est réuni le 2 juin 2017 au siège de France Parkinson.
Présents :
- Daniel DAL-COL : Président de l’Association des Groupements de Parkinsoniens de la Loire (AGPL)
Georges SAUVIGNET : membre de l’AGPL - Jean GRAVELEAU : Président du Comité d’Entente et de Coordination des Associations de Parkinsoniens (CECAP)
- Renée DUFANT : membre du CECAP
- Françoise AGUTTES : membre de la FFGP
- Didier ROBILIARD : Président de France Parkinson (FP)
- Andrée GOUGET : Présidente de Franche-Comté Parkinson (FCP)
- Roger BERTHIER : Président de Parkinsonia
Jean-Paul WAGNER : Président de la Fédération Française des Groupements de Parkinsoniens (FFGP)
Prise de notes assurée par France Parkinson et Renée Dufant
Compte-rendu :
- Rappel de l’entière indépendance des membres du Collectif les uns vis-à-vis des autres. Il n’y a pas un regroupement plus important (sauf en taille!)
- PMND suivit par Florence Delamoye, absente excusée, Didier Robiliard en a fait un court résumé. Un comité de suivi se réunit une fois par mois.
- La journée « souffrance » le 13 juin prochain,
- La recherche en synergie avec l’étranger et notamment la Chine ; dossier suivit par Etienne Hirsch,
- Renforcement des liens des associations et leur reconnaissance par les ARS,
- L’hébergement en EHPAD,
- Les centres experts Parkinson et identification des centres autorisés à pratiquer la « neuro-stimulation »,
- Les centres médico-sociaux avec changement de statut,
- La Nicotinothérapie,
Décisions :
À la suite de ce tour d’horizon, différentes décisions ont été prises :
- Vulgariser les avancées de la recherche pour permettre aux malades et à leurs proches une meilleure compréhension des progrès.
- Exiger un suivi des projets de recherche, avec compte-rendu à la clé.
- Mettre en place des structures spécialisées pour la maladie de Parkinson (Ydes 15).
- Faire agir les ARS au niveau local, qu’elles agissent davantage sur le terrain.
- Trouver un parrain/marraine qui sera l’image de la maladie de Parkinson. Il pourrait s’agir d’une personnalité ou d’un proche (ex : enfant de malade).
- Lors de la prochaine production des « cartes médicales Parkinson », mettre en valeur le Collectif et pas seulement France Parkinson.
- Réfléchir à un logo pour le Collectif.
- Modifier la « mallette du nouveau diagnostiqué » en y mettant des documents plus concis et la distribuer non seulement auprès des centres hospitaliers mais aussi auprès des neurologues en ville.
- Écrire une lettre au Conseiller de santé à l’Élysée et mener une action parlementaire
- Mettre en place une réunion le jeudi 28 septembre à 10h avec le professeur Philippe Remy pour qu’il présente son étude sur la nicotinothérapie.
A la suite de cette réunion du Collectif, Renée DUFANT a été nommée « correspondante animatrice du Collectif ».
Fait à Paris le 7 juin 2017
Rédigé par Renée Dufant et supervisé par Didier Robillard
La qualité de la chaîne du médicament
Publié le 19 octobre 2017 à 09:34Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Pour parvenir à commercialiser un nouveau médicament, il faut tester un très grand nombre de molécules. Les tests durent plusieurs années, et suivent une succession d’étapes très réglementées. Les nouvelles substances potentiellement actives font ainsi l’objet d’études prévues dans chacune des étapes de développement suivantes :
- les essais précliniques consistent à évaluer in vivo dans des systèmes vivants non humains l’activité d’un candidat médicament issus des phases de la recherche cognitive et à appréhender la toxicologie de la molécule. Les études non-cliniques sont conduites en suivant les bonnes pratiques de laboratoire (BPL).
- la phase de développement clinique (essais cliniques = essais d’un médicament chez l’homme volontaire malade ou sain) apporte les preuves scientifiques de la balance bénéfice/risque de la molécule. Cette étape, qui ne peut se faire sans autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), est cruciale, car les données recueillies viendront alimenter le dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Les bonnes pratiques cliniques (BPC) s’appliquent à toutes les étapes de ces études.
Parallèlement aux essais cliniques, il y a une phase de développement industriel qui comprend une phase de production du principe actif et une phase de développement galénique. Le résultat des essais cliniques et du développement pharmaceutique et industriel constitue le dossier de demande d’AMM.
- le dossier d’autorisation de mise sur le marché est la pièce d’identité du médicament. Il regroupe les preuves précliniques et cliniques de sécurité et d’efficacité du médicament. Il démontre également que la chaîne de vigilance et de contrôle mise en œuvre par le fabricant permet d’assurer la reproductibilité de la qualité du médicament. Dans le cadre d’une procédure centralisée européenne, ce dossier est examiné par le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne du médicament (EMA). Si la procédure est nationale, le dossier est déposé auprès de l’ANSM. Une partie spécifique du dossier d’AMM est consacrée aux matières premières, qu’il s’agisse de substances actives ou d’excipients, pour apporter la preuve de leur qualité et de leur pureté.
Le saviez-vous ?
Les excipients sont des substances destinées à faciliter la fabrication et l’utilisation. Ils peuvent par exemple apporter un goût, une couleur à un comprimé, un sirop, ou apporter une consistance à une crème, ce qui en facilitera l’application. Ils n’ont pas d’effet thérapeutique mais peuvent avoir un effet notoire qui nécessite des précautions d’emploi pour certaines catégories particulières de patients.
- le processus de production mis en œuvre pour façonner le produit fini est un élément clé de la qualité. Au cours de cette étape, les établissements de fabrication des matières premières actives et les établissements pharmaceutiques appliquent les bonnes pratiques de fabrication (BPF). La fabrication des médicaments est placée sous l’autorité du pharmacien responsable qui engage sa responsabilité pour chaque lot produit.
- la distribution des médicaments est réalisée par des établissements de distribution ayant obtenu une autorisation de l’ANSM. Dans ces établissements toutes les activités (réception des produits, stockage, gestion des commandes, gestion des réclamations…).se font conformément aux bonnes pratiques de distribution (BPD).
- la dispensation des médicaments se fait en officine ou en PUI sous le contrôle d’un pharmacien. Dans ces établissements, les professionnels de santé sont tenus de respecter les conditions de conservation des médicaments dans des locaux ou enceintes adaptés prévues par l’AMM (condition de température…).
- la surveillance post-AMM fait partie intégrante de la qualité de la chaîne du médicament. Après sa commercialisation, le médicament fait l’objet, toute sa vie, d’une surveillance de la part des autorités et des professionnels de santé des pays dans lesquels il est autorisé. Les bénéfices et les risques liés à son utilisation sont périodiquement évalués. Le médicament peut être à tout moment retiré du marché et son AMM suspendue, en cas de doute sur la balance bénéfice/risque de la molécule. L’ANSM publie chaque année, sur son site Internet, la liste des médicaments pour lesquels les AMM ont été refusées, retirées ou suspendues, dont la délivrance a été interdite ou qui ont été retirés du marché en France et dans l’Union européenne (UE).
Point de vue d’un élu associatif : Abattre les cloisons pour être entendu
Publié le 18 octobre 2017 à 08:07Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Régulièrement, lors de nos assemblées, nous avons à déplorer le manque de renouvellement des administrateurs.
Nos associations ont ceci de particulier qu’elles concernent une maladie évolutive qui se manifeste sur le tard. Lorsque les premiers symptômes apparaissent, la maladie est déjà à un stade avancé. Une telle perspective incite peut à s’engager, que l’ont soit aidé ou aidant.
De plus, nous exerçons dans un monde cloisonné, A chaque association sa maladie ! Cela alors qu’elles ont des problèmes similaires à résoudre. Ainsi, chaque rentrée voit le même parcours du combattant où au lieu d’unir leurs efforts, les associations se retrouvent en concurrence face aux organismes censés les aider. Que d’énergie gaspillée !
Le tout aggravé par l’accélération d’un monde livré aux puissants lobbies qui se disputent les parts de marché et face auxquels il devient de plus en plus difficile de faire entendre notre cause.
Comment trouver la force pour abattre les cloisons qui nous éloignent, nous affaiblissent ?
Nous retrouvant entre gens concernés par la même maladie, c’est naturellement que nos préoccupations vont d’abord au « comment aider ? » ou « comment traiter ? » Trop rarement nous nous intéressons au « comment éviter ? » qui pourtant s’adresse à tous — Y compris ceux qui ne sont pas concernés, mais qui par leurs activités pourraient le devenir et ne le savent pas. D’où les journées mondiales organisées pour sensibiliser le grand public sur la maladie, alerter sa vigilance sur la nécessité d’établir des principes de précautions et les faire respecter. Récemment, le gouvernement n’a-t-il pas été amené à revoir à la baisse les règlementations d’utilisation des pesticides dont le lien avec le Parkinson a pourtant été démontré par l’INSERM. Face aux tendances à regrouper les réponses, ne devons-nous pas rapprocher nos causes ? Ne pourrions-nous développer des partenariats pour échanger nos savoirs, voire proposer des terrains d’actions communes ?
Quelques pistes :
httsp://www.generations-futures.fr/actualites/sentinelles-film-cinema-8-novembre/
https://www.letemps.ch/economie/2015/03/11/pesticides-empoisonnent-negociations-entre-americains-europeens
https://www.phyto-victimes.fr/
Rédigé pat Yves Gicquel
Ce que dit la science à propos des risques et bienfaits du cannabis
Publié le 09 octobre 2017 à 08:00Ce que dit la science à propos des risques et bienfaits du cannabis
Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
Le 12 janvier 2017 Even Kinsey, Professeur assistant en psychologie à l’Université de Virginie Ouest, et Divya Ramesh, Chercheuse adjointe à l’Université du Connecticut, déclaraient :
En tant que chercheurs, nous n’avons aucune opinion politique au sujet de la légalisation du cannabis. Nous étudions simplement cette plante, connue sous le nom de marijuana, et ses composantes chimiques.
À ce jour, 29 états américains autorisent l’usage médical du cannabis. Même si d’aucuns prétendent que le cannabis ou les extraits de cannabis peuvent soulager certaines maladies, la recherche sur ce sujet est encore balbutiante, et les résultats obtenus jusque-là sont mitigés. Pour l’instant, nous n’en savons pas assez sur le cannabis et ses dérivés pour juger s’il s’agit d’un médicament efficace.
Alors, quelles sont les données scientifiques disponibles à ce jour, et pourquoi n’en savons-nous pas davantage au sujet de l’usage médical du cannabis ? La plupart des chercheurs s’intéressent à des composantes spécifiques du cannabis, nommées cannabinoïdes. Si l’on s’en tient à un point de vue de chercheur, le cannabis est une drogue « sale », dans la mesure où il contient des centaines de composants dont on ne connaît pas bien les effets. C’est pourquoi les chercheurs se concentrent sur un seul type de cannabinoïde à la fois. À ce jour, seuls deux cannabinoïdes issus de la plante ont été étudiés de façon approfondie : le THC (tétrahydrocannabinol) et le cannabidiol. Mais il se peut que d’autres cannabinoïdes que l’on ne connaît pas encore soient dotés de vertus thérapeutiques.
Le THC est le principe actif principal du cannabis. Il active les récepteurs cannabinoïdes dans le cerveau, provoquant l’effet de « high » bien connu des consommateurs de cannabis, mais il joue aussi sur le foie et sur d’autres parties du corps. Les deux seuls cannabinoïdes approuvés par la FDA (Food and Drug Administration, l’autorité américaine de la santé), que les médecins peuvent donc prescrire légalement, sont des médicaments synthétisés par des laboratoires reproduisant l’effet du THC. Ils sont prescrits pour augmenter l’appétit et prévenir les pertes musculaires associées à certains cancers et au sida.
Le cannabidiol (dit aussi CBD), de son côté, n’interagit pas avec les récepteurs cannabinoïdes. Il ne produit pas non plus de « high ». Aux États-Unis, 17 états ont adopté des lois qui permettent à certains malades d’avoir accès au CBD.
Notre corps produit naturellement des cannabinoïdes, les endocannabinoïdes. Les chercheurs développent des médicaments capables d’altérer leur fonction, afin de mieux comprendre comment fonctionnent les récepteurs de ces substances dans notre organisme. Ces études visent à trouver des traitements qui pourraient utiliser les cannabinoïdes que nous produisons naturellement pour soigner la douleur chronique ou l’épilepsie, au lieu d’utiliser le cannabis issu de plantes.
On entend souvent dire que le cannabis est un traitement possible pour beaucoup de maladies. Observons de plus près deux affections, la douleur chronique et l’épilepsie, pour illustrer l’état actuel de la recherche sur les vertus thérapeutiques du cannabis.
Le cannabis permet-il de lutter contre la douleur chronique ?
Les résultats de la recherche indiquent que certaines personnes souffrant de douleur chronique pratiquent l’automédication avec le cannabis. Cependant, nous disposons de trop peu d’études menées sur les humains pour savoir si le cannabis ou les cannabinoïdes soulagent effectivement la douleur chronique.
La recherche menée sur les humains montre que certaines maladies, comme la douleur chronique résultant de lésions nerveuses, seraient sensibles à l’action du cannabis, sous forme fumée ou vaporisée, de même qu’à un médicament à base de THC autorisé par la FDA. Mais la plupart de ces recherches se fondent sur des déclarations subjectives, sur des évaluations personnelles de la douleur, ce qui en limite la validité. Seuls quelques essais cliniques contrôlés ont été menés à ce jour, ce qui ne permet pas de savoir si le cannabis est un traitement de la douleur efficace.
Une autre approche consiste à s’intéresser à la combinaison de plusieurs médicaments, à savoir un médicament expérimental à base de cannabinoïdes associé à un médicament déjà connu. Par exemple, une étude récente menée sur les souris combinait une faible dose de médicament à base de THC à un médicament de type aspirine. Or, cette combinaison bloque la douleur associée aux terminaisons nerveuses mieux que chacune de ces drogues ne le fait individuellement.
Théoriquement, de telles combinaisons permettent d’utiliser des quantités moindres de chaque substance, et les effets secondaires sont ainsi réduits. En outre, certaines personnes peuvent être plus réceptives à l’une des substances qu’à l’autre, ce qui optimise les chances que la combinaison convienne à plus de patients. Mais pour le moment, aucune étude de ce type n’a été menée sur les humains.
Les effets du cannabis sur l’épilepsie :
Malgré certains articles à sensation et même si les spéculations vont bon train sur Internet, l’usage thérapeutique du cannabis pour atténuer les crises d’épilepsie n’est pour l’instant confirmé que par des expériences menées sur les rongeurs.
Chez les humains, la preuve de son efficacité est bien moins établie. Il existe bon nombre d’anecdotes et d’enquêtes qui vantent les vertus des fleurs de cannabis ou des extraits de cannabis pour traiter l’épilepsie. Mais on ne saurait comparer ces déclarations à des essais cliniques correctement contrôlés qui permettent de déterminer si certains types de crise d’épilepsie répondent positivement aux effets des cannabinoïdes et de donner des indices plus solides sur la façon dont la plupart des gens réagissent à cette substance.
Même si le CBD attire l’attention en tant que traitement potentiel des crises d’épilepsie chez l’humain, on ne sait rien du lien physiologique entre la substance et ses effets. De même qu’avec la douleur chronique, les quelques études cliniques qui ont été menées n’incluent que très peu de patients. En étudiant des groupes plus importants, nous pourrions découvrir si seuls certains patients sont réceptifs au CBD.
Nous avons également besoin d’en savoir plus sur les récepteurs cannabinoïdes dans le cerveau et dans le corps, de comprendre quels systèmes ils régulent, et de quelle façon le CBD peut les influencer. Par exemple, le CBD pourrait interagir avec des médicaments antiépileptiques, mais nous ne savons pas encore très bien dans quel sens. Il pourrait aussi avoir des effets différents sur un cerveau en développement et sur un cerveau adulte. Si l’on cherche à soigner des enfants et des jeunes avec du CBD ou des produits issus du cannabis, il faut se montrer particulièrement prudent.
La recherche sur le cannabis est difficile à mener.
Ce n’est que par le biais d’études solides que nous pourrons comprendre les éventuelles vertus thérapeutiques du cannabis. Mais la recherche sur le cannabis et les cannabinoïdes est particulièrement difficile à mener.
Aux États-Unis, le cannabis et ses composantes, le THC et le CBD, sont surveillés de près par la DEA, la police antidrogue américaine, au même titre que l’ecstasy et l’héroïne. Pour mener des études sur le cannabis, tout chercheur doit d’abord demander une autorisation à l’État et à l’échelon fédéral. S’ensuit un très long processus d’analyse ponctué d’inspections, permettant d’assurer à la recherche un haut niveau de sécurité et une traçabilité maximale.
Dans nos laboratoires, même les toutes petites quantités de cannabinoïdes que nous utilisons pour nos recherches sur les souris sont sous haute surveillance. Ce fardeau réglementaire décourage bien des chercheurs.
La conception des expériences est un autre défi difficile de taille. Beaucoup d’études se fondent sur les souvenirs des consommateurs : ils décrivent leurs symptômes et les quantités de cannabis consommées. On retrouve ce même biais dans toute étude qui se fonde sur des comportements déclarés. En outre, les études menées en laboratoire ne concernent généralement que des consommateurs modérés à fréquents, qui ont déjà certainement développé une certaine accoutumance aux effets de la marijuana et qui, de ce fait, ne sont pas représentatifs de la population générale. Par ailleurs, ces études se limitent à l’usage du cannabis sous sa forme « entière », qui contient de nombreuses sortes de cannabinoïdes dont nous connaissons très mal les effets.
Les essais avec placebo sont également compliqués, parce que l’euphorie que l’on associe généralement à la consommation de cannabis rend la substance facile à identifier, en particulier si elle contient une forte dose de THC. Les gens savent quand ils sont « high » et quand ils ne le sont pas.
Il existe encore un autre biais, que l’on appelle le biais d’espérance, qui revêt un sens particulier avec la recherche sur le cannabis. Ce biais repose sur l’idée que nous avons tendance à expérimenter ce qui correspond à nos espérances, en fonction de nos connaissances. Par exemple, les gens se déclarent plus éveillés après avoir bu un café « normal », même s’il s’agissait en fait d’un café décaféiné. De même, les participants d’une étude sur le cannabis évoquent un soulagement après avoir ingéré du cannabis, parce qu’ils sont persuadés que le cannabis soulage la douleur.
La meilleure façon de surmonter ce biais consiste à mettre en place une étude contre placebo plus sophistiquée. Contrairement à l’étude contre placebo simple dans laquelle les participants ne savent pas ce qu’ils reçoivent, on leur déclare qu’ils reçoivent un placebo, ou une dose de cannabis, sans que cela corresponde forcément à la réalité.
Les études sur le cannabis devraient également inclure des mesures biologiques objectives, telles que le taux de THC dans le sang, ou des mesures physiologiques ou sensorielles que l’on retrouve habituellement dans le champ de la recherche biomédicale. Pour l’heure, les études sur le cannabis mettent en avant des mesures autodéclarées plutôt que des mesures objectives.
La consommation de cannabis n’est pas sans risques.
La possibilité d’une consommation excessive existe pour toute drogue qui affecte le fonctionnement du cerveau, et les cannabinoïdes ne font pas exception à la règle. On peut comparer le cannabis au tabac, car beaucoup de ses consommateurs ont eux aussi du mal à arrêter. Et de même que le tabac, le cannabis est un produit naturel qui a été cultivé de façon sélective pour obtenir des effets plus puissants sur le cerveau, ce qui n’est pas sans risque.
Bien que de nombreux usagers du cannabis soient en mesure d’arrêter sans problème, de 2 à 6% des consommateurs américains éprouvent des difficultés à stopper. L’usage répété de la drogue, en dépit de l’envie de diminuer ou d’arrêter d’en consommer, est le signe d’une dépendance.
Tandis que de plus en plus d’états américains adoptent des lois en faveur de l’usage médical ou récréatif du cannabis, le nombre de personnes dépendantes pourrait bien augmenter.
Il est trop tôt pour affirmer que les bénéfices potentiels du cannabis dépassent les risques qu’il fait encourir à ceux qui en consomment. Mais tandis que les lois américaines sur le cannabis (et le cannabidiol) se font moins restrictives, il est temps que la recherche établisse des faits.
Even Kinsey, Professeur assistant en psychologie à l’Université de Virginie Ouest,
Divya Ramesh, Chercheuse adjointe à l’Université du Connecticut,
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation, le 12 janvier 2017
Lu par Renée Dufant
Cinéma et théâtre au chevet de la relation médecin patient.
Publié le 08 octobre 2017 à 10:24Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70
L’enseignement au « savoir-être » médecin à travers la mise en scène de vraie-fausse » consultation, se diffuse peu à peu dans les facultés de médecine. Grâce à cette technique, de plus en plus de facultés forment les futurs médecins à la relation avec le patient.
Œil rivé à la caméra, le jeune homme se concentre sur la scène jouée par les comédiens. L’instant est grave : le médecin annonce à une femme, jeune encore, qu’elle doit subir une chimiothérapie avant son opération d’un cancer du sein. Elle refuse, obstinément : « Ce n’est pas le cancer qui va me tuer, c’est la chimio ». Le médecin s’emporte.
Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas sur le plateau du dernier film de Thomas Lilti, le réalisateur d’Hippocrate et de Médecin de campagne. Derrière la caméra, Mathieu, interne en médecine générale à la faculté Pierre & Marie Curie à Paris. Il inaugure avec sept autres étudiants l’option « médecine, théâtre et vidéos », créée cette année.
L’ambition de ce séminaire n’est pas de révéler des vocations artistiques mais de former de futurs médecins à la relation avec le patient. Transformés en cinéastes pour l’occasion, ils ont imaginé, écrit, joué puis réalisé quatre films mettant en scènes des situations médicales particulières. Au programme :
- l’annonce difficile d’un diabète de type 1 à une jeune fille.
- le refus de soins d’une femme atteinte d’ un cancer du sein.
- un patient se plaignant de symptômes sans causes apparentes.
- une consultation pour une demande d’IVG.
Ces films illustrent comment : l’attitude, les paroles et les silences du médecin lors d’une consultation, influent sur la relation avec le patient.
« Par exemple, dans le film sur la demande de l’IVG, deux ou trois phrases terribles sont assénées. Et nous avons tous, un jour ou l’autre, prononcé ce genre de phrases. Or la première consultation va conditionner le vécu de l’acte », explique le Dr Gilles Lazimi, l’un des enseignants du séminaire. A travers ces exemples, les futurs médecins apprennent à cultiver l’écoute et l’empathie, cette capacité à comprendre ce qui se passe dans la tête de l’autre. « Au cours de nos études, on nous répète qu’il faut être empathique … mais sans nous expliquer comment faire. Pendant les stages, c’est toujours l’aspect technique du métier qui prime », souligne Delphine. La formation des médecins donne en effet la priorité à la recherche des symptômes dans le but d’établir un diagnostic et ensuite de choisir le traitement.
Résultat, les étudiants se retrouvent le plus souvent confrontés à des situations humaines difficiles, sans jamais y avoir été préparés. Comme le raconte Marine, une autre participante « A 20 ans, aux urgences, je me suis retrouvée seule face à une femme de 50 ans suicidaire. J’étais dépassée » Comment alors ne pas être tenté de mettre en place des mécanismes de défense comme refuser de laisser à la place à l’émotion, se cantonner aux traitements …
« Nous avons tous un moment ou un autre perdu notre sensibilité, notre humanité. Mais comment rester empathique à 3 heures du matin aux urgences, lorsqu’un patient vous agresse verbalement ? », s’interroge Delphine.
Apprentissage des gestes techniques :
Pour le Dr Samuel Leroy, qui propose des cours de communication médicale aux étudiants de la faculté de Rouen dès la deuxième année, l’empathie est une fenêtre ouverte sur le monde. « Lorsque votre fenêtre est grande ouverte, si vous vivez une expérience traumatisante, souvent dès votre premier stage, vous la fermez. Nous sommes là pour apprendre aux futurs médecins à manier cette fenêtre, à en moduler l’ouverture », explique l’enseignant. A Rouen, les étudiants sont confrontés à des patients simulés, joués par des acteurs dès la deuxième année.
Cet enseignement au « savoir-être » médecin à travers la mise en scène de « vrai-fausse » consultation demeure facultatif. Il diffuse cependant peu à peu dans les facultés. A l’image de l’apprentissage des gestes techniques, l’idée de « jamais la première fois » avec le malade s’imposera-t-elle dans le domaine de la relation médecin-malade ?
La question reste posée car la méthode a un coût. Pourtant, cette pédagogie réaliste est pertinente, comme l’ont démontré plusieurs études. « Ce dispositif d’enseignement est apprécié des étudiants et leur permet d’en tirer un bénéfice » concluaient en 2006 les chercheurs de l’université de Lausanne qui propose un apprentissage avec patient simulé à tous les étudiants de quatrième année. A Paris, les huit futurs médecins se sentent aujourd’hui mieux armés. « Je suis plus sereine face à certaines situations », explique Naryanne en dernière année. Reste maintenant à toucher le maximum d’étudiants. C’est aussi l’objectif des films qui sont diffusés lors des cours de troisième cycle.
Article d’Anne Prigent relevé dans le Figaro Santé du 20 08 17 par Françoise Vignon
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