Ne pas être qu'un "patient" ...

Comment le cerveau se nettoie pendant le sommeil

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

Dormir permet au cerveau de se débar­ras­ser des toxines accu­mu­lées pendant la période de veille

On savait déjà que le sommeil permet de conso­li­der les données apprises dans la jour­née. Il semble­rait qu’il permet aussi au cerveau de se débar­ras­ser de ses toxines
Des cher­cheurs améri­cains pensent avoir compris pour­quoi l’homme est programmé pour dormir plusieurs heures chaque nuit, alors que le sommeil le laisse vulné­rable aux préda­teurs. Le repos permet­trait au cerveau de se débar­ras­ser des toxines produites pendant les phases d’éveil, explique l’équipe de l’Université de Roches­ter (Etat de New York) dans un article publié dans la revue Science.

« La nature récu­pé­ra­trice du sommeil résul­te­rait de l’éli­mi­na­tion des déchets produits par l’ac­ti­vité neuro­nale qui s ‘accu­mulent pendant la période d’éveil », explique le Dr Malken Neder­gaard, le prin­ci­pal auteur des travaux.
Le rôle essen­tiel du sommeil dans l’ap­pren­tis­sage et la mémoire était déjà connu, mais les cher­cheurs ont cette fois expli­qué l’in­té­rêt chimique d’al­ter­ner les phases d’éveil et de repos. « Cette recherche a permis de voir que le cerveau a deux états de fonc­tion­ne­ment distincts. Il est soit éveillé et alerte, soit dormant et en mode nettoyage. Comme il ne dispose que de ressources éner­gé­tiques limi­tées, il est contraint d’al­ter­ner entre l’un et l’autre ».
Dans le reste du corps, c’est le système lympha­tique qui élimine les déchets cellu­laires. Mais il n’in­clut pas le cerveau, qui reste en vase clos, protégé par un système complexe de portes d’ac­cès molé­cu­laires contrô­lant entrées et sorties. Le cerveau utilise lui un système unique appelé « glym­pha­tique » dix fois plus actif pendant le sommeil qu’en éveil, ont montré les chercheurs.

Les cher­cheurs ont pu obser­ver pour la première fois ce système de nettoyage céré­bral grâce à une nouvelle tech­no­lo­gie d’ima­ge­rie, utili­sée sur des souris dont le cerveau est simi­laire à celui des humains.

Le méca­nisme est inté­gré dans le système sanguin du cerveau. Il pompe le fluide cérébro-​spinal à travers les tissus et le renvoie puri­fié, les déchets étant trans­por­tés par le sang jusqu’au foie où ils sont élimi­nés. De plus, les cher­cheurs ont décou­vert que les cellules céré­brales rédui­saient leur taille de 60% quand on dort, permet­tant aux déchets d’être enle­vés plus efficacement. 

Tout cela permet notam­ment de nettoyer les toxines respon­sables de la mala­die d’Alz­hei­mer et d’autres patho­lo­gies neurologiques.

Article relevé dans le Figaro Santé du 18 Octobre 2013 par F. Vignon

La Levodopa Equivalent Dose (LED), ou comment déterminer la L‑dopa reçue par le malade

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

Par Claire Smith 

Les trai­te­ments médi­ca­men­teux de la mala­die de Parkin­son Idio­pa­thique ont pour but de compen­ser le défi­cit dopa­mi­ner­gique au niveau du stria­tum, en administrant : 

  • soit un précur­seur de la dopamine
  • soit un agoniste dopaminergique
  • ou bien en inhi­bant les méta­bo­lismes de la dopa­mine MAO‑B et COMT. 

Dans un article paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°53 de Juin 2013, des conseils d’utilisation des diffé­rents médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens sont donnés aux patients. (Dossier réalisé par l’Agence Natio­nale de Sécu­rité du Médi­ca­ment et des Produits de Santé). 

Pour établir la pres­crip­tion, le neuro­logue va choi­sir parmi une pano­plie d’une quin­zaine de médi­ca­ments ceux qui corres­pondent le mieux au trai­te­ment des troubles du patient. Puis, il lui faudra doser chaque médi­ca­ment, et déter­mi­ner l’efficacité globale du trai­te­ment. Au final, l’ordonnance jour­na­lière se présente comme une liste de plusieurs médi­ca­ments (de 3 à 5 par exemple), très souvent à libé­ra­tion immé­diate, mais parfois à libé­ra­tion prolon­gée (LP) avec des dosages de plus en plus variés. Il devient alors peu évident de compa­rer l’efficacité de deux trai­te­ments ou de prévoir la substi­tu­tion d’un médi­ca­ment par un autre. C’est ici qu’intervient la notion de LED (Levo­dopa Equi­va­lent Dose). C’est le sujet de l’article qui suit, rédigé à partir de comptes rendus de travaux réali­sés à l’Université de Birmin­gham (UK) et publiés par Claire Smith. 

Défi­ni­tion de la LED : 
La LED d’un médi­ca­ment est défi­nie comme la quan­tité de ce médi­ca­ment qui a le même effet anti­par­kin­so­nien que 100 mg de Lévo­dopa à libé­ra­tion immé­diate. Dans cet article, le Sine­met 100 consti­tue la réfé­rence. L’effet anti­par­kin­so­nien est estimé par mesure de la motri­cité du patient (section III de l’UPDRS grille déter­mi­nant le degré de handicap).

Quelques exemples de Led :

  • Led du Sine­met 100 mg : 100 mg
  • Led du Sine­met LP 100 mg : 133 mg
  • Led du Requip : 5 mg
  • Led du Sifrol (sel) : 1 mg 

Suite à la réac­tion de certains lecteurs, il parait néces­saire de four­nir des expli­ca­tions complé­men­taires .Repre­nons donc la compa­rai­son entre le Sine­met à libé­ra­tion immé­diate et la forme à libé­ra­tion prolon­gée LP, moins effi­cace (25 % de perte, selon Claire Smith). Si l’on compare l’effet de 2 compri­més de Sine­met, l’effet anti­par­kin­so­nien du comprimé clas­sique est de 100, alors que celui du comprimé LP est de 75. Si on compare les Led de ces deux Sine­met, on notera qu’il faut une dose plus grande de Sine­met LP pour obte­nir le même effet qu’avec du Sine­met clas­sique (Led = 100 mg).
La Led du Sine­met LP 100 mg est donc plus grande, soit (100/​75) X 100 = 133 mg

Les travaux de l’Université de Birmingham : 
Il s’agit de travaux de collecte et de trai­te­ment de données sur l’ensemble des médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens sur le marché, jusqu’en 2009. La démarche suivie consiste tout d’abord, à collec­ter, à partir de mots clés « levo­dopa » et « equi­va­lency », toute infor­ma­tion de 1980 à 2009 sur l’efficacité des anti­par­kin­so­niens, et cela pour tous les types d’études publiées en anglais. Les données ont fait ensuite l’objet de trai­te­ments statis­tiques (mean et mode), pour abou­tir à l’obtention de Led pour tous les antiparkinsoniens. 

L’étude a fourni les résul­tats suivants en Led, expri­més en mg, pour une quin­zaine de médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens. Alors que les auteurs dési­gnent chaque médi­ca­ment, par le nom de sa molé­cule (Prami­pexole, Ropi­ni­role etc..), nous avons volon­tai­re­ment conservé les déno­mi­na­tions commer­ciales (Sifrol®, Requip® etc..) plus fami­lières aux lecteurs francophones : 

Médi­ca­ments à base de Levodopa : 

  • Sine­met 100 à libé­ra­tion immé­diate : 100 mg
  • Sine­met 100 à libé­ra­tion prolon­gée LP : 133 mg 
  • Modo­par 125 à libé­ra­tion immé­diate : 100 mg 
  • Stalevo : 77 mg
  • Duodopa : 90 mg

Agonistes dopa­mi­ner­giques :

  • Sifrol (sel) 1 mg
  • Requip 5 mg 
  • Neupro 3,3 mg
  • Trivas­tal 100 mg
  • Parlo­del 10 mg
  • Célance 1 mg
  • Doper­gine 1 mg

Inhi­bi­teurs :

  • Depre­nyl 10 mg
  • Otra­cel 1,25 mg
  • Azilect 1 mg
  • Manta­dix 100 mg

Les valeurs four­nies par Claire Smith sont commen­tées et parfois contes­tées dans la revue Neuro­Talk, par des blogueurs qui four­nissent par ailleurs quelques infor­ma­tions complé­men­taires. Signa­lons aussi que ces valeurs rete­nues sont corro­bo­rées par un tableau d’équivalence de dose fourni par Defebvre et Vérin, à la page 163, de leur livre « La mala­die de Parkinson ». 

Utili­sa­tion de la Led : 
Désor­mais, on connait la Led de chacun des médi­ca­ments compo­sant une ordon­nance jour­na­lière. On peut alors calcu­ler l’équivalent Levo­dopa pour chaque médi­ca­ment en appli­quant la formule : (Poso­lo­gie jour­na­lière /​ Led) X 100 en mg. Exemple : pour une pres­crip­tion de 2 compri­més de Requip 4 mg : 8/​5 X 100 = 160 mg. On peut ensuite calcu­ler la dose globale jour­na­lière, en addi­tion­nant les équi­va­lents Lévodopa. 

Soit une ordon­nance comprenant :
3 compri­més de Sine­met à 100 mg soit : 100/​100 X 300 = 300 mg
1 comprimé de Sine­met LP à 100 mg, soit : 100/​133 X 100 = 75 mg
1 comprimé de Azilect 1 mg soit : 1/​1 X 100 = 100 mg
1 comprimé de Requip à 8 mg soit : 8/​5 X 100 = 160 mg
Soit un total d’équivalent Levo­dopa par jour de : 635 mg
Il s’agit d’une dose jour­na­lière plutôt moyenne. Cette dose peut excé­der 1 000, voire 1 500. 

Biblio­gra­phie :
 — Levo­dopa Dose Equi­va­lency par Claire Smith du Clini­cal Trials Unit de l’Université de Birmin­gham (UK).
 — Levo­dopa Dose Equi­va­lency dans la revue NeuroTalk
Traduit et trans­mis par Jean Pierre Laga­dec jpmo5@orange.fr

Ça aussi, c’est bon pour les neurones !

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

« Quand le corps soigne l’es­prit » Relevé dans Ca m’in­té­resse de Décembre 2013

Relaxer son corps pour relan­cer son cerveau :
La relaxa­tion est la capa­cité du corps à relâ­cher ses muscles, ralen­tir le rythme cardiaque et la respi­ra­tion. Les méthodes sont multiples, partant du corps (relaxa­tion muscu­laire progres­sive, respi­ra­tion profonde) ou de l’es­prit (médi­ta­tion, visualisation).

Elle permet de s’op­po­ser aux effets du stress et de l’an­xiété, améliore le sommeil ainsi que les perfor­mances cogni­tives lors de tâches simples. Ses effets passe­raient par une modi­fi­ca­tion de l’ex­pres­sion de certains gènes. Une étude parue en 2013 montre ainsi que ceux qui pratiquent la relaxa­tion, même novices, expriment moins certains gènes impli­qués dans le stress et l’in­flam­ma­tion, et d’avan­tage d’autres gènes, enga­gés dans le méta­bo­lisme énergétique.

Mobi­li­ser les muscles du sourire pour se sentir joyeux : 
Une étude de juin 2012 de l’Uni­ver­sité du Kansas l’a confirmé : sourire déstresse et rend heureux. Ce simple mouve­ment d’en­vi­ron 17 muscles faciaux a suffi à déclen­cher dans le cerveau des parti­ci­pants, bien qu’ils soient plon­gés dans une acti­vité stres­sante, des modi­fi­ca­tions biochi­miques libé­rant les tensions. Il favo­ri­se­rait la produc­tion d’en­dor­phines. « Sourire envoie un message posi­tif à notre cerveau, qui nous trans­met en retour une sensa­tion de bien être », renché­rit le Dr Natha­lie Rapoport-​Hubschman. Ces vertus n’ont pas échappé aux maître yogis et taoïstes qui recom­mandent la pratique du « sourire inté­rieur ». Il suffit de visua­li­ser une situa­tion posi­tive, ce qui se solde par un mouve­ment vers le haut de la commis­sure de nos lèvres. 

Déstres­ser en se faisant masser : 
Circu­la­tion sanguine, oxygé­na­tion du cerveau… Les études du Touch Research Insti­tute de Miami prouvent qu’un massage de quinze minutes biheb­do­ma­daire chez les adultes, dimi­nuent le stress ressenti au travail. « Le taux de corti­sol, hormone du stress, chute tandis que l’ocy­to­cine (hormone de la confiance et du bien-​être, ndlr) augmente » précise Isabelle Bache­let, prati­cienne en massage tuina. L’in­te­rac­tion entre peau et cerveau s’ex­plique, selon le Pr Didier Anzieu car « tous deux proviennent d’un tissu unique, l’ec­to­derme, qui se forme au 21ième jour de l’embryon ».

S’hy­dra­ter pour irri­guer ses méninges :
On sait qu’il est néces­saire d’hy­dra­ter régu­liè­re­ment notre corps, composé à 60% d’eau. Notre cerveau, lui, en compte 80%. Certaines études concluent qu’une perte d’eau sévère (équi­va­lente à 5% ou d’avan­tage du poids corpo­rel) ou plus modéré (2%) mais rapide (qui s’ins­talle en quelques heures) alté­re­rait les fonc­tions cogni­tives, entraî­nant une confu­sion, des diffi­cul­tés à se concen­trer, des cépha­lées, une plus grande irri­ta­bi­lité. Ces effets seraient parti­cu­liè­re­ment percep­tibles chez les enfants et les personnes âgées. Des études ont montré que des enfants de 6 à 9 ans étaient moins perfor­mants pour effec­tuer des exer­cices faisant appel à la mémoire et l’at­ten­tion s’ils n’avaient pas assez bu.

par Soizic Vignon soize.vignon@orange.fr

Le Dipraglurant® Une arme contre les dyskinésies

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

Depuis plusieurs années, la firme phar­ma­ceu­tique Suisse Addex Phar­ma­ceu­ti­cals (SIX:ADXN), spécia­li­sée en « modu­la­tion allos­té­rique », travaille sur l’étude et le déve­lop­pe­ment de molé­cules desti­nées à trai­ter les dysto­nies et les dyski­né­sies chez les patients Parkinsoniens.

C’est le cas du Dipra­glu­rant® pour des patients souf­frant de dyski­né­sie induite par la L‑dopa dans la mala­die de Parkin­son. La dyski­né­sie induite par la L‑dopa est un trouble moteur débi­li­tant engen­dré par l’ad­mi­nis­tra­tion à long terme de trai­te­ments conte­nant de la L‑dopa, théra­pie stan­dard de réfé­rence pour la mala­die de Parkinson.

L’étude conduite en paral­lèle aux Etats-​Unis et en Europe est finan­cée en partie par une subven­tion de la Fonda­tion Michael J. Fox pour la Recherche contre la mala­die de Parkinson.

Les dyski­né­sies :
Le Dipra­glu­rant® ayant pour indi­ca­tion le trai­te­ment des dyski­né­sies Parkin­so­niennes, rappe­lons pour les nouveaux lecteurs, de quoi il s’agit. Les dyski­né­sies font partie des mouve­ments anor­maux (ou invo­lon­taires), dont peuvent être victimes les Parkin­so­niens. Elles peuvent être décrites comme des mouve­ments soudains, incon­trô­lables, souvent désor­don­nés. Elles affectent les membres, la tête, les lèvres, et la langue. Elles sont en géné­ral, dues à un surdo­sage de la L Dopa. Or, il n’y a pas de produit pouvant rempla­cer la L Dopa avec les mêmes avantages.
Cela a des consé­quences fâcheuses :

  • Le patient (souvent en présence de son entou­rage ou en public) subit des crises déva­lo­ri­santes et fatigantes.
  • A mesure que la mala­die s’aggrave, il est de plus en plus diffi­cile pour le neuro­logue d’ajuster la pres­crip­tion afin d’éviter périodes de blocage et périodes de dyski­né­sie, l’espace théra­peu­tique étant de plus en plus réduit. Cette diffi­culté a justi­fié la réali­sa­tion de logi­ciels d’optimisation des trai­te­ments, à partir de données phar­ma­co­ci­né­tiques (cf. article sur le Led ci-​dessus et feuille de calcul présen­tée dans le P. I. n°32).
  • Pendant de nombreuses années (après le consen­sus de Mars 2000), on a essayé dans certains cas bien défi­nis de diffé­rer le début de prise de la L‑dopa pour retar­der les surve­nues de dyskinésies.

Sait-​on trai­ter les dyski­né­sies ? On reparle actuel­le­ment d’un médi­ca­ment ancien, le Manta­dix. On parle aussi de chirur­gie à partir de la stimu­la­tion du globus palli­dum. Mais les solu­tions les plus sédui­santes seraient obte­nues par l’arrivée sur le marché de 3 nouvelles molé­cules. L’une d’elles est le Dipraglurant®.

Chan­ger la stra­té­gie thérapeutique :
Si les essais cliniques à venir confirment les résul­tats déjà obte­nus et après obten­tion de l’Autorisation de Mise sur le Marché (en 2014), le Dipra­glu­rant® pour­rait consti­tuer une arme effi­cace contre les dyski­né­sies, dont il pour­rait pallier, en tout ou partie, les incon­vé­nients que nous avons évoqués précé­dem­ment. Il serait alors plus facile d’utiliser la L‑Dopa, qui est le médi­ca­ment de réfé­rence pour la mala­die de Parkinson.

Par ailleurs, l’arrivée sur le marché de produits contre les dyski­né­sies, comme le Dipra­glu­rant®, consti­tue un argu­ment en faveur du chan­ge­ment de la stra­té­gie théra­peu­tique qui avait été défi­nie dans le consen­sus 2000. On pourra en effet trai­ter à la L‑dopa, préco­ce­ment dans la phase initiale de la mala­die, si on a moins ou pas de risques de dyski­né­sies à long terme.

Rédigé par Jean Pierre Laga­dec jpmo5@orange.fr

Bilan des deux boursières soutenues par CECAP (2/​2)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

Bilan de Julie Meffre : Rôle du Noyau Subtha­la­mique dans la Prise de Décision 

A — PROJET DE RECHERCHE
1. Contexte de l’étude
Alors que la mala­die de Parkin­son a été long­temps abor­dée sur la base de ses symp­tômes moteurs, les troubles non moteurs qui lui sont asso­ciés font, depuis quelques années seule­ment, l’objet de recherches plus appro­fon­dies. La stimu­la­tion à haute fréquence (SHF) du noyau subtha­la­mique (NST), utili­sée avec succès pour trai­ter les troubles moteurs, peut cepen­dant être à l’origine d’effets secon­daires cogni­tifs comme un compor­te­ment impul­sif ou risqué (tendance au jeu patho­lo­gique) chez certains patients. Il a été mis en évidence que la SHF altère la capa­cité à « frei­ner » la prise de déci­sion face à une situa­tion conflic­tuelle, condui­sant les patients à prendre une déci­sion hâtive et impul­sive (Frank et al. 2007). Parmi les ganglions de la base, le NST semble être impli­qué dans le contrôle de l’impulsivité/inhibition compor­te­men­tale (Frank 2006 ; Eagle and Baunez 2010). La voie hyper­di­recte, reliant les aires corti­cales fron­tales au NST pour­rait être à l’origine de la régu­la­tion des proces­sus déci­sion­nels. Le NST semble agir en élevant le seuil de déci­sion dans le cas d’une situa­tion conflic­tuelle ou ambi­guë, condui­sant ainsi à diffé­rer la prise de déci­sion, jusqu’à ce que suffi­sam­ment d’indices aient été accumulés.

2. But de l’étude
Afin de pouvoir amélio­rer l’anticipation d’éventuels effets secon­daires de la stimu­la­tion à haute fréquence du NST sur la prise de déci­sion chez les patients parkin­so­niens, il est indis­pen­sable de bien comprendre le rôle de cette struc­ture dans les proces­sus déci­sion­nels. L’objectif de notre travail de recherche, soutenu par la CECAP, a été de déter­mi­ner chez le rat 

  1. comment le NST contri­bue à la prise de déci­sion grâce à une approche compor­te­men­tale réali­sée chez des rats intacts versus des rats ayant subit une lésion du NST (mimant l’effet de la SHF du NST utili­sée chez le patient parkinsonien)
  2. quelle est l’influence du système dopa­mi­ner­gique dans ce proces­sus, et 
  3. le poten­tiel théra­peu­tique d’un trai­te­ment visant le système séro­to­ni­ner­gique, système impli­qué dans l’inhibition comportementale.

3. Procé­dures expé­ri­men­tales utilisées
Animaux : 10 rats mâles Long Evans, main­te­nus dans un cycle 12h jour/​nuit, ont été utili­sés pour ces expé­riences. Ils ont été soumis à une restric­tion alimen­taire, avec un accès à 85% de leur ration quoti­dienne. L’eau était acces­sible ad libi­tum.

Expé­rience : Mesure de la prise de déci­sion impli­quant l’évaluation d’un risque (en terme de proba­bi­lité de gain)
Les animaux sont placés dans une boîte opérante compor­tant trois leviers. Au démar­rage de l’essai, seul le levier central est sorti, et les rats ont été entraî­nés à main­te­nir leur patte sur le levier central pendant une durée fixe de 1 seconde. 400 ms après le début de l’appui et pendant 600 ms, une combi­nai­son de deux lumières s’allume au-​dessus des leviers et indique quelle sera la proba­bi­lité d’obtenir 0.1 ml de sucrose 32% en cas de choix du levier corres­pon­dant à la récom­pense en grande quan­tité mais incer­taine. Au bout de 600 ms, un signal sonore reten­tit, indi­quant la possi­bi­lité d’aller appuyer sur le levier de gauche ou de droite, au choix, afin d’obtenir une récom­pense (0.05 ml de sucrose 32 % toujours déli­vré ou 0.1 ml sucrose 32 % déli­vré avec une proba­bi­lité variable et indi­cée, respectivement).
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Trois combi­nai­sons de deux lumières sont possibles, aléa­toi­re­ment. Il existe trois spots lumi­neux situés au-​dessus des leviers :

- Si la lumière de gauche et la lumière de droite s’allument, la proba­bi­lité d’obtenir 0.1 ml de sucrose 32 % en choi­sis­sant le levier de droite est de 100 %.

- Si la lumière de gauche et la lumière centrale s’allument, la proba­bi­lité d’obtenir 0.1 ml de sucrose 32 % en choi­sis­sant le levier de droite est de 50 %.

- Si la lumière de droite et la lumière centrale s’allument, la proba­bi­lité d’obtenir 0.1 ml de sucrose 32 % en choi­sis­sant le levier de droite est de 0 %.

A la fin de la seconde d’appui, le levier central se rétracte et les deux leviers laté­raux sortent.

- Si l’animal choi­sit le levier de droite, il appuie puis peut relâ­cher immé­dia­te­ment le levier et une dose de 0.05 ml de sucrose 32 % est déli­vrée dans la mangeoire dans 100 % des cas.

- Si l’animal choi­sit le levier de gauche, le résul­tat de cette action sera incer­tain, en fonc­tion de la proba­bi­lité d’obtenir 0.1 ml de sucrose 32%, indi­quée précé­dem­ment par la combi­nai­son de lumière. 

La condi­tion 100% et la condi­tion 0% permettent de véri­fier la bonne compré­hen­sion de la tâche par le rat. La condi­tion 50% permet d’évaluer le compor­te­ment à tendance risquée ou non de l’animal. Ainsi, si dans la condi­tion où la proba­bi­lité d’obtenir la grande récom­pense est de 50%, le rat choisi préfé­ren­tiel­le­ment le levier asso­cié à cette grande récom­pense, il sera consi­déré comme un indi­vidu au compor­te­ment risqué et joueur.
La moitié des animaux est condi­tion­née avec cette règle. Pour l’autre moitié, la petite récom­pense est déli­vrée lorsque l’animal choi­sit le levier droit.

Chirur­gie : Lésion du NST 
Lorsque les animaux ont atteint un niveau de perfor­mance stable durant au moins 5 sessions consé­cu­tives, ils ont été soumis au proto­cole chirur­gi­cal suivant :
Tous les animaux ont été anes­thé­siés avec de la kéta­mine (50 mg/​kg, i.m.) et de la médé­to­mi­dine (0.26 mg/​kg, i.m.) et posi­tion­nés dans un appa­reil de stéréotaxie.
Les rats reçoivent une injec­tion bila­té­rale d’acide iboté­nique (9.4 µg/​µl (53 mM); rats avec lésion du NST) ou de solu­tion contrôle (tampon phos­phate, 0.1 M ; rats intacts) aux coor­don­nées suivantes : anté­ro­pos­té­rieur, 3.8 mm (depuis le bregma); laté­ral, 2.4 mm ; dorso­ven­tral, 8.35 mm (depuis le crâne). Le volume d’injection était de 0.5 micro­litres par côté injecté pendant 3 minutes avec une seringue Hamil­ton fixée sur une micro­pompe. A la fin de l’injection, les injec­teurs ont été lais­sés en place pendant 3 min pour permettre la diffu­sion de l’acide iboténique.
Les animaux ont récu­péré des suites de l’opération pendant une semaine avant d’être à nouveau soumis au test (dans la même tâche que celle précé­dent la chirurgie)

B — RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES
près appren­tis­sage de la tâche, les animaux ont été soumis au test de prise de déci­sion, et le pour­cen­tage de prise de déci­sion risquée (évaluée par le nombre d’appui sur le levier asso­cié à la grande récom­pense dans la condi­tion où la proba­bi­lité de l’obtenir est de 50%) a été mesuré. Nous avons ainsi mesuré le pour­cen­tage de prise de déci­sion risquée de base chez le rat, avant lésion du NST. Nous avons pu véri­fier que les perfor­mances moyennes des rats avant l’opération ne présen­taient pas de diffé­rences signi­fi­ca­tives, tous les indi­vi­dus choi­sis­sant de manière équi­va­lente la petite récom­pense certaine et la grande récom­pense risquée. 

Les animaux ont ensuite été soumis au proto­cole chirur­gi­cal. Après une période de récu­pé­ra­tion, ils ont été à nouveau soumis au même test que celui précé­dent la chirur­gie. Après lésion du NST, on observe une modi­fi­ca­tion profonde du compor­te­ment des rats, qui choi­sissent alors préfé­ren­tiel­le­ment la condi­tion risquée (dans 80% des cas envi­ron). Une alté­ra­tion du NST conduit donc à une alté­ra­tion de la prise de déci­sion, favo­ri­sant un compor­te­ment impul­sif et risqué. Ces résul­tats semblent donc indi­quer que les effets secon­daires cogni­tifs de type impul­si­vité et déve­lop­pe­ment du jeu patho­lo­gique chez les patients trai­tés par la SHF du NST pour­raient résul­ter de l’inactivation du NST. 

Afin d’évaluer l’influence du système dopa­mi­ner­gique, cible des trai­te­ments médi­ca­men­teux dans la mala­die de Parkin­son, dans ce proces­sus, nous avons procédé à une injec­tion intra­pé­ri­to­néale d’un inhi­bi­teur de recap­ture de dopa­mine, 20 minutes avant le début du test. De façon très inté­res­sante, nous avons pu obser­ver que ce trai­te­ment conduit, chez les rats intacts, à une très forte augmen­ta­tion du nombre de prise de déci­sion risquée, celui-​ci passant de 40% à 80% envi­ron après trai­te­ment phar­ma­co­lo­gique aigue avec un inhi­bi­teur de
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recap­ture de dopa­mine. Les rats intacts soumis à ce trai­te­ment dopa­mi­ner­gique présentent donc un compor­te­ment risqué simi­laire à celui des rats ayant subit une lésion totale du NST. Il semble­rait donc que le système dopa­mi­ner­gique et le noyau subtha­la­mique soient impli­qués dans ce proces­sus décisionnel.
Suite à ce trai­te­ment, les animaux ont été à nouveau soumis au test avec après avoir subit une injec­tion de solu­tion contrôle (sérum physio­lo­gique), afin de véri­fier un retour à la normale (niveau de base) de leur perfor­mance comportementale.
Il a été mis en évidence que la SHF du NST, de même que les trai­te­ments à la L‑DOPA, induisent une dimi­nu­tion du taux de séro­to­nine, système impli­qué dans l’inhibition compor­te­men­tale et dans la physio­pa­tho­lo­gie de diffé­rents troubles. Afin d’évaluer le poten­tiel théra­peu­tique d’un trai­te­ment visant ce système, nous avons suivi le même proto­cole en utili­sant cette fois un inhi­bi­teur sélec­tif de recap­ture de la séro­to­nine. Il s’agit de la fluoxé­tine, anti­dé­pres­seur couram­ment utilisé chez l’Homme. La fluoxé­tine a été admi­nis­trée par injec­tion aigue intra­pé­ri­to­néale, réali­sée 30 minutes avant le début du test. Nous avons pu obser­ver que ce trai­te­ment, condui­sant à une augmen­ta­tion du taux de séro­to­nine, a pour consé­quence de contre­car­rer l’effet délé­tère de la lésion du NST sur la prise de déci­sion : les animaux lésés présentent en effet un compor­te­ment semblable au compor­te­ment de base des animaux contrôles (c’est à dire un nombre d’appui envi­ron équi­valent entre le levier petite et grande récom­pense). La fluoxé­tine réduit donc les effets pro-​impulsifs induits par l’inactivation du NST. Le système séro­to­ni­ner­gique pour­rait donc égale­ment être impli­qué dans l’altération du proces­sus déci­sion­nel chez les patients parkin­so­niens. L’utilisation d’un inhi­bi­teur sélec­tif de séro­to­nine, déjà couram­ment utilisé pour traité la dépres­sion et d’autres troubles chez l’Homme, pour­rait donc poten­tiel­le­ment être une pers­pec­tive théra­peu­tique envisageable. 

C — JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE ET PERSPECTIVES
Cette étude nous a déjà permis de clari­fier le rôle du NST dans les proces­sus déci­sion­nels chez le rat, puisque nous avons pu montrer que la pertur­ba­tion de l’activité du NST par lésion de la struc­ture, conduit à un compor­te­ment plus risqué. 

Afin d’approfondir d’avantage cette étude, nous souhai­te­rions égale­ment étudier l’effet d’un trai­te­ment à la L‑Dopa sur cette tâche chez le rat. Ce trai­te­ment sera réalisé seul, ou en combi­nai­son avec un anta­go­niste des récep­teurs dopa­mi­ner­giques, mimant la déplé­tion dopa­mi­ner­gique présente chez le patient parkinsonien.
Avec pour objec­tif de confir­mer et appro­fon­dir nos recherches, nous souhai­te­rions véri­fier la repro­duc­ti­bi­lité de ces résul­tats sur un nouveau groupe de rats, qui sont d’ores et déjà en cours d’apprentissage de la tâche permet­tant de mesu­rer la prise de décision. 

La pour­suite de ce projet nous permet­trait une meilleure compré­hen­sion de l’implication du NST et des diffé­rents systèmes de neuro­trans­mis­sion dans les proces­sus de prise de déci­sion alté­rés chez certains patients parkin­so­niens. Pouvoir anti­ci­per et appor­ter une solu­tion théra­peu­tique aux troubles cogni­tifs qui pour­raient résul­ter du trai­te­ment chirur­gi­cal et dopa­mi­ner­gique chez le patient atteint de la mala­die de Parkin­son repré­sente un enjeu majeur.

Lu par Jean Grave­leau graveleau.jean2@orange.fr

Bilan des deux boursières soutenues par CECAP (1/​2)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

Bilan de la thèse d’Elodie Mathieux : Le rejet suite à la greffe intra­cé­ré­brale : étude de la réponse humo­rale et proprié­tés immu­no­sup­pres­sives des cellules souches.

La mala­die de Parkin­son est carac­té­ri­sée par la dégé­né­res­cence progres­sive et sélec­tive des neurones dopa­mi­ner­giques de la voie nigros­tria­tale. La destruc­tion des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire a pour consé­quence une dimi­nu­tion de la sécré­tion de dopa­mine au niveau du striatum.

Actuel­le­ment, il n’existe pas de trai­te­ment cura­tif de la mala­die, mais diffé­rents trai­te­ments symp­to­ma­tiques sont utili­sés. L’administration par voie orale de L‑DOPA (lévo­dopa), précur­seur de la dopa­mine capable de traver­ser la barrière héma­toen­cé­pha­lique, est l’un des trai­te­ments les plus couram­ment pres­crits. Un incon­vé­nient majeur de la prise de L‑DOPA est l’ap­pa­ri­tion, au bout de quelques années, de dyski­né­sies (mouve­ments anor­maux). Une autre stra­té­gie basée sur la stimu­la­tion élec­trique du noyau sous-​thalamique montre une effi­ca­cité sur les troubles moteurs dans la plupart des cas, mais les risques chirur­gi­caux et les critères d’in­clu­sion en font une opéra­tion acces­sible à un très faible nombre de patients. De plus, de nombreux symp­tômes ne sont pas corri­gés par ces thérapies. 

Aussi, il appa­raît impor­tant de pour­suivre les recherches sur les stra­té­gies restau­ra­trices, notam­ment la greffe intra­cé­ré­brale de neuro­blastes dopa­mi­ner­giques fœtaux.

Des neuro­blastes mésen­cé­pha­liques issus de fœtus humains (7 – 9 semaines) et trans­plan­tés dans le cerveau de patients parkin­so­niens ont conduit à des amélio­ra­tions cliniques basées, entre autres, sur la produc­tion de dopa­mine par les neurones gref­fés. Cepen­dant, le recours à des cellules fœtales humaines est freiné par des consi­dé­ra­tions éthiques et logis­tiques qui limitent l’accès à ces greffes. Il est apparu alors néces­saire de se tour­ner vers d’autres sources cellu­laires et notam­ment les cellules d’origine porcine. 

En effet, le porc présente de nombreux avan­tages pour la xéno­trans­plan­ta­tion : un grand nombre d’embryons à chaque portée, une faci­lité d’éle­vage, la possi­bi­lité de contrô­ler la repro­duc­tion des animaux et de pouvoir prati­quer des mani­pu­la­tions géné­tiques. De plus, les neuro­blastes issus de fœtus porcins émettent des neurites de longueurs simi­laires à celles obser­vées chez l’Homme. Une survie des cellules gref­fées, une réin­ner­va­tion du stria­tum ainsi qu’une récu­pé­ra­tion des fonc­tions motrices ont été obser­vées lors d’essais cliniques menés chez certains patients parkin­so­niens trai­tés par des immu­no­sup­pres­seurs (molé­cules permet­tant de limi­ter l’activité du système immu­ni­taire). Mais le problème rencon­tré reste le rejet de ces greffes.

En effet, en l’absence d’immunosuppresseur comme la cyclo­spo­rine A, les greffes de neuro­blastes porcins dans le stria­tum de rat sont systé­ma­ti­que­ment reje­tées au bout de 7 – 8 semaines. Les trai­te­ments par des immu­no­sup­pres­seurs prolongent la survie de la greffe, mais de manière tran­si­toire. De plus, utili­sés à fortes doses, ceux-​ci entraînent des effets secon­daires, notam­ment une toxi­cité rénale. Il est donc impor­tant de comprendre et d’étu­dier les méca­nismes en cause dans le rejet pour envi­sa­ger une survie à long terme de la greffe.

Diverses études ont mis en évidence un rôle impor­tant de la réponse immu­ni­taire cellu­laire dans le rejet. En effet, en l’absence d’immunosuppresseur, on observe vers 7 à 8 semaines une forte infil­tra­tion de la greffe par des lympho­cytes T, des cellules dendri­tiques et des cellules micro­gliales activées.

Outre la réponse cellu­laire, il a été observé un dépôt d’anticorps et de complé­ment au niveau du gref­fon. Cette obser­va­tion suggère une réponse humo­rale carac­té­ri­sée par la produc­tion d’anticorps diri­gés contre la greffe, qui, à ce jour, a été très peu étudiée.

Une partie de mon travail de thèse au sein de l’INSERM U1064 de Nantes a eu pour but de carac­té­ri­ser le rôle de la réponse humo­rale dans le rejet des xéno­greffes intracérébrales. 

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Evolu­tion de la produc­tion d’anticorps au cours des diffé­rents stades du rejet.

Les anti­corps produits suite à la greffe vont venir se fixer sur les cellules porcines du gref­fon et le détruire. Nous avons pu mettre en évidence que la produc­tion d’anticorps augmen­tait en fonc­tion du délai post greffe et du statut de la greffe. En parti­cu­lier, une forte concen­tra­tion d’anticorps est obser­vée dans le sérum de rats pour lesquels la greffe est reje­tée. Les anti­corps accom­pa­gnés d’une acti­va­tion du complé­ment seraient cepen­dant, en premier lieu, atti­rés au sein de la greffe avant d’être détec­tés dans le sérum.

Evolu­tion de la produc­tion d’anticorps au cours des diffé­rents stades du rejet.

Les anti­corps vont préfé­ren­tiel­le­ment venir se fixer sur les neurones et en moindre mesure sur les astro­cytes. De plus, la survie des greffes de cellules mésen­cé­pha­liques porcines est augmen­tée chez des rats ne possé­dant plus d’anticorps. Ces résul­tats suggèrent un rôle impor­tant de la réponse humo­rale dans le rejet des xéno­greffes intracérébrales.

Afin de limi­ter le rejet des greffes intra­cé­ré­brales, une autre partie de mon travail a été d’étudier les proprié­tés immu­no­sup­pres­sives des cellules souches et en parti­cu­lier des cellules souches neurales (CSN). Les CSN sont des cellules multi­po­tentes capables d’auto-renouvellement et de proli­fé­ra­tion. Elles peuvent géné­rer les trois types cellu­laires prin­ci­paux du système nerveux central que sont les neurones, les astro­cytes et les oligo­den­dro­cytes. Les CSN vont pouvoir être culti­vées sous forme de neurosphères.

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Cellules souches neurales de rat sous forme de neurosphères.

Nous avons pu démon­trer que les CSN de rat inhi­baient la proli­fé­ra­tion des cellules T de rat de manière dose dépen­dante. Les CSN agissent alors par l’intermédiaire de facteurs solubles dont l’hème oxygénase.

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Inhi­bi­tion de la proli­fé­ra­tion des cellules T de rat par les cellules souches neurales de rat de manière dose dépendante.

Les CSN possèdent donc des proprié­tés immu­no­sup­pres­sives qui permet­traient de limi­ter le rejet lors de greffes intra­cé­ré­brales tout en dimi­nuant l’utilisation d’immunosuppresseurs systémiques.

L’ensemble des résul­tats de ma thèse ouvre des nouvelles pers­pec­tives pour parve­nir à contrô­ler le rejet de xéno­greffes intra­cé­ré­brales. En l’occurrence, on pour­rait espé­rer qu’une immu­no­sup­pres­sion locale, basée sur la trans­plan­ta­tion de cellules souches asso­ciées à une admi­nis­tra­tion systé­mique d’immunosuppresseurs ciblant les réponses humo­rales et cellu­laires, soit suffi­sam­ment effi­cace pour assu­rer la survie à long terme de cellules neurales xéno­gé­niques dans un cerveau.

Je tenais à remer­cier tous les membres de l’association CECAP pour leur soutien tout au long de ma thèse.
Rédigé par Elodie Mathieux 

Cure de nicotine contre la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

Article paru dans Sud-​ouest Dimanche du 10 novembre 2013 

Isabelle Castillon part en croi­sade pour défendre la nicotinothérapie.
Isabelle Castillon vit à Bayonne. Atteinte depuis 1987, elle parti­cipe au proto­cole unique de nico­ti­no­thé­ra­pie en France. Et ça va mieux ! La mala­die de Parkin­son a eu tort de s’en prendre à Isabelle Castillon. Elle est tombée sur un os. Car cette ensei­gnante, instal­lée à Bayonne, n’est pas du genre à se lais­ser attra­per sans bron­cher. À 64 ans, elle parti­cipe en tant que patiente à un proto­cole théra­peu­tique unique en France. Tota­le­ment alter­na­tif, révo­lu­tion­naire, archi­con­tro­versé, puisqu’il fait appel à la nico­tine. Un mot est né de cette initia­tive médi­cale : nicotinothérapie. 

Retour en 1987. Isabelle se souvient : « Je me dédouble, je m’entends parler, avec un écho, parfois je me mets à trem­bler. Je ne dors plus. En consul­ta­tion, je vois un neuro­logue, il me pres­crit un anxio­ly­tique. Mais en 1992, je plonge. Trois semaines sans prati­que­ment dormir. Je suis hospi­ta­li­sée pour dépres­sion pendant un mois et j’en sors toujours aussi mal. Mes problèmes physiques se multi­plient. C’est un neuro­logue que je croise qui va me diag­nos­ti­quer : Parkin­son. »

Panique et soula­ge­ment. Isabelle sait ce qu’elle a ; elle est désor­mais prise en charge et trai­tée à la L‑dopa. « Je découvre ce que signi­fie l’expression lune de miel. La L‑dopa dope… pendant dix ans en moyenne », poursuit-​elle. Puis, Isabelle Castillon la battante, toujours prof, est rattra­pée par les symp­tômes de Parkin­son qui se bous­culent. « Mon écri­ture se rétré­cit, je marche de plus en plus lente­ment, des diffi­cul­tés d’élocution, trem­ble­ments, dyski­né­sie (mouve­ments invo­lon­taires). J’ai peur de sortir, je me renferme. J’ai honte qu’on me juge, car on me juge. Je prends des rensei­gne­ments partout, pour aller mieux. »

Quatre ans de patience : 
Parkin­son est une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive, Isabelle sait qu’il faudra accep­ter la dégrin­go­lade. Elle se rebelle. « Un jour, en 2000, je découvre un repor­tage sur CNN. Il est ques­tion de nico­tine dans le trai­te­ment de Parkin­son. Je note le nom du méde­cin : Gabriel Villa­fane, de l’hôpital Henri-​Mondor à Créteil (94). Je vais batailler des mois pour obte­nir un rendez-​vous. La débrouille et le bouche-​à-​oreille. Je débarque à Mondor avec mon dossier médi­cal, mais il faudra encore quatre ans de patience avant d’obtenir mes premiers patchs de nico­tine pure. » DAT-​Scan, un scan­ner qui date les courts-​circuits du cerveau géné­rés par la mala­die, examens du cœur, tension, sang. Le corps et le cerveau d’Isabelle sont passés au crible. En 2009, elle obtient enfin la première série de patchs.

« Il faut le posi­tion­ner en bas de la colonne, dans le dos. La nico­tine diffuse alors jusqu’au cerveau », précise la patiente. Les effets posi­tifs du trai­te­ment se font sentir au bout de quelques semaines. La mala­die ne dispa­raît pas, mais les symp­tômes régressent. Isabelle demeure sous L‑dopa, bien entendu. « J’ai recom­mencé à marcher, je ne tremble plus, la dyski­né­sie a prati­que­ment disparu, je suis plus active, le moral revient. Je vois des gens, je sors et, surtout, je me moque éper­du­ment du regard des autres. La joie de vivre à nouveau… Aujourd’hui, je m’occupe de mes petits-​enfants, je chante. Sans la nico­tine pure, je serais à ce jour en fauteuil roulant. J’ai dimi­nué de moitié la dose de mes médi­ca­ments. Ce fut un parcours du combat­tant, et aujourd’hui encore, je me heurte à l’incrédulité de mes méde­cins, des neuro­logues, des phar­ma­ciens. Je suis consi­dé­rée comme une malade récal­ci­trante. »

Théra­pie ostracisante :
Des méde­cins l’accusent de s’adonner à une théra­pie « ostra­ci­sante » parce que les patchs ne sont pas rembour­sés par la Sécu­rité sociale. « Que font les autres, ceux qui ne peuvent pas payer ? » entend-​elle. Les phar­ma­ciens lui font la morale. Certains lui ont même asséné : « À ce prix, mieux vaut reprendre les ciga­rettes, c’est moins cher ! » En effet, deux boîtes de patchs par mois reviennent à 80 euros (1). Pas à la portée de toutes les bourses… 

D’un autre côté, les réseaux sociaux bouillonnent, les malades de Parkin­son cherchent des solu­tions pour aller mieux, ils veulent tout tenter, s’intéressent de près aux travaux de recherche. Alors, Isabelle Castillon est partie en croi­sade, elle mesure que tout le monde n’a pas son tempé­ra­ment têtu. « Si je me fais connaître, c’est pour qu’un réseau défen­dant la nico­ti­no­thé­ra­pie se monte. Je sais que tous les patients ne peuvent pas être trai­tés, parce que le trai­te­ment répond à des critères exigeants. Il n’est pas sans risque s’il est pres­crit n’importe comment. Il faut savam­ment doser le taux de nico­tine. » Les patients suivis à l’hôpital Mondor de Paris sont en train de se fédé­rer pour monter un collec­tif pro-​nicotinothérapie. Et inci­ter le réveil des pouvoirs publics qui, enfin, caution­ne­ront le médicament.
(1) À ce jour, les patchs de nico­tine sont rembour­sés à hauteur de 50 euros par an.

Inter­view de Gabriel Villa­fane, neuro­logue à l’hôpital Henri-​Mondor de Créteil 
C’est lui qui a mis au jour ce trai­te­ment alter­na­tif de la mala­die de Parkin­son. Neuro­logue au sein de l’hôpital Henri-​Mondor à Créteil, Gabriel Villa­fane a, en 1999, avec son chef de service, le profes­seur Pierre Cesaro, déposé une demande de brevet sous cette appel­la­tion : « Utili­sa­tion de la nico­tine à l’état pur comme médi­ca­ment pour les mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives, notam­ment la mala­die de Parkinson… » 

Sud-​ouest Dimanche : Comment avez-​vous pensé à utili­ser la nico­tine pure ?
Gabriel Villa­fane : J’ai observé des malades, notam­ment psychia­triques, placés sous neuro­lep­tiques qui deve­naient accros à la ciga­rette. Alors qu’ils étaient atones, lorsqu’ils fumaient, ils retrou­vaient une éner­gie, le temps de la ciga­rette. J’ai fait le lien : la nico­tine. Nous avons déposé un brevet en1999, au nom de l’Assistance publique. Il est protégé durant vingt ans. En 2009, la vali­dité scien­ti­fique du brevet a été validée. 

S‑O : Combien de patients avez-​vous suivis avec ce traitement ?
G. V. : À ce jour, plus de 1 000 personnes. Le plus ancien est sous nico­tine pure trans­der­male (NEP) depuis douze ans. Il va bien. Le premier proto­cole a permis à six patients de tenter cette aven­ture. En 2004, face à une arri­vée massive de demandes de patients, nous avons été débor­dés. Il a fallu créer un second proto­cole, inti­tulé « proto­cole compas­sion­nel ». Nous assu­rons le diag­nos­tic, les examens, la pres­crip­tion, mais les patients doivent payer la NEP, pas remboursée. 

S‑O : Pour­quoi cette théra­pie alter­na­tive, alors qu’elle semble porter ses fruits, tarde-​t-​elle à trou­ver plus d’écho ?
G. V. : D’abord, elle n’est pas poli­ti­que­ment correcte. Le message autour de la nico­tine est complexe. D’un côté, on connaît les dégâts du tabac, de l’autre, on veut faire entendre que la nico­tine peut être un médi­ca­ment… Il ne s’agit pas de fumer, la ciga­rette est un danger. La nico­tine à l’état pur n’est pas dange­reuse. Elle est un neuro-​modulateur des neurones du système nerveux central. Un neuro­trans­met­teur qui inter­vient au niveau de la synapse neuro­nale, des récep­teurs de la dopa­mine dans le cas de Parkin­son. Les obser­va­tions cliniques et d’imagerie (DAT-​Scan) montrent un ralen­tis­se­ment de la mala­die. Alors, pour­quoi ce blocage ? 

Aujourd’hui, on soigne Parkin­son avec des trai­te­ments chimiques et chirur­gi­caux. En dehors de la NEP, aucun trai­te­ment n’agit aussi bien sur l’évolution de la mala­die. À ce jour, nous n’arrivons pas à obte­nir une auto­ri­sa­tion de mise sur le marché (AMM) des patchs nico­ti­niques, qui sont conçus pour un usage tran­si­toire et seule­ment à voca­tion de sevrage taba­gique. Du coup, les parkin­so­niens que nous trai­tons sont quasi clan­des­tins… Aux États-​Unis, en Alle­magne, les publi­ca­tions sur les vertus de la nico­tine dans le trai­te­ment de Parkin­son affluent. Ils vont nous doubler et dépo­ser des brevets de patchs nico­ti­niques pour Parkin­son avant nous. 

Trop de lenteurs admi­nis­tra­tives, de peurs. 

Recueilli par Isabelle Castera i.castera@sudouest.fr
Trans­mis par Domi­nique Bonne dominique.bonne@gmail.com

Éditorial

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55

La nico­ti­no­thé­ra­pie :
Nous nous sommes enga­gés dans une action pour faire recon­naître et diffu­ser la Nico­ti­no­thé­ra­pie. En effet, nous en avions parlé dans le précé­dent numéro, cette pratique théra­peu­tique est en œuvre depuis plus de dix ans (cf. le numéro 3 du P. I. de mars 2001) et elle apporte de réels progrès pour les « rares élus » qui en béné­fi­cient. Malheu­reu­se­ment elle demeure très discrète, voire clan­des­tine, et prati­quée dans un seul lieu sous la direc­tion du docteur Villa­fane au CHU Henri Mondor à Créteil.

Pour­quoi cette absence de diffu­sion ? C’est toute la ques­tion que nous nous posons : pour­quoi une pratique théra­peu­tique, dont les résul­tats semblent permettre de réduire consi­dé­ra­ble­ment la consom­ma­tion médi­ca­men­teuse, ne bénéficie-​t-​elle pas d’une AMM (Auto­ri­sa­tion de Mise sur le Marché) pour les patchs de nicotine ?

A cela plusieurs réponses et pistes de réflexions : « Tout d’abord, elle n’est pas poli­ti­que­ment correcte. Le message autour de la nico­tine est complexe. D’un côté, on connaît les dégâts du tabac, de l’autre, on veut faire entendre que la nico­tine peut être un médi­ca­ment… Il ne s’agit pas de fumer, la ciga­rette est un danger. La nico­tine à l’état pur n’est pas dange­reuse. Elle est un neuro-​modulateur des neurones du système nerveux central. Un neuro­trans­met­teur qui inter­vient au niveau de la synapse neuro­nale, des récep­teurs de la dopa­mine », explique le docteur Villa­fane dans une inter­view au jour­nal Sud-ouest.

Mais peut-​être y a‑t-​il une réponse plus prosaïque : les inté­rêts finan­ciers en jeu tant des labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques que des équipes chirur­gi­cales enga­gées dans la Neuro­sti­mu­la­tion Céré­brale Profonde (NCP) ? C’est en toute connais­sance des consé­quences de nos propos que nous évoquons cette inter­ro­ga­tion : il y va d’économie substan­tielle pour les régimes d’assurance médicale !

Certes, tous les patients ne sont pas concer­nés par cette pratique mais, pour les malades suscep­tibles d’en béné­fi­cier, il s’agit là d’une théra­pie non agres­sive qui réduit les risques de dyski­né­sies bien connues liées à la L‑dopa.

Le bilan du fond de Recherche CECAP :
Nos deux bour­sières de cette année nous présentent leur bilan certes un peu ardu à la lecture mais ô combien opti­miste pour l’avenir des recherches sur la mala­die ! Vos dons permettent des avan­cées modestes certes mais impor­tantes pour la connais­sance de notre parte­naire imposé&nbnsp;: Parkinson. 

Témoi­gnage :
Et puis, un témoi­gnage boule­ver­sant que nous avons voulu vous présen­ter pour dire à nos accom­pa­gnants, quand nous en avons ( !), combien leur rôle est impor­tant pour nous les patients et mérite d’être valo­risé y compris par les Pouvoirs Publics car ils repré­sentent une écono­mie, là aussi, substan­tielle pour la collectivité ! 

Permettez-​moi, enfin, de vous souhai­ter tous mes vœux de bonheur et de santé pour cette nouvelle année 2014 !

Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr

56 — association de parkinsoniens du Morbihan

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Pour clôtu­rer le deuxième trimestre :
10 Juin, la Confé­rence de Terri­toire n°3, nous invi­tait à débattre sur la métho­do­lo­gie de mise en œuvre des actions du Plan Terri­to­rial de Santé (PTS) sur la théma­tique « Handicap ». 

17 Juin, réunion avec le groupe de travail de l’ARS de Rennes, sur la «  Bien­trai­tance et la lutte contre la maltrai­tance  » dans les services et établis­se­ments sociaux et médico-sociaux. 

18 juin, réunion au Centre Socio­cul­tu­rel de Méni­mur pour faire le point sur les échanges avec la direc­tion et les Asso­cia­tions, et prévoir les acti­vi­tés pour l’an­née 2013/​2014.

Début juillet, nous assis­tons à la présen­ta­tion de la plate-​forme d’in­for­ma­tion et de coor­di­na­tion du Terri­toire Géron­to­lo­gique Vanne­tais au niveau dépar­te­men­tal pour 2011/​2015.

Le temps des vacances s’achève, il faut penser à reprendre nos acti­vi­tés. Déjà deux rencontres prévues fin Août, une avec la muni­ci­pa­lité pour la mise en place du Forum des Asso­cia­tions qui aura lieu le 7 Septembre, l’autre avec le Centre Socio­cul­tu­rel de Méni­mur pour la jour­née « porte ouverte » du 11 Septembre. 

Plusieurs inter­ven­tions prévues en septembre et octobre durant la Semaine Bleue.

Début octobre, nous assis­te­rons aux Assem­blées Géné­rales AGP & CECAP dans la Manche.
Fran­çoise Vignon,
secré­taire ADPM

35 — association de parkinsoniens d’Ille et Vilaine

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Tout d’abord, quelques nouvelles du périple de notre Président.
Après 62 jours de marche du 26 mars au 28 mai, après avoir parcouru 1 700 km à raison de 27 km en moyenne jour­na­lière, effec­tué 2 400 000 pas, Yves nous est revenu de Compostelle.

Son périple a été salué par plus de 8 000 inter­nautes et son action aura rapporté près de 8 500 euros pour la Recherche, dont une partie pour CECAP Recherche et une partie pour l’INCR (Insti­tut des Neuros­ciences Cliniques de Rennes) du Profes­seur Vérin et cher­cheurs associés.
Par cette action, Yves a surtout voulu démon­trer que la marche était une excel­lente thérapie.

Il remer­cie celles et ceux qui lui ont apporté du soutien.

Sortie annuelle : Avant de vous donner des nouvelles de notre acti­vité, il est agréable de conter notre sortie annuelle. Celle-​ci a eu lieu à Saint Coulomb, commune voisine de Saint-​Malo en Ille-​et-​Vilaine. Les mérites de cette orga­ni­sa­tion reviennent à Fran­çois, Bernard, Arlette, Berna­dette. Nous avions programmé la visite d’une Malouinière.

Il s’agit d’une maison de maître créée au XVIIIe siècle par un riche arma­teur de la Compa­gnie des Indes. Ces riches négo­ciants ont bâti à l’époque de Louis XIV ces hôtels parti­cu­liers et rési­dences nommées Maloui­nières, une centaine dans la région de Saint-Malo.

L’histoire nous dit que ces arma­teurs étaient aussi riches que Louis XIV, car l’aventure mari­time enri­chis­sait les corsaires, les prises étant parta­gées entre le Roi Soleil, l’armateur et l’équipage.

Et quant on est aussi riche que le roi, on s’expose à des récri­mi­na­tions, ce qui advien­dra pendant la Révo­lu­tion où, si les biens immo­bi­liers résis­tèrent, le mobi­lier fut disséminé.

La Maloui­nière fut restau­rée au siècle dernier et les proprié­taires mirent l’essentiel de leur fortune dans la réno­va­tion de la maison de maître, son pigeon­nier, sa chapelle, ses jardins, et surtout par l’acquisition de plusieurs centaines de pièces de vais­selle d’époque ainsi qu’un papier peint pano­ra­mique du XVIIIe siècle qui demanda trois années de travail de rénovation.

La jour­née se termina après un excellent repas pris en bord de mer.

Nos acti­vi­tés perdurent, chaque mois nous effec­tuons nos jour­nées rencontres dans chaque terri­toire de notre dépar­te­ment, nous présen­tons la MP dans les écoles de santé, et parti­ci­pons à des forums de santé.

Le dernier en date a eu lieu dans le pays de Brocé­liande, à l’initiative de Bernard et de Fran­çois et réuni plus de cinquante participants.

Bernard MARCHAND, vice-président.

29 — association de parkinsoniens du Finistère

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Repas à l’auberge-​expo du Youdig à Brennilis
Nous étions 77 personnes à nous rassem­bler pour notre repas annuel de l’as­so­cia­tion à l’au­berge du Youdig où nous atten­dait un copieux plat du terroir « un Kig-​ha-​farz ». Kir, soupe au pain, kig (cochon en breton) !! Puis fars aux pruneaux et gâteaux au beurre pour clore le repas, le tout bien sûr accom­pa­gné de cidre local. Après une démons­tra­tion de gavotte des montagnes noires, nous étions invi­tés à visi­ter le musée du Youdig, commen­tée par la mythique patronne des lieux.

Repas à laugerbe-expo du Youdig à Brennilis

Ce musée abrite un village minia­ture en schiste un chef d’œuvre!!! Celui d’An­nick Le Lann. Bâti ardoise par ardoise, il repré­sente les scènes de la vie du XVIème siècle dans cette Bretagne de légendes, retra­çant l’his­toire du hameau du YOUDIG, ainsi qu’une collec­tion de costumes et maté­riels d’époques.

Rappels :

Assem­blée Géné­ral CECAP 2014 : Prévoyez les vacances fin septembre 2014 en Finis­tère dont les dates seront commu­ni­quées prochainement.
Prenez bien soin de vous !

Domi­nique Bonne ‑président de l’Association Parkin­so­niens du Finistère

22 — association des Parkinsoniens des Côtes d’Armor

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

L’été se termine avec chez nous une aggra­va­tion de l’état de santé de bon nombre de nos adhé­rents, nous nous deman­dons si c’est le cas dans les autres départements ? 

Avant l’été, le 27 Juin, nous avons orga­nisé à Trégueux une réunion d’in­for­ma­tion sur la prise en charge de personnes atteintes de la mala­die de parkin­son par l’hô­pi­tal de jour des Châte­lets dans la région de Saint-​Brieuc. 6O personnes étaient présentes et le docteur Baron­nat, respon­sable de ce service, a pu appor­ter toutes les précisions. 

Le 27 Juillet, à l’ini­tia­tive de notre secrétaire-​adjointe Jeanine Filbing, nous avons pu béné­fi­cier d’une deuxième séance de chant védique, les adhé­rents présents étaient très satis­faits de cette prestation. 

A la rentrée, le 7 Septembre, nous serons présents au forum des asso­cia­tions sur 5 sites : Lanvol­lon, Lannion, Penve­nan, Paim­pol, Trégueux.
Les cours de gymnas­tique adap­tée vont reprendre à Lannion, Paim­pol et Trégueux, une fois par semaine, ainsi que les séances de piscine en eau de mer 2 fois par mois au Centre hélio­ma­rin de Trestel. 

Une nouveauté à la rentrée, des séances de yoga du rire desti­nées plus parti­cu­liè­re­ment aux aidants, sont prévues à Guin­gamp ; 5 séances sont program­mées avant la fin de l’année. 

Les ateliers et groupes de paroles desti­nés aux personnes atteintes de la mala­die de parkin­son et aux aidants vont se pour­suivre à Paim­pol et démar­rer à Trégueux. Ce programme qui s’achève en 2013 s’est déroulé sur 3 ans. Ensuite, il faudra recher­cher des finan­ce­ments. Il s’avère en effet que le quoti­dien est très dur à vivre et que ces échanges en présence de profes­sion­nels de santé nous sont deve­nus complè­te­ment indispensables. 

En ce qui concerne ce programme, nous orga­ni­sons avec l’ap­pui du Conseil Géné­ral, par l’in­ter­mé­diaire du Clic, une réunion d’in­for­ma­tion le mercredi 11 Septembre à 15 H salle Ispaïa 4, Rue Camille Guérin à Ploufragan. 

Nous avons toujours le projet d’ex­pé­ri­men­ter le Qi Gong sur 10 séances, le dossier est en cours. 

Nous serons heureux de vous retrou­ver le mardi 1er octobre et mercredi 2 octobre lors de l’as­sem­blée géné­rale du CECAP à Haute­ville sur Mer.
A très bientôt
Joëlle Guena­nen : guenanen.joelle@orange.fr

Témoignage de B Dupont

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

L’édi­to­rial de Jean Grave­leau, dans le numéro 53 du « Parkin­so­nien Indé­pen­dant », m’a fait réagir « posi­ti­ve­ment » et voici le message que je lui avais adressé :
« Merci Jean pour la force de ton édito ; j’ap­prouve entiè­re­ment car je constate sur moi-​même les bien­faits de mes 20mn. de gym. Jour­na­lière (parkin­so­nien depuis 15 ans). Pour info, je peux égale­ment témoi­gner des bien­faits remar­quables de la réflexo­lo­gie du cerveau que me fait mon kiné ; j’en suis à ma 23ème séance (1 séance toutes les 3 semaines). Je vis « presque norma­le­ment » et parti­cipe encore à des acti­vi­tés commu­nau­taires ».

Jean : «  Merci sincè­re­ment de tes féli­ci­ta­tions : ça fait beau­coup de bien ! Si tu veux présen­ter ton expé­rience, je pour­rais trou­ver de la place dans un prochain numéro  ».
Sa réponse a été géné­reuse, mais une expres­sion devrait tous nous inter­pel­ler : « ça fait beau­coup de bien »… Ne devrions-​nous pas commu­ni­quer davan­tage avec celui qui nous informe si régu­liè­re­ment, si perti­nem­ment et si bien ? 

Sans vouloir atti­rer l’at­ten­tion sur moi, je détaille­rai cepen­dant ce qui fait mon quotidien :
CHAQUE JOUR : 20 à 30mn de sport (vélo d’in­té­rieur, tapis de marche ou marche scan­di­nave, mouve­ments de coor­di­na­tion des bras, réveil de la voix).
CHAQUE SEMAINE : une séance d’or­tho­pho­nie + une séance de kiné et 2 fois par semaine, yoga et atelier vocal adapté, au sein de notre asso­cia­tion. A tout cela s’ajoute, évidem­ment, un suivi médi­cal avec neuro­logue et méde­cin homéopathe. 

J’in­siste beau­coup sur la réflexo­lo­gie du cerveau : prati­quée par mon kiné (qui a fait l’ob­jet d’un article du Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°49 pages 13 et 14).
Je ne peux pas affir­mer que cette tech­nique soit béné­fique à tous les parkin­so­niens. Dans mon cas, ça marche !!! Après envi­ron 5 séances (1 séance toutes les 3 semaines), j’ai perçu une amélio­ra­tion indé­fi­nis­sable…! Après 23 séances, je suis à nouveau parti­ci­pant de plain-​pied (mais modé­rée), de mes acti­vi­tés antérieures. 

Vous compren­drez pour­quoi, je tiens à vous faire parta­ger ce qui n’est qu’un chemin d’es­poir mais, malgré tout, une réalité ; car la mala­die est et sera toujours là : j’es­saie d’être le plus fort…! Je suis soutenu et compris par mon épouse, mes enfants, petits enfants, nos amis et connais­sances, et cela est, pour beau­coup, dans ma volonté de me « battre » ; mais, sans les séances de CERVIOREFLEXOLOGIE, je n’en serais pas là de ce bien-​être retrouvé. Cela je l’affirme très fort !

Je termi­ne­rai en emprun­tant la conclu­sion de Jean Grave­leau : « Luttons, bougeons-​nous pour être des Parkin­so­niens indé­pen­dants ». Se prendre en « main » dès le début de la mala­die, augmente les chances de domi­ner la maladie. 

Bon courage à tous
Bernard Dupont bernard.dupont56530@orange.fr

« Un sourire de marbre »

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Lu dans le Parkin­son Suisse n°108 – décembre 2012

C’était une jour­née d’automne comme tout le monde les aime : au bord du lac, un soleil doux révé­lait de luxu­riantes couleurs dans les châtai­gniers et réchauf­fait jusqu’aux tréfonds de l’âme. Mon épouse et moi-​même étions en croi­sière sur le lac de Zurich. A côté de nous, une famille admi­rait égale­ment les ondes bleues et profi­tait de la traver­sée jusqu’à Rappers­wil. Dans une pous­sette, leur plus jeune enfant, surveillé par sa sœur à peine plus âgée. Je remar­quai qu’elle me dévi­sa­geait et se moquait de moi. 

Elle finit par deman­der à son père, à mi-​voix : « Papa, c’est un méchant monsieur ? »

La brise me souf­fla sa question. 

Elle n’était pas du goût du père, qui répon­dit : « Ah non, abso­lu­ment pas ! » Il s’agissait proba­ble­ment de la réac­tion à un aver­tis­se­ment contre les méchants et les monstres. Pour­quoi cette petite m’avait-elle classé dans cette caté­go­rie ? Je le compris rapi­de­ment ! Les enfants sont de très fins obser­va­teurs. Pour moi, il était grand temps de prendre mon médi­ca­ment anti­par­kin­so­nien. Sacre­bleu ! Mon visage était de nouveau impas­sible et figé. Il ne m’autorisait aucune mimique, je ne pouvais plus arti­cu­ler ni même siffler. Dans ces condi­tions, comment provo­quer le sourire d’un enfant ? 

La fillette tâcha d’user de son charme à plusieurs reprises, mais mon sourire restait masqué, comme le coucher de soleil derrière un orage. Pour­tant, elle ne s’avoua pas vaincu. Au bout d’un moment, elle saisit l’appareil numé­rique de son père, se planta devant moi et me prit en ligne de mire, sans appuyer sur le déclen­cheur. Le père s’excusa pour son geste. « Tu n’as pas le droit de prendre des incon­nus en photos sans leur deman­der la permis­sion ! » La situa­tion était vrai­ment très étrange. Les commis­sures de mes lèvres se soule­vèrent quelque peu. Satis­faite, la petite reposa l’appareil sur la table, se consa­cra à nouveau à ses parents et à son petit frère, en m’envoyant de temps à autres un sourire avenant.

Lu par Jean Graveleau
graveleau.jean2@orange.fr

De nouvelles preuves au lourd dossier des pesticides — Le Roundup® : un herbicide qui nous empoisonne

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

De nouvelles preuves au lourd dossier des pesticides
Les résul­tats de la vaste étude publiée en juin par l’IN­SERM, pulvé­risent les argu­ments encore fréquem­ment employés par les indus­triels pour nier l’im­pli­ca­tion des pesti­cides dans l’aug­men­ta­tion du nombre de cas de mala­dies graves. Un SOS lancé aux politiques. 

L’INSERM, le 13 juin, a publié le résul­tat sans appel de ses recherches sur le lien entre patho­lo­gies et expo­si­tion aux pesti­cides. Cette étude appelle à des nouveaux travaux notam­ment sur les «  effets cock­tails  » des molé­cules aujourd’­hui utili­sées massi­ve­ment par l’agri­cul­ture conven­tion­nelle. Elle conclut, en rassem­blant des données issues de nombreux pays, à la respon­sa­bi­lité des pesti­cides dans une augmen­ta­tion « signi­fi­ca­tive » des cancers, mala­dies du sang, troubles neuro­lo­giques et malformations.

Sans surprise, le risque de ces mala­dies est accru chez les agri­cul­teurs et personnes rési­dant à proxi­mité des zones agri­coles, c’est-​à-​dire 15% de la popu­la­tion fran­çaise. Un seul exemple tiré de cette étude, que l’on espère voir suivie d’une réac­tion des plus verts (sinon des plus coura­geux) de nos poli­tiques : en Gironde, une région viti­cole très touchée par les pesti­cides, l’in­ci­dence des tumeurs du système nerveux est trois fois plus impor­tante que sur l’en­semble du terri­toire. Et cette inci­dence a augmenté de 17% entre 2000 et 2007… De quoi au moins clore le bec aux indus­triels qui nient ces impli­ca­tions depuis des décennies.

Le Roun­dup® : un herbi­cide qui nous empoisonne
Trois Fran­çais sur dix présen­te­raient dans leurs urines des traces de « glypho­sate® » herbi­cide le plus utilisé dans le monde. Tests menés dans 17 autres pays euro­péens qui montrent que 44% des échan­tillons d’urine analy­sés contiennent des traces de glypho­sate®. C’est la première fois qu’un tel test est mené en Europe pour détec­ter la présence dans le corps humain de ce désher­bant, commer­cia­lisé prin­ci­pa­le­ment par Monsanto. Ce produit est utilisé par les agri­cul­teurs, les collec­ti­vi­tés locales et les jardi­niers. Sa présence dans les denrées alimen­taires ou dans l’eau est rare­ment contrô­lée par les auto­ri­tés gouver­ne­men­tales. Alar­mant au regard des résul­tats de l’étude réali­sée l’an dernier par le profes­seur Séralini.

Articles rele­vés dans le maga­sine Bio Info de juillet
Par Soize Vignon
soize.vignon@orange.fr

Comment ne pas craquer quand on est aidant ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Voulant tout assu­mer seuls, les aidants se retrouvent au fil du temps épui­sés, prêts à craquer. Pour éviter cette situa­tion, il est capi­tal de connaître ses propres limites et d’ac­cep­ter de se faire aider

La situa­tion des aidants n’est pas simple. Si tout semble possible au début, les choses se compliquent ensuite. Entre amour, culpa­bi­lité et souf­france, on se fatigue nerveu­se­ment, puis physi­que­ment et l’on ressent fréquem­ment un senti­ment d’im­puis­sance : « Je n’ar­rive pas à faire tout ce que je voudrais pour aider mon mari, ma femme ». Il faut réagir dès les premiers signaux d’alerte : quand on commence à mal dormir, à deve­nir irri­table, à se sentir en échec ou isolé(e). Il faut savoir prendre du recul et envi­sa­ger des solu­tions pour lâcher prise. Il devient capi­tal de se ména­ger des temps de répit. 

En s’ap­puyant sur des aides exté­rieures (malheu­reu­se­ment trop peu nombreuses par rapport aux demandes), l’ai­dant devient plus dispo­nible pour la personne aidée, parce que moins fati­gué, épaulé et souvent tran­quillisé par cette présence, ou cette prise en charge par un organisme.

Fran­çoise Vignon
soize.vignon@orange.fr

La Levodopa Equivalent Dose (LED), ou comment déterminer la L‑dopa reçue par le malade

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54ü

Par Claire Smith
Les trai­te­ments médi­ca­men­teux de la MPI ont pour but de compen­ser le défi­cit dopa­mi­ner­gique au niveau du stria­tum, en administrant : 

  • soit un précur­seur de la dopamine,
  • soit un agoniste dopaminergique
  • ou bien en inhi­bant les méta­bo­lismes de la dopa­mine MAO‑B et COMT.

Dans un article paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°53 de Juillet 2013, des conseils d’utilisation des diffé­rents médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens sont donnés aux patients. (Dossier réalisé par l’Agence Natio­nale de Sécu­rité du Médi­ca­ment et des Produits de Santé). 

Pour établir la pres­crip­tion, le neuro­logue va choi­sir parmi une pano­plie d’une quin­zaine de médi­ca­ments ceux qui corres­pondent le mieux au trai­te­ment des troubles du patient. Puis, il lui faudra doser chaque médi­ca­ment, et déter­mi­ner l’efficacité globale du trai­te­ment. Au final, l’ordonnance jour­na­lière se présente comme une liste de plusieurs médi­ca­ments (de 3 à 5) très souvent à libé­ra­tion immé­diate, mais parfois à libé­ra­tion prolon­gée (LP) avec des dosages de plus en plus variés. Il devient alors peu évident de compa­rer l’efficacité de deux trai­te­ments ou de prévoir la substi­tu­tion d’un médi­ca­ment par un autre. C’est ici qu’intervient la notion de LED (Levo­dopa Equi­va­lent Dose). C’est le sujet de l’article qui suit, rédigé à partir de comptes-​rendus de travaux réali­sés à l’Université de Birmin­gham (UK) et publiés par Claire Smith. 

Défi­ni­tion de la LED : 
La LED d’un médi­ca­ment est défi­nie comme la quan­tité de ce médi­ca­ment qui a le même effet anti­par­kin­so­nien que 100 mg de Lévo­dopa à libé­ra­tion immédiate. 

Quelques exemples :

  • Led d’un comprimé de Sine­met 100 mg : 100 mg
  • Led d’un comprimé de Sine­met LP 100 mg : 133 mg. La version LP est moins effi­cace de 25% que la version à libé­ra­tion immédiate.
  • Led d’un comprimé de Requip 5 mg : 100 mg
  • Led d’un comprimé de Requip 8mg : 160 mg

Sur le premier exemple, on voit que, à dose égale, la version LP est moins effi­cace que la version LI (-25%).
Sur le deuxième exemple, à libé­ra­tion iden­tique, l’effet est propor­tion­nel à la dose. 

Les travaux de l’Université de Birmingham : 
Il s’agit de travaux de collecte et de trai­te­ment de données sur l’ensemble des médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens sur le marché, jusqu’en 2009.

La démarche suivie consiste tout d’abord, à collec­ter, à partir de mots clés « levo­dopa » et « equi­va­lency », toute infor­ma­tion de 1980 à 2009 sur l’efficacité des anti­par­kin­so­niens, et cela pour tous les types d’études publiées en anglais. Les données ont fait ensuite l’objet de trai­te­ments statis­tiques (mean et mode), pour abou­tir à l’obtention de Led pour tous les antiparkinsoniens. 

L’étude a fourni les résul­tats suivants en Led, expri­més en mg, pour une quin­zaine de médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens. Alors que les auteurs dési­gnent chaque médi­ca­ment, par le nom de sa molé­cule (Prami­pexole, Ropi­ni­role etc..), nous avons volon­tai­re­ment conservé les déno­mi­na­tions commer­ciales (Sifrol®, Requip® etc..) plus fami­lières à nos lecteurs : 

Médi­ca­ments à base de Levodopa : 

  • Sine­met 100 à libé­ra­tion immé­diate 100 mg 
  • Sine­met 100 à libé­ra­tion prolon­gée LP 133 mg 
  • Modo­par 125 à libé­ra­tion immé­diate 100 mg 
  • Duodopa 90 mg 

Agonistes dopa­mi­ner­giques :

  • Sifrol 1mg
  • Requip 5mg
  • Neupro 3,3mg
  • Trivas­tal 100mg 
  • Parlo­del 10mg 
  • Célance 1mg
  • Doper­gine 1mg 

Inhi­bi­teurs :

  • Depre­nyl 10mg 
  • Otra­cel 1,25mg
  • Azilect 1mg

Utili­sa­tion de la Led : 
Désor­mais, on connait la Led de chacun des médi­ca­ments compo­sant une ordon­nance jour­na­lière. On peut alors calcu­ler la dose globale jour­na­lière. Soit une ordon­nance comprenant : 

  • 3 compri­més de Sine­met à 100 mg, soit : 100/​100 X 300 = 300 mg 
  • 1 comprimé de Sine­met LP à 100 mg, soit : 100/​133 X 100 = 75mg 
  • 1 comprimé de Azilect 1 mgsoit : 1/​1 X 100 = 100 mg 
  • 1 comprimé de Requip à 8 mg, soit : 8/​5 X 100 = 160 mg 

Soit un total d’équivalent Levo­dopa par jour de : 635 mg 

Il s’agit d’une dose jour­na­lière plutôt moyenne. Cette dose peut excé­der 1 000, voire 1 500.
Les valeurs four­nies par Claire Smith sont commen­tées et parfois contes­tées dans la revue Neuro­Talk, sans que soit remis en cause le prin­cipe de la LED. 

Biblio­gra­phie :
 — Levo­dopa Dose Equi­va­lency par Claire Smith du Clini­cal Trials Unit de l’Université de Birmin­gham (UK).
 — Levo­dopa Dose Equi­va­lency dans la revue NeuroTalk

Traduit et trans­mis par Jean Pierre Lagadec
jpmo5@orange.fr

Changement de formule pour le Sinemet®

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Les compri­més à libé­ra­tion immé­diate de SINEMET 100mg/​10mg et de SINEMET 250mg/​25mg, sont désor­mais ronds, bleu clair tacheté et non sécables.
Les codes CIP ne sont pas modi­fiés.

Séca­bi­lité impossible
La perte de la barre de séca­bi­lité rend impos­sible l’utilisation de demi-​doses, c’est-à-dire des doses à 50mg/​5mg ou 125mg/12,5mg de lévodopa/​carbidopa.

Dans le cas où ces poso­lo­gies sont recom­man­dées, le labo­ra­toire oriente les profes­sion­nels de santé vers une formu­la­tion commer­cia­li­sée de lévodopa/​carbidopa 250mg/​25mg ou 100mg/​10mg en compri­més sécables.

Info de David Paitraud jour­na­liste médi­cal de VIDAL new Offi­cine du 16 Mai 2013

Traitement à base de patch de nicotine : où en est-on ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Une fois n’est pas coutume, il me semble impor­tant de donner une publi­cité à un trai­te­ment qui semble très promet­teur. Et pour­tant, il demeure confi­den­tiel sauf sur notre site de réfé­rence GP29, pour ne pas le citer, où un véri­table « buzz » explose et dénonce une réti­cence réelle à mettre en œuvre les moyens d’une recon­nais­sance offi­cielle des bien­faits (ou des limites !) de cette thérapie.

Depuis la paru­tion d’un article du Nouvel Obser­va­teur du 22/​28 janvier 2009, de la réponse du profes­seur Pierre Cesaro et des réserves du profes­seur Ludin (lu dans le Parkin­son Suisse N°58 de juin 2000) – cf. le Parkin­so­nien Indé­pen­dant N°36 mars 2009 – de nombreux témoi­gnages s’expriment sur notre site. Ils réclament une prise en compte des résul­tats indu­bi­tables, à leur dire, et sur le « mieux-​être » qu’ils ressentent ainsi que la réduc­tion des quan­ti­tés de médi­ca­ments ingurgités.

Je m’étais, à l’époque, permis d’exprimer les réserves d’usage en la matière : « Atten­dons donc les résul­tats contrô­lés des recherches en cours et menées par des équipes qui, nous l’espérons, ne sont pas subven­tion­nées par les fabri­cants de tabac, avant de nous dire que cette voie est véri­ta­ble­ment porteuse d’espoir. Soyons patients et ne nous lais­sons pas empor­ter par notre envie, normale, de trou­ver la solu­tion miracle ! »

Mais aujourd’hui, plus de quatre années se sont écou­lées et nous ne pouvons pas rester indif­fé­rents à l’absence de volonté offi­cielle de répondre à l’attente de tous ces malades et de leur famille qui attendent une réponse claire… !

Je ne voudrais pas paraître ni mauvaise langue ni saugrenu : mais n’y aurait-​il pas quelques pres­sions, même indi­rectes, des « lobbys de la L‑dopa et du trai­te­ment par la Stimu­la­tion Céré­brale Profonde » ?

Nous aurions pour­tant là un moyen de réduire les dépenses de l’Assurance Mala­die et de repous­ser un peu plus loin la fin de vie désas­treuse qui nous attend inéluc­ta­ble­ment si nous prolon­geons trop loin et trop fort le trai­te­ment actuel (dyski­né­sie, blocages, etc…).

Nos asso­cia­tions pour­raient peut-​être se mobi­li­ser et inter­pel­ler les Pouvoirs Publics. Elles ont bien su le faire pour le Livre Blanc en le portant à bout de bras et même en péti­tion­nant pour sa reconnaissance !
Il me semble judi­cieux de se lancer dans la bagarre pour faire recon­naître une théra­pie douce pour le patient, amélio­rant le poids des médi­ca­ments et, aussi, économe des fonds publics… Nous pour­rions écrire à Madame le Ministre comme le suggère un commen­taire du site.

Quelques témoi­gnages :
Je viens de relire les commen­taires, suite à l’article de Mars 2009 sur la Nico­ti­no­thé­ra­pie, paru sur GP29.  J’ai trouvé 56 commen­taires, depuis la paru­tion de l’article, et depuis quelque temps il y en a de plus en plus. La Nico­ti­no­thé­ra­pie est de loin le sujet qui semble actuel­le­ment inté­res­ser le plus les lecteurs de GP29 !  Il y a beau­coup de demandes d’information, et aussi beau­coup de commen­taires posi­tifs, aussi bien sur la théra­pie que sur le docteur Villa­fane. Je n’ai pas trouvé d’avis néga­tif. Dommage que cette théra­pie ne soit pas agréée !
Commen­taire by Jean Pierre Laga­dec — 27 juin 2011

Bonsoir,
De retour de Paris où j’ai vu le Docteur Villa­fane pour mon suivi, je veux témoi­gner une nouvelle fois des bien­faits que m’a appor­tés la nico­tine. Parkin­so­nienne « offi­cielle » depuis le 11 décembre 2008, je n’ai toujours pas eu besoin de recou­rir à la L‑dopa et pourtant.
Pour­tant, l’année 2012 a été une année très éprou­vante puisque du 23 janvier 2012 au 30 avril, j’ai eu à soute­nir mon époux hospi­ta­lisé d’abord 6 semaines en réani­ma­tion, puis …etc… Sans les patchs de nico­tine, je n’aurais jamais eu l’énergie néces­saire à un tel parcours.
Avant de commen­cer ce trai­te­ment en septembre 2011 grâce au docteur Villa­fane, j’avais besoin de 2 à 3 heures de sieste chaque jour ou presque. Là, je reviens d’un A/​R Toulouse-​Paris effec­tué seule avec des condi­tions clima­tiques rudes, et j’ai tenu le choc malgré un trajet aller en TGV rallongé à cause de la neige, malgré un arrêt à Marne la Vallée suivi d’un trajet en RER incer­tain jusqu’à Paris…
Toute cette résis­tance retrou­vée, je la dois, sans doute aucun à la nico­tine et au docteur Villa­fane qui m’accompagne dans sa pres­crip­tion. J’oubliais de dire qu’avant d’entreprendre cet A/​R, j’avais démé­nagé et de ce fait, loin de me repo­ser, j’avais fait puis défait quelques cartons… ! Alors, je souhaite à ceux qui hésitent encore de se déci­der à fran­chir le pas.
Je ne suis pas sûre que ce trai­te­ment me guérisse : je suis certaine par contre qu’il m’a redonné un confort de vie ines­ti­mable et c’est déjà fabu­leux ! Et cela, sans avoir à recou­rir à une inter­ven­tion du cerveau pour le moins complexe, malgré toutes les louanges prodi­guées par certaine association.
Merci docteur Villa­fane ! Merci pour ces mois de vie retrou­vée, et plus peut-​être, sans risque aucun. Tenez bon malgré toutes les diffi­cul­tés semées sur votre route : nous avons plus que jamais besoin de vous ! En souhai­tant très vive­ment que vous soyez reconnu offi­ciel­le­ment le plus tôt possible afin que cette théra­pie puisse être mise en œuvre ailleurs qu’à Paris.

Commen­taire by Marie-​Paule Subar­roque — 22 janvier 2013

Bonjour
Pour l’amélioration des symp­tômes, je ne peux parler que de mon cas. Si vous êtes ancien fumeur, les récep­teurs nico­ti­niques s’ouvrent plus vite. J’ai commencé la nico­ti­no­thé­ra­pie depuis 3 ans avec des doses de nico­tine allant de 2,5 mg jusqu’à 65 mg pendant une courte période. Je suis resté à 42 mg/​jour pendant deux ans, puis 16 a17 mg de nicotine/​jour me suffisent actuel­le­ment, et je conti­nue de m’améliorer. Je suis passé de 600 mg de dopa à 500 voire 450 mg par jour (Sine­met®, Stalevo®) en 3 ans. Pour moi au bout de 6 à 8 mois j’ai senti une amélioration.
Le plus spec­ta­cu­laire çà a été au début, un visage moins crispé, plus du tout les yeux hagards au lever. J’ai ressenti moins de fatigue, moins de cris­pa­tion. Ma famille autour de moi dit que j’ai fait de gros progrès. Actuel­le­ment je calcule mes doses de nico­tine au milli­gramme prés, car un surplus de nico­tine crispe.
Quand l’équilibre est atteint, on revit. Je peux affir­mer ici, après 3 ans de recul, que la nico­tine ça marche et depuis mon état, mes cris­pa­tions se sont amélio­rées. Avant que je prenne de la nico­tine j’étais passé de 300mg de dopa a 600mg, mon état se dégradait. 

Commen­taire by Yves Auber­diac — 7 juillet 2013

L’ar­ticle en question
Les commen­taires

Sources :
Le site de nos amis du Finis­tère : http://gp29.org
Le site de réfé­rence sur la nico­tine : http://www.google.com/patents/EP1212060A1?cl=fr

Rédigé par jean Graveleau
graveleau.jean2@orange.fr

Quand les parkinsoniens maigrissent sans le vouloir

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°54

Lu dans le Parkin­son Suisse N° 109 – mars 2013

Contrai­re­ment aux « jeunes » séniors qui prennent trop de poids, les parkin­so­niens risquent de maigrir invo­lon­tai­re­ment, voire ne plus avoir que la peau sur les os. L’alimentation n’est pas toujours responsable.

De nombreuses raisons peuvent expli­quer la dénu­tri­tion des indi­vi­dus avec l’âge. L’odorat et le goût faiblissent, l’appétit dispa­raît – parfois en raison du vieillis­se­ment, parfois à cause d’un effet secon­daire médi­ca­men­teux. La capa­cité gastrique réduite avec l’âge, l’activité accrue des hormones de satiété et les éven­tuels problèmes de déglu­ti­tion et de masti­ca­tion jouent égale­ment un rôle. 

Les raisons de la cachexie en cas de Parkinson
Chez les parkin­so­niens, d’autres facteurs s’ajoutent à ces problèmes « normaux » avec l’âge. En consé­quence, un patient sur cinq répond à la défi­ni­tion de la cachexie (perte invo­lon­taire de plus de 5% du poids corpo­rel en six mois). Souvent, l’odorat et le goût sont alté­rés avant l’apparition des premiers symp­tômes moteurs. Les trem­ble­ments demandent beau­coup d’énergie et certains anti­par­kin­so­niens peuvent (la plupart du temps, tempo­rai­re­ment) provo­quer de fortes nausées allant jusqu’aux vomis­se­ments. Au détri­ment de l’observance théra­peu­tique et du poids. 

Certains patients doivent en outre sépa­rer les repas riches en protéines de la prise de médi­ca­ment car la résorp­tion de la L‑dopa admi­nis­trée par voix orale entre en concur­rence avec celle des protéines alimen­taires dans l’intestin. Chaque jour, les patients prennent jusqu’à cinq fois leurs médi­ca­ments et n’ont plus le temps de manger.

Si des compli­ca­tions théra­peu­tiques (phases off, dyski­né­sies) et des symp­tômes non moteurs tels que les troubles de la vidange gastrique, la consti­pa­tion et les lour­deurs d’estomac, les troubles de la déglu­ti­tion ou l’hypersiallorrhée accom­pagnent la progres­sion de la mala­die, une rapide perte de poids peut en résulter. 

Actions possibles
Tout d’abord, l’alimentation doit bien sûr être adap­tée aux besoins du patient : colla­tions plus fréquentes, en-​cas éner­gé­tiques, apport suffi­sant en liquide et présen­ta­tion appé­tis­sante, sans oublier le calme en mangeant, sont essen­tiels. Si des symp­tômes moteurs gênent consi­dé­ra­ble­ment la prise de nour­ri­ture, des aides (couverts, bord d’assiette rehaussé) peuvent s’avérer utiles. 

En cas de troubles de la déglu­ti­tion, un logo­pé­diste doit abso­lu­ment être consulté et le cas échéant, la consis­tance des aliments doit être adap­tée. Bien sûr, les éven­tuelles prothèses dentaires doivent être correc­te­ment et soli­de­ment fixées. Dans les cas très grave, une alimen­ta­tion arti­fi­cielle peut égale­ment s’avérer inévitable. 

Source : Medi­cal tribune, 12 2012
Lu par Jean Graveleau
graveleau.jean2@orange.fr

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