Ne pas être qu'un "patient" ...

programme de la maison des aidants

Située au Centre St Lannou­chen à Landi­vi­siau, Maison des Aidants : programme des forma­tions Cliquez ce lien pour voir le programme au format .pdf.

Médecine : les différences Homme/​Femme négligées

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

La France est très en retard dans ce domaine, que ce soit dans la recherche ou dans le choix des trai­te­ments. « Les méde­cins commettent la faute de ne pas s’in­for­mer exac­te­ment de la cause de la mala­die (des femmes, NDLR) et de la trai­ter comme s’il s’agis­sait d’une mala­die mascu­line …. Il faut dès le début inter­ro­ger soigneu­se­ment sur la cause ; car les mala­dies des femmes et celles des hommes, diffé­rent beau­coup pour le trai­te­ment. » Des propos qui portent à sourire si, plus de deux mille ans après avoir été rédi­gés par Hippo­crate, ils n’étaient toujours pas appli­qués en France. Une incon­gruité dont s’est empa­rée l’Aca­dé­mie Natio­nale de Méde­cine avec l’es­poir de réus­sir à faire bouger les choses. 

Car, en la matière, si bon nombre de pays ont mis du temps à comprendre l’im­por­tance qu’il y a à diffé­ren­cier –selon que l’on est un homme ou une femme– la recherche sur les mala­dies et les trai­te­ments qui doivent y être asso­ciés ; « la France a accu­mulé un retard consi­dé­rable, au moins dix ans, par rapport à d’autres pays euro­péens (Alle­magne, Hollande, Suède, Italie), le Canada, surtout, les États-​Unis ou encore Israël », explique Clau­dine Junien, géné­ti­cienne. « C’est une grande chance que l’Aca­dé­mie prenne ce sujet sur ses épaules », souligne cette femme qui enseigne à la faculté de méde­cine de Paris-​Ouest, « car, en France, on se préoc­cupe beau­coup de parité surtout sur le genre, mais il faut aussi faire prendre conscience du sexe biolo­gique », insiste-​t-​elle.

Dissem­blance génétique : 
Une néces­sité qui repose aujourd’­hui sur des constats parfai­te­ment docu­men­tés. On sait tout d’abord que, dès sa concep­tion, l’embryon mâle ne se comporte pas de la même manière que l’embryon femelle et ce, alors même « que les hormones sexuelles n’ont pas encore fait leur appa­ri­tion » rappelle la géné­ti­cienne. Si la ressem­blance géné­tique en termes de séquence entre deux hommes ou deux femmes est de 99,9%, la ressem­blance entre un homme et une femme n’est que de 98,5%. Or « c’est le même ordre de gran­deur qu’entre un humain et un chim­panzé de même sexe », insiste-​t-​elle. Côté mala­die, les exemples de diffé­rences flagrantes entre les sexes ne manquent pas. Certaines mala­dies touchent aussi majo­ri­tai­re­ment les femmes : Alzhei­mer, anorexie, dépres­sion, ostéo­po­rose, troubles alimen­taires, mala­dies auto-​immunes (mala­dies thyroï­diennes, sclé­rose en plaques, lupus)… Quand d’autres sont plus fréquentes chez les hommes : autisme, tumeur du cerveau et du pancréas, AVC isché­mique… Or, para­doxa­le­ment, les recherches autour de ces mala­dies et sur les façons de les soigner restent encore très centrées sur la gent masculine.

« Pendant très long­temps, on n’a pas voulu que les femmes en âge de procréer parti­cipent à des tests », raconte Clau­dine Junien. « Du coup, les effets secon­daires des médi­ca­ments étant mesu­rés exclu­si­ve­ment chez les hommes, les femmes en sont plus souvent victimes : une fois et demie à deux fois plus d’ac­ci­dents secon­daires » … « Ce qui repré­sente un coût humain et finan­cier exor­bi­tant », rappelle l’Académie.

Les recom­man­da­tions de l’Académie :
La séna­trice améri­caine Olym­pia Snowe rappelle ainsi que, dans les années 1980, une étude pilote « finan­cée par le gouver­ne­ment fédé­ral sur la rela­tion entre obésité et cancer du sein et de l’uté­rus avait été menée exclu­si­ve­ment avec des hommes »!!! Ce déséqui­libre concerne même l’ex­pé­ri­men­ta­tion animale où les animaux testés sont cinq fois plus souvent des mâles que des femelles, précise l’Académie de méde­cine. Cela peut égale­ment corres­pondre à des biais statis­tiques. « Parfois, les diffé­rences sont si faibles que l’on se dit que cela ne vaut pas la peine d’en parler », souligne Nico­las Gauvrit, ensei­gnant en science cogni­tive à l’uni­ver­sité d’Artois. 

Dans les années 1990, une cardio­logue améri­caine, Bernar­dine Healy, dénonce le fait qu’une femme doive avoir un cœur qui fonc­tionne comme celui d’un homme pour être conve­na­ble­ment soignée, rapporte Peggy Sastre, philo­sophe et essayiste, qui a consa­cré un livre à ces questions. 

« La méde­cine de genre n’est pas une méde­cine de femmes, c’est plutôt une méde­cine person­na­li­sée », explique le profes­seur Vera Regitz-​Zagrosek, cardio­logue, qui, en 2003, a fondé l’ins­ti­tut du genre en méde­cine au sein de l’hô­pi­tal de la Charité à Berlin (Alle­magne). Et en matière cardiaque, dispo­ser de données propres à chaque sexe est tout à fait impor­tant. Car on sait très bien que certains trai­te­ments fonc­tionnent bien mieux chez des hommes que chez des femmes.

Révi­ser fonda­men­ta­le­ment les prin­cipes établis de la recherche fonda­men­tale et clinique pour faire la part des choses entre diffé­rentes biolo­giques liées au sexe et contraintes sociales liées au genre, conce­voir et inter­pré­ter les études sur l’homme ou l’ani­mal en tenant compte du sexe, former les méde­cins à ces ques­tions, telles sont quelques-​unes des recom­man­da­tions de l’Académie de méde­cine. Va-​t-​elle être entendue ?

La mixité oubliée par la recherche chirurgicale :
Une équipe de cher­cheurs diri­gée par Mélina Kibbe, ensei­gnante en chirur­gie à l’Uni­ver­sité North­wes­tern à Chicago, a passé au crible 1.303 études publiées entre 2011 et 2012 dans cinq revues consa­crées à la chirur­gie. Parmi elles, 78% incluaient des hommes et des femmes, mais souvent de manière dispro­por­tion­née : moins de la moitié des études comp­tait au moins une femme pour deux hommes. Par ailleurs, 17% des études ne rappor­taient pas du tout le sexe des parti­ci­pants et les cher­cheurs se sont aper­çus que la mixité d’une étude n’im­pli­quait pas forcé­ment une analyse tenant compte du sexe. Ainsi, plus d’un tiers des études n’ex­ploitent pas ce critère dans leurs résultats. 

Selon les auteurs, ce phéno­mène a de nombreuses consé­quences. « D’abord, les médi­ca­ments ou théra­pies déve­lop­pés pour­raient n’être effi­caces que sur un sexe », écrivent-​ils. « Ensuite, ceux qui présentent une faible effi­ca­cité chez les deux sexes lorsque les données sont combi­nées peuvent parfois être aban­don­nés, alors qu’ils agissent peut-​être unique­ment sur l’homme ou sur la femme. Enfin, les trai­te­ments déve­lop­pés à partir d’études non mixtes sont suscep­tibles d’avoir des effets indé­si­rables sur le sexe opposé ».

Effets indé­si­rables :
Ainsi, aux Etats-​Unis, la surve­nue d’ef­fets indé­si­rables est 50% plus impor­tante chez les femmes que chez les hommes. En consé­quence, 80% des substances reti­rées du marché par le Food and Drug Admi­nis­tra­tion (l’équi­valent de l’Agence fran­çaise du médi­ca­ment) ont provo­qué des effets secon­daires chez des femmes unique­ment, selon les auteurs. 

L’étude de Mélina Kibbe, publiée le 17 août dans la revue médi­cale JAMA Surgery, montre que ce biais est plus courant dans certaines spécia­li­tés comme la chirur­gie cardiaque : seules 28% des 42.396 personnes impli­quées dans des recherches de ce type étaient des femmes. « Alors que l’in­farc­tus du myocarde est la première cause de morta­lité chez les femmes, il est sous-​diagnostiqué car consi­déré comme une mala­die mascu­line », souligne Cathe­rine Vidal, membre du comité d’éthique de l’INSERM. « Et ceci explique la sous-​représentation des femmes dans les essais cliniques des théra­pies contre l’in­farc­tus », conclut-​elle.

Article de Marielle Court et Cécile Thibert relevé dans le Figaro Santé par Fran­çoise Vignon

Faut-​il former des médecins plus « humains » ?

Faut-​il former des méde­cins plus « humains » ? 

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

La méde­cine doit être spécia­li­sée, inno­vante et effi­cace, mais sans perdre sa dimen­sion rela­tion­nelle et empa­thique, plaide le Pr. Jacques Brin­ger de l’Académie de médecine.

Plus que tout, la méde­cine doit rester humaine, c’est-​à-​dire garder le souci constant de la personne. Les nouveaux outils biotech­no­lo­giques, l’ima­ge­rie moderne et inter­ven­tion­nelle, les gestes chirur­gi­caux moins inva­sifs, robo­ti­sés ou non, l’émer­gence des biomar­queurs permettent une méde­cine moins agres­sive, moins variable et mieux ciblée. La numé­ri­sa­tion aide la prise de déci­sion dans les situa­tions complexes et permet de parta­ger faci­le­ment l’in­for­ma­tion entre les profes­sion­nels de santé. Outil de vigi­lance et d’édu­ca­tion théra­peu­tique, elle faci­lite la coor­di­na­tion entre les soins de proxi­mité et établis­se­ments de recours ainsi que le retour à domi­cile dans les condi­tions de sécu­rité renforcées.

Grâce aux pratiques ambu­la­toires, il est possible de concen­trer et d’ac­cé­lé­rer soins et explo­ra­tions afin de respec­ter les aspi­ra­tions du patient à retrou­ver au plus vite sa vie person­nelle et profes­sion­nelle. L’exercice des soins centré sur le patient est ainsi orga­nisé, sécu­risé et coor­donné entre les nombreux profes­sion­nels de santé inter­ve­nant auprès de lui. 

Mais une telle orga­ni­sa­tion semi-​industrielle des soins, faite de stan­dar­di­sa­tion, de biotech­no­lo­gie de préci­sion, de numé­ri­sa­tion et d’accélération du parcours de la méde­cine, n’est-​elle pas trop « froide » pour rester humaine ? 

Méde­cine de la personne : 
La méde­cine de la personne, plus humble, atten­tive au profil de chaque patient et de ses aspi­ra­tions indi­vi­duelles, doit faire préva­loir l’écoute, l’empathie, la qualité de la présence et de la parole pour éviter les regards, mots et gestes malheu­reux ou maladroits car inadap­tés à la situation.

Le méde­cin « n’or­donne plus », il doit savoir annon­cer, expli­quer, convaincre, éduquer, afin d’éclai­rer et d’au­to­no­mi­ser le patient. On ne doit plus « envoyer » un patient à l’hô­pi­tal ou vers les soins de proxi­mité : il convient de l’ac­com­pa­gner dans une stra­té­gie coor­don­née et person­na­li­sée tenant compte de ses prio­ri­tés, de ses valeurs, de son profil socio-​éducatif, cultu­rel et psychologique.

On ne peut plus s’en tenir à des approches spécia­li­sées, cloi­son­nées, certes effi­caces, mais insuf­fi­santes et même poten­tiel­le­ment dange­reuses lors­qu’il faut trai­ter un malade chro­nique aux patho­lo­gies multiples souvent complexes et rele­vant d’une prise en charge globale, qui demande du temps et n’est donc plus compa­tible avec une rému­né­ra­tion au seul débit des actes. Ceci est parti­cu­liè­re­ment évident pour l’exer­cice de la méde­cine géné­rale, qui devrait symbo­li­ser synthèse et synchronisation.

La méde­cine doit être à la fois spécia­li­sée, inno­vante, effi­cace, sans perdre de son huma­nité. Les moyens biotech­no­lo­giques n’éloignent pas en eux-​mêmes : c’est la façon de s’en servir qui éloigne ou qui rapproche.

Ainsi, un geste d’ima­ge­rie inter­ven­tion­nelle ou de chirur­gie robo­ti­sée ne « dispense pas de la qualité de la présence, du choix des paroles et du doigté de l’an­nonce et de son accom­pa­gne­ment » C’est pour­quoi la forma­tion conjointe des méde­cins et des profes­sion­nels de santé appe­lés à inter­ve­nir en équipe auprès des patients doit assu­rer au moins autant « l’ac­qui­si­tion et l’éva­lua­tion des habi­le­tés tech­no­lo­giques que les capa­ci­tés déci­sion­nelles et rela­tion­nelles humaines ». Finissons-​en avec les concours et les sélec­tions fondés sur le seul contrôle des connais­sances ; les étudiants en méde­cine doivent être mis en situa­tion de sensi­bi­li­sa­tion pour mieux perce­voir, mieux comprendre, mieux répondre aux attentes des patients ». 

Ateliers de la bientraitance : 
Entre l’acquisition des connais­sances et les stages pratiques de « compa­gnon­nage », l’ap­pren­tis­sage par les outils de mise en situa­tion simu­lée est indis­pen­sable à l’ac­qui­si­tion des gestes et réflexes indi­vi­duels et collec­tifs. Les jeux de rôle et les ateliers de bien­trai­tance doivent se déve­lop­per dans les facul­tés pour prépa­rer le futur méde­cin au colloque humain singu­lier par l’en­traî­ne­ment à l’écoute et au ques­tion­ne­ment éthique.

L’exa­men clas­sant natio­nal (ECN) ne doit plus être la seule évalua­tion et la fina­lité exclu­sive au terme des six premières années de forma­tion médi­cale. Sachant que, tel qu’il est conçu pour clas­ser et répar­tir les futurs internes sur le terri­toire natio­nal, c’est le seul examen au monde où l’on est reçu avec zéro !

En effet, tout étudiant formé dans une univer­sité euro­péenne, fran­çais ou étran­ger, parlant ou non notre langue, peut le présen­ter et contour­ner ainsi le nume­rus clau­sus, en accé­dant sans limi­ta­tion à l’exercice médi­cal dans notre pays… Il est urgent de redon­ner toute sa place et la prio­rité à l’évaluation des compé­tences cliniques pour vali­der l’en­semble des apti­tudes pratiques, y compris rela­tion­nelles, des étudiants en méde­cine, d’où qu’ils viennent, avant qu’ils n’ac­cèdent aux fonc­tions de respon­sa­bi­li­tés d’interne.

Il en va du simple respect des patients.
Article de Jacques Brin­ger relevé dans le Figaro santé par Fran­çoise Vignon

Neurochirurgie Le Gamma-​Knife pour opérer le cerveau sans trépanation AP-HP

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

Les améri­cains l’appellent « Gamma Knife » et ce dispo­si­tif de radio­thé­ra­pie qui consiste à brûler la tumeur est de plus en plus répandu aux Etats-​Unis. En France, le Gamma-​Knife n’est pas réel­le­ment nouveau non plus : dès octobre 2010, l’Assistance Publique – Hôpi­taux de Paris inau­gu­rait son Unité de Radio­chi­rur­gie Gamma Knife® pour répondre aux besoins de la région Ile-​de-​France et l’hôpital de la Timone (Marseille) l’utilise depuis 1992, Lille depuis 2004 et Toulouse depuis 2006. Ce dispo­si­tif s’inscrit dans la démarche moderne de déve­lop­pe­ment d’une chirur­gie céré­brale de moins en moins inva­sive mais de plus en plus précise.

Le premier proto­type de gamma knife (bistouri à rayons gamma) a été réalisé en 1967, cette tech­nique inno­vante n’a réel­le­ment connu un déve­lop­pe­ment que dans les années 1980 avec les progrès fantas­tiques de l’imagerie céré­brale (notam­ment par réso­nance magné­tique) et de l’informatique.

Le Gamma-​Knife est une tech­nique inno­vante de radio­chi­rur­gie qui permet de trai­ter des lésions du cerveau à l’aide de rayons Gamma, comme le ferait un bistouri mais sans devoir ouvrir le crâne. Composé de 192 fais­ceaux prove­nant de sources de cobalt 60, répar­tis sur 8 secteurs, l’appareil Gamma Knife® permet d’administrer, avec une extrême préci­sion, une forte dose de radia­tion en une seule séance, sur la (les) lésion(s) à trai­ter, tout en rédui­sant au maxi­mum la dose absor­bée par les struc­tures voisines.

On peut trai­ter en une seule fois jusqu’à 7 lésions. Cette tech­nique peut être propo­sée avec succès pour les méta­stases céré­brales, les petits ménin­giomes et les tumeurs du cerveau, les neuri­nomes, les tumeurs bénignes de la base du crâne, certaines tumeurs céré­brales primi­tives et surtout secon­daires tout comme certaines indi­ca­tions de neuro­chi­rur­gie fonc­tion­nelle (névral­gies trigé­mi­nales essen­tielles, mala­die de Parkin­son, épilep­sies phar­maco résis­tantes…) et certains troubles oculaires.

Un trai­te­ment indo­lore, sans anes­thé­sie géné­rale et de 20 minutes à 2 heures, suivant la patho­lo­gie concer­née : Le Gamma Knife® asso­cie la préci­sion méca­nique à la sophis­ti­ca­tion du logi­ciel permet­tant de réali­ser une dosi­mé­trie, la dose de rayons à déli­vrer compte tenu de la confor­ma­tion de la lésion et de sculp­ter avec une grande préci­sion la zone à irra­dier corres­pon­dant à la cible à trai­ter. La quan­tité de tissu céré­bral normal irra­dié à tort est ainsi mini­mi­sée, ce qui permet de mini­mi­ser les effets secon­daires de l’irradiation. Et ce trai­te­ment ne néces­site donc pas de trépa­na­tion, il est indo­lore, se pratique sans anes­thé­sie géné­rale et ne néces­site aucun soin intensif. 

Un neuro­chi­rur­gien, un radio­thé­ra­peute et un physi­cien sont asso­ciés sur ce trai­te­ment, le physi­cien, étant en charge du fonc­tion­ne­ment de l’accélérateur linéaire afin de réali­ser le proto­cole de trai­te­ment des lésions cérébrales.

C’est aujourd’hui autour de la coopé­ra­tion inter-​établissements soute­nue par l’Agence Régio­nale de Santé (A.R.S.), regrou­pant les équipes du Groupe Hospi­ta­lier Pitié-​Salpêtrière (GHPS), les équipes de la Fonda­tion Ophtal­mo­lo­gique Roth­schild (FOR) et du fonc­tion­ne­ment d’une plate­forme commune que commu­nique aujourd’hui l’AP-HP. Cette plate­forme permet­tra de répondre aux besoins de 400 à 700 patients par an en Ile-de-France.
Sources : AP-​HP, CHU de Toulouse, La Timone (Visuel CHU Réseau-​La Timone).

L’hôpital de la Timone à Marseille vient de s’équi­per d’un deuxième gamma knife permet­tant d’ef­fec­tuer la chirur­gie céré­brale sans danger en compa­rai­son avec la stimu­la­tion céré­brale profonde. Il semble­rait qu’il y ait des possi­bi­li­tés de trai­te­ment pour la mala­die de Parkinson.
Trans­mis par Jean Noël Petit

Les neurones greffés sont connectés au réseau

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

En 2007, l’équipe fran­çaise pose la première pierre de cet édifice. Toujours chez la souris, elle réus­sit à gref­fer dans le cortex de jeunes neurones exogènes, mani­pu­lés géné­ti­que­ment pour émettre de la fluo­res­cence. Et, pour la première fois, on a vu les nouveaux neurones gref­fés répa­rer les lésions corti­cales de façon spécifique !
« De quoi torpiller le vieux dogme qui préten­dait que répa­rer le cerveau était impos­sible », se féli­cite la cher­cheuse. Mieux, en 2015, la même équipe asso­ciée à l’Uni­ver­sité libre de Belgique (ULB) parvient à réta­blir de la sorte des circuits corti­caux anato­miques fonc­tion­nels. Et, ce faisant, à consti­tuer les condi­tions du succès de cette greffe. 

« Pour répa­rer le cortex moteur, il faut de jeunes neurones moteurs et de jeunes neurones visuels. Sinon, c’est l’échec », explique Pierre Vande­rhae­ghen, cher­cheur à l’Ins­ti­tut de neuros­ciences de l’ULB, coau­teur de l’étude. Mais pas seule­ment. Le cortex étant composé de six couches neuro­nales diffé­rentes, il faut égale­ment un cock­tail d’une dizaine de types diffé­rents de neurones (inhi­bi­teurs, exci­ta­teurs) dans les bonnes proportions.

Eton­nam­ment, la mala­die de Parkin­son semble, elle, plus « simple » à appré­hen­der. Elle se carac­té­rise par la destruc­tion des neurones qui sécrètent de la dopa­mine dans une zone appe­lée la « substance noire », ce qui entraîne des troubles loco­mo­teurs et cogni­tifs. Et si l’on rempla­çait les neurones détruits ? 

Plusieurs essais cliniques ont été menés depuis 1990. L’in­ter­ven­tion a consisté à injec­ter de jeunes neurones à dopa­mine dans la zone cible de la substance noire (le stria­tum) des patients afin de four­nir la dopa­mine manquante. Quatorze ans plus tard, les neurones implan­tés sont toujours là selon une équipe de l’Uni­ver­sité Harvard (Etats-​Unis), diri­gée par Ole Isac­son, après analyse post mortem des cerveaux de cinq patients. Mais même si deux tiers des personnes atteintes ont vu la progres­sion de la mala­die ralen­tir, les résul­tats globaux sont miti­gés en raison de la diver­sité des tech­niques mises en œuvre. Un nouvel essai est en cours.

Pour ces opéra­tions, des neurones d’ori­gine fœtale ont été utili­sés. « Ce qui pose des problèmes éthiques et de dispo­ni­bi­lité », souligne Afsa­neh Gaillard. Dans le futur, ce seront des neurones d’origine embryon­naire (extraits d’embryons précoces préim­plan­ta­toires), puis des IPS (cellules souches pluri­po­tentes induites) obte­nues à partir de cellules adultes, qui seront privi­lé­giées. « Utili­ser les propres cellules du patient évite­rait les rejets provo­qués par les greffes et permet­trait aussi d’ob­te­nir autant de neurones que l’on souhaite » assure Afsa­neh Gaillard. Les IPS sont proba­ble­ment la clé qui permet­tra d’at­teindre d’ici à deux décen­nies, l’ob­jec­tif que les cher­cheurs se sont fixé.

Article d’Elena Sender relevé dans Sciences & Avenir par
Lu et trans­mis par Fran­çoise Vignon

Rajeunir un cerveau vieillissant

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

Des cher­cheurs ont relancé la produc­tion de nouveaux neurones dans le cerveau d’une souris âgée en lui trans­fu­sant le sang d’une de ses jeunes congénères.

Si la bonne nouvelle est que nous produi­sons des neurones à tout âge, la mauvaise est que le système peut se grip­per au fil du temps. « L’organisme accu­mule des polluants, des toxines de l’en­vi­ron­ne­ment qui abîment le cerveau » explique Lida Katsim­pardi, de l’Ins­ti­tut Pasteur à Paris. « La barrière hémato-​encéphalique, qui protège le cerveau des apports exté­rieurs, laissent passer davan­tage de toxiques et évacue moins bien les déchets, comme certaines protéines mal confor­mées impli­quées dans les mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives (Alzhei­mer, Parkin­son etc…), qui s’ac­cu­mulent peu à peu.» À l’Ins­ti­tut pour la méde­cine régé­né­ra­tive du Texas (Etats-​Unis), Ashok Shetty, spécia­liste des cellules souches, ajoute : « Avec l’âge, on note un déclin des facteurs dits neuro­tro­phiques qui jouent un rôle dans la proli­fé­ra­tion des cellules souches ou dans la diffé­ren­cia­tion des nouveaux neurones. Résul­tat : ces cellules souches ne semblent pas décli­ner en nombre mais la plupart ne se divisent plus ou très peu (la quiescence1), ce qui contri­bue à une baisse de produc­tion de neurones.» Comment faire pour relan­cer la neuro­ge­nèse, qui assure l’adap­ta­tion du cerveau au changement ? 

Avec son équipe, Lida Katsim­pardi, alors à l’Uni­ver­sité Harvard (Etats-​Unis) a fait une décou­verte éton­nante en 2016. Elle a tout simple­ment relancé la produc­tion de cellules souches dans le cerveau d’une souris âgée, en lui trans­fu­sant le sang d’une de ses jeunes congé­nères. Ces cellules souches ont pu se diffé­ren­cier en nouveaux neurones dans le bulbe olfac­tif et amélio­rer l’odo­rat. De plus, on a constaté une revas­cu­la­ri­sa­tion des vais­seaux sanguins, dété­rio­rés par le vieillis­se­ment. D’autre part, en analy­sant le sang, la cher­cheuse a isolé un facteur (GDF11) qui semble être à l’ori­gine de cette relance. « Nous sommes en train d’iden­ti­fier le méca­nisme en jeu », explique la cher­cheuse. « Celui-​ci permet à la souris âgée de retrou­ver, non seule­ment une neuro­ge­nèse normale, mais aussi une meilleure vascu­la­ri­sa­tion.»

L’équipe fran­çaise est sur le point de publier le rôle d’autres facteurs. « Notre objec­tif est d’identifier le cock­tail de jouvence qui stimule la neuro­ge­nèse et de le tester un jour chez l’hu­main.».

Pour­sui­vant le même but, Ashok Shetty a pris une autre voie. « Nous avons greffé de petits groupes de cellules souches neurales dans le cerveau d’un rat âgé, en ciblant les zones de l’hippocampe qui, dans des condi­tions normales, ne produisent pas de neurones chez l’adulte ». Résul­tat trois mois plus tard : « Les cellules gref­fées ont déve­loppé des niches et ont produit de nouveaux neurones !» Le cher­cheur y voit une piste pour trai­ter le déclin de la neuro­ge­nèse humaine dans le futur. 

Article relevé dans Sciences et Avenir
Par Fran­çoise Vignon

La médecine régénérative pourrait soigner l’AVC ou la maladie de Parkinson en stimulant la neuro genèse.

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

Reste un obstacle : apprendre aux néo neurones à survivre.

Et si l’on utili­sait les nouveaux neurones – ceux que notre cerveau fabrique natu­rel­le­ment tous les jours – pour répa­rer les lésions céré­brales dues à un trau­ma­tisme, un acci­dent vascu­laire ou une patho­lo­gie neuro­dé­gé­né­ra­tive (Parkin­son, Alzhei­mer…)? Tel est l’ob­jec­tif de la future méde­cine régé­né­ra­tive. Une incroyable idée qui fait son chemin depuis que les cher­cheurs ont décou­vert la neuro­ge­nèse (produc­tion de nouveaux neurones) chez l’adulte. Avec de premiers succès. « En détour­nant des neurones nouvel­le­ment formés depuis leur zone germi­na­tive vers les régions lésées, on pour­rait espé­rer contri­buer à élabo­rer de nouvelles stra­té­gies théra­peu­tiques », affir­mait ainsi il y a dix ans, Pierre-​Marie Lledo, direc­teur du dépar­te­ment de neuros­cience de l’Institut Pasteur à Paris.

Une décen­nie de travaux plus tard, grâce à la compré­hen­sion fine des facteurs molé­cu­laires indis­pen­sables au proces­sus, les efforts ont payé : chez la souris, les cher­cheurs parviennent à détec­ter ces précieux néo neurones dans leur berceau, la zone sous-​ventriculaire et l’hip­po­campe. Puis ils les font migrer à quelques centi­mètres de là, jusqu’au cortex, la mince couche de tissu plis­sée qui recouvre les hémi­sphères céré­braux. Un exploit ! 

Las, les scien­ti­fiques font face à un problème de taille : « Une fois arri­vés dans le cortex, les nouveaux neurones ne survivent pas », déplore Pierre-​Marie Lledo. Car la zone « colo­ni­sée » n’est pas « accueillante ». « Ils ne parviennent pas à créer, sur place, leur quota vital de connexions. Résul­tat : ils s’au­to­dé­truisent », explique le cher­cheur. Le prochain défi est donc d’aug­men­ter ce taux de survie en compre­nant ce qui pour­rait rendre cette zone moins hostile. 

Une équipe Inserm du labo­ra­toire de théra­pies cellu­laires et mala­dies céré­brales de l’Uni­ver­sité de Poitiers (France) explore pour cela une solu­tion ingé­nieuse. « Lors­qu’ils arrivent dans le cortex, ces néo neurones se retrouvent dans un terri­toire dont ils ne parlent pas la langue (molé­cu­laire). En outre, ils ne sont pas program­més pour répa­rer une lésion. Ce sont les deux écueils à surmon­ter », explique Afsa­neh Gaillard, du Labo­ra­toire de neuros­ciences expé­ri­men­tales et cliniques (Inserm) de l’Uni­ver­sité de Poitiers. La stra­té­gie : Offrir aux jeunes recrues des « maîtres de stage » pour les aider à s’in­té­grer. Ceux-​ci pour­raient être des neurones culti­vés in vitro, spéci­fiques de la zone du cortex lésé à trai­ter et encore assez imma­tures pour se déve­lop­per et « prépa­rer le terrain » avant l’ar­ri­vée des néo neurones. « Ces neurones prépa­rés four­ni­ront aux neurones endo­gènes des facteurs de crois­sance et les aide­ront à survivre », précise Afsa­neh Gaillard.

Lu et trans­mis par Fran­çoise Vignon

Perfusions d’apomorphine® : efficacité prouvée.

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°71

Parkin­son suisse n°127 septembre 2017

Une étude vient de prou­ver l’efficacité des perfu­sions sous-​cutanées d’apomorphine pour lutter contre les symp­tômes moteurs du Parkin­son. Sa respon­sable recom­mande cette méthode pour raccour­cir les phases « off ».

D’après les conclu­sions d’une étude présen­tée lors d’un congrès à Amster­dam, l’apomorphine raccour­cit effec­ti­ve­ment les phases de motri­cité réduite (phases « off ») des parkin­so­niens quand elle est injec­tée sous la peau. Le Priv. Doc. Dr Regina Katzen­schla­ger du Sozial­me­di­zi­nisches Zentrum Ost – Donaus­pi­tal à Viennes (Autriche) résume ainsi les prin­ci­pales conclu­sions de l’étude TOLEDO, réali­sée sous sa direc­tion : « Nous avons pu démon­trer que les perfu­sions d’apomorphine repré­sentent une méthode théra­peu­tique effi­cace pour les parkin­so­niens dont les fluc­tua­tions motrices ne peuvent plus suffi­sam­ment être contrô­lées par d’autres théra­pies ». Les expé­riences théra­peu­tiques réali­sées jusqu’ici ont révé­lées que l’apomorphine raccour­cit les phases « off » des parkin­so­niens, qu’elle améliore les dyski­né­sies (mouve­ments exces­sifs invo­lon­taires) et qu’elle réduit le besoin de lévo­dopa admi­nis­trée par voie orale. 

Son effi­ca­cité vient d’être pour la première fois démon­trée dans le cadre d’une étude clinique contrô­lée. Pendant douze semaines, les patients de 23 centres répar­tis dans sept pays ont reçu la perfu­sion d’apomorphine, tandis qu’une perfu­sion de solu­tion saline était admi­nis­trée au groupe de contrôle. La perfu­sion d’apomorphine a permis de raccour­cir nette­ment les phases « off » et de prolon­ger de manière signi­fi­ca­tive les phases « on » sans mouve­ments exces­sifs gênants. Par ailleurs, les effets perçus de la perfu­sion étaient meilleurs dans le groupe apomor­phine que dans le groupe placebo. « Ce trai­te­ment a fait la preuve d’un bon profil de tolé­rance. Nous n’avons observé aucun effet secon­daire » a déclaré Priv.Doc. Dr Regina Katzen­schla­ger. « Les résul­tats de l’étude devraient encou­ra­ger la pres­crip­tion de cette théra­pie effi­cace, mais jusqu’à présent très rare­ment utili­sée, aux Parkin­so­niens souf­frant d’importantes fluc­tua­tions d’action ».

Source : 3ème congrès de l’Académie Euro­péenne de Neuro­lo­gie, Amster­dam 2017, abstract Katzen­schla­ger et al. ; presssetext.ch en date du 27 juin 2017.
Lu par jean Grave­leau

NB : à mon grand soula­ge­ment, j’utilise un stylo d’Apokinon© rempli d’apomorphine et je peux confir­mer les bien­faits démon­trés par cette expé­rience. Je ne comprends pas, moi non plus, pour­quoi il n’est pas pres­crit plus régu­liè­re­ment : ce type de théra­pie permet­tant un excellent confort de vie… La mani­pu­la­tion en est tout à fait simple et presque indolore.

[vu sur le net] Parkinson : le Luxembourg cherche des patients

article trouvé sur le site du Répu­bli­cain Lorrain

Une grande étude menée au Luxem­bourg vise à trou­ver des solu­tions pour trai­ter la mala­die de Parkin­son. Un appel aux patients atteints de la mala­die et aux personnes saines est lancé côté fran­çais pour y participer.

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Parlons santé : deux parkinsoniens de l’association racontent …

Émis­sion trou­vée sur le site de Tébéo (Télé­vi­sion Bretagne Ouest)

Cliquez sur la photo pour lancer la vidéo.

Médicaments : Est-​il possible de signaler un effet indésirable ?

Oui. Un nouvel outil a été mis en place en mars 2017 par les auto­ri­tés sani­taires signa­ler tout désa­gré­ment lié à la prise d’un médi­ca­ment : http://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/signalement-sante-gouv-fr. Une démarche essen­tielle pour permettre une juste esti­ma­tion de la fréquence des effets indésirables. 

Que risque-​t-​on à ne pas regar­der la notice ?
« Avant de commen­cer le trai­te­ment, lisez toujours la notice », indique l’Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment et des produits de santé (ANSM). Une recom­man­da­tion perti­nente, mais hélas ! Rare­ment suivie. Il faut dire que les notices sont très longues, souvent diffi­ciles à lire tant les carac­tères sont petits et étroits. Et pour­tant, ne pas les lire, c’est un peu jouer à la roulette russe.

Que signi­fient les picto­grammes sur les emballages ?
Certains médi­ca­ments peuvent engen­drer des somno­lences dange­reuses si l’on est amené à conduire un véhi­cule : ils seraient respon­sables de 3 à 4 % des dommages corpo­rels sur la route en France. Repé­rez ces picto­grammes sur les embal­lages : ils consti­tuent un premier indice.

Conduite auto­mo­bile
Depuis 2008, les labo­ra­toires ont l’obligation d’apposer l’un de ces picto­grammes sur les médi­ca­ments suscep­tibles d’altérer vos capa­ci­tés à conduire un véhi­cule ou à utili­ser une machine :

  • Niveau 1 : Soyez prudent. Ne pas conduire sans avoir lu la notice
    La notice est suppo­sée vous éclai­rer sur le risque, a priori faible. Mais, dans la pratique, on n’est pas forcé­ment éclairé sur la « conduite » à tenir. Exemples : Nuro­fen Rhume et RhinAd­vil Rhume (niveau 1) indiquent dans leur notice : « Dans de rares cas, la prise de ce médi­ca­ment peut entraî­ner des vertiges et des troubles de la vue. »
  • Niveau 2 : Soyez très prudent. Ne pas conduire sans l’avis d’un profes­sion­nel de santé
    Le risque est impor­tant, mais il dépend aussi de la « récep­ti­vité » du patient. Cepen­dant, le conseil de ne pas conduire sans l’avis d’un profes­sion­nel de santé est quelque peu absurde en automédication !
  • Niveau 3 : Atten­tion danger : ne pas conduire. Pour la reprise de la conduite, deman­dez l’avis d’un médecin
    Les médi­ca­ments compor­tant ce picto­gramme ne sont en majo­rité acces­sibles que sur pres­crip­tion. Il s’agit le plus souvent d’anxiolytiques ou de somni­fères. Le méde­cin doit vous infor­mer des délais à respec­ter avant de reprendre le volant.

[vu sur le net] Un lien entre perte d’odorat et maladie de Parkinson

article trouvé sur le site du Figaro

Après 65 ans, un Fran­çais sur cinq souffre de troubles de l’odorat. Pour certains d’entre eux, cette perte olfac­tive précé­de­rait de quelques années, la surve­nue d’une mala­die de Parkin­son souligne une étude publiée dans Neuro­logy. Les cher­cheurs de l’université du Michi­gan ont suivi pendant une décen­nie plus de 2000 personnes dont ils avaient évalué l’odorat, grâce à des tests vali­dés, à l’entrée dans l’étude. Résul­tat : les personnes qui souf­fraient d’un défi­cit sévère de l’odorat avaient 5 fois plus de risque de déve­lop­per la mala­die de Parkin­son dans les dix ans que celles dont l’odorat était intact. 

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[vu sur le net] Les pesticides une nouvelle fois mis en cause dans la maladie de Parkinson

article trouvé sur le site du Figaro

Une récente étude montre que cette mala­die touche davan­tage les agri­cul­teurs et les rive­rains des terrains agri­coles que le reste de la population.

Quel est le point commun entre les agri­cul­teurs et les rive­rains des terrains agri­coles ? Ils ont un risque accru de déve­lop­per une mala­die de Parkin­son ! Selon deux études récem­ment publiées par une équipe de cher­cheurs fran­çais, ces personnes ont un risque un peu plus élevé, respec­ti­ve­ment de 13% et 8,5% d’être atteintes par cette mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive. Chez les agri­cul­teurs retrai­tés (60 – 84 ans), cette diffé­rence est encore plus marquée puisqu’ils sont 18% de plus à souf­frir de la mala­die par rapport aux personnes de leur tranche d’âge. Les scien­ti­fiques pointent du doigt l’exposition élevée aux pesti­cides de ces popu­la­tions, dont certains sont connus pour leurs proprié­tés neurotoxiques.

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Connaissez-​vous mon double ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Une personne, un double, s’est invité chez moi, une étrange personne qui s’est présen­tée : « Je suis madame Parkin­son, je vais faire le chemin avec vous, je vous accom­pagne sur le chemin de la mala­die ». Qui était cette bizarre dame ? Je lui ai dit : « Dehors, je ne veux pas de çà chez moi ! » J’ai voulu la faire partir, la mettre à la porte, je me suis fâchée, rebel­lée, j’ai tout essayé, elle était toujours présente. 

Depuis, elle est là, je la tolère ; elle est deve­nue une partie entière de moi. Je sais qu’elle est avec moi, me prépa­rant un tour à sa façon : elle me fait chuter, elle mélange les mots lorsque je veux parler, elle m’empêche de me lever, elle bloque mes pas, elle s’amuse !

Mais je me bats, je l’ignore, bien que je vive avec elle. Je fais de la gymnas­tique, je lis, je visite des musées, je chante, je m’in­té­resse à la vie de tous, j’aime les volcans : je me renseigne sur Face­book, je loge une étudiante qui apporte sa jeunesse. Je sens bien que ma façon d’être la dérange, car elle se rappelle dure­ment à moi.

Puisque je ne peux pas la jeter dehors, je vis avec, comme avec mon double ! J’en parle le moins possible, alors je profite du temps présent, du soleil, des choses heureuses, des rencontres avec des amis. Oh ! Je vais à ma vitesse, lente­ment. Je sais qu’elle se vengera un jour, mais en atten­dant je l’ignore.

J’ai appris qu’il ne faut pas rester seul (le), que l’on est mieux en groupe et que l’on oublie ainsi Madame PARKINSON!!

Texte de Nicole Lecouvey

Pourquoi le tango est la danse la plus efficace contre Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Le Pr Gammon Earhart, neuro­logue à l’Ecole de méde­cine de l’Uni­ver­sité de Washing­ton, a étudié les effets de la danse pour les patients atteints de la M.P.

« Le pas de base du tango est une marche ralen­tie, dans laquelle on apprend à placer son appui au-​dessus d’un pied pour permettre à l’autre de se dépla­cer, de s’an­crer d’abord avec le gros orteil et de ferme­ment se stabi­li­ser avant d’ac­cep­ter le poids du corps qui bascule de l’autre côté. » C’est ainsi que le Pr Gram­mon Earhat, décrit cette danse dans son étude et son analyse des travaux récents sur les effets de la danse pour des patients atteints de la mala­die de Parkinson. 

Selon lui, les patients doivent alors se concen­trer sur une acti­vité qui ressemble à une marche habi­tuelle, ce qui est l’un des piliers des recom­man­da­tions inter­na­tio­nales pour l’exer­cice physique appli­quée à la M.P.: mettre en place des stra­té­gies cogni­tives du mouve­ment pour amélio­rer les trans­ferts. La danse, qui se fait en rythme et en musique, répond égale­ment parfai­te­ment à une autre de ces exigences : propo­ser des points d’an­crage en parti­cu­lier audi­tifs et visuels pour amélio­rer la démarche. Elle faci­lite l’équi­libre en habi­tuant le patient à tenir compte d’évé­ne­ments inat­ten­dus : bous­cu­ler un autre couple, éviter les pieds de son parte­naire ou suivre un mouve­ment inat­tendu du meneur. 

Mobi­lité arti­cu­laire :

L’équipe de Patri­cia McKin­ley, spécia­liste en réédu­ca­tion fonc­tion­nelle à l’Uni­ver­sité McGill de Mont­réal – la première à étudier les effets du tango sur la M.P. – a pu mesu­rer une augmen­ta­tion de 4 points des critères d’équi­libre sur l’échelle de Berg, mieux que d’autres danses de couple ou que le tai-​chi. Enfin, et même s’il ne s’agit pas du but premier de ces ateliers, le tango, comme les autres danses, favo­rise la mobi­lité arti­cu­laire et le renfor­ce­ment muscu­laire, et s’ac­com­pagne même – un résul­tat démon­tré chez des sujets âgés non atteints par la mala­die –, d’une amélio­ra­tion de la santé cardio-vasculaire. 

« Une acti­vité physique soute­nue, qui met l’or­ga­nisme en aéro­bie, semble favo­ri­ser la dégra­da­tion méta­bo­lique de la fameuses protéine alpha-​synucléine », ajoute le Pr Wassi­lios Meiss­ner, neuro­logue au Centre Expert Parkin­son de Bordeaux, ce qui pour­rait jouer sur les symp­tômes non moteurs de la maladie. 

Autre carac­té­ris­tique spéci­fique au tango, les pas en arrière et sur le côté en même temps. Le Pr Earhart constate que les chutes – le plus souvent causées par de tels dépla­ce­ments chez ce type de patients – ont ainsi dimi­nué de moitié après cinq semaines de pratique biheb­do­ma­daire du tango. Enfin, le tango comporte de nombreuses poses et redé­mar­rages, que les personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son subissent fréquem­ment lorsque leur corps « >se fige » et auxquels le tango offre des stra­té­gies pour s’ha­bi­tuer à relan­cer la machine »

Article de Pauline Léna relevé dans le Figaro Santé 

Par Fran­çoise Vignon

Compte rendu de la réunion du Collectif Parkinson du 2 juin 2017

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Le collec­tif Parkin­son s’est réuni le 2 juin 2017 au siège de France Parkinson.
Présents :

  • Daniel DAL-​COL : Président de l’Association des Grou­pe­ments de Parkin­so­niens de la Loire (AGPL)
    Georges SAUVIGNET : membre de l’AGPL
  • Jean GRAVELEAU : Président du Comité d’Entente et de Coor­di­na­tion des Asso­cia­tions de Parkin­so­niens (CECAP)
  • Renée DUFANT : membre du CECAP
  • Jean-​Paul WAGNER : Président de la Fédé­ra­tion Fran­çaise des Grou­pe­ments de Parkin­so­niens (FFGP)

  • Fran­çoise AGUTTES : membre de la FFGP
  • Didier ROBILIARD : Président de France Parkin­son (FP)
  • Andrée GOUGET : Prési­dente de Franche-​Comté Parkin­son (FCP)
  • Roger BERTHIER : Président de Parkinsonia

Prise de notes assu­rée par France Parkin­son et Renée Dufant

Compte-​rendu :

  1. Rappel de l’entière indé­pen­dance des membres du Collec­tif les uns vis-​à-​vis des autres. Il n’y a pas un regrou­pe­ment plus impor­tant (sauf en taille!)
  2. PMND suivit par Florence Dela­moye, absente excu­sée, Didier Robi­liard en a fait un court résumé. Un comité de suivi se réunit une fois par mois.
  3. La jour­née « souf­france » le 13 juin prochain,
  4. La recherche en syner­gie avec l’étranger et notam­ment la Chine ; dossier suivit par Etienne Hirsch,
  5. Renfor­ce­ment des liens des asso­cia­tions et leur recon­nais­sance par les ARS,
  6. L’hébergement en EHPAD,
  7. Les centres experts Parkin­son et iden­ti­fi­ca­tion des centres auto­ri­sés à prati­quer la « neuro-stimulation »,
  8. Les centres médico-​sociaux avec chan­ge­ment de statut, 
  9. La Nico­ti­no­thé­ra­pie,

Déci­sions :
À la suite de ce tour d’horizon, diffé­rentes déci­sions ont été prises :

  • Vulga­ri­ser les avan­cées de la recherche pour permettre aux malades et à leurs proches une meilleure compré­hen­sion des progrès.
  • Exiger un suivi des projets de recherche, avec compte-​rendu à la clé.
  • Mettre en place des struc­tures spécia­li­sées pour la mala­die de Parkin­son (Ydes 15).
  • Faire agir les ARS au niveau local, qu’elles agissent davan­tage sur le terrain.
  • Trou­ver un parrain/​marraine qui sera l’image de la mala­die de Parkin­son. Il pour­rait s’agir d’une person­na­lité ou d’un proche (ex : enfant de malade).
  • Lors de la prochaine produc­tion des « cartes médi­cales Parkin­son », mettre en valeur le Collec­tif et pas seule­ment France Parkinson.
  • Réflé­chir à un logo pour le Collectif.
  • Modi­fier la « mallette du nouveau diag­nos­ti­qué » en y mettant des docu­ments plus concis et la distri­buer non seule­ment auprès des centres hospi­ta­liers mais aussi auprès des neuro­logues en ville.
  • Écrire une lettre au Conseiller de santé à l’Élysée et mener une action parlementaire
  • Mettre en place une réunion le jeudi 28 septembre à 10h avec le profes­seur Philippe Remy pour qu’il présente son étude sur la nicotinothérapie.

A la suite de cette réunion du Collec­tif, Renée DUFANT a été nommée « corres­pon­dante anima­trice du Collectif ».

Fait à Paris le 7 juin 2017

Rédigé par Renée Dufant et super­visé par Didier Robillard

La qualité de la chaîne du médicament

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Pour parve­nir à commer­cia­li­ser un nouveau médi­ca­ment, il faut tester un très grand nombre de molé­cules. Les tests durent plusieurs années, et suivent une succes­sion d’étapes très régle­men­tées. Les nouvelles substances poten­tiel­le­ment actives font ainsi l’objet d’études prévues dans chacune des étapes de déve­lop­pe­ment suivantes :

  • les essais précli­niques consistent à évaluer in vivo dans des systèmes vivants non humains l’activité d’un candi­dat médi­ca­ment issus des phases de la recherche cogni­tive et à appré­hen­der la toxi­co­lo­gie de la molé­cule. Les études non-​cliniques sont conduites en suivant les bonnes pratiques de labo­ra­toire (BPL).
  • la phase de déve­lop­pe­ment clinique (essais cliniques = essais d’un médi­ca­ment chez l’homme volon­taire malade ou sain) apporte les preuves scien­ti­fiques de la balance bénéfice/​risque de la molé­cule. Cette étape, qui ne peut se faire sans auto­ri­sa­tion de l’Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment et des produits de santé (ANSM), est cruciale, car les données recueillies vien­dront alimen­ter le dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Les bonnes pratiques cliniques (BPC) s’appliquent à toutes les étapes de ces études.

    Paral­lè­le­ment aux essais cliniques, il y a une phase de déve­lop­pe­ment indus­triel qui comprend une phase de produc­tion du prin­cipe actif et une phase de déve­lop­pe­ment galé­nique. Le résul­tat des essais cliniques et du déve­lop­pe­ment phar­ma­ceu­tique et indus­triel consti­tue le dossier de demande d’AMM.

  • le dossier d’autorisation de mise sur le marché est la pièce d’identité du médi­ca­ment. Il regroupe les preuves précli­niques et cliniques de sécu­rité et d’efficacité du médi­ca­ment. Il démontre égale­ment que la chaîne de vigi­lance et de contrôle mise en œuvre par le fabri­cant permet d’assurer la repro­duc­ti­bi­lité de la qualité du médi­ca­ment. Dans le cadre d’une procé­dure centra­li­sée euro­péenne, ce dossier est examiné par le Comité des médi­ca­ments à usage humain (CHMP) de l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment (EMA). Si la procé­dure est natio­nale, le dossier est déposé auprès de l’ANSM. Une partie spéci­fique du dossier d’AMM est consa­crée aux matières premières, qu’il s’agisse de substances actives ou d’excipients, pour appor­ter la preuve de leur qualité et de leur pureté.

Le saviez-​vous ?
Les exci­pients sont des substances desti­nées à faci­li­ter la fabri­ca­tion et l’utilisation. Ils peuvent par exemple appor­ter un goût, une couleur à un comprimé, un sirop, ou appor­ter une consis­tance à une crème, ce qui en faci­li­tera l’application. Ils n’ont pas d’effet théra­peu­tique mais peuvent avoir un effet notoire qui néces­site des précau­tions d’emploi pour certaines caté­go­ries parti­cu­lières de patients.

  • le proces­sus de produc­tion mis en œuvre pour façon­ner le produit fini est un élément clé de la qualité. Au cours de cette étape, les établis­se­ments de fabri­ca­tion des matières premières actives et les établis­se­ments phar­ma­ceu­tiques appliquent les bonnes pratiques de fabri­ca­tion (BPF). La fabri­ca­tion des médi­ca­ments est placée sous l’autorité du phar­ma­cien respon­sable qui engage sa respon­sa­bi­lité pour chaque lot produit.
  • la distri­bu­tion des médi­ca­ments est réali­sée par des établis­se­ments de distri­bu­tion ayant obtenu une auto­ri­sa­tion de l’ANSM. Dans ces établis­se­ments toutes les acti­vi­tés (récep­tion des produits, stockage, gestion des commandes, gestion des réclamations…).se font confor­mé­ment aux bonnes pratiques de distri­bu­tion (BPD).
  • la dispen­sa­tion des médi­ca­ments se fait en offi­cine ou en PUI sous le contrôle d’un phar­ma­cien. Dans ces établis­se­ments, les profes­sion­nels de santé sont tenus de respec­ter les condi­tions de conser­va­tion des médi­ca­ments dans des locaux ou enceintes adap­tés prévues par l’AMM (condi­tion de température…).
  • la surveillance post-​AMM fait partie inté­grante de la qualité de la chaîne du médi­ca­ment. Après sa commer­cia­li­sa­tion, le médi­ca­ment fait l’objet, toute sa vie, d’une surveillance de la part des auto­ri­tés et des profes­sion­nels de santé des pays dans lesquels il est auto­risé. Les béné­fices et les risques liés à son utili­sa­tion sont pério­di­que­ment évalués. Le médi­ca­ment peut être à tout moment retiré du marché et son AMM suspen­due, en cas de doute sur la balance bénéfice/​risque de la molé­cule. L’ANSM publie chaque année, sur son site Inter­net, la liste des médi­ca­ments pour lesquels les AMM ont été refu­sées, reti­rées ou suspen­dues, dont la déli­vrance a été inter­dite ou qui ont été reti­rés du marché en France et dans l’Union euro­péenne (UE).
  • Martine Delmond

Point de vue d’un élu associatif : Abattre les cloisons pour être entendu

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Régu­liè­re­ment, lors de nos assem­blées, nous avons à déplo­rer le manque de renou­vel­le­ment des administrateurs.

Nos asso­cia­tions ont ceci de parti­cu­lier qu’elles concernent une mala­die évolu­tive qui se mani­feste sur le tard. Lorsque les premiers symp­tômes appa­raissent, la mala­die est déjà à un stade avancé. Une telle pers­pec­tive incite peut à s’en­ga­ger, que l’ont soit aidé ou aidant. 

De plus, nous exer­çons dans un monde cloi­sonné, A chaque asso­cia­tion sa mala­die ! Cela alors qu’elles ont des problèmes simi­laires à résoudre. Ainsi, chaque rentrée voit le même parcours du combat­tant où au lieu d’unir leurs efforts, les asso­cia­tions se retrouvent en concur­rence face aux orga­nismes censés les aider. Que d’éner­gie gaspillée ! 

Le tout aggravé par l’ac­cé­lé­ra­tion d’un monde livré aux puis­sants lobbies qui se disputent les parts de marché et face auxquels il devient de plus en plus diffi­cile de faire entendre notre cause.

Comment trou­ver la force pour abattre les cloi­sons qui nous éloignent, nous affaiblissent ? 

Nous retrou­vant entre gens concer­nés par la même mala­die, c’est natu­rel­le­ment que nos préoc­cu­pa­tions vont d’abord au « comment aider ? » ou « comment trai­ter ? » Trop rare­ment nous nous inté­res­sons au « comment éviter ? » qui pour­tant s’adresse à tous — Y compris ceux qui ne sont pas concer­nés, mais qui par leurs acti­vi­tés pour­raient le deve­nir et ne le savent pas. D’où les jour­nées mondiales orga­ni­sées pour sensi­bi­li­ser le grand public sur la mala­die, aler­ter sa vigi­lance sur la néces­sité d’éta­blir des prin­cipes de précau­tions et les faire respec­ter. Récem­ment, le gouver­ne­ment n’a-​t-​il pas été amené à revoir à la baisse les règle­men­ta­tions d’uti­li­sa­tion des pesti­cides dont le lien avec le Parkin­son a pour­tant été démon­tré par l’IN­SERM. Face aux tendances à regrou­per les réponses, ne devons-​nous pas rappro­cher nos causes ? Ne pourrions-​nous déve­lop­per des parte­na­riats pour échan­ger nos savoirs, voire propo­ser des terrains d’actions communes ?

Quelques pistes :
httsp://www.generations-futures.fr/actualites/sentinelles-film-cinema-8-novembre/
https://www.letemps.ch/economie/2015/03/11/pesticides-empoisonnent-negociations-entre-americains-europeens
https://www.phyto-victimes.fr/
Rédigé pat Yves Gicquel

[vu sur le net] Point sur l’arrêt de la consultation du Dr Gabriel Villafane au sein du service de neurologie de l’hôpital Henri-​Mondor AP-HP

article trouvé sur le site de l’as­sis­tance publique hôpi­taux de Paris

Le service de neuro­lo­gie de l’hôpital Henri Mondor AP-​HP héberge un Centre expert Parkin­son dirigé par le Pr Philippe Rémy, label­lisé par l’ARS Ile-​de-​France. Le Dr Gabriel Villa­fane a exercé dans le service de Neuro­lo­gie à raison d’une demi-​journée par semaine, avec une vaca­tion, jusqu’au 1er octobre 2017.

Un proto­cole d’essai théra­peu­tique sur l’utilisation de la nico­tine à l’état pur comme médi­ca­ment pour les mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives, notam­ment la mala­die de Parkin­son, a été engagé par le Pr Cesaro (jusqu’à son décès en 2013) et le Dr Villa­fane. Cette recherche clinique, promue par l’AP-HP avec l’autorisation des auto­ri­tés compé­tentes (ANSM et CPP), s’est dérou­lée de 2009 à 2012 et a concerné 40 patients sur la période. Les résul­tats de cette étude clôtu­rée permettent de conclure à l’inefficacité de l’administration trans­der­mique de nico­tine sur les symp­tômes moteurs de patients atteints de mala­die de Parkinson.

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Ce que dit la science à propos des risques et bienfaits du cannabis

Ce que dit la science à propos des risques et bien­faits du cannabis

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Le 12 janvier 2017 Even Kinsey, Profes­seur assis­tant en psycho­lo­gie à l’Univer­sité de Virgi­nie Ouest, et Divya Ramesh, Cher­cheuse adjointe à l’Univer­sité du Connec­ti­cut, décla­raient :

En tant que cher­cheurs, nous n’avons aucune opinion poli­tique au sujet de la léga­li­sa­tion du canna­bis. Nous étudions simple­ment cette plante, connue sous le nom de mari­juana, et ses compo­santes chimiques. 

À ce jour, 29 états améri­cains auto­risent l’usage médi­cal du canna­bis. Même si d’au­cuns prétendent que le canna­bis ou les extraits de canna­bis peuvent soula­ger certaines mala­dies, la recherche sur ce sujet est encore balbu­tiante, et les résul­tats obte­nus jusque-​là sont miti­gés. Pour l’ins­tant, nous n’en savons pas assez sur le canna­bis et ses déri­vés pour juger s’il s’agit d’un médi­ca­ment efficace.

Alors, quelles sont les données scien­ti­fiques dispo­nibles à ce jour, et pour­quoi n’en savons-​nous pas davan­tage au sujet de l’usage médi­cal du canna­bis ? La plupart des cher­cheurs s’in­té­ressent à des compo­santes spéci­fiques du canna­bis, nommées canna­bi­noïdes. Si l’on s’en tient à un point de vue de cher­cheur, le canna­bis est une drogue « sale », dans la mesure où il contient des centaines de compo­sants dont on ne connaît pas bien les effets. C’est pour­quoi les cher­cheurs se concentrent sur un seul type de canna­bi­noïde à la fois. À ce jour, seuls deux canna­bi­noïdes issus de la plante ont été étudiés de façon appro­fon­die : le THC (tétra­hy­dro­can­na­bi­nol) et le canna­bi­diol. Mais il se peut que d’autres canna­bi­noïdes que l’on ne connaît pas encore soient dotés de vertus thérapeutiques. 

Le THC est le prin­cipe actif prin­ci­pal du canna­bis. Il active les récep­teurs canna­bi­noïdes dans le cerveau, provo­quant l’ef­fet de « high » bien connu des consom­ma­teurs de canna­bis, mais il joue aussi sur le foie et sur d’autres parties du corps. Les deux seuls canna­bi­noïdes approu­vés par la FDA (Food and Drug Admi­nis­tra­tion, l’au­to­rité améri­caine de la santé), que les méde­cins peuvent donc pres­crire léga­le­ment, sont des médi­ca­ments synthé­ti­sés par des labo­ra­toires repro­dui­sant l’ef­fet du THC. Ils sont pres­crits pour augmen­ter l’ap­pé­tit et préve­nir les pertes muscu­laires asso­ciées à certains cancers et au sida. 

Le canna­bi­diol (dit aussi CBD), de son côté, n’in­te­ra­git pas avec les récep­teurs canna­bi­noïdes. Il ne produit pas non plus de « high ». Aux États-​Unis, 17 états ont adopté des lois qui permettent à certains malades d’avoir accès au CBD.

Notre corps produit natu­rel­le­ment des canna­bi­noïdes, les endo­can­na­bi­noïdes. Les cher­cheurs déve­loppent des médi­ca­ments capables d’alté­rer leur fonc­tion, afin de mieux comprendre comment fonc­tionnent les récep­teurs de ces substances dans notre orga­nisme. Ces études visent à trou­ver des trai­te­ments qui pour­raient utili­ser les canna­bi­noïdes que nous produi­sons natu­rel­le­ment pour soigner la douleur chro­nique ou l’épi­lep­sie, au lieu d’uti­li­ser le canna­bis issu de plantes. 

On entend souvent dire que le canna­bis est un trai­te­ment possible pour beau­coup de mala­dies. Obser­vons de plus près deux affec­tions, la douleur chro­nique et l’épi­lep­sie, pour illus­trer l’état actuel de la recherche sur les vertus théra­peu­tiques du cannabis. 

Le canna­bis permet-​il de lutter contre la douleur chronique ?
Les résul­tats de la recherche indiquent que certaines personnes souf­frant de douleur chro­nique pratiquent l’auto­mé­di­ca­tion avec le canna­bis. Cepen­dant, nous dispo­sons de trop peu d’études menées sur les humains pour savoir si le canna­bis ou les canna­bi­noïdes soulagent effec­ti­ve­ment la douleur chronique. 

La recherche menée sur les humains montre que certaines mala­dies, comme la douleur chro­nique résul­tant de lésions nerveuses, seraient sensibles à l’ac­tion du canna­bis, sous forme fumée ou vapo­ri­sée, de même qu’à un médi­ca­ment à base de THC auto­risé par la FDA. Mais la plupart de ces recherches se fondent sur des décla­ra­tions subjec­tives, sur des évalua­tions person­nelles de la douleur, ce qui en limite la vali­dité. Seuls quelques essais cliniques contrô­lés ont été menés à ce jour, ce qui ne permet pas de savoir si le canna­bis est un trai­te­ment de la douleur efficace. 

Une autre approche consiste à s’in­té­res­ser à la combi­nai­son de plusieurs médi­ca­ments, à savoir un médi­ca­ment expé­ri­men­tal à base de canna­bi­noïdes asso­cié à un médi­ca­ment déjà connu. Par exemple, une étude récente menée sur les souris combi­nait une faible dose de médi­ca­ment à base de THC à un médi­ca­ment de type aspi­rine. Or, cette combi­nai­son bloque la douleur asso­ciée aux termi­nai­sons nerveuses mieux que chacune de ces drogues ne le fait individuellement. 

Théo­ri­que­ment, de telles combi­nai­sons permettent d’uti­li­ser des quan­ti­tés moindres de chaque substance, et les effets secon­daires sont ainsi réduits. En outre, certaines personnes peuvent être plus récep­tives à l’une des substances qu’à l’autre, ce qui opti­mise les chances que la combi­nai­son convienne à plus de patients. Mais pour le moment, aucune étude de ce type n’a été menée sur les humains.

Les effets du canna­bis sur l’épilepsie : 
Malgré certains articles à sensa­tion et même si les spécu­la­tions vont bon train sur Inter­net, l’usage théra­peu­tique du canna­bis pour atté­nuer les crises d’épi­lep­sie n’est pour l’ins­tant confirmé que par des expé­riences menées sur les rongeurs.

Chez les humains, la preuve de son effi­ca­cité est bien moins établie. Il existe bon nombre d’anec­dotes et d’en­quêtes qui vantent les vertus des fleurs de canna­bis ou des extraits de canna­bis pour trai­ter l’épi­lep­sie. Mais on ne saurait compa­rer ces décla­ra­tions à des essais cliniques correc­te­ment contrô­lés qui permettent de déter­mi­ner si certains types de crise d’épi­lep­sie répondent posi­ti­ve­ment aux effets des canna­bi­noïdes et de donner des indices plus solides sur la façon dont la plupart des gens réagissent à cette substance. 

Même si le CBD attire l’at­ten­tion en tant que trai­te­ment poten­tiel des crises d’épi­lep­sie chez l’hu­main, on ne sait rien du lien physio­lo­gique entre la substance et ses effets. De même qu’a­vec la douleur chro­nique, les quelques études cliniques qui ont été menées n’in­cluent que très peu de patients. En étudiant des groupes plus impor­tants, nous pour­rions décou­vrir si seuls certains patients sont récep­tifs au CBD. 

Nous avons égale­ment besoin d’en savoir plus sur les récep­teurs canna­bi­noïdes dans le cerveau et dans le corps, de comprendre quels systèmes ils régulent, et de quelle façon le CBD peut les influen­cer. Par exemple, le CBD pour­rait inter­agir avec des médi­ca­ments anti­épi­lep­tiques, mais nous ne savons pas encore très bien dans quel sens. Il pour­rait aussi avoir des effets diffé­rents sur un cerveau en déve­lop­pe­ment et sur un cerveau adulte. Si l’on cherche à soigner des enfants et des jeunes avec du CBD ou des produits issus du canna­bis, il faut se montrer parti­cu­liè­re­ment prudent. 

La recherche sur le canna­bis est diffi­cile à mener. 
Ce n’est que par le biais d’études solides que nous pour­rons comprendre les éven­tuelles vertus théra­peu­tiques du canna­bis. Mais la recherche sur le canna­bis et les canna­bi­noïdes est parti­cu­liè­re­ment diffi­cile à mener. 

Aux États-​Unis, le canna­bis et ses compo­santes, le THC et le CBD, sont surveillés de près par la DEA, la police anti­drogue améri­caine, au même titre que l’ecs­tasy et l’hé­roïne. Pour mener des études sur le canna­bis, tout cher­cheur doit d’abord deman­der une auto­ri­sa­tion à l’État et à l’éche­lon fédé­ral. S’en­suit un très long proces­sus d’ana­lyse ponc­tué d’ins­pec­tions, permet­tant d’as­su­rer à la recherche un haut niveau de sécu­rité et une traça­bi­lité maximale. 

Dans nos labo­ra­toires, même les toutes petites quan­ti­tés de canna­bi­noïdes que nous utili­sons pour nos recherches sur les souris sont sous haute surveillance. Ce fardeau régle­men­taire décou­rage bien des chercheurs. 

La concep­tion des expé­riences est un autre défi diffi­cile de taille. Beau­coup d’études se fondent sur les souve­nirs des consom­ma­teurs : ils décrivent leurs symp­tômes et les quan­ti­tés de canna­bis consom­mées. On retrouve ce même biais dans toute étude qui se fonde sur des compor­te­ments décla­rés. En outre, les études menées en labo­ra­toire ne concernent géné­ra­le­ment que des consom­ma­teurs modé­rés à fréquents, qui ont déjà certai­ne­ment déve­loppé une certaine accou­tu­mance aux effets de la mari­juana et qui, de ce fait, ne sont pas repré­sen­ta­tifs de la popu­la­tion géné­rale. Par ailleurs, ces études se limitent à l’usage du canna­bis sous sa forme « entière », qui contient de nombreuses sortes de canna­bi­noïdes dont nous connais­sons très mal les effets. 

Les essais avec placebo sont égale­ment compli­qués, parce que l’eu­pho­rie que l’on asso­cie géné­ra­le­ment à la consom­ma­tion de canna­bis rend la substance facile à iden­ti­fier, en parti­cu­lier si elle contient une forte dose de THC. Les gens savent quand ils sont « high » et quand ils ne le sont pas. 

Il existe encore un autre biais, que l’on appelle le biais d’es­pé­rance, qui revêt un sens parti­cu­lier avec la recherche sur le canna­bis. Ce biais repose sur l’idée que nous avons tendance à expé­ri­men­ter ce qui corres­pond à nos espé­rances, en fonc­tion de nos connais­sances. Par exemple, les gens se déclarent plus éveillés après avoir bu un café « normal », même s’il s’agis­sait en fait d’un café déca­féiné. De même, les parti­ci­pants d’une étude sur le canna­bis évoquent un soula­ge­ment après avoir ingéré du canna­bis, parce qu’ils sont persua­dés que le canna­bis soulage la douleur. 

La meilleure façon de surmon­ter ce biais consiste à mettre en place une étude contre placebo plus sophis­ti­quée. Contrai­re­ment à l’étude contre placebo simple dans laquelle les parti­ci­pants ne savent pas ce qu’ils reçoivent, on leur déclare qu’ils reçoivent un placebo, ou une dose de canna­bis, sans que cela corres­ponde forcé­ment à la réalité. 

Les études sur le canna­bis devraient égale­ment inclure des mesures biolo­giques objec­tives, telles que le taux de THC dans le sang, ou des mesures physio­lo­giques ou senso­rielles que l’on retrouve habi­tuel­le­ment dans le champ de la recherche biomé­di­cale. Pour l’heure, les études sur le canna­bis mettent en avant des mesures auto­dé­cla­rées plutôt que des mesures objectives.

La consom­ma­tion de canna­bis n’est pas sans risques. 
La possi­bi­lité d’une consom­ma­tion exces­sive existe pour toute drogue qui affecte le fonc­tion­ne­ment du cerveau, et les canna­bi­noïdes ne font pas excep­tion à la règle. On peut compa­rer le canna­bis au tabac, car beau­coup de ses consom­ma­teurs ont eux aussi du mal à arrê­ter. Et de même que le tabac, le canna­bis est un produit natu­rel qui a été cultivé de façon sélec­tive pour obte­nir des effets plus puis­sants sur le cerveau, ce qui n’est pas sans risque. 

Bien que de nombreux usagers du canna­bis soient en mesure d’ar­rê­ter sans problème, de 2 à 6% des consom­ma­teurs améri­cains éprouvent des diffi­cul­tés à stop­per. L’usage répété de la drogue, en dépit de l’en­vie de dimi­nuer ou d’ar­rê­ter d’en consom­mer, est le signe d’une dépen­dance.

Tandis que de plus en plus d’états améri­cains adoptent des lois en faveur de l’usage médi­cal ou récréa­tif du canna­bis, le nombre de personnes dépen­dantes pour­rait bien augmenter. 

Il est trop tôt pour affir­mer que les béné­fices poten­tiels du canna­bis dépassent les risques qu’il fait encou­rir à ceux qui en consomment. Mais tandis que les lois améri­caines sur le canna­bis (et le canna­bi­diol) se font moins restric­tives, il est temps que la recherche établisse des faits. 

Even Kinsey, Profes­seur assis­tant en psycho­lo­gie à l’Université de Virgi­nie Ouest,
Divya Ramesh, Cher­cheuse adjointe à l’Uni­ver­sité du Connecticut,
La version origi­nale de cet article a été publiée sur The Conver­sa­tion, le 12 janvier 2017
Lu par Renée Dufant

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