Ne pas être qu'un "patient" ...

Le NIH (National Institute of Health), (similaire à l’INSERM en France) lance un effort collectif pour trouver des biomarqueurs de la maladie de Parkinson.

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°52 

Cette nouvelle initia­tive vise à accé­lé­rer la recherche de biomar­queurs, c’est à dire de modi­fi­ca­tions dans le corps pouvant être utili­sés pour prédire, diag­nos­ti­quer ou surveiller la mala­die de Parkin­son. De plus, cette initia­tive va aussi stimu­ler la colla­bo­ra­tion entre les cher­cheurs et encou­ra­ger les patients à s’im­pli­quer dans les études cliniques. 

Ce manque de biomar­queurs pour la mala­die de Parkin­son a été un défi majeur pour le déve­lop­pe­ment de meilleurs trai­te­ments de la mala­die. Le Programme Mala­die de Parkin­son biomar­queurs (PDBP) http://pdbp.ninds.nih.gov soutient les efforts pour géné­rer de nouvelles tech­no­lo­gies et géné­rer des outils d’ana­lyse pour la décou­verte de biomar­queurs, pour iden­ti­fier et vali­der ces biomar­queurs chez les patients, et pour parta­ger les données des biomar­queurs et les ressources au sein de la commu­nauté scien­ti­fique au béné­fice des patients Parkin­so­niens. Le programme a été lancé par l’Ins­ti­tut Natio­nal des Troubles et des Mala­dies Neuro­lo­giques (NINDS), qui fait partie des NIH (Natio­nal Insti­tutes of Health, Insti­tut Natio­nal de la Santé). Les biomar­queurs peuvent inclure des chan­ge­ments dans la chimie du corps ou dans sa physio­lo­gie, des modi­fi­ca­tions de la modu­la­tion des gènes, et même permettent de mieux analy­ser les chan­ge­ments subtils dans le compor­te­ment d’une personne. Par exemple, certains anti­corps dans le sang peuvent être des biomar­queurs pour diffé­rents types d’infection. 

La gamme de biomar­queurs poten­tiels pour la mala­die de Parkin­son est vaste, et il y a eu des pistes promet­teuses. Certains cher­cheurs étudient l’uti­li­sa­tion de l’ima­ge­rie non inva­sive pour détec­ter les chan­ge­ments dans le fonc­tion­ne­ment du cerveau ou de sa biochi­mie. Plusieurs études ont montré un lien entre la mala­die et les varia­tions de certaines protéines ou d’autres molé­cules dans le sang, l’urine ou dans le liquide céphalo-​rachidien (LCR) qui « baigne » le cerveau et la moelle épinière. Mais, dans la mala­die de Parkin­son, il n’y a pas de biomar­queurs éprou­vés. PDBP est une initia­tive pour finan­cer et coor­don­ner les études sur les biomar­queurs multiples dans la mala­die de Parkin­son : « Notre objec­tif est d’ac­cé­lé­rer les progrès vers un ensemble robuste de biomar­queurs pour la mala­die de Parkin­son en aidant les cher­cheurs qui conduisent ou vont conduire des approches nova­trices, en permet­tant de les réunir, et en rendant plus facile pour eux le partage et l’ana­lyse des données en prove­nance de leurs diffé­rentes études », a déclaré  le Direc­teur du NINDS, le Dr. LandisS­TORY, Ph.D. Neuf équipes de recherche ont été finan­cés par le programme à ce jour.

http://www.ninds.nih.gov/research/parkinsonsweb/udall_centers/

(voir les projets marqués d’un *). Quatre de ces projets sont asso­ciés avec les Centres NINDS Udall d’ex­cel­lence pour la recherche sur la mala­die de Parkinson 

Proposé par Laurent Lescaudron,
Ph.D Maître de Conférences
http://lioad.nantes.inserm.fr/index.php/fr/

La biopsie des glandes salivaires peut-​elle diagnostiquer la maladie de Parkinson ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°52

Commu­ni­ca­tion du 10 janvier 2012
La biop­sie des glandes sali­vaires semble être un test de diag­nos­tic pour la mala­die de Parkin­son, selon une nouvelle étude. 

Une biop­sie de la glande sous-​maxillaire qui montre la présence de la protéine anor­male alpha-​synucléine est forte­ment révé­la­trice de la mala­die de Parkin­son, par oppo­si­tion à d’autres troubles neuro­dé­gé­né­ra­tifs qui peuvent «  imiter  » la mala­die, a déclaré l’au­teur prin­ci­pal de l’étude, Charles Adler, MD, PhD, de la Mayo Clinic Arizona, Scotts­dale, en Arizona. 

« Il n’existe actuel­le­ment aucun test de diag­nos­tic pour la mala­die de Parkin­son chez les patients vivants. La seule façon de faire le diag­nos­tic est à l’au­top­sie, quand vous pouvez voir une protéine anor­male, l’alpha-​synucléine, dans certaines régions du cerveau », le Dr Adler, membre de l’Ame­ri­can Academy of Neuro­logy, a déclaré à Medscape Medi­cal Nouvelles. 

Leurs conclu­sions préli­mi­naires ont été publiées le 10 janvier 2013, les résul­tats complets seront présen­tés à la 65ème réunion annuelle de l’Ame­ri­can Academy of Neuro­logy à San Diego (Mars 16 – 23, 2013).

Le Dr Adler et son équipe ont travaillé à déter­mi­ner s’il existe des preuves de l’alpha-​synucléine dans d’autres organes du corps afin qu’ils puissent déve­lop­per un test de diag­nos­tic chez les patients vivants.

« Nous avons déjà publié sur le fait que la glande sous-​maxillaire est l’une des plus grandes concen­tra­tions d’alpha-​synucléine dans un organe en dehors du cerveau. En effet, nous avons testé par autop­sie 28 patients atteints de mala­die de Parkin­son et nous avons constaté que les 28 d’entre eux avaient alpha ‑synu­cléine dans la glande sous-​maxillaire. » A‑t-​il dit.

Cette décou­verte a conduit les cher­cheurs à une biop­sie de la glande sous-​maxillaire de patients (vivants) atteints de la mala­die de Parkin­son afin de voir si cette protéine était présente. Si c’était le cas, alors la biop­sie pour­rait être utili­sée comme test diag­nos­tique, pensent-ils. 

Proposé par Laurent Lescaudron,
PhD Maître de Confé­rences Hors Classe, Univer­sité, Nantes France
Profes­seur Asso­cié, Central Michi­gan Univ., Mt Plea­sant, Michi­gan USA.
INSERM U791, Labo­ra­toire d’In­gé­nie­rie Ostéo-​Articulaire et Dentaire (LIOAD),
Groupe  STEP « skele­tal tissue engi­nee­ring and physio­pa­tho­logy » UFR d’Odontologie,
Univ. Nantes, CHU HOTEL DIEU, 44042 Nantes France
http://lioad.nantes.inserm.fr/index.php/fr/

Le concept physiothérapeutique « LSVT-Big »

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012 

Dérivé du Lee Silver­man Voice Trai­ning (LSVT), un concept ortho­pho­nique parti­cu­liè­re­ment effi­cace en cas de Parkin­son (Info parue dans le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°35 p.12 décembre 2008), le LSVT-​Big offre à présent un pendant physio­thé­ra­peu­tique. Trois théra­peutes suisses spécia­li­sés dans le Parkin­son ont déjà reçu une forma­tion dans ce domaine. 

De nombreux patients parkin­so­niens présentent des problèmes d’élocution au cours de l’évolution de la mala­die. Leur voix est de plus en plus basse, faible et inin­tel­li­gible. Un trai­te­ment ortho­pho­nique est indi­qué – le LSVT, qui mise sur l’entraînement répété et inten­sif du volume, permet de bons résultats.

Depuis quelque temps, d’ingénieux physio­thé­ra­peutes cogitent : ce qui fonc­tionne avec les muscles du langage devrait en prin­cipe s’appliquer aux muscles de l’appareil loco­mo­teur. C’est pour­quoi ils ont adapté à la physio­thé­ra­pie l’idée de l’entraînement répété axé sur l’amplitude issue de l’orthophonie – avec succès. En réfé­rence à son origine, ils ont baptisé leur nouveau concept « LSVT-​Big » — Big signi­fiant grand.

Ainsi, à l’instar du volume de la voix qui peut être «  ampli­fié  » en ortho­pho­nie, LSVT-​Big mise sur des mouve­ments de parti­cu­liè­re­ment grande enver­gure. Le trai­te­ment stan­dard consiste en quatre répé­ti­tions régu­lières par semaine, d’une durée de 50 à 60 minutes, et ce pendant quatre semaines (16 unités). Diffé­rents « grands » mouve­ments de l’ensemble du corps sont réali­sés avec le plus d’engagement possible (au moins 80% de l’énergie maxi­male) et un effort mani­feste. Grâce à un feed­back du théra­peute, voire éven­tuel­le­ment à des vidéos, les patients apprennent à « cali­brer » à nouveau la percep­tion de leurs propres mouve­ments. Cette étape est essen­tielle, car au fil du temps, les patients consi­dèrent leurs mouve­ments (sans cesse plus petits et plus lents au cours de l’évolution de la mala­die) comme « normaux ». Le patient ne peut réta­blir l’amplitude de ses mouve­ments et les norma­li­ser que par le biais d’un entrai­ne­ment répé­ti­tif intensif.

Une étude scien­ti­fique publiée récem­ment prouve que le LSVT-​Big peut accroître consi­dé­ra­ble­ment la vitesse de la marche et l’amplitude des mouve­ments (enjam­bée). En outre, cet entrai­ne­ment permet de réali­ser des mouve­ments des bras ciblés, plus vastes et plus rapides.

Le recours précoce à la méthode LSNT-​Big peut frei­ner la progres­sion de la restric­tion des mouve­ments. Les patients, qui multi­plient leurs possi­bi­li­tés de mouve­ment et déve­loppent leur dyna­misme et leur force, élar­gissent en leur rayon de mouve­ment et gagnent en auto­no­mie au quoti­dien, ce qui améliore leur qualité de vie et leur rela­tion au corps.

Actuel­le­ment trois théra­peutes sont certi­fiés en Suisse : Suzanne Brühl­mann (clinique Hélios, Zihl­schlacht), Jorina Jans­sens (clinique Bethesda, Tschugg) et Klaartje Malfroid (cabi­net Robel­laz, Köniz). Les établis­se­ments qui les emploient four­nissent aux patients des rensei­gne­ments sur le dérou­le­ment du trai­te­ment, la pres­crip­tion et la prise en charge des coûts.

Par Jörg Roth­wei­ler, Parkin­son Suisse n°106
Lu par Jean Grave­leau

« Freezing » : quand le traitement par Levodopa est responsable

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012 

Chez la plupart des patients, les blocages soudains de la marche se produisent quand leur concen­tra­tion médi­ca­men­teuse est trop faible. Cepen­dant, pour d’autres, ce phéno­mène de « free­zing » est provo­qué par les médi­ca­ments eux-​mêmes ! C’est tout du moins ce que postulent des scien­ti­fiques améri­cains dans une petite étude.

Quand la concen­tra­tion effi­cace des médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques dimi­nue, les parkin­so­niens peuvent être victime de blocage : ils ont l’impression d’être cloués au sol et ne peuvent pas faire un pas sans aide exté­rieure. Chez certains patients, ce « free­zing » appa­raît égale­ment pendant les phases « on » — c’est-​à-​dire quand la médi­ca­tion est effi­cace. Dans de tels cas (fort heureu­se­ment rela­ti­ve­ment rares), c’est la médi­ca­tion dopa­mi­ner­gique elle-​même qui est à l’origine du blocage : c’est ce qu’indique l’équipe des neuro­logues améri­cains du Dr Alberto Espay, Univer­sité de Cincinnati.

Ils ont examiné quatre parkin­so­niens trai­tés par Lévo­dopa victimes d’épisodes de free­zing et ont observé que lorsque le trai­te­ment par L‑dopa était inter­rompu, les symp­tômes moteurs étaient natu­rel­le­ment plus marqués, mais que les blocages dispa­rais­saient complè­te­ment chez trois de ces patients et partiel­le­ment chez le quatrième. Dès la reprise de l’administration de lévo­dopa, les phases « on » étaient à nouveau accom­pa­gnées de free­zing. Lorsque la dose de L‑dopa était doublée, les free­zings s’aggravaient tant que les patients ne pouvaient presque plus marcher. La dose supplé­men­taire de L‑dopa préser­vait bien sûr les autres fonc­tions motrices, mais la fréquence des effets indé­si­rables tels que les dyski­né­sies était plus élevée. L’équipe du Dr Espay déduit quatre types de free­zings de ses observations : 

  1. le free­zing de phase « off » clas­sique, provo­qué par un manque de stimu­la­tion dopaminergique. 
  2. le free­zing pseudo « on », qui appa­raît quand la médi­ca­tion est insuf­fi­sante en phase « on ».
  3. le véri­table free­zing de phase « on », déclen­ché par la médi­ca­tion dopa­mi­ner­gique en phase « on ».
  4. le free­zing résis­tant au trai­te­ment, indé­pen­dant des phases « on » et « off ».

En pratique, il est essen­tiel de diffé­ren­cier les free­zing pseudo-« on » et les véri­tables free­zings de phase « on ». En cas de suspi­cion de free­zing de phase « on », les auteurs de l’étude proposent de doubler la dose habi­tuelle de L‑dopa et de contrô­ler la marche au bout de 45 à 60 minutes. Si le blocage empire, il s’agit d’un free­zing de phase « on ». si possible, les méde­cins doivent aussi inter­rompre la médi­ca­tion et contrô­ler la mobi­lité 12 heures après la dernière dose : les blocages ne faiblissent qu’en cas de véri­table free­zing de phase « on ».
Dans un tel cas, les méde­cins se trouvent toute­fois confron­tés à un dilemme théra­peu­tique : souvent, il est impos­sible de réduire la médi­ca­tion, car tous les autres problèmes moteurs sont aggra­vés. Il est plus réaliste que les patients s’entraînent à dépas­ser les blocages avec l’aide de proches ou du person­nel de soins. 

La stimu­la­tion céré­brale profonde (SCP) est égale­ment envi­sa­geable chez certains patients. En effet, dans de nombreux cas, elle permet de réduire la dose de L‑dopa.

Source : Neuro­logy 2012, Epub
Lu dans Parkin­son Suisse n°106
Par Jean Grave­leau

Exposition aux pesticides et maladie de Parkinson : le lien confirmé chez les agriculteurs français

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012 

Une équipe de cher­cheurs de l’unité Inserm « Neuroé­pi­dé­mio­lo­gie » et de l’UPMC montre que l’exposition aux pesti­cides double quasi­ment le risque de surve­nue de la mala­die de Parkin­son parmi les agri­cul­teurs. Ce risque augmente avec le nombre d’années d’exposition et, chez les hommes, est prin­ci­pa­le­ment lié à l’usage d’insecticides, notam­ment de type orga­no­chloré. Ces résul­tats, qui posent égale­ment la ques­tion du rôle d’une conta­mi­na­tion rési­duelle de la popu­la­tion géné­rale par ces pesti­cides, sont publiés en ligne dans Annals of Neuro­logy.

La mala­die de Parkin­son est la deuxième mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive la plus fréquente, après la mala­die d’Alzheimer. On admet que, dans la plupart des cas, elle trouve son origine dans une combi­nai­son de facteurs de risque géné­tiques et environnementaux.

Parmi les facteurs d’environnement suspec­tés, des études épidé­mio­lo­giques ont montré une asso­cia­tion entre la surve­nue de la mala­die de Parkin­son et une expo­si­tion profes­sion­nelle aux pesti­cides. Toute­fois, aucune famille de pesti­cides n’a pu être spéci­fi­que­ment mise en cause et le rôle du niveau d’exposition n’a pas été étudié (rela­tion dose-effet).

En colla­bo­ra­tion avec la Mutua­lité sociale agri­cole (MSA), une équipe de cher­cheurs de l’Inserm et de l’UPMC (Univer­sité Pierre et Marie Curie) a étudié un groupe de 224 patients atteints de mala­die de Parkin­son, qu’ils ont comparé à un groupe de 557 personnes non malades, toutes affi­liées à la MSA, de même âge et sexe et habi­tant dans le même département.

L’exposition aux pesti­cides durant toute la vie profes­sion­nelle des parti­ci­pants a été recons­ti­tuée de manière très détaillée à l’occasion d’entretiens avec des méde­cins du travail de la MSA permet­tant de recueillir un grand nombre d’informations telles que la surface des exploi­ta­tions, le type de cultures et les pesti­cides utili­sés, le nombre d’années et la fréquence annuelle d’exposition, ou encore la méthode d’épandage.

Les résul­tats montrent que les patients atteints de mala­die de Parkin­son avaient utilisé plus souvent des pesti­cides et durant un plus grand nombre d’années que les témoins ; les cher­cheurs ont alors estimé que les agri­cul­teurs expo­sés aux pesti­cides avaient un risque presque deux fois plus élevé de déve­lop­per la mala­die de Parkin­son que ceux qui n’en utili­saient pas.
Parmi les prin­ci­pales familles de pesti­cides, les cher­cheurs ont mis en évidence chez les hommes atteints un risque jusqu’à 2,4 fois plus élevé que chez les témoins pour les insec­ti­cides de type orga­no­chloré. Cette famille de pesti­cides qui regroupe par exemple le lindane et le DDT a été large­ment utili­sée en France entre les années 1950 et 1990 et se carac­té­rise par une persis­tance dans l’environnement de nombreuses années après l’utilisation. Les cher­cheurs précisent toute­fois qu’on ne peut pas, à partir de ces résul­tats, exclure l’implication d’autres types de pesti­cides moins fréquem­ment utilisés.

Les auteurs soulignent alors l’importance de l’éducation des utili­sa­teurs profes­sion­nels de pesti­cides à un meilleur usage et la mise en place de mesures de protec­tion des travailleurs agricoles.
Enfin, au-​delà du rôle de l’exposition aux pesti­cides à des niveaux élevés en milieu profes­sion­nel, ces résul­tats soulèvent la ques­tion des consé­quences d’une expo­si­tion à plus faibles doses. Des études complé­men­taires seront néces­saires pour répondre à cette question. 

Annals of Neurology :
http://www3.interscience.wiley.com/cgi-bin/fulltext/122322358/PDFSTART (Sous presse)
Contact cher­cheur :
Alexis Elbaz Unité Inserm 708 Neuroé­pi­dé­mio­lo­gie Hôpi­tal de la Salpê­trière 47 Bvd de l’Hô­pi­tal 75651 Paris Cedex 13 France Tel : 01 42 16 25 40
Contact presse :
Anne Mignot Tel. 01 44 23 60 73
Fran­çoise Reboul Salze Dépar­te­ment Infor­ma­tion Scien­ti­fique et Commu­ni­ca­tion Mission Inserm Asso­cia­tions Char­gée de mission 101, rue de Tolbiac 75654 Paris cedex 13 Tél : 01 44 23 60 89 Fax : 01 44 23 60 68 www.associations.inserm.fr

Trans­mis par Domi­nique Bonne

Ortophonie et maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012 

Véro­nique Rolland-Monnoury
Ortho­pho­niste Certi­fiée LSVT Char­gée d’enseignement

La prise en charge ortho­pho­nique des patients parkin­so­niens concerne quatre domaines : les troubles de la parole (dysar­thrie), de la déglu­ti­tion (dyspha­gie), de l’écriture (micro­gra­phie) et les troubles cogni­tifs (atten­tion, fonc­tions exécu­tives : orga­ni­sa­tion, planification).

Parole, déglu­ti­tion et écri­ture ont en commun d’être des actes moteurs haute­ment auto­ma­ti­sés qui néces­sitent une orga­ni­sa­tion séquen­tielle précise et rapide du mouve­ment pour abou­tir au bon geste ; or le dysfonc­tion­ne­ment des noyaux gris centraux dans la mala­die de Parkin­son a un impact sur ces sché­mas moteurs.

Les troubles de la parole
L’akinésie (diffi­culté à l’initiation du mouve­ment), la brady­ki­né­sie (ralen­tis­se­ment de l’exécution du mouve­ment), l’hypokinésie (réduc­tion de l’amplitude du mouve­ment) et la rigi­dité présentes dans la mala­die de Parkin­son expliquent l’origine du terme de « dysar­thrie hypokinétique ».

Il est acquis actuel­le­ment que les troubles de la parole sont un des marqueurs cliniques de la mala­die et de son évolu­tion. Il est égale­ment reconnu qu’ils surviennent dès le début de la mala­die et même parfois au cours de la période pré-​diagnostique. La dysar­thrie est un symp­tôme de la mala­die souvent négligé au stade précoce et elle ne retient l’attention que lorsque les troubles atteignent un degré impor­tant de sévé­rité indui­sant une perte d’intelligibilité. Son instal­la­tion insi­dieuse car lente­ment progres­sive n’alerte pas en début d’évolution. Ceci est d’autant plus regret­table que la prise en charge gagne en effi­ca­cité lorsqu’elle est instau­rée dès le stade initial de la mala­die. Au fil du temps, la dysar­thrie peut consti­tuer un handi­cap majeur avec retrait social et perte d’estime de soi, toujours vécu doulou­reu­se­ment par les patients et leur entourage.

La dysar­thrie parkin­so­nienne altère les diffé­rentes compo­santes de la parole.
Les troubles phona­toires, d’apparition très précoce, concernent l’intensité (la voix devient progres­si­ve­ment hypo­phone), la hauteur (avec abais­se­ment ou éléva­tion de la fréquence fonda­men­tale), la qualité vocale (le timbre devient souf­flé, voilé, éraillé, plus rare­ment rauque ou tremblé).
Les troubles proso­diques sont carac­té­ri­sés par : 

  1. la perte précoce des modu­la­tions d’intensité et de hauteur donnant à la parole un carac­tère mono­tone, manquant d’émotion.
  2. les troubles de l’organisation tempo­relle de la parole (plus tardifs dans l’évolution) et variables (ralen­tis­se­ment ou accé­lé­ra­tion du débit).
  3. les troubles de la fluence faisant évoquer par les patients un bredouille­ment ou un bégaie­ment et carac­té­ri­sés par les pali­la­lies (répé­ti­tions de phonèmes, syllabes, mots ou rhèses

Les troubles arti­cu­la­toires appa­raissent au fil de l’évolution et sont marqués par un défi­cit de la préci­sion arti­cu­la­toire, touchant notam­ment la produc­tion des occlu­sives avec phéno­mène de spiran­ti­sa­tion, carac­té­ris­tique de la MP (trans­for­ma­tion des occlu­sives en constrictives).

La prise en charge des troubles de la parole, long­temps consi­dé­rée comme inef­fi­cace, est désor­mais recon­nue comme un élément essen­tiel de l’arsenal théra­peu­tique dispo­nible pour la prise en charge globale des patients parkin­so­niens. Elle devra être précoce pour lutter contre la progres­sion des troubles et le repli sur soi engen­dré par les diffi­cul­tés de commu­ni­ca­tion. Dans un premier temps, elle visera à faire acqué­rir de nouvelles habi­le­tés motrices pour pallier les auto­ma­tismes défaillants.

La prise en charge devra être évolu­tive et adap­tée selon les besoins du patient, le stade de la mala­die, la sémio­lo­gie des troubles et leur degré de sévé­rité. Les objec­tifs varie­ront en paral­lèle : de la réédu­ca­tion de la parole au main­tien de la commu­ni­ca­tion. La prise en charge se fera à long terme, ce qui ne signi­fie pas de facto en continu. Divers moyens, approches et tech­niques sont dispo­nibles et seront mis en œuvre successivement.

Un bilan ortho­pho­nique précis consti­tuera la première étape indis­pen­sable. Il compren­dra une analyse percep­tive, une évalua­tion sensori-​motrice, une épreuve de réali­sa­tion phoné­tique, une auto-​évaluation et des rele­vés instru­men­taux. La sévé­rité des troubles sera appré­hen­dée notam­ment avec des épreuves concer­nant l’intelligibilité. Des évalua­tions de suivi seront ensuite effectuées. 

La réédu­ca­tion de la parole s’appuiera sur les prin­cipes d’apprentissage moteurs qui sont recon­nus être les plus effi­caces pour favo­ri­ser les capa­ci­tés de plas­ti­cité neuro­nale. Ces prin­cipes sont : 

  • inten­si­vité de la prise en charge (4 séances par semaine), par sessions renou­ve­lées dans le temps
  • réédu­ca­tion « ciblée », donc axée sur les exer­cices de parole pour être perti­nente et efficace,
  • réédu­ca­tion progres­sive (du plus simple au plus complexe) et répé­ti­tive (pour automatiser)
  • utili­sa­tion de feed-​back (notam­ment visuels),
  • mise en place d’une pratique constante et aléatoire,
  • accès pour les patients à la connais­sance de leurs perfor­mances et de leurs résultats.

Le proto­cole Lee Silver­man Voice Treat­ment (LSVT®) a permis une amélio­ra­tion notable de l’efficacité de la prise en charge des patients parkin­so­niens car il cible la spéci­fi­cité de la dysar­thrie parkin­so­nienne et prend en compte les troubles neuro- psycho­lo­giques liés à la mala­die (touchant notam­ment l’attention et les fonc­tions exécu­tives). Il est le trai­te­ment de choix au stade précoce et long­temps durant l’évolution de la MP. Il peut être appli­qué par sessions renou­ve­lées dans le temps selon les besoins du patient.

De nombreuses études, répon­dant à des critères métho­do­lo­giques précis, ont montré l’efficacité du proto­cole LSVT®. Des amélio­ra­tions multi-​systémiques ont été rele­vées après les sessions avec des amélio­ra­tions du fonc­tion­ne­ment laryngé, de l’articulation, de l’intelligibilité, de l’expression du faciès et une réduc­tion des troubles de déglutition.

Ce proto­cole est reconnu comme méthode réfé­rence pour la prise en charge de la dysar­thrie parkin­so­nienne (Cf. Guide du parcours de soins du patient parkin­so­nien édité par la Haute Auto­rité de santé, http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1242645/parcours-de-soins-de-la-maladie-de-parkinson).

Quand une session LSVT ne sera plus indi­quée, l’orthophoniste aura recours aux tech­niques géné­rales de réédu­ca­tion des dysar­thries. Les exer­cices choi­sis vise­ront notam­ment le travail conjoint respiration/​phonation, les aspects proso­diques (into­na­tion, accen­tua­tion, rythme et débit), l’articulation et la résonance.

Des aides instru­men­tales (comme le pacing-​board ou l’alphabet-board) consti­tue­ront un apport béné­fique pour la prise en charge des troubles du rythme de la parole.

Les outils de commu­ni­ca­tion alter­na­tive seront mis en place si la sévé­rité de la dysar­thrie ne permet plus l’intelligibilité de la parole et les échanges et lorsque la réédu­ca­tion axée sur la parole sera inef­fi­cace. Ils devront être d’utilisation simple et person­na­li­sés, c’est- à‑dire, élabo­rés avec le patient. La parti­ci­pa­tion de l’entourage sera indis­pen­sable. Il convien­dra aussi de mettre en place des stra­té­gies faci­li­tant la commu­ni­ca­tion (gestes, codes, règles) dans le cadre d’une approche écolo­gique globale.

Les troubles de la déglutition
Les troubles de la déglu­ti­tion sont fréquents. Leur préva­lence est esti­mée de façon variable selon que l’on consi­dère la plainte du patient ou leur recherche systé­ma­tique par des ques­tion­naires, des bilans cliniques ou des méthodes instru­men­tales. Globa­le­ment, la fréquence rele­vée en recueillant la plainte des patients est plus faible que celle des anoma­lies consta­tées par les études instru­men­tales. Il est probable que la dyspha­gie appa­raît tôt dans l’évolution de la mala­die. Elle s’aggrave au fil du temps.

Les symp­tômes témoignent d’un dysfonc­tion­ne­ment qui peut toucher les trois temps de la déglu­ti­tion et s’étendre des lèvres au sphinc­ter infé­rieur de l’œsophage. Dans la majo­rité des cas, les diffi­cul­tés sont obser­vées aux temps oral et/​ou pharyngé. Les plaintes des patients concernent plus fréquem­ment la déglu­ti­tion des solides que des liquides, alors que les examens ciné­ra­dio­gra­phiques révèlent davan­tage d’anomalies et de fausses routes avec les liquides.

Le bavage et les diffi­cul­tés à avaler la salive sont rappor­tés fréquem­ment, jusqu’à 78 % des patients signalent ces symp­tômes qui ne sont pas dus à une hyper­sa­li­va­tion puisque les patients ont une produc­tion compa­rable à celle des sujets témoins. Il s’agit plutôt d’une réduc­tion du nombre de déglu­ti­tions salivaires.
Durant la phase orale, il est clas­si­que­ment retrouvé un trouble de la propul­sion linguale carac­té­ris­tique condui­sant à un mouve­ment répé­ti­tif anté­ro­pos­té­rieur répé­ti­tif (dit de «  rolling  »). D’autres anoma­lies sont décrites : diffi­cul­tés de masti­ca­tion, retard de déclen­che­ment du temps pharyngé, stases vallé­cu­laires ou au niveau des sinus pyri­formes, défi­cit de propul­sion pharyn­gée et fausses routes silen­cieuses ou non. Un dysfonc­tion­ne­ment du sphinc­ter supé­rieur de l’œsophage parait égale­ment fréquent.

Les signes de sévé­rité de la dyspha­gie doivent être recher­chés. Il s’agit des compli­ca­tions respi­ra­toires (bron­chite persis­tante, pneu­mo­pa­thie, épisodes d’asphyxie), des impacts nutri­tion­nels (perte de poids, déshy­dra­ta­tion) et des consé­quences psycho­lo­giques et sociales (peur de manger, retrait social).
La prise en charge des troubles de la déglu­ti­tion compor­tera deux versants : analy­tique et fonctionnel. 

  • Des exer­cices analy­tiques vise­ront à amélio­rer ou main­te­nir la motri­cité oro-​faciale adap­tée au geste de déglu­ti­tion qui requiert ampli­tude et force.
  • La prise en charge fonc­tion­nelle permet­tra de mettre en place les adap­ta­tions néces­saires concer­nant l’installation, les outils, les textures alimen­taires. Elle abor­dera aussi les postures compen­sa­toires et surveillera l’état pondéral.

Cette prise en charge sera évidem­ment adap­tée à chaque étape et se fera en lien avec une équipe pluri­dis­ci­pli­naire et l’entourage (méde­cin ORL, neuro­logue, diété­ti­cienne, person­nel soignant, aidants…) 

Les troubles de l’écriture
Les troubles de l’écri­ture sont carac­té­ri­sés par une écri­ture dont les carac­tères s’ame­nuisent progres­si­ve­ment condui­sant à une « micrographie ».
On constate une dimi­nu­tion de la taille des lettres, un téles­co­page des éléments du graphisme, une lenteur d’exé­cu­tion. L’ini­tia­tion du mouve­ment est alté­rée et une accé­lé­ra­tion se produit en fin de phrase ou de ligne. On peut rele­ver aussi des blocages complets au milieu d’un mot ainsi que des retours en arrière avec essai de corrections.

Le balayage visuel est modi­fié car le patient revient sans cesse en arrière pour véri­fier la qualité de son écriture.

Les alté­ra­tions s’am­pli­fient au fil de l’écri­ture qui peut deve­nir tota­le­ment illi­sible. La micro­gra­phie des malades parkin­so­niens est une dysgra­phie spéci­fique : lors­qu’on étudie à la loupe les produc­tions d’un patient, on s’aper­çoit qu’elles ont gardé toutes les carac­té­ris­tiques grapho­lo­giques personnelles.

Le travail de réédu­ca­tion devra se faire sur un rythme inten­sif (3 à 4 séances par semaine pendant 4 ou 5 semaines) et visera à redon­ner de l’am­pleur et de la flui­dité au mouve­ment. Avec une parti­ci­pa­tion quoti­dienne du patient, et là aussi vigi­lance et volonté, il sera effec­tué en une ving­taine de séances et donnera des résul­tats grati­fiants. Il sera néces­saire de refaire quelques séances régu­liè­re­ment quand les béné­fices acquis s’estomperont. 

Conclu­sion
On le constate, le rôle des ortho­pho­nistes auprès des patients parkin­so­niens peut se situer à plusieurs niveaux. Dans tous les cas, les théra­peutes seront des guides qui solli­ci­te­ront parti­ci­pa­tion très active, volonté et moti­va­tion. Ils parti­ci­pe­ront égale­ment à l’éducation théra­peu­tique du patient pour l’aider à prendre en charge la mala­die de façon auto­nome le plus long­temps possible.

Ils devront égale­ment être des accom­pa­gna­teurs vigi­lants et adap­te­ront le projet théra­peu­tique à l’évolution de la mala­die. La colla­bo­ra­tion avec l’entourage sera impor­tante quand elle sera possible. De même, les échanges avec les autres profes­sion­nels médi­caux et para­mé­di­caux seront indis­pen­sables pour la cohé­rence de la prise en charge.

En accord avec le patient et son entou­rage, ils auront pour objec­tif une meilleure qualité de vie. 

Lu par Jean Pierre Laga­dec sur GP29

Diagnostiquer Parkinson, bientôt simple comme un coup de fil

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012 

La mala­die de Parkin­son est dégé­né­ra­tive et rava­geuse. Les trai­te­ments s’at­taquent aux symp­tômes, retardent l’échéance inéluc­table pour ses 6,3 millions de victimes dans le monde. L’aug­men­ta­tion de l’es­pé­rance de vie laisse présa­ger une flam­bée de cette patho­lo­gie. Méde­cins et labo­ra­toires tâtonnent. Les patients sombrent. Aucun trai­te­ment n’a raison du mal. Pour mieux comprendre la mala­die, il faudrait pouvoir tester les soins de façon plus rapide, et pour cela béné­fi­cier de larges échan­tillons de malades. Un rêve dans cette période de crise pour les Etats et les groupes pharmaceutiques. 

Un projet en bonne et due forme pour Max Little, cher­cheur au MIT (Insti­tut de tech­no­lo­gie du Massa­chu­setts) en mathé­ma­tiques appli­quées. « Aujourd’­hui, on ne sait pas comment aider les malades de Parkin­son, notam­ment parce que l’on ne sait pas lire l’évo­lu­tion des symp­tômes. Nous n’avons pas les moyens acces­sibles et faciles pour suivre cela de façon objective. »

Max Little a inau­guré la confé­rence avec une promesse comme on n’en entend qu’à TED : bien­tôt diag­nos­ti­quer la mala­die de Parkin­son et suivre son évolu­tion sera, litté­ra­le­ment, simple comme un coup de fil. Et quasi­ment gratuit. …

Chez un malade de Parkin­son, la voix a des rigidités
Ses recherches démarrent en 2003 lors de son PhD (docto­rat de recherche) à Oxford. Il pense que les mathé­ma­tiques peuvent aider à mieux comprendre la voix. « Je cher­chais un terrain d’ap­pli­ca­tion. Je me suis inté­ressé aux dysfonc­tion­ne­ments. Par exemple, comment un chirur­gien qui inter­vient sur des cordes vocales — après un cancer notam­ment — peut-​il savoir, objec­ti­ve­ment, qu’il a réussi ? » Max Little se lance dans l’ana­lyse clinique, travaille avec des méde­cins, publie, crée des modèles algorithmiques.

En 2006 à Toulouse, lors de la confé­rence Inter­na­tio­nal Confe­rence on Acous­tics, Speech and Signal Proces­sing (Icassp) sur l’élec­tro­nique, l’acous­tique, la parole, il est abordé dans les couloirs par un cher­cheur d’In­tel. La firme travaille sur des outils pour suivre l’évo­lu­tion de la mala­die de Parkin­son. L’un de ses fonda­teurs inves­tit une bonne partie de sa fortune depuis qu’il se sait atteint. Préci­sé­ment, les cher­cheurs d’In­tel ont enre­gis­tré la voix de cinquante patients, une fois par semaine, pendant six mois. Mais ils ne savent pas quoi faire des données. Du pain bénit pour Max Little. Intel le met au défi, orga­nise un test à l’aveugle. Avec l’aide de son système, il doit iden­ti­fier les malades. Il répond avec 86 % de fiabilité.

Max Little travaille à partir d’en­re­gis­tre­ments. Il y applique une batte­rie d’al­go­rithmes (300 !) pour trans­for­mer un signal sonore en nombre. « On cherche une dizaine de données qui carac­té­risent votre voix, comme la régu­la­rité de la vibra­tion de vos cordes vocales, l’am­pli­tude de mouve­ment de vos lèvres. Et ensuite on utilise le ‘machine lear­ning’ (l’ap­pren­tis­sage auto­nome des machines) pour mettre en lien ces données avec des infor­ma­tions concrètes, comme la présence ou non de la mala­die, sa sévé­rité. »

Le champ des ques­tions s’ouvre : quelles sont les causes de cette patho­lo­gie ? Les popu­la­tions à risque ? Comment opti­mi­ser les trai­te­ments ? Pour y répondre, la recherche a besoin d’un échan­tillon conséquent :
« Les méthodes utili­sées pour diag­nos­ti­quer et suivre les mala­dies sont bien trop onéreuses. Pour Parkin­son, il faut aller voir un neuro­logue. Le test dure vingt minutes, mais il coûte 300 dollars [aux Etats-​Unis]. Pour confir­mer la mala­die, il faut que le méde­cin essaie un trai­te­ment. A peu de chose près, un mois après, si les symp­tômes empirent, il dira que vous avez Parkin­son. C’est long et compli­qué à diag­nos­ti­quer, quant à savoir à quel stade de la mala­die vous êtes, oubliez ! On a besoin d’un outil simple, à bas coûts, à diffu­ser de façon la plus large possible pour une réponse objec­tive et rapide. »

L’idée est de rendre cette tech­no­lo­gie acces­sible à tous
Et, selon Max Little, cet outil est le télé­phone, utilisé par cinq milliards d’in­di­vi­dus. A terme, il veut créer une appli­ca­tion qui permet­tra à quiconque de réali­ser de chez lui un test de diag­nos­tic ou de suivre l’évo­lu­tion des symptômes.

Il a lancé à TED un appel à dons parti­cu­lier : « On a besoin de récu­pé­rer 10 000 voix pour construire notre échan­tillon. L’idée, c’est de recen­ser les problèmes qui pour­raient conduire à une mauvaise inter­pré­ta­tion (inter­fé­rence sur la ligne de télé­phone) et défi­nir le test opti­mal (durée, fréquence). Et puis on veut être sûr de regar­der les bons critères. »

La Parkin­son’s Voice Initia­tive a déjà récu­péré 6 200 contri­bu­teurs en un mois. « Mais j’ai vrai­ment besoin que vos lecteurs nous télé­phonent », conclut-​il dans un sourire. Pour pouvoir parti­ci­per, il suffit d’ap­pe­ler le 02 – 49-​88 – 05-​76, que vous ayez la mala­die ou pas, et de répondre aux ques­tions. Le test est anonyme et gratuit. 

Pour Max Little, la fortune serait-​elle à portée de main ? Ce n’est pas l’ob­jec­tif. « L’idée est de rendre cette tech­no­lo­gie acces­sible à tous, indi­vi­dus comme labo­ra­toires. On réflé­chit à la meilleure façon de le faire : faut-​il ou non nous asso­cier avec le mouve­ment des logi­ciels libres pour établir une appli­ca­tion gratuite sur iPhone ? Se rappro­cher des compa­gnies phar­ma­ceu­tiques pour qu’elles l’uti­lisent et baissent leurs coûts de recherche ? Notre but, c’est d’ac­cé­lé­rer la décou­verte d’un trai­te­ment. Aujourd’­hui, ce n’est plus seule­ment un problème d’argent, mais d’ac­cès aux données. »

Ce mathé­ma­ti­cien veut révo­lu­tion­ner le diag­nos­tic et accé­lé­rer le trai­te­ment des mala­dies neuro­nales. Des sommes astro­no­miques sont en jeu. Il travaille sur la voix. La sienne est claire, son raison­ne­ment limpide. Il est sûr de réus­sir. On a envie de le croire. Sur parole.

LE MONDE (08.08.2012) par Flore Vasseur 

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La TED : Lancée en Cali­for­nie en 1984, la confé­rence Tech­no­logy, Enter­tain­ment and Design (TED) est la Mecque des passion­nés d’in­no­va­tion. Seuls en scène, sans notes et en dix-​huit minutes, artistes, cher­cheurs du Massa­chu­setts Insti­tute of Tech­no­logy et huma­ni­taires partagent visions et recherches pour le monde. Long­temps le secret le mieux gardé de la Sili­con Valley, TED décoiffe, agace, invente le Salon du XXIe siècle avec TED.com, énorme plate-​forme d’échange d’idées (800 millions de pages vues, en 88 langues); et avec les TEDx, ces 4 400 événe­ments locaux créés en trois ans par des béné­voles. L’une des deux éditions annuelles, TED Global, se tenait à Edim­bourg en juin. Nous y étions.

Article trans­mis par Fran­çoise Vignon

Des cellules souches prélevées sur des patients pourraient améliorer la recherche sur les médicaments pour la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012 

Une étude soute­nue par NIH (Natio­nal Insti­tute of Health Insti­tut Natio­nal de la Santé améri­cain) montre que des cellules de patients diffé­rents ont une réponse unique aux médi­ca­ments. Les cher­cheurs ont fait une démarche vers une méde­cine person­na­li­sée pour la mala­die de Parkin­son en explo­rant les signes de la mala­die sur les cellules déri­vées de patients et en testant comment ces cellules répondent aux trai­te­ments médicamenteux. 

Les cher­cheurs ont collecté des cellules de peau sur des patients avec des formes géné­ti­que­ment héré­di­taires de Parkin­son et ont repro­grammé ces cellules en neurones. Ils ont trouvé que les neurones issus d’individus ayant des types diffé­rents de Parkin­son, montraient des signes communs de détresse et de vulné­ra­bi­lité… en parti­cu­lier, des anoma­lies dans des compo­sants cellu­laires four­nis­seurs d’énergie cellu­laire connues sous le nom de mito­chon­dries. De même, les réponses des cellules aux diffé­rents trai­te­ments dépen­daient du type de mala­die de Parkin­son de chaque patient. Les résul­tats ont été publiés dans Science Trans­la­tio­nal Medi­cine.

Selon Marga­ret Suther­land, Ph.D., direc­trice de programme au Natio­nal Insti­tute of Neuro­lo­gi­cal Disor­ders and Stroke (NINDS) : « Ces décou­vertes suggèrent de nouvelles oppor­tu­ni­tés pour les essais cliniques de la mala­die de Parkin­son. Les tech­no­lo­gies de repro­gram­ma­tion pour­raient être utili­sées pour iden­ti­fier les patients et agir le mieux possible pour une inter­ven­tion spéci­fique »

Un groupe de cher­cheurs a conduit l’étude avec le support initial du NINDS. Le groupe est dirigé par Ole Isac­son, M.D., Ph.D., profes­seur de neuro­lo­gie au Maclean Hospi­tal et à la Harvard Medi­cal School à Boston.

Le premier objec­tif du groupe NINDS était de trans­for­mer les cellules de peau de patients en cellules souches pluri­po­tentes induites (indu­ced pluri­po­tentes stem cells ou iPS); ce sont des cellules adultes qui ont été repro­gram­mées pour se compor­ter comme des cellules souches embryon­naires. Les cher­cheurs du groupe ont ensuite utilisé une combi­nai­son de condi­tions de crois­sance et de molé­cules stimu­lant la crois­sance pour stimu­ler ces cellules iPS à deve­nir de nouveaux neurones, y compris ceux qui en raison de leur type (dopa­mi­ner­gique) meurent dans la mala­die de Parkinson.
La mala­die de Parkin­son affecte certaines régions du cerveau, incluant une zone de commande motrice appe­lée substance noire. C’est là que la mala­die détruit les neurones qui produisent la dopa­mine. La perte de ces neurones conduit au trem­ble­ment invo­lon­taire, à des mouve­ments ralen­tis, à la raideur muscu­laire et à d’autres symp­tômes. Les médi­ca­ments peuvent aider à gérer les symp­tômes, mais il n’y a pas de trai­te­ment pour ralen­tir ou stop­per la maladie. 

La plupart des cas de Parkin­son sont spora­diques, ce qui signi­fie que la cause est incon­nue. Cepen­dant la géné­tique joue un rôle impor­tant. Il y a 17 régions du génome avec des varia­tions communes qui entrainent le risque de déve­lop­per la mala­die de Parkin­son. Les cher­cheurs ont aussi iden­ti­fié 9 gènes qui après muta­tion peuvent provo­quer la maladie.
Le Dr Isac­son et ses colla­bo­ra­teurs ont prélevé sur 5 personnes ayant des formes géné­tiques de la mala­die de Parkin­son des cellules de peau puis les ont trans­for­mées en iPS. En se foca­li­sant sur des cas géné­tiques plutôt que sur des spora­diques, ils espé­raient avoir de meilleures chances d’obtenir des modèles cellu­laires permet­tant de suivre le proces­sus de la mala­die et les réponses aux trai­te­ments. Trois des personnes avaient des muta­tions d’un gène appelé LRRK2, et deux autres étaient frère et sœur avec des muta­tions au niveau du gène PINK1. Les cher­cheurs ont égale­ment dérivé des cellules iPS de deux des membres de la famille des frères et des sœurs qui n’ont pas la mala­die de Parkin­son, ni de muta­tion connue liée à cette maladie. 

Parce que des études anté­rieures avaient suggéré que la mala­die de Parkin­son impli­quait une rupture de la fonc­tion mito­chon­driale, les cher­cheurs ont cher­ché des signes d’al­té­ra­tion mito­chon­driales dans ces nouveaux neurones prove­nant de patients. Les mito­chon­dries trans­forment l’oxy­gène et le glucose en éner­gie cellu­laire. Les cher­cheurs ont constaté que les taux de consom­ma­tion d’oxy­gène ont été plus faibles dans les cellules de patients porteurs de muta­tions LRRK2 et plus élevés dans les cellules avec la muta­tion PINK1. Dans les cellules mutantes issues de patients ayant la muta­tion PINK1, les cher­cheurs ont égale­ment décou­vert une vulné­ra­bi­lité accrue au stress oxyda­tif, un proces­sus nuisible qui, en théo­rie, peut être neutra­lisé avec des antioxydants. 

Ensuite, les cher­cheurs ont véri­fié si les nouveaux neurones prove­nant de patients et de volon­taires sains étaient vulné­rables à une variété de toxines, y compris certaines qui ciblent les mito­chon­dries. Par rapport aux neurones des indi­vi­dus en bonne santé, les neurones prove­nant de patients étaient plus suscep­tibles d’être endom­ma­gés ou de mourir après une expo­si­tion à des toxines mito­chon­driales. Les neurones prove­nant de patients ont égale­ment subi plus de dommages venant des toxines que les nouveaux neurones issus de cellules de la peau prove­nant de volon­taires sains.
Ensuite, les cher­cheurs ont tenté de secou­rir les cellules expo­sées aux toxines avec divers trai­te­ments médi­ca­men­teux qui s’étaient montrés promet­teurs dans des modèles animaux de la mala­die de Parkin­son, dont le coen­zyme anti­oxy­dant Q10 et l’immunosuppresseur Rapa­my­cine. Tous les neurones déri­vés de patients, qu’ils aient porté les muta­tions LRRK2 ou les muta­tions PINK1, ont eu des réponses posi­tives au coen­zyme Q10. Cepen­dant, les nouveaux neurones prove­nant de patients diffèrent dans leur réponse à la Rapa­my­cine. Le médi­ca­ment a aidé à préve­nir les dommages neuro­naux avec des muta­tions LRRRK2 mais il n’a pas protégé les neurones avec des muta­tions PINK1.

Ces résul­tats indiquent que la tech­no­lo­gie des cellules iPS pour­rait servir à faci­li­ter la sélec­tion des sous-​groupes de patients pour des essais cliniques. À ce jour, les essais pour la mala­die de Parkin­son n’ont pas porté sur des groupes spéci­fiques de patients ou de formes de la mala­die, parce qu’il y a eu peu d’in­dices pour orien­ter les cher­cheurs vers des trai­te­ments individualisés.
Bien que l’étude actuelle soit axée sur les formes géné­tiques de la mala­die de Parkin­son, la tech­no­lo­gie des cellules iPS (trans­for­mer des cellules de peau de patient en nouveaux neurones) pour­rait servir à défi­nir les méca­nismes de la mala­die ainsi que les trai­te­ments les plus promet­teurs pour la forme spora­dique de la mala­die de Parkinson.

Rédigé par Laurent LESCAUDRON traduit par Jean Pierre LAGADEC 

Le NINDS Parkin­son’s Disease iPS Cell Research Consor­tium est l’un des trois consor­tium fondés par le NINDS

Un des consor­tiums est axé sur le déve­lop­pe­ment de cellules iPS pour l’étude de la mala­die de Hunting­ton, et un autre se concentre sur la sclé­rose laté­rale amyo­tro­phique (SLA) et la démence fronto-temporale.

Un nouveau défi contre le Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

Présen­tée au XIIe congrès natio­nal, la Foot Mecha­ni­cal Stimu­la­tion (stimu­la­tion méca­nique du pied)

« Rele­ver le défi et reprendre le cours de la vie », ceci est le sujet prin­ci­pal du XIIe congrès natio­nal de Parkin­son Italie qui vient de se termi­ner à Verba­nia. Un moment de rencontre et d’échanges d’expériences. Les Italiens qui souffrent de Parkin­son sont plus de 200 000 (et 12 000 nouveaux malades chaque année). Dans le monde ils sont 4,1 millions, ils attein­dront 8,7 millions d’ici 2030. C’est une étude appa­rue dans Neuro­logy qui le signale. L’alerte est donnée et inquiète les experts de l’OMS.

Pour faire connaître le drame de cette patho­lo­gie, une course sans compé­ti­tion a été orga­ni­sée dans 90 villes de diffé­rents pays, en Italie 36 asso­cia­tions de volon­taires se sont activées.

De ce congrès arrive une bonne nouvelle pour les parkin­so­niens : la Foot Mecha­ni­cal Stimu­la­tion (FMS) ou stimu­la­tion méca­nique plan­taire (www.terapiaFMS.com). Un trai­te­ment inno­vant de réha­bi­li­ta­tion qui se base sur une stimu­la­tion méca­nique de la super­fi­cie de la plante des pieds. Un cycle de stimu­la­tion (durée 2 minutes) permet, pour les patients choi­sis, d’obtenir tout de suite des béné­fices moteurs : amélio­ra­tion de la rapi­dité du mouve­ment, de l’équilibre et de la posture. L’effet peut durer une semaine. Cette théra­pie est en cours d’expérimentation dans de nombreux centres : à l’Association de recherche sur les neuros­ciences à Milan ; au Labo­ra­toire Sincopi, UOC de méde­cine géné­rale, à l’hôpital Bolo­gnini, à l’université de Milan, etc. (voir article original).

Les résul­tats de ces recherches, présen­tés au congrès, ont permis d’enregistrer des amélio­ra­tions inté­res­santes chez les patients qui ont parti­cipé au protocole.

En parti­cu­lier, la FMS permet d’améliorer la vitesse de déam­bu­la­tion et la longueur des pas, au béné­fice de l’équilibre et de la posture. La stimu­la­tion permet aussi de réduire, chez la majeure partie des patients, la lenteur des mouve­ments et aussi les épisodes de trem­ble­ments des pieds dans le dépla­ce­ment, les blocages moteurs temporaires.

On enre­gistre égale­ment des béné­fices 24 heures après la stimu­la­tion chez certains patients égale­ment après 5 jours. L’expérience a aussi détecté quelques para­mètres cardio­vas­cu­laires parmi lesquels la pres­sion arté­rielle et l’activité respi­ra­toire. Même dans ce cas, la FMS, qui a été bien tolé­rée par tous les patients et où n’a été observé aucun effet colla­té­ral déce­lable, semble modi­fier posi­ti­ve­ment le contrôle neuro-​végétatif cardio­vas­cu­laire en augmen­tant la réac­ti­vité du cœur aux stimuli externes.

« Les faits présen­tés par les cher­cheurs – a souli­gné Giovanni Albani, neuro­logue à l’Institut Auxo­lo­gico italien, membre du secré­ta­riat scien­ti­fique du congrès et du Comité scien­ti­fique de l’Association Parkin­son Italie – ouvrent de nouvelles pers­pec­tives aux patients parkin­so­niens et à leurs méca­nismes de récu­pé­ra­tion moteur. »

La stimu­la­tion méca­nique plan­taire intègre les théra­pies phar­ma­ceu­tiques que le patient suit sous la surveillance de son neuro­logue soignant et n’influe pas sur les dispo­si­tifs médi­caux actifs tels les pace­ma­kers ou les stimu­la­teurs DBS.

De meilleures capa­ci­tés de mouve­ment permettent aux patients, qui répondent posi­ti­ve­ment aux soins, d’être plus auto­nomes et d’améliorer leur tonus muscu­laire et leurs condi­tions géné­rales. Un instru­ment en plus pour rele­ver le défi contre la mala­die de Parkinson.

« Un défi qui va se rele­ver. Il faut aller à l’encontre de la mala­die en étant conscient que la science marche à nos côtés et progresse de façon inexo­rable », affirme Lucilla Bossi, prési­dente de la Confé­dé­ra­tion parkin­son Italia Onlus, l’organisation qui réunit 24 asso­cia­tions de volon­taires locaux, qui sont enga­gées dans toute l’Italie, dans l’aide aux patients et à leur famille.

Ouest-​France du 06/​06/​2012
Test d’un vaccin contre la mala­die de Parkinson
La société de biotech­no­lo­gie Affi­ris vient de lancer, en Autriche, le premier test d’un vaccin théra­peu­tique contre la mala­die de Parkin­son. Appelé PD01A, il s’attaque à une protéine, l’alpha-synucléine, qui joue un rôle impor­tant dans le déve­lop­pe­ment de la mala­die. Trente-​deux patients vont être trai­tés durant douze mois. Cette étude a reçu le soutien finan­cier de l’acteur améri­cain Michael J. Fox (Retour vers le futur), lui-​même atteint de la maladie.

Trans­mis par Thérèse et Jean-​Claude Moraines APIV.

Constipation, symptôme récurent de la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

Peu ou pas du tout évoquée, la consti­pa­tion est un symp­tôme quasi systé­ma­tique de la mala­die de Parkin­son. Un rapide sondage auprès de chacun, nous met très rapi­de­ment en contact avec cette diffi­culté désa­gréable et gênante.

Sans doute, sommes nous gênés pour en parler. La défé­ca­tion n’est pas un thème que l’on aborde en public ni même en privé : c’est trop intime ; et pour­tant, il faut bien en parler comme quelque chose d’important pour notre bien-être.

Pour ma part, j’ai cher­ché à résoudre cette diffi­culté de manière natu­relle par un régime alimen­taire à base de légumes, de fibres et même de cures de pruneaux ! Les selles sont plus régu­lières et molles mais cela n’empêche pas la forma­tion systé­ma­tique d’une sorte de bouchon très dur qui ne s’évacue qu’avec d’énormes efforts qui provoquent des hémor­roïdes et même un début d’hernie inguinale.

J’ai essayé plusieurs trai­te­ments de la consti­pa­tion, tel que « Micro­lax® ». Malheu­reu­se­ment, l’utilisation prolon­gée de ce type de laxa­tif est décon­seillé car il irrite les intes­tins et l’anus. J’ai enfin été conseillé par mon neuro­logue qui m’a pres­crit « Eductyl® ».

Il s’agit d’un suppo­si­toire à base de glycé­rine que l’on peut utili­ser régu­liè­re­ment, ce que je fais chaque jour. Son intro­duc­tion est faci­li­tée par une forme parti­cu­lière : il faut donc respec­ter le sens de l’introduction comme expli­qué dans la notice. Il faut savoir qu’une fois intro­duit, il ne se passe pas plus de dix minutes avant d’aller à la selle.

Le suppo­si­toire enrobe et dissout en partie le bouchon formé à l’avant des selles et permet de l’évacuer sans grosses diffi­cul­tés, le reste des selles s’évacuant norma­le­ment suivant le régime alimen­taire que l’on a ingurgité. 

Cette régu­la­rité est un confort impor­tant pour le mieux-​être : nous nous sentons si encom­brés dans le cas contraire ! C’est pour­quoi je me suis permis de donner ma « recette » pour résoudre cette diffi­culté très triviale mais ô combien gênante. 

Jean Grave­leau

Le punding

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

Parmi les TCI (troubles du contrôle des impul­sions) favo­ri­sés par les trai­te­ments dopa­mi­ner­giques, on note habi­tuel­le­ment : le jeu patho­lo­gique, les achats patho­lo­giques, l’hypersexualité, les troubles du compor­te­ment alimen­taire (bouli­mie nocturne ou grigno­tage fréquent de sucre­ries) et l’addiction à la lévo­dopa (syndrome de déré­gu­la­tion dopa­mi­ner­gique). D’autres troubles ont été décrits, tels que des « errances » parfois loin du domi­cile, sans but iden­ti­fié ou le déve­lop­pe­ment d’une klep­to­ma­nie mais aussi le punding. Voici ce qu’en dit le Dr Virgi­nie CZERNECKI. 

Le punding se défi­nit comme un compor­te­ment stéréo­typé complexe, répété, non dirigé vers un but et s’inscrivant dans la durée. Il se carac­té­rise par une intense fasci­na­tion ou une atti­rance irré­sis­tible vers des objets communs, tout à fait banals, qui sont sans cesse mani­pu­lés, exami­nés, collec­tion­nés, triés, rangés… Le terme punding est dérivé de l’argot suédois et signi­fie litté­ra­le­ment « tête bloquée », en réfé­rence au fait que malgré l’inutilité de leur acti­vité, ces patients persistent à l’accomplir. Ce compor­te­ment élaboré est souvent lié à une acti­vité de plai­sir idio­syn­cra­sique préexistante.
[Idio­syn­cra­sie : manière d’être parti­cu­lière à chaque indi­vidu, qui l’amène à avoir des réac­tions, des compor­te­ments qui lui sont propres. Par exemple, dans le cas de punding, on parle de plai­sir idiosyncrasique.]

Ces compor­te­ments répé­tés, dénués de sens, inutiles voire nuisibles et néan­moins irré­pres­sibles, présentent des simi­li­tudes phéno­mé­no­lo­giques fortes avec des troubles obses­sion­nels compul­sifs (TOC). Or, la défi­ni­tion clas­sique des TOC consiste en la présence d’évènements cogni­tifs intru­sifs (obses­sions), qui engendre un compor­te­ment répé­ti­tif inten­tion­nel (compul­sions), dans le but de neutra­li­ser à la fois la pensée obsé­dante et l’anxiété asso­ciée à cette pensée. Ainsi, l’absence de pensées obses­sion­nelles et d’anxiété accom­pa­gnant le compor­te­ment de punding consti­tue un élément clé du diag­nos­tic avec les TOC. En outre, l’inefficacité des anti­dé­pres­seurs sur ces compor­te­ments consti­tue égale­ment un indice en faveur du diag­nos­tic de punding. 

Ces compor­te­ments surviennent géné­ra­le­ment lors d’une augmen­ta­tion de la poso­lo­gie des trai­te­ments anti­par­kin­so­niens. Les comor­bi­di­tés fréquentes sont des insom­nies, des dyski­né­sies, une hyper­sexua­lité ou une addic­tion à la lévo­dopa, sans doute liées à un dysfonc­tion­ne­ment des systèmes de la récom­pense. D’autres compor­te­ments de compul­sion et de répé­ti­tion peuvent surve­nir dans le contexte d’une augmen­ta­tion de la phar­ma­co­thé­ra­pie dopa­mi­ner­gique, vrai­sem­bla­ble­ment par une surs­ti­mu­la­tion des récep­teurs dopa­mi­ner­giques dans les circuits méso­lim­biques asso­ciés aux noyaux accum­bens, condui­sant à des compor­te­ments de recherche de nouveauté et de récom­pense. Le méca­nisme physio­lo­gique serait proche de celui des dyski­né­sies dopa-​induites, mais concer­ne­rait davan­tage les parties cogni­tives ou limbiques du stria­tum que le terri­toire moteur. 

Le punding est un trouble compor­te­men­tal sous-​évalué dans la popu­la­tion parkin­so­nienne et son reten­tis­se­ment sur la vie sociale peut être désas­treux. La préva­lence s’élèverait jusqu’à 14%. Le neuro­logue doit être vigi­lant, lorsqu’un patient parkin­so­nien, dyski­né­tique, utilise de fortes doses de trai­te­ment dopa­mi­ner­gique ou réclame des doses supplé­men­taires et se plaint de troubles du sommeil ou d’une hyper­ac­ti­vité nocturne. Il est impor­tant de signa­ler au patient le lien entre une consom­ma­tion impor­tante d’un trai­te­ment dopa­mi­ner­gique et la surve­nue de ces troubles, de dimi­nuer la pres­crip­tion dopa­mi­ner­gique sans pres­crire d’antidépresseurs et de trai­ter les troubles du sommeil.

V. Czer­ne­cki, INSERM U610, neuro-​anatomie fonc­tion­nelle du compor­te­ment et de ses troubles, pavillon Claude-​Bernard, hôpi­tal de la Pitié-​Salpêtrière, Paris.
La Lettre du Neuro­logue – avril 2005
Lu par Guy Seguin guymaick@wanadoo.fr

Exploration des liens entre maladie de Parkinson et addictions comportementales, par l’exemple de jeu pathologique

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

Par Marie Grall-​Bronnec, CHU Nantes

La mala­die de Parkin­son (MP), mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive la plus fréquente après la mala­die d’Alzheimer, entre­tient des liens étroits et complexes avec le jeu patho­lo­gique. La préva­lence du jeu patho­lo­gique chez les patients parkin­so­niens trai­tés par agonistes dopa­mi­ner­giques varie entre 2.3 et 8% bien supé­rieur à celle de la popu­la­tion géné­rale. Il est possible d’envisager plusieurs modèles expli­ca­tifs de cette sur-​représentation du jeu patho­lo­gique chez les malades de Parkinson.

1 – le jeu patho­lo­gique comme effet indé­si­rable des médi­ca­ments de la MP.
L’association du jeu patho­lo­gique et de la MP est décrite pour la première fois dans la litté­ra­ture scien­ti­fique il y a une dizaine d’années, sous la forme de rapports de cas. L’hypothèse d’une origine iatro­gène décou­lait du constat que le jeu patho­lo­gique était secon­daire à la MP, appa­rais­sant ou s’aggravant sous l’effet du trai­te­ment dopa­mi­ner­gique. Le compor­te­ment patho­lo­gique surve­nait durant les phases « on » de la MP, chez des patients présen­tant des fluc­tua­tions motrices. Plusieurs autres études ont depuis décrits cette asso­cia­tion, et la quasi-​totalité des dopa­mi­no­mi­mé­tiques est en cause dans le déve­lop­pe­ment du jeu patho­lo­gique iatro­gène. Le plus souvent, le médi­ca­ment incri­miné est un agoniste dopa­mi­ner­gique, dont le prami­pexole©, le ropi­ni­role©, le pergo­lide©, le piri­bé­dil© ou la bromo­crip­tine©. A l’inverse, d’autres études ont aussi mis en cause la mono­thé­ra­pie par carbidopa/​lévodopa. L’association de la carbidopa/​lévodopa avec un agoniste dopa­mi­ner­gique, entraî­nant ainsi des problèmes de jeu par rapport à la mono­thé­ra­pie par l’un ou l’autre.

De façon plus géné­rale, des troubles de contrôles des impul­sions (incluant aussi hyper­sexua­lité, achats compul­sifs, hyper­pha­gie bouli­mique) sont décrits comme des effets indé­si­rables des médi­ca­ments antiparkinsoniens.

2 – Le jeu patho­lo­gique comme consé­quence d’un mésusage des médi­ca­ments de la MP
Une autre hypo­thèse phar­ma­co­lo­gique appa­raît rapi­de­ment après la précé­dente, celle d’un usage compul­sif des médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques. Une équipe suisse a ainsi rapporté le cas de deux patients parkin­so­niens, qui en raison d’une dété­rio­ra­tion de leur mala­die neuro­lo­gique, s’auto-médiquaient avec leur trai­te­ment dopa­mi­ner­gique et déve­lop­paient dans un second temps une pratique des jeux de hasard et d’argent. Les auteurs incri­mi­naient un défi­cit du système de récom­pense dopa­mi­ner­gique lié à la MP, compensé par une sur-​stimulation des récep­teurs dopa­mi­ner­giques, indui­sant une recherche de nouveauté accrue. 

Cet usage compul­sif de médi­ca­ment fait partie du Syndrome de Dysré­gu­la­tion Dopa­mi­ner­gique, asso­cié à des effets indé­si­rables moteurs (dyski­né­sies induites par la levo­dopa) et des effets indé­si­rables compor­te­men­taux (troubles du contrôle des impul­sions dont le jeu patho­lo­gique, hypo­ma­nie, hallu­ci­na­tion). Le Syndrome de Dysré­gu­la­tion Dopa­mi­ner­gique, induit par le trai­te­ment et auto-​entretenu, serait le syndrome inverse de l’apathie. Il corres­pond à une hyper­do­pa­mi­ner­gie, sous-​tendant la recherche de plai­sirs sous toutes ses formes. Les médi­ca­ments dopa­mi­no­mi­mé­tiques, dont la fonc­tion est de corri­ger la déplé­tion dopa­mi­ner­gique, stimulent les voies dopa­mi­ner­giques, dont celle du système de récom­pense, impli­qué dans divers troubles addic­tifs, à l’origine du Syndrome de Dysré­gu­la­tion Dopaminergique. 

Ce syndrome peut être induit par tous les médi­ca­ments dopa­mi­no­mi­mé­tiques. La défi­ni­tion d’un seuil, au-​delà duquel il est possible d’évoquer un Syndrome de Dysré­gu­la­tion Dopa­mi­ner­gique, est impos­sible compte tenu des grandes varia­tions indi­vi­duelles de la réponse théra­peu­tique aux médi­ca­ments dopaminergiques. 

3 – Facteurs de risque de deve­nir joueur patho­lo­gique en cas de mala­die de Parkinson
Comment expli­quer que seule une mino­rité de malades de Parkin­son déve­loppe cette compli­ca­tion ? Est-​ce dû au trai­te­ment (molé­cules choi­sies, poso­lo­gie employée) ? Est-​ce dû au patient (facteurs de vulné­ra­bi­li­tés indi­vi­duels…) ? Est-​ce dû à la MP (formes cliniques parti­cu­lières…) ? Les données de la litté­ra­ture ne permettent pas encore de répondre à toutes ces questions…

Pour certains, le prami­pexole© consti­tue­rait l’agoniste dopa­mi­ner­gique le plus souvent incri­miné dans le troubles du contrôle des impul­sions, tandis que pour d’autres, il n’y aurait pas de diffé­rence entre les diffé­rents agonistes dopa­mi­ner­giques. La levo­dopa et l’apomorphine seraient les molé­cules les plus impli­quées dans le Syndrome de Dysré­gu­la­tion Dopaminergique.

Des résul­tats contra­dic­toires portent aussi sur la rela­tion entre la poso­lo­gie et l’induction du jeu patho­lo­gique. Pour certains, il existe une rela­tion dose/​effet des agonistes sur le déve­lop­pe­ment du jeu patho­lo­gique. Pour d’autres, la plus faible dose d’agoniste utili­sée suffit à déclen­cher un trouble du contrôle des impul­sions. Certains affirment enfin l’absence de rela­tion entre les doses pres­crites et la surve­nue du jeu patho­lo­gique, évoquant une vulné­ra­bi­lité sous-jacente. 

Il a été proposé qu’un profil de patient parkin­so­nien serait plus suscep­tible de déve­lop­per ce trouble addic­tif. On retrouve en parti­cu­lier les carac­té­ris­tiques suivantes : homme jeune, dont la MP débute préco­ce­ment, avec un plus haut niveau de recherche de sensa­tions, plus de diffi­cul­tés à plani­fier, plus d’antécédents person­nels ou fami­liaux d’abus d’alcool, plus d’épisodes (hypo-)maniaques iatro­gènes. Ces données sont encore débattues. 

4 – Aspects neuro­bio­lo­giques du jeu patho­lo­gique asso­cié à la mala­die de Parkinson
Après une période de rela­tive accal­mie à l’instauration du trai­te­ment, pendant laquelle les symp­tômes sont bien compen­sés, la MP s’aggrave. On observe alors des troubles moteurs dopa-​induits (fluc­tua­tions motrices et dyski­né­sies) et des troubles liés à l’évolu­tion natu­relle de la mala­die (troubles dysau­to­no­miques, troubles cogni­tifs et troubles psycho-​comportementaux), le plus souvent dopa-​résistants. Les troubles cogni­tifs présents chez les parkin­so­niens non déments sont variés avec l e plus souvent une atteinte des fonc­tions exécu­tives et visio-​spatiale, permet­tant l’organisation et la plani­fi­ca­tion des actions.

A ce jour, peu d’études ont exploré les liens entre jeu patho­lo­gique et dysfonc­tion­ne­ment cogni­tif chez les parkin­so­niens. L’une d’elles indi­quait que le fonc­tion­ne­ment du lobe fron­tal était iden­tique chez les patients souf­frant ou indemne du jeu patho­lo­gique. Une autre, à l’inverse, concluait que les parkin­so­niens souf­frant du jeu patho­lo­gique, compa­rés à ceux indemnes du troubles addic­tifs, étaient moins perfor­mants sur certaines tâches cogni­tives, en parti­cu­lier celles évaluant la mémoire visio-​spatiale à long terme et plusieurs fonc­tions dépen­dant du lobe fron­tal. Les troubles des fonc­tions exécu­tives étaient les seuls facteurs prédic­tifs indé­pen­dants de la surve­nue du jeu patho­lo­gique chez les parkin­so­niens non déments. Ces données prolon­geaient les conclu­sions de travaux plus anciens, portant sur des joueurs patho­lo­giques indemnes de MP, indi­quant un lien entre jeu patho­lo­gique et dysfonc­tion­ne­ment frontal. 

Enfin, le jeu patho­lo­gique surve­nant au cours de la mala­die de Parkin­son pour­rait aussi être dû à la dégé­né­res­cence du stria­tum ventral bien moins sévère que celle du stria­tum dorsal, indui­sant une perte du système de récom­pense. Autre­ment dit, la prédis­po­si­tion à déve­lop­per le jeu patho­lo­gique au cours de la mala­die de Parkin­son pour­rait ainsi être liée à une rela­tive préser­va­tion du circuit méso­cor­ti­co­lim­bique, malgré des alté­ra­tions dues à la mala­die du circuit nigros­tria­tal dorsal. 

Très récem­ment, une étude de neuro-​imagerie réali­sée auprès de parkin­so­nien présen­tant en outre les critères diag­nos­tiques du jeu patho­lo­gique, et compa­rés à des parkin­so­niens indemnes et à des sujets contrôles, retrou­vait une décon­nec­tion entre le cortex cingu­laire anté­rieur et le stria­tum, spéci­fique du groupe présen­tant l’association des deux mala­dies. Les auteurs faisaient l’hypothèse que cette décon­nec­tion sous-​tendrait une alté­ra­tion spéci­fique des capa­ci­tés à chan­ger de compor­te­ment en cas d’erreurs, expli­quant ainsi pour­quoi les parkin­so­niens joueurs patho­lo­giques persé­vèrent dans des compor­te­ments risqués en dépit des dommages occasionnés. 

Conclu­sion
Par cette revue de la litté­ra­ture scien­ti­fique, il appa­raît donc que plusieurs pistes expli­ca­tives peuvent être rete­nues, qui ne sont pas exclu­sives les unes des autres. Ces pistes ouvrent des pers­pec­tives de recherche, afin de mieux parve­nir à préci­ser quels sont, pour un malade de Parkin­son donné, les risques indi­vi­duels de déve­lop­per le jeu patho­lo­gique. Il s’agira alors de mieux cibler les stra­té­gies théra­peu­tiques, dans le but de préve­nir l’apparition du jeu patho­lo­gique, ou du moins de le dépis­ter plus précocement. 

trans­mis par Guy Seguin, président ADPLA
Rédigé par Marie Bron­nec

La greffe intracérébrale : comprendre et combattre le rejet.

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

La mala­die de Parkin­son est une mala­die progres­sive carac­té­ri­sée par la dégé­né­res­cence bila­té­rale des neurones dopa­mi­ner­giques de la voie nigros­triée. La destruc­tion des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire a pour consé­quence une dimi­nu­tion de la sécré­tion de dopa­mine au niveau du striatum.

Actuel­le­ment, il n’existe pas de trai­te­ment cura­tif de la mala­die, mais diffé­rents trai­te­ments symp­to­ma­tiques sont utili­sés. L’administration par voie orale de L‑DOPA (lévo­dopa), précur­seur de la dopa­mine capable de traver­ser la barrière hémato-​encéphalique, est l’un des trai­te­ments les plus couram­ment pres­crits. Un incon­vé­nient majeur de la prise de L‑DOPA est l’ap­pa­ri­tion, au bout de quelques années, de dyski­né­sies (mouve­ments anor­maux). Une autre stra­té­gie basée sur la stimu­la­tion élec­trique du noyau subtha­la­mique, montre une effi­ca­cité sur les troubles moteurs, dans la plupart des cas, mais les risques chirur­gi­caux et les critères d’in­clu­sion en font une opéra­tion acces­sible à un très faible nombre de patients. De plus, de nombreux symp­tômes ne sont pas corri­gés par ces thérapies.

Aussi, il appa­raît impor­tant de pour­suivre les recherches sur les stra­té­gies restau­ra­trices, notam­ment la greffe intra­cé­ré­brale de neuroblastes.

Des neuro­blastes mésen­cé­pha­liques issus d’embryons humains (8 à 9 semaines) et trans­plan­tés dans le stria­tum de patients parkin­so­niens ont conduit à des amélio­ra­tions cliniques basées, entre autres, sur la produc­tion de dopa­mine par les neurones gref­fés. Cepen­dant, le recours à des embryons humains est freiné par des consi­dé­ra­tions éthiques et logis­tiques qui limitent l’accès à ces greffes. D’où l’intérêt d’utiliser des neuro­blastes d’origine animale telle que le porc. En effet, le porc présente de nombreux avan­tages pour la xéno­trans­plan­ta­tion : un grand nombre d’embryons à chaque portée, une faci­lité d’éle­vage, la possi­bi­lité de contrô­ler la repro­duc­tion des animaux et de pouvoir prati­quer des mani­pu­la­tions géné­tiques. De plus, son cerveau étant de grande taille, les neurones porcins ont la capa­cité d’émettre des neurites sur de longues distances comme chez l’Homme. Une survie des cellules gref­fées, une réin­ner­va­tion du stria­tum ainsi qu’une récu­pé­ra­tion des fonc­tions motrices ont été obser­vées lors d’essais cliniques menés chez certains patients parkin­so­niens trai­tés par des immu­no­sup­pres­seurs (molé­cules permet­tant de limi­ter l’activité du système immu­ni­taire). Mais le problème rencon­tré reste le rejet de ces greffes.

En effet, en l’absence d’immunosuppresseur comme la cyclo­spo­rine A, les greffes de neuro­blastes porcins dans le stria­tum de rat sont systé­ma­ti­que­ment reje­tées au bout de 7 – 8 semaines. Les trai­te­ments par des immu­no­sup­pres­seurs prolongent la survie de la greffe, mais de manière tran­si­toire, de plus, utili­sés à fortes doses, ceux-​ci entraînent des effets secon­daires, notam­ment une toxi­cité rénale. Il est donc impor­tant de comprendre et d’étu­dier les méca­nismes en cause dans le rejet pour envi­sa­ger une survie à long terme de la greffe.

Diverses études ont mis en évidence un rôle impor­tant de la réponse immu­ni­taire cellu­laire dans le rejet. En effet, en l’absence d’immunosuppresseur, on observe vers 7 à 8 semaines, une forte infil­tra­tion de la greffe par des lympho­cytes T et des cellules dendri­tiques. Cette réac­tion immune est accom­pa­gnée d’une acti­va­tion des cellules micro­gliales. Elle a pour consé­quence le rejet de la greffe. 

Outre la réponse cellu­laire, il a été observé un dépôt d’anticorps et de complé­ment au niveau du gref­fon. Cette obser­va­tion suggère une réponse humo­rale, carac­té­ri­sée par la produc­tion d’anticorps, diri­gés contre la greffe, qui, à ce jour, a été très peu étudiée. 

Une partie de mon travail au sein de l’INSERM U1064 de Nantes a eu pour but de carac­té­ri­ser le rôle de la réponse humo­rale dans le rejet des xéno­greffes intracérébrales. 

Les anti­corps produits suite à la greffe vont venir se fixer sur les cellules porcines du gref­fon et le détruire. Nous avons pu mettre en évidence que la produc­tion d’anticorps augmen­tait en fonc­tion du délai post greffe et du statut de la greffe. En parti­cu­lier, une forte concen­tra­tion d’anticorps est obser­vée dans le sérum de rats pour qui la greffe est reje­tée. Ces anti­corps ayant la capa­cité de cibler diffé­rentes popu­la­tions cellu­laires telles que les neurones et les astrocytes.

Evolu­tion de la produc­tion d’anticorps au cours des diffé­rents stades du rejet.

De plus, des résul­tats préli­mi­naires ont montré une meilleure survie des xéno­greffes dans des modèles de rats dépour­vus d’anticorps. Ces données vont donc dans le sens d’un rôle de la réponse humo­rale dans le phéno­mène de rejet même s’il est impor­tant de confir­mer ce résul­tat sur un plus grand nombre d’animaux.

Une autre partie de mon travail a été d’envisager de nouvelles stra­té­gies immu­no­sup­pres­sives afin de limi­ter le rejet, en parti­cu­lier, par l’étude des proprié­tés immu­no­sup­pres­sives des cellules souches neurales. En effet, outre leur capa­cité de proli­fé­ra­tion et de diffé­ren­cia­tion en neurones, une produc­tion de molé­cules immu­no­mo­du­la­trices par les cellules souches neurales permet­trait d’in­duire au niveau du site de greffe une immu­no­sup­pres­sion locale, limi­tant le recours à des immu­no­sup­pres­seurs systé­miques. Une première étude nous a permis de mettre en évidence que les cellules souches neurales de rat (NSPC) avaient des proprié­tés immu­no­sup­pres­sives limi­tant la proli­fé­ra­tion des lympho­cytes T, et que cet effet s’ef­fec­tuait via l’hème oxygénase.

Inhi­bi­tion de la proli­fé­ra­tion des lympho­cytes T par les cellules souches neurales de rat.

La suite de ce travail va se foca­li­ser sur les proprié­tés immu­no­sup­pres­sives des popu­la­tions de cellules souches neurales humaines déri­vées d’IPSC (indu­ced pluri­potent stem cells). Cette étude est d’au­tant plus impor­tante que l’utilisation des cellules souches neurales déri­vées d’IPSCs humaines est une des voies théra­peu­tiques envi­sa­gées pour effec­tuer des auto- ou des allo­trans­plan­ta­tions à grande échelle. En effet, ces cellules sont issues de la repro­gram­ma­tion de cellules soma­tiques adultes (ex : cellules de la peau) en cellules pluri­po­tentes capables de s’auto-renouveler et de se diffé­ren­cier en diffé­rents types cellu­laires. Elles peuvent donc être préle­vées chez le patient pour être repro­gram­mées, diffé­ren­ciées en cellules souches neurales avant d’être gref­fées dans le cerveau de ce même patient (auto­greffe).

La trans­plan­ta­tion intra­cé­ré­brale reste donc une théra­pie promet­teuse pour la mala­die de Parkin­son. Une meilleure compré­hen­sion des phéno­mènes du rejet et du poten­tiel immu­no­sup­pres­sif des cellules souches permet­tra d’envisager une survie à long terme de la greffe.

Je tenais à remer­cier tous les membres de l’association CECAP pour leur soutien dans la réali­sa­tion de ce travail.

Réalisé par Elodie Mathieux

Présentation de la maladie de Parkinson (seconde partie)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

LES TRAITEMENTS DANS LA MALADIE DE PARKINSON

Actuel­le­ment on ne guérit pas la mala­die de Parkin­son, le trai­te­ment va cher­cher à compen­ser le défi­cit en dopamine : 

  • par voie orale : en appor­tant de la dopa­mine (Lévo­dopa) ou en stimu­lant direc­te­ment les récep­teurs dopa­mi­ner­giques (agonistes) ou en rédui­sant la dégra­da­tion natu­relle de la dopa­mine (IMAO B et ICOMT),
  • par injec­tion sous-​cutanée (pompe à Apokinon©)
  • par sonde gastrique (sonde à Duodopa),
  • par inter­ven­tion chirur­gi­cale (stimu­la­tion céré­brale profonde).

La dopa­mine : La dopa­mine ne passe pas la barrière héma­toen­cé­pha­lique, la lévo­dopa, précur­seur de la dopa­mine, est absor­bée dans le duodé­num et est ensuite décar­boxy­lée en dopa­mine. La L‑dopa repré­sente le trai­te­ment de réfé­rence et elle sera pres­crite en première inten­tion chez les patients de plus de 70 ans. Elle est le médi­ca­ment le mieux toléré et dont l’effet moteur est le meilleur. En début de trai­te­ment, pour éviter les problèmes de nausées et chute de pres­sion arté­rielle au lever, on pres­crit du MOTILIUM©.
Les doses de L‑dopa seront progressives :

  • une dose mini­male de 300 mg/​j pour pouvoir mesu­rer un effet,
  • une poso­lo­gie aux alen­tours de 500 mg/​j est consi­dé­rée comme moyenne,
  • au-​delà de 1000 mg/​j, il s’agit d’une forte posologie.

Il est impor­tant de respec­ter les horaires de pres­crip­tion (plus ou moins une ½ heure), jamais d’arrêt brutal (parti­cu­liè­re­ment en cas de chirur­gie), prendre les doses de préfé­rence une ½ heure avant les repas ou 1½ à 2 heures après les repas pour une meilleure efficacité. 

Les effets secon­daires : la L‑dopa :

  • stimule les récep­teurs dopa­mi­ner­giques sur les artères (hypo­ten­sion orthostatique),
  • stimule les récep­teurs du centre du vomis­se­ment situés à la base du cerveau (nausées, vomissements),
  • stimule les voies de la moti­va­tion et du plai­sir : risque de 15% chez les patients jeunes de troubles du contrôle des impul­sions ou d’addictions au trai­te­ment ; risque de confu­sion et d’hallucinations chez le sujet âgé.

Les agonistes dopa­mi­ner­giques : Les agonistes « miment » l’effet de la dopa­mine en stimu­lant direc­te­ment les récep­teurs dopa­mi­ner­giques. Avan­tages : leur durée d’action est plus longue que la L‑dopa et permet de dimi­nuer le nombre de prises. Incon­vé­nients : on note une moindre effi­ca­cité sur les symp­tômes moteurs et des risques accrus : troubles de contrôle des impul­sions chez le patient jeune, confu­sions, cauche­mars, hallu­ci­na­tions chez le patient âgé. Parmi les agonistes on distingue :

  • les déri­vés de l’ergot de seigle qui présentent tous des risques sur le plan pulmo­naire, rénal et cardiaque. On évite donc de les utiliser,
  • les agonistes non ergo­tés. Il s’agit d’une famille hété­ro­gène mais qui partage l’avantage sur les ergo­tés de ne pas induire de fibrose.

Les agonistes partagent les mêmes effets indé­si­rables que la lévo­dopa mais avec une plus grande sévé­rité proba­ble­ment du fait de la stimu­la­tion directe des récep­teurs dopa­mi­ner­giques. Comme pour la lévo­dopa, le sevrage doit être progres­sif. Quelque soit l’agoniste choisi : ne pas pres­crire chez le sujet âgé ou en cas de troubles cogni­tifs, poso­lo­gie progres­sive, hormis le cas parti­cu­lier de l’apomorphine, ne pas asso­cier d’agonistes dopa­mi­ner­giques entre eux du fait du risque de poten­tia­li­sa­tion des effets indé­si­rables, en parti­cu­lier en cas de confu­sion hallu­ci­na­toire. Pour les agonistes non ergo­tés, on trouve : le ropi­ni­role©, le prami­pexole©, le piri­bé­dil©, la roti­go­tine© et l’apomorphine©.

L’apomorphine est un puis­sant agoniste d’efficacité compa­rable à la lévo­dopa. Elle est utili­sée en admi­nis­tra­tion sous-​cutanée soit sous forme de stylo injec­teur, soit sous forme d’ampoule pour utili­sa­tion de perfu­sion sous-​cutanée en continu à l’aide d’une pompe. L’absorption sous-​cutanée est rapide, l’efficacité motrice appa­rais­sant dès les 10 à 15 minutes. Sa durée d’action est courte, de l’ordre 30 minutes à une heure, mais en terme d’efficacité, 10 mg d’apomorphine serait l’équivalent de 100 mg de lévo­dopa. Les troubles psychiques sont moindres qu’avec les autres agonistes.

Les inhi­bi­teurs de la MAO B : La Sélé­gi­line® (DEPRENYL©) et la Rasa­gi­line® (AZILECT©) sont des inhi­bi­teurs sélec­tifs de la MAO B (mono­amine oxydase B) et donc réduisent la dégra­da­tion de la dopa­mine au niveau du cerveau et renforcent ainsi l’efficacité de la L‑dopa (10%). Les effets secon­daires sont iden­tiques à la lévo­dopa. On note un effet poten­tiel­le­ment « ralen­tis­seur » pour la Rasa­gi­line. Indi­ca­tions : soit en mono­thé­ra­pie (sans la lévo­dopa) pour un parkin­son peu évolué, soit en asso­cia­tion avec la lévo­dopa chez les patients présen­tant des fluc­tua­tions motrices de fin de dose. 

Les inhi­bi­teurs de la COMT : La COMT (cathécol-​O-​méthyltransférase) est une enzyme présente dans la paroi intes­ti­nale, elle dimi­nue la biodis­po­ni­bi­lité de la dopa­mine. En admi­nis­trant un ICOMT avec la lévo­dopa, on augmente à la fois la biodis­po­ni­bi­lité de la lévo­dopa et sa demi-vie. 

L’entacapone® (COMTAN© ou STALEVO©) en asso­cia­tion avec la lévo­dopa : augmente de plus de 10% l’efficacité motrice, colore les urines en jaune orangé ; effets indé­si­rables : nausées, diar­rhées, douleurs intestinales. 

La tolca­pone® (TASMAR©) : effi­ca­cité de 30%, soup­çonné d’hépatotoxicité, néces­site un bilan hépa­tique ; effets indé­si­rables iden­tiques à tout trai­te­ment à la lévodopa. 

L’amantadine® (MANTADIX©) : L’amantadine était utili­sée comme anti­vi­ral. Son effi­ca­cité anti­par­kin­so­nienne a été décou­verte par hasard, elle est plus faible que celle de la lévo­dopa. Il a été montré un effet anti­dys­ki­né­tique inté­res­sant. Sa demi-​vie est longue ; pas de prise après 17H du fait du risque d’insomnie. Ses effets indé­si­rables : hypo­ten­sion ortho­sta­tique et nausées. Elle peut provo­quer des hallu­ci­na­tions et des confusions. 

La cloza­pine® (LEPONEX©) : La cloza­pine est le seul neuro­lep­tique compa­tible avec un trai­te­ment anti­par­kin­so­nien. Elle est indi­quée lors des psychoses dopa-​induites dans la mala­die de Parkin­son. On a observé des effets anti­dys­ki­né­tiques. Elle est utili­sée en cas de troubles hallucinatoires. 

Pour tous les autres symptômes : 

  • consti­pa­tion : laxatifs
  • chute de tension : en prio­rité, utili­ser des bas de conten­tion puis Moti­lium, Gutron, Fludrocortisone
  • Mouve­ments brusques ou agita­tion nocturne : RIVOTRIL en gouttes
  • sali­va­tion exces­sive : injec­tion botulique
  • diffi­cul­tés de mémoire, manque de moti­va­tion : EXELON
  • anxiété, dépres­sion : SEROPLEX, EFFEXOR
  • sensa­tion de déprime ou hallu­ci­na­tions : LEPONEX
  • Free­zing, insta­bi­lité ou chute : Kinésithérapie
  • Voix chucho­tée, diffi­cile à comprendre : orthophonie 

La pompe à apomor­phine : La pompe délivre en perma­nence en sous-​cutané de l’apomorphine, avec la possi­bi­lité d’ajouter une quan­tité supplé­men­taire (bolus) en cas de blocage. Elle s’adresse au patient fluc­tuant (phases ON/​OFF) ou en cas de phases de dyski­né­sie prolon­gées. Elle permet : de réduire le trai­te­ment oral, d’améliorer la qualité de vie du patient et de renfor­cer son auto­no­mie, de dimi­nuer les fluc­tua­tions motrices, de dimi­nuer progres­si­ve­ment les dyskinésies.

Le béné­fice théra­peu­tique est très net, l’impression clinique globale d’amélioration se situe entre 50 et 70%, tant d’après le patient que d’après son entou­rage. En dehors d’une dété­rio­ra­tion cogni­tive sévère et de symp­tômes psycho­tiques, il n’y a pas de contre-​indications, en parti­cu­lier l’âge n’est pas une limi­ta­tion. La pompe à apomor­phine repré­sente une alter­na­tive en cas de contre-​indication à la stimu­la­tion céré­brale profonde.

La première mise en place néces­site un séjour hospi­ta­lier (envi­ron 10 jours). Ensuite, au domi­cile, une infir­mière ou une personne de l’entourage inter­vient pour la mise en place quoti­dienne de la pompe. Il faut comp­ter près de 6 mois pour arri­ver au bon débit (envi­ron 3 mg par heure). Elle est posée le matin au réveil et reti­rée le soir au coucher. Il faut éviter de la poser 24h/​24h, sauf en cas d’akinésie doulou­reuse nocturne sévère, en raison du risque d’échappement théra­peu­tique au fur et à mesure du temps (perte de l’effet du trai­te­ment au fur et à mesure du temps lorsque la pompe est posée 24h/​24). Il faut chan­ger régu­liè­re­ment de site d’injection pour éviter les nodules. Du fait de son coût, la pompe à apomor­phine est mal accep­tée dans les EHPAD (Etablis­se­ment hospi­ta­lier pour personnes âgées dépendantes). 

La sonde à Duodopa : La sonde permet une admi­nis­tra­tion intes­ti­nale en continu de lévo­dopa en suspen­sion dans un gel. Elle assure un débit continu 24/​24 H avec la possi­bi­lité de bolus si besoin. Cette tech­nique est réser­vée au patient à un stade avancé, répon­dant bien à la dopa­thé­ra­pie : lorsqu’il n’y a pas de résul­tats avec les anti­par­kin­so­niens oraux, lorsque la pompe à apomor­phine est mal tolé­rée ou insuf­fi­sam­ment effi­cace, lorsque le patient est exclu de la stimu­la­tion céré­brale profonde.

Après des tests à l’aide d’une sonde naso­duo­dé­nale pour mesu­rer l’efficacité de la Duodopa, une sonde à demeure est mise en place lors d’une gastro­to­mie endo­sco­pique percu­ta­née. La Duodopa en continu permet de réduire les périodes OFF aussi bien que les dyski­né­sies. Les contre-​indications sont les mêmes que celles de la lévo­dopa. L’utilisation de cette tech­nique est limi­tée par son coût.

La stimu­la­tion céré­brale profonde : Avant la décou­verte de la dopa­thé­ra­pie, le trai­te­ment neuro­chi­rur­gi­cal de la mala­die de Parkin­son se limi­tait à de la chirur­gie lésion­nelle, jusqu’aux années 1970/​1980. Puis vers les années 1990, face aux limites du trai­te­ment dopa­mi­ner­gique et grâce aux progrès de la connais­sance et des tech­niques, la stimu­la­tion céré­brale profonde (SCP) a pu être envisagée.

Au niveau des ganglions de la base, le défi­cit en dopa­mine de la voie négros­triée entraîne une hyper­ac­ti­vité du palli­dum et du noyau subtha­la­mique. Le courant élec­trique de la stimu­la­tion à haute fréquence inhibe la surac­ti­vité de ces zones et permet d’améliorer les symp­tômes moteurs parkin­so­niens. La 1ère SCP a été prati­quée en 1993 à Lyon.

La stimu­la­tion céré­brale profonde se fait sur 3 cibles précises :

  • le thala­mus : la stimu­la­tion du noyau central inter­mé­diaire du thala­mus (VIM) permet de contrô­ler le trem­ble­ment de repos et s’adresse à des patients présen­tant un trem­ble­ment inva­li­dant résis­tant au trai­te­ment à la lévodopa,
  • le palli­dum : la stimu­la­tion du globus palli­dum interne (GPI) a une action effi­cace sur les dyski­né­sies. Elle est indi­quée chez les patients présen­tant une contre-​indication au NST. Elle est réali­sable jusqu’à l’âge de 75 ans, sous réserve d’un bon état géné­ral. Elle ne permet pas de réduire le traitement.
  • le noyau subtha­la­mique (NST) : la stimu­la­tion bila­té­rale du NST est la stimu­la­tion de réfé­rence, elle est la plus prati­quée. Elle permet d’améliorer l’ensemble des symp­tômes moteurs de la triade parkin­so­nienne, elle est effi­cace dans 8 cas sur 10. Elle n’est pas effi­cace sur les troubles non dopa­mi­ner­giques (free­zing, dysar­thrie…). Le rapport bénéfice/​risque doit être bien évalué. Moins de 10% des malades peut prétendre à la SCP du NST. Le patient doit répondre à des critères stricts : présen­ter un parkin­son idio­pa­thique sans aucun autre argu­ment en faveur d’un autre syndrome parkin­so­nien, sujet jeune de préfé­rence, en tous les cas infé­rieur à 65/​70 ans, avoir au moins 5 ans d’évolution de la mala­die, présen­ter des dyski­né­sies et des fluc­tua­tions motrices, avoir une bonne réponse à la dopa­thé­ra­pie, n’avoir aucun trouble cogni­tif, pas de signes axiaux en condi­tion ON, pas de troubles psychia­triques, pas de mala­die géné­rale grave.

La chirur­gie n’est pas une solu­tion miracle et ne fera pas du patient un homme nouveau. L’amélioration appor­tée se limite au mieux atteint avec le trai­te­ment à la lévodopa.

L’opération se déroule en plusieurs étapes : un repé­rage par IRM 3 ou 4 mois avant, l’implantation des élec­trodes (1,27 mm de diamètre). L’intervention dure en moyenne 5h sous anes­thé­sie locale. Le malade ne doit pas bouger mais parti­cipe acti­ve­ment. La pose du stimu­la­teur en région sous clavi­cu­laire sous anes­thé­sie géné­rale (SOLETRA – KINETRA). La durée des piles varie entre 6 et 10 ans.

Les étapes du suivi : opéra­bi­lité, bilan d’inclusion, chirur­gie, contrôle à 3, 6 et 12 mois 

Parmi les effets secon­daires, on note : compli­ca­tions motrices, insta­bi­lité postu­rale, diffi­culté d’initiation au pas, free­zing, festi­na­tion, chute, dysar­thrie (trouble de l’articulation), accès de confu­sion, perte de moti­va­tion, syndrome dépres­sif, aggra­va­tion des capa­ci­tés de concentration.

Par Tiphaine ROUAUD, neuro­logue à l’hôpital de NANTES
Inter­ven­tion à la Maison des Aidants à Nantes en janvier 2012.

Présentation de la maladie de Parkinson (première partie)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

PRESENTATION DE LA MALADIE DE PARKINSON
Par Tiphaine ROUAUD, neuro­logue à l’hôpital de NANTES
Inter­ven­tion à la Maison des Aidants à Nantes en janvier 2012.

I – COMPRENDRE LA MALADIE
Défi­ni­tion : la mala­die de Parkin­son est une affec­tion neuro­dé­gé­né­ra­tive qui se carac­té­rise par des troubles moteurs (trem­ble­ment, akiné­sie et hyper­to­nie) et des troubles non moteurs (troubles de l’odorat, troubles gastro-​intestinaux, dysau­to­no­mie). Les troubles moteurs sont la consé­quence d’un défi­cit de dopa­mine dans le stria­tum. Ce défi­cit en dopa­mine résulte de la dégé­né­res­cence progres­sive des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire.

Fréquence : 2ème mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive après Alzhei­mer, on compte plus de 150000 parkin­so­niens en France. Elle concerne plus de 2% des hommes de plus de 65 ans et un peu moins pour les femmes.

Origine : l’origine est mal connue. Il existe des formes géné­tiques (5 à 10%), une dizaine de gènes ont été iden­ti­fiés. On a aussi évoqué l’implication de substances neuro­toxiques : les pesti­cides sont les seuls facteurs de risque recon­nus. Dans la plupart des cas, il y aurait une combi­nai­son d’une suscep­ti­bi­lité indi­vi­duelle (facteurs géné­tiques) et de facteurs environnementaux.

Rôle de l’alpha-synucléine : Dans la mala­die de Parkin­son, on constate une accu­mu­la­tion anor­male d’une protéine, l’alpha-synucléine. Cette protéine natu­rel­le­ment présente dans le cerveau ne serait plus élimi­née et se concentre sous la forme d’agrégats dont la toxi­cité entraî­ne­rait la mort neuro­nale. Or, ces agré­gats se retrouvent préco­ce­ment au niveau du bulbe olfac­tif et dans le système nerveux enté­rique, avant même l’atteinte de la substance noire. Les atteintes du bulbe olfac­tif et du système nerveux enté­rique expli­que­raient en partie le manque d’odorat et les troubles gastro-​intestinaux (dont la consti­pa­tion), très fréquents et précoces dans la mala­die. D’où l’hypothèse d’une impli­ca­tion d’un toxique envi­ron­ne­men­tal, inhalé ou ingéré, qui traverse la muqueuse nasale ou la barrière épithé­liale intestinale.

L’effet protec­teur du tabac est très discuté : le taba­gisme serait protec­teur chez les sujets jeunes mais ne le serait plus chez les sujets âgés.

Décla­ra­tion : avec un âge moyen de début entre 57 et 62 ans, rare avant 40 ans (moins de 10% ces cas), la mala­die débute rare­ment après 80 ans (moins de 10% des cas). 80% des cas débutent entre 40 et 75 ans.

Comment appa­raît la mala­die ? Dans la mala­die de Parkin­son, l’atteinte n’est pas limi­tée à la substance noire. Elle affecte d’autres struc­tures ce qui explique les aspects non moteurs. La mala­die débute par :

  • le bulbe olfac­tif : perte de l’odorat,
  • le noyau dorsal du vague : troubles gastro-​intestinaux (dyspep­sie, ralen­tis­se­ment de la vidange gastrique, consti­pa­tion), troubles cardio-​vasculaires (hypo­ten­sion ortho­sta­tique), troubles vésico-​sphinctériens (mictions fréquentes, urgences mictionnelles)
  • le complexe coeruleus/​subcoeruleus : pertur­ba­tion du sommeil (rêves nocturnes agités).

Elle atteint la substance noire dans un second temps, puis les struc­tures qui régissent l’équilibre, la qualité de la parole, la déglu­ti­tion, les capa­ci­tés atten­tion­nelles, le raison­ne­ment et les émotions. Ces symp­tômes ne sont pas dopa sensibles, d’où l’importance de la kiné­si­thé­ra­pie et de l’orthophonie.

Le début de la mala­die est progres­sif. Lorsque l’on pose un diag­nos­tic, la mala­die est instal­lée depuis au moins 6 ans et envi­ron 70% des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire sont détruits. Le diag­nos­tic est clinique et ne justi­fie aucun examen complé­men­taire. Les 3 signes majeurs sont :

  • le trem­ble­ment, présent dans 70% des cas, est un trem­ble­ment de repos, il appa­raît lorsqu’il y a relâ­che­ment muscu­laire et dispa­raît lors de l’exécution d’un mouve­ment volon­taire. Il peut être unila­té­ral ou très asymé­trique. Il concerne la main, le poignet ou un membre supé­rieur ou infé­rieur. Le trem­ble­ment à tendance à s’aggraver en cas de stress,
  • l’akinésie, diffi­culté à initier ou à exécu­ter un mouvement,
  • l’hypertonie extra­py­ra­mi­dale ou rigidité.

L’akinésie et la rigi­dité se traduisent par une gêne à exécu­ter des mouve­ments volon­taires accom­pa­gnées d’un ralen­tis­se­ment et d’une réduc­tion de l’amplitude des mouve­ments. On relève une pertur­ba­tion dans l’exécution des mouve­ments auto­ma­tiques : perte de la gestuelle, de la mimique (visage inex­pres­sif), perte du balan­ce­ment d’un bras à la marche. Parfois la micro­gra­phie appa­raît préco­ce­ment avec une écri­ture de plus en plus petite où les lettres tentent de se téles­co­per. La perte des auto­ma­tismes oblige le patient à penser chacun de ses gestes et rend diffi­cile l’exécution de deux actes simultanément.

Les signes non moteurs :

  • perte de l’odorat,
  • troubles du sommeil,
  • douleurs : pseudo scia­tique, douleurs au niveau des cervi­cales ou des épaules, crampes dans les mollets la nuit, orteils en griffe le matin,
  • troubles végé­ta­tifs : diges­tion (incon­fort gastrique, remon­tées acides, consti­pa­tion), urinaires (mictions nocturnes, urgences), géni­taux (problème de l’érection), vascu­laires (chute de tension), suda­tion (sensa­tion chaud/​froid, trans­pi­ra­tion excessive).

Comment évolue la mala­die ? On distingue 3 phases :

  • phase de bon contrôle, dite « lune de miel » qui peut durer 6 – 7 ans ou plus. Période pendant laquelle on constate une bonne effi­ca­cité du trai­te­ment et permet au patient de mener une vie prati­que­ment normale,
  • phase des fluc­tua­tions motrices et dyski­né­sies. Au cours de la 2ème période, les compli­ca­tions motrices liées aux trai­te­ments appa­raissent avec durant la jour­née des moments de bonne mobi­lité (on) et des moments de mobi­lité réduite (off) et égale­ment des dyski­né­sies, mouve­ments invo­lon­taires souvent plus gênants pour l’entourage que pour le malade lui-​même. On explique ces fluc­tua­tions par la réduc­tion de la capa­cité de stockage de la dopa­mine (la perte des neurones dopa­mi­ner­giques) et aussi par une satu­ra­tion au niveau des synapses des récep­teurs dopaminergiques.
  • phase d’aggravation des signes axiaux et des capa­ci­tés d’organisation de la pensée. Progres­si­ve­ment, les signes tardifs accen­tuent le handi­cap : troubles de la marche (free­zing, festi­na­tion), troubles de la posture (dos voûté), troubles de la parole et de la déglu­ti­tion. C’est à ce stade que les troubles cogni­tifs et psychiques sont suscep­tibles de se majorer.
  • Au dernier stade, la marche est deve­nue impos­sible, le patient a perdu toute auto­no­mie et il doit être aidé pour les gestes de la vie quoti­dienne. Les défor­ma­tions arti­cu­laires et les douleurs augmentent le handicap.

Chaque patient est diffé­rent et déve­loppe son propre parkin­son. Le niveau de handi­cap varie d’un patient à l’autre ainsi que la vitesse de progres­sion. Il existe des formes d’évolution lente et des formes d’évolution rapide.

Informations régionales : le Finistère (gp29)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°50 – septembre 2012 

Rentrée studieuse et spor­tive dans le Finistère
Il a été décidé la créa­tion d’une nouvelle acti­vité : « la marche nordique ». Annick Jaouen respon­sable du point-​rencontre de Morlaix a testé cette tech­nique de marche avec un groupe de marcheurs très motivé. Plus dyna­mique que la randon­née, la marche nordique a pour prin­cipe d’accentuer le mouve­ment de balan­cier natu­rel des bras à l’aide de deux bâtons. Le corps est ainsi propulsé vers l’avant. On va plus vite, plus loin avec moins de fatigue. Le plai­sir de la pratique arrive dès les premières foulées car la tech­nique est simple. Grâce aux bâtons, tous les muscles du corps sont solli­ci­tés. Le premier rendez-​vous est fixé le 3 septembre 2012, cette acti­vité est enca­drée par un éduca­teur spor­tif qui adap­tera les séances pour les Parkin­so­niens, aidants et autres parti­ci­pants. Elle aura lieu dans un premier temps autour de Morlaix (ancienne voie de chemin de fer Morlaix /​ Carhaix aména­gée en voie piétonne).

Les séances de gymnas­tique collec­tive enca­drées par un kiné­si­thé­ra­peute dans notre dépar­te­ment remportent un succès. Nous étudions la possi­bi­lité de consti­tuer un autre groupe de gymnas­tique sur Plou­guer­neau en parte­na­riat avec le CLIC de Lesne­ven /​ les abers.

Notre Confé­rence autom­nale aura lieu le 20 octobre 2012 au Juvé­nat à Château­lin et sera animée par Mme Véro­nique Rolland Ortho­pho­niste à Rospor­den certi­fiée dans la méthode LSVT et Mr Fabrice Bruel Kiné­si­thé­ra­peute à Lesneven.

Nous espé­rons que notre Projet « lundis de la santé » à Brest sur Parkin­son sera retenu (avril 2013). Une réunion du « pôle Santé » se tien­dra à la mairie de Brest courant novembre 2012.

Repas du 16 Juin 2012 à Château­neuf du Faou : C’est toujours avec autant de plai­sir que nous nous sommes retrou­vés, avant la trêve d’été, autour d’une bonne table à Château­neuf du Faou. Une nouvelle fois, Michel Margerte et son équipe nous ont merveilleu­se­ment préparé cette jour­née avec, cerise sur le gâteau : un orchestre d’orgue de Barba­rie « sur un air d’autrefois » qui nous a accom­pa­gnés tout l’après-midi. Petit à petit, les uns chan­taient, les autres dansaient sur des rythmes bien connus, tous avaient le sourire ! Comme cela fait du bien de fredon­ner des airs de sa jeunesse ! Bref, c’était la fête… on aurait aimé qu’elle dure long­temps ! Merci à tous pour cette belle jour­née. La promesse sera tenue… Nous nous retrou­ve­rons l’année prochaine…
Domi­nique BONNE, Président du GP29

Informations régionales : Association Parkinson du Morbihan (56)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°49 – juin 2012 

3 Février, Mr STAGLIATI kiné­si­thé­ra­peute, nous infor­mait des bien­faits de la Réflexo­thé­ra­pie chez le Parkinsonien.
29 Février, l’Agence Régio­nale de Santé de Rennes, nous conviait à un débat sur la « place du patient dans la recherche clinique ». Occa­sion de préci­ser le rôle du patient et sa néces­saire contri­bu­tion dans le déve­lop­pe­ment de la recherche clinique, pour abou­tir demain, aux possi­bi­li­tés de guéri­son. Le patient est « cher­cheur », c’est à partir des besoins qu’il exprime que se fait le travail, la progres­sion, l’échange avec les profes­sion­nels de santé.

16 Mars, Jour­née du Sommeil à Rennes, les inter­ve­nants (pneu­mo­logue, psychiatre, neuro­logue) nous ont démon­tré que le sommeil est indis­pen­sable à la vie, qu’il a une fonc­tion restau­ra­trice de l’or­ga­nisme, du système nerveux central, qu’il joue un rôle impor­tant dans la concen­tra­tion, l’ap­pren­tis­sage, la mémo­ri­sa­tion, l’at­ten­tion. Un bon sommeil est un facteur de perfor­mance physique et spor­tive mais aussi intel­lec­tuelle et cognitive. 

24 Mars, parti­ci­pons au Neuro­don au Carre­four Le Fourchêne/​Vannes, mani­fes­ta­tion pour sensi­bi­li­ser le public sur les diffé­rentes patho­lo­gies neuro­lo­giques et le besoin de finances pour la recherche. 

31 Mars, invi­tés par l’AR­SEP à la 5ème rencontre sur la Sclé­rose en plaques. Mala­die inva­li­dante touchant des patients très jeunes. Certains symp­tômes sont simi­laires à ceux du Parkin­son. Le Centre de Secours de Lorient propo­sait une forma­tion gratuite sur la méthode de « Heim­lich ». Un repré­sen­tant de l’as­so­cia­tion y assistait. 

14 Avril, France Parkin­son nous invi­tait à la jour­née mondiale Parkin­son. Le Dr Drapier du CHRU Pont­chaillou à Rennes, nous a entre­tenu sur la pompe à apomor­phine, son utili­sa­tion, ses béné­fices, ses effets secondaires. 

10 Mai, notre Assem­blée Géné­rale s’est tenue à NOSTANG. Le quorum étant atteint (8 pouvoirs, 34 présents) lecture a été faite des diffé­rents rapports, et ceux-​ci adop­tés à l’una­ni­mité. Le bilan 2011 est satis­fai­sant, nos actions auprès des services d’aide à la personne, du milieu hospi­ta­lier portent leurs fruits et nous encou­ragent à mettre en place d’autres inter­ven­tions pour 2012, bon résul­tat de nos réunions malades/​aidants. Le Bureau est recon­duit dans ses fonc­tions. Un succu­lent repas, des chan­sons, la danse clôtu­raient cette jour­née, maus­sade à l’ex­té­rieur, mais telle­ment chaleu­reuse à l’intérieur.
BONNES VACANCES A TOUS
La Secré­taire ADPM – Fran­çoise Vignon

Informations régionales : Association de parkinsoniens de Loire-​Atlantique (44)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°49 – juin 2012 

Le 31 mars, nous avons eu la parti­ci­pa­tion la plus faible pour notre assem­blée géné­rale. Une cinquan­taine de personnes présente dont 41 adhé­rents (plus 12 pouvoirs). Est-​ce la nouvelle formule ? La réunion se tenait le matin pour pouvoir ensuite parta­ger le repas du midi. Ceux qui sont restés ont appré­cié cette manière de faire. Encore une fois nous devons recon­naître qu’il n’est pas facile de trou­ver de la relève au conseil d’administration : une seule personne, Fernande Auger, s’est présen­tée pour quatre membres sortants. Nous repar­tons donc avec un CA de 11 admi­nis­tra­teurs, le bureau reste inchangé.

Laurent Lescau­dron est inter­venu pour nous parler de la recherche et plus spécia­le­ment des modi­fi­ca­tions au niveau de l’INSERM de Nantes. Pour des raisons budgé­taires, l’équipe qu’il anime n’est pas recon­duite afin de mieux regrou­per les lieux de recherche. Se défi­nis­sant comme « trans­plan­teur », il va conti­nuer sa recherche sur la méde­cine répa­ra­trice et régé­né­ra­trice à partir des cellules souches mais cette fois-​ci au niveau du disque inter­ver­té­bral en inté­grant l’unité 791, située à la faculté d’odontologie de Nantes. Quant à ce qui concerne les mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives (Parkinson-​Huntington), il va pour­suivre son travail aux USA, au sein de l’université de Central Michi­gan où il est profes­seur asso­cié depuis une dizaine d’années. La recherche n’est pas close à Nantes, Philippe Naveil­han et Isabelle Neveu vont rejoindre l’U913 où Michel Neun­list et Pascal Derkin­de­ren travaillent sur les neuro­pa­thies du système nerveux enté­rique (cf. le deuxième cerveau et la décou­verte d’agrégats anor­maux d’alphasynucléine dans les neurones du système diges­tif). De son coté, le Pr. Philippe Damier conti­nue la recherche clinique au sein du Centre d’Investigation Clinique de Nantes. 

Quatre-​vingt personnes ont assisté à la confé­rence sur la mala­die de parkin­son et les addic­tions. Le Dr Marie Bron­nec qui travaille au centre d’addictologie de l’hôpital St Jacques dans le service du Dr Vénisse était accom­pa­gnée du Dr Caro­line Vigneau, phar­ma­cien maître de confé­rences au service de phar­ma­co­lo­gie du Pr. Jolliet au CHU de Nantes. Le sujet abor­dait les troubles du contrôle des impul­sions, en parti­cu­lier le jeu patho­lo­gique, pouvant être en lien avec les trai­te­ments anti­par­kin­so­niens (voir l’article dans ce numéro). Dans les troubles du compor­te­ment pharmaco- induit communs à la L‑Dopa et aux agonistes, avec une sévé­rité plus grande pour ces derniers, on trouve : le jeu patho­lo­gique, l’hypersexualité, l’augmentation de la libido, le « punding » (compor­te­ment répé­ti­tif sans but), les achats compul­sifs. Ces effets de classe des médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques sont inscrits comme effets indé­si­rables sur les notices. Toute­fois il a été bien précisé dans la discus­sion, si l’on soup­çonne un effet secon­daire à la prise d’un médi­ca­ment, ne pas hési­ter à en parler avec son méde­cin géné­ra­liste et à remon­ter l’information auprès du centre de pharmacovigilance.

L’association orga­nise des rencontres pour ces adhé­rents : le 16 juin une sortie festive à Sucé Sur Erdre et le 15 septembre la jour­née «  Paroles et Echanges  » avec pour thème l’ergothérapie et les aides techniques.
Guy Seguin, président

Informations régionales : Association de parkinsoniens d’Ille et Vilaine (35)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°49 – juin 2012 

Le 3 mars avait lieu notre Assem­blée Géné­rale habi­tuelle suivie d’un bon repas habi­tuel avec anima­tion de chants de marins. 51 adhé­rents avaient répondu présent. Une minute de silence a été obser­vée pour nos adhé­rents décé­dés depuis la dernière AG. Les rapports habi­tuels ont été lus et accep­tés à l’unanimité des présents ou repré­sen­tés. Nous souli­gnons la présence du CECAP, Raymonde et son mari, et de notre Asso­cia­tion au Salon Auto­no­mic de Rennes en septembre 2011. Le Pr. Vérin est venu présen­ter la créa­tion de l’Institut de Recherches Neuros­ciences pour l’Ouest. Il s’agit d’un projet pour amélio­rer l’accueil des malades, l’accompagnement pendant les hospi­ta­li­sa­tions et le regrou­pe­ment des inter­ve­nants médi­caux pour une meilleure prise en charge des malades concer­nés par les affec­tions du cerveau. La recherche de mécé­nat est surtout prio­ri­taire pour mettre en place et faire fonc­tion­ner cette insti­tu­tion. Puis Mme Neuma­ger, sophro­logue est venue présen­ter la sophro­lo­gie qui est aussi utili­sée dans le cadre de la neuro­sti­mu­la­tion. Nous notons la présence de Raymonde Jacque­mart et de son époux à notre AG et nous les remer­cions d’avoir fait le déplacement.

Président de l’Association de Parkin­so­niens d’Ille-et-Vilaine (APIV), j’ai promis à Thérèse, mon épouse, que je quit­te­rai la Prési­dence en 2012. Promettre est une chose, tenir sa promesse en est une autre et le lecteur sait qu’il est diffi­cile de mettre la main sur celui ou celle qui donnera de son temps pour une suppléance, un poste d’administrateur, une présidence…

La diffi­culté est encore plus grande lorsqu’il s’agit d’une asso­cia­tion comme la nôtre, car cette asso­cia­tion reven­dique l’aide, la défense et le soutien aux malades, loin de toute consi­dé­ra­tion de flat­te­rie ou de flagor­ne­rie. En un mot il me fallait trou­ver, à défaut d’une perle rare, l’homme ou la femme qui me remplacerait.

En fait je l’ai dési­gné, ce qui est encore plus simple. Il a bien voulu accep­ter et a pris ses fonc­tions lors de notre AG de mars. Le nouveau conseil d’administration se compose ainsi pour les postes principaux : 

  • Président : Yves Boccou
  • Vice-​présidents : Jean Maigné, Bernard Marchand
  • Tréso­rier : Raymond Le Seyec
  • Tréso­rière adjointe : Berna­dette Guérin 
  • Secré­taire : Jean-​Claude Moraines
  • Secré­taire adjointe : Clau­dine Bodin. 

Il est à noter que nous avons un nouveau secteur couvert par Bernard Daco et Fran­çois de l’Espinay pour le secteur de Brocé­liande jusqu’alors non couvert. Les secteurs de Rennes, Vitré, Saint-​Malo, Redon, Fougères conti­nue­ront de voir notre présence.

Ex-​Président et nouveau secré­taire de l’APIV, je lui mets le pied à l’étrier en espé­rant qu’il aura soin de défendre nos valeurs communes en soute­nant toute initia­tive ayant pour but d’apporter le bien­fait à nos adhé­rents. Je conti­nue­rai, en compa­gnie des membres de l’équipe statu­taire à lui appor­ter notre aide en ce sens.
Jean-​Claude Moraines

Je suis donc Yves Boccou, jeune retraité, atteint de la mala­die depuis six ans et qui profite de « sa lune de miel » pour donner du temps à notre asso­cia­tion. Vous saurez tout de moi en appre­nant que je me soigne, outre les médi­ca­ments, par la pratique quoti­dienne de la marche (je reviens d’un périple : Puy-​en-​Velay/​Saint-​Jacques-​de-​Compostelle) et par de multiples acti­vi­tés asso­cia­tives qui m’ont fait hési­ter à m’engager dans l’Association. Je compte sur l’appui du Conseil d’Administration pour conti­nuer les actions de notre mouve­ment asso­cia­tif et béné­vole. Reste à concrétiser !
Yves Boccou

Informations régionales : Association de parkinsoniens de l’Hérault

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°49 – juin 2012 

Notre « petit » comité de BEZIERS s’agrandit de nouveaux adhé­rents : 6 de plus ! Avec nous, ils font du qi gong et à partir du 17 février de la Musi­co­thé­ra­pie ; la plupart viennent avec leur conjoint. Nous envi­sa­geons la reprise des randon­nées… Sous notre beau soleil ! (nous, la neige, elle nous oublie, tant mieux). 

Le 3 février 2012, nous avons tenu notre ASSEMBLEE GENERALE (au Vésu­vio, restau­rant de SERVIAN); après lecture du rapport moral par Mme GALAN Dany, notre prési­dente, et quelques mots de bien­ve­nue, la lecture du rapport d’activité a été suivie du rapport finan­cier par la tréso­rière, Mme VIANES Claude. Le bureau sortant étant démis­sion­naire, il a été fait appel aux bonnes volon­tés. Sur propo­si­tion, l’ancien bureau est réélu à la majo­rité, Lundi 20 février 2012, il sera procédé à l’attribution des diffé­rents postes. 

  • Prési­dente : Mme Galan Danièle
  • Vice-​président : Mr Vianes Sylvain
  • Secré­taire : Mme Argento-​Tolo Lyria
  • Secré­taire adjointe : Mme Perez Mercédès
  • Tréso­rier : Mme Vianes Claude
  • Tréso­rier adjoint : Mme Ques­nel Agnès
  • Membres du bureau : Mme Garcia Noëlle et Mme Segura-​Font Georgette
  • Membre d’honneur de l’association biter­roise : Mr Dagany Jean

Nous avons pas mal d’occupations à venir, prépa­rant la JOURNEE MONDIALE de PARKINSON pour nous le 14 avril 2012 avec un spec­tacle encore plus impor­tant que l’an passé ! De quoi faire parler de nous… 

Jour­née mala­die de Parkinson
Cela faisait des mois que nous prépa­rions cet après-​midi récréa­tif, et ça y est le jour était arri­vée ! Nous nous sommes beau­coup déme­nés afin d’ob­te­nir des lots pour une belle tombola (surtout Agnès, bravo !) plusieurs groupes artis­tiques se sont propo­sés, l’or­chestre HARMONIE inter­com­mu­nale de SERVIAN, les chorales LA MUSICA et IVORIA le groupe IBERIA danses sévil­lanes ont retenu notre atten­tion, et nous n’avons pas été déçus, le public ravi, enchanté ! Les pâtis­se­ries faites par nous-​mêmes couvraient une grande table, les bois­sons au frais, quel bonheur tout a été vendu. Sur une autre table de la docu­men­ta­tion sur la MP et des photos de nous dans nos activités. 

14 H 30 quelques personnes ont pris place sur les chaises, nous avons une certaine angoisse, allons-​nous réus­sir à faire se dépla­cer 30, 50 personnes ? (la salle en contient 200 !) 15 H la salle est pleine, plus une chaise libre. Le spec­tacle commence avec 3 «  sévil­lanes  » très applau­dies, puis, nous sommes 15 à monter sur scène et faire une démons­tra­tion de 10 mn de QI GONG avec Chris­tian notre profes­seur et Béa. Puis ce sont les chorales, l’or­chestre avec ses cuivres, ses cordes : gran­diose ! C’est le mot que j’ai entendu dire par un spec­ta­teur. Un grand succès pour les artistes, et pour nous. Nous avons pu verser 765€ au fond Reherche CECAP.
Nous avions réussi notre but : nous faire connaître, montrer aussi que nous malades nous ne bais­sons pas les bras et que nous pouvons avec des moments comme celui-​ci, allu­mer des lumières dans les yeux comme cela en a allumé dans les nôtres. Merci à tous, au public nombreux, aux collègues Parkin­so­niens et accom­pa­gnants de notre comité de BEZIERS, et aux artistes qui béné­vo­le­ment nous ont fait tous rêver…

A P H Béziers MVA rue Géné­ral Margue­ritte 34500 BEZIERS Tel 06 81 96 55 54 /​/​ 06 72 61 70 23
La secré­taire Lyria Argento Tolo

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