A tous les malades victimes des pesticides
Publié le 12 janvier 2012 à 09:33Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012
Des malades ayant subi des séquelles de maladies graves dues aux pesticides, ont souhaité se rencontrer pour créer une association nationale.
Après plusieurs réunions de préparation, conseillés par d’autres associations, un cabinet d’avocats spécialisés, des chercheurs, une cinquantaine de personnes atteintes de cancer, sclérose en plaque, maladie de Parkinson se sont réuni à Ruffec en Charente, le 19 mars 2011. La journaliste Marie Monique Robin auteur des livres : Le monde selon MOSANTO et Notre Poison Quotidien était à Ruffec la veille, comme elle l’avait annoncé lors de son passage à la télévision quelques jours plus tôt.
La plupart des médias ayant été informée de la création de l’association, le jour même, il y a eu de nombreux appels de personnes regrettant de ne pouvoir y participer, l’ayant su trop tard. Ce qui montre l’utilité d’une telle association.
Dans la foulée, un Conseil d’Administration a été constitué, puis un bureau a été élu. Paul François a été élu à l’unanimité, très médiatisé pour avoir réussi à faire reconnaître sa maladie de Parkinson, provoquée par un produit MOSANTO (que j’ai utilisé également). Ce produit lui a provoqué une violente réaction puisqu’il a perdu connaissance, intoxiqué par les gaz en ouvrant son pulvérisateur. La partie très dangereuse de la composition de ce produit, découverte par l’INSERM, n’était pas mentionnée. Par conséquent, il attaque en justice. Voir l’épilogue sur Internet.
L’association PHYTO – VICTIMES se donne pour but, entre autres : d’apporter conseils scientifiques et juridiques aux professionnels utilisateurs de pesticides, de faire valoir leurs droits et obtenir compensation des préjudices subis et aussi faire inscrire la maladie de Parkinson au tableau des maladies professionnelles, ce qui n’est pas simple surtout si l’on reste isolé.
Plus nous serons nombreux à en faire la demande, plus tôt nous obtiendrons la reconnaissance nationale.
Gilles GODET, agriculteur retraité parkinsonien
N° téléphone : 0549814294
Internet : gilles.godet@orange.fr
Transmis par Raoul GRIFFAULT
Les troubles cutanés
Publié le 03 janvier 2012 à 12:20Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012
Parmi tous les symptômes associés à la maladie de Parkinson, les troubles cutanés ne sont pas très fréquents, mais ils sont néanmoins désagréables et dévalorisants. Beaucoup de ces troubles cutanés sont dus à la maladie elle-même, mais parfois aussi seraient dus aux effets indésirables des médicaments antiparkinsoniens.
Le traitement de ces troubles consiste à adjoindre aux traitements antiparkinsoniens (qui doivent rester prioritaires), un traitement dermatologique adapté au patient.
Types de troubles cutanés dans la maladie de Parkinson.
- La peau grasse. Il y a onctuosité excessive de la peau sur le visage, en particulier sur le front et sur les ailes du nez, et cela donne à la peau un aspect gras et luisant.
- Les pellicules. Le cuir chevelu peut devenir gras, ce qui provoque cheveux gras et pellicules.
- La dermatite séborrhéique. Une inflammation de la peau peut survenir, provoquer la rougeur de la peau et des démangeaisons, avec une tendance à l’écaillage.
- La peau sèche. Dans certains cas, il y a une extrême sécheresse de la peau due à une transpiration insuffisante.
- La transpiration excessive, qui est un trouble très désagréable. Les sueurs nocturnes sont très fréquentes chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Causes des troubles cutanés dans la maladie de Parkinson
- Les troubles cutanés peuvent survenir comme conséquence de la maladie de Parkinson et d’un mauvais fonctionnement du système nerveux autonome, ou parfois comme un effet secondaire de médicaments antiparkinsoniens.
- Les glandes sébacées de la peau produisent de la matière sébacée ou sébum, qui aide à protéger la peau et à la maintenir souple. Une production excessive de sébum peut se produire dans la maladie de Parkinson. Les zones qui contiennent le plus de glandes sébacées, comme le front, les ailes du nez, et le cuir chevelu sont plus sévèrement touchées. Cela provoque la peau grasse et des pellicules et dans des cas extrêmes, la peau peut devenir rouge, enflammée et peut démanger. La chaleur peut exacerber ce problème.
- Dans la maladie de Parkinson, les glandes sudoripares peuvent produire trop ou trop peu de sueur provoquant des problèmes de transpiration excessive ou de peau sèche. Les médicaments antiparkinsoniens ont aussi des effets secondaires provoquant trop de transpiration (avec des médicaments tels que la L‑dopa), ou trop peu de transpiration (avec des anticholinergiques).
Traitement des troubles cutanés dans la maladie de Parkinson
- Pour les peaux huileuses et graisseuses, les traitements standards, tels que ceux utilisant un savon neutre (savon à la glycérine non parfumé) et ceux consistant à laver la peau deux fois par jour avec de l’eau tiède et rinçage à l’eau froide, sont efficaces. Il est préférable d’utiliser des gels car ils sont à base d’eau, plutôt que des crèmes qui sont à base d’huile. Dans les cas les plus sévères, une crème contenant de l’acide salicylique, peut être plus efficace.
- Lotions et shampooings divers sont disponibles pour le traitement des pellicules. Des produits contenant du sulfure de sélénium peuvent donner de bons résultats.
- Les dermatites séborrhéiques peuvent nécessiter un traitement avec des lotions contenant l’hormone adrenocorticotrope (ACTH), ou une crème contenant du kétoconazole. Le shampooing au goudron peut être efficace pour le front et les sourcils.
- Prendre des douches tièdes, porter des vêtements légers en coton, en été, et boire beaucoup d’eau et de liquides pour récupérer sont utiles dans la lutte contre les effets de la transpiration excessive.
- La transpiration excessive peut parfois être due aux effets secondaires des médicaments antiparkinsoniens tels que la L‑dopa. On pourra ajuster la dose de L‑dopa, en utilisant une préparation à libération prolongée, ou bien utiliser un inhibiteur de la COMT ; Les bétabloquants, et les anticholinergiques, peuvent aussi être utiles, dans certains cas.
- En cas de transpiration insuffisante, on pourra réduire la dose d‘antiparkinsoniens, par exemple celle d’anticholinergiques.
Conclusion
Les troubles cutanés, c’est à dire les maladies de la peau, l’irritation et les divers excès de transpiration, sont dus, soit à la maladie de Parkinson elle même, soit aux effets indésirables des traitements antiparkinsoniens. A défaut d’être graves, ils sont désagréables et dévalorisants pour le patient. Mais ils peuvent être soignés.
Les traitements utiliseront des médicaments dermatologiques et la posologie des médicaments antiparkinsoniens (L‑dopa et anticholinergiques) sera adaptée.
Bien entendu, il faut consulter un neurologue ou un dermatologue, qui a la compétence et les moyens, pour réaliser cette alchimie.
Lu, traduit et copié dans Skin Diseases and Irritation in Parkinson’s disease
Par Jean Pierre LAGADEC
Parkinson l’incroyable hypothèse !
Publié le 29 décembre 2011 à 09:01Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012
Et si la maladie de Parkinson n’était pas une pathologie du cerveau, mais … une maladie infectieuse, qu’un pathogène déclencherait dans les intestins ? Emise depuis une dizaine d’années, cette hypothèse « incroyable » commence à devenir crédible. Or, une infection, ça se soigne !
[…] L’origine de cette maladie neurodégénérative – comme Alzheimer – reste en effet incertaine, ce qui recule d’autant la possibilité d’en venir à bout. Pourtant, il y a moins de dix ans, le chercheur Heiko Braak, anatomiste et professeur à l’université de Francfort, formulait une hypothèse littéralement « incroyable » tellement elle allait à l’encontre de la vision classique de la maladie de parkinson… Selon lui, non seulement la maladie de Parkinson serait la conséquence d’une banale infection par une bactérie ou un virus ; mais la dégénérescence des neurones du cerveau ne serait qu’une conséquence ultime d’un long processus amorcé des années auparavant dans les intestins…
Heiko Braak n’est pas un simple amateur. Au début des années 90, c’est lui qui décrivit l’évolution de la maladie d’Alzheimer au niveau cellulaire. Anatomiste, son travail quotidien consiste à examiner des coupes cellulaires de personnes autopsiées. Or, en 2003, il s’aperçoit que certaines personnes ont développé des lésions neuronales typiques de la maladie de Parkinson dans d’autres zones du cerveau que celle où ces lésions sont traditionnellement observées (la « substance noire »), alors même que ces patients n’avaient pas été diagnostiqués malades…
L’idée se forme alors en lui que la maladie pourrait peut-être apparaître en dehors de la substance noire, où elle ne migrerait qu’ensuite, à mesure de son évolution. L’examen attentif d’autres coupes va peu à peu lui confirmer : d’autres neurones du corps humain, ceux situés au niveau des l’intestins, présentent des lésions typiquement parkinsoniennes alors que la substance noire, elle, est indemne. En clair : la maladie est apparue ailleurs que dans le cerveau et avant de frapper celui-ci ! Et voila qui change tout. Car, dès lors, c’est une toute nouvelle vision de la maladie qui surgit : elle pourrait avoir une origine infectieuse, probablement au niveau du tube digestif. La maladie ne serait donc pas une fatalité liée à l’âge ou à la génétique. Et surtout, comme la plupart des infections, il serait possible de la guérir !
[…] Ainsi va dans ce sens l’observation récente d’un cas de régression des symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson à la suite d’un traitement par des antibiotiques visant la bactérie intestinale Clostridium difficile : un homme de 73 ans, diagnostiqué parkinsonien depuis 4 ans, venu se faire soigner pour une constipation chronique dans une clinique spécialisée dans les troubles digestifs à Sydney. « Nous supposions que sa constipation était la conséquence d’une infection intestinale. Après quelques semaines sous antibiotiques, son transit était redevenu normal », raconte Thomas Borody, gastro-entérologue qui l’a soigné. « Mais surtout, la personne qui prenait soin de ce patient à domicile est venue me raconter à quel point les symptômes de sa maladie avaient régressé. L’homme pouvait à nouveau faire des gestes de la vie courante comme s’essuyer avec une serviette ou sortir de la douche ! » Après un an, le malade avait retrouvé une véritable autonomie dans sa vie quotidienne.
Thomas Borody n’étant pas neurologue, il s’en est ouvert auprès de ses collègues spécialistes qui ont confirmé l’amélioration spectaculaire de l’état du malade. Quand d’autres patients se sont présentés avec les mêmes symptômes (la constipation étant un des effets collatéraux les plus fréquents du Parkinson), il fut décidé de suivre au plus près ces malades. A ce jour, ils sont huit à avoir été ainsi traités. Un seul n’a pas répondu au traitement antibiotique. Pour tous les autres, le retour à un transit digestif normal s’est accompagné d’une régression des symptômes de la maladie de Parkinson.
L’observation clinique rejoint donc le postulat de Heiko Braak : quelque chose se trame au niveau des intestins des patients. Pour les neurologues, ce n’est pas absurde, car les intestins sont entourés d’un nombre si grand de neurones (il y en a autant que dans la moelle épinière), qu’ils ont été surnommés le « second cerveau ». Et plusieurs observations récentes renforcent encore cette idée. En 2010, une équipe de médecins français a découvert, en étudiant des biopsies de côlons de parkinsoniens, que les lésions habituellement observées dans le cerveau des malades se retrouvent à l’identique dans les neurones qui entourent l’appareil digestif…
Plus troublant encore, « il semble que les neurones intestinaux soient affectés des années avant le cerveau, et même bien avant les premiers symptômes de la maladie, explique Michael Gershon, le chercheur américain de l’université Columbia à qui l’on doit l’expression de « second cerveau ». Certains font donc l’hypothèse que la maladie de Parkinson se déclare d’abord dans les intestins avant de remonter vers le cerveau » …
A quoi ressemblerait le nouveau scénario de la maladie de Parkinson ? « Le plus probable à mon sens est que tout cela commence par une infection, sans doute d’origine alimentaire », avance Thomas Borody. « Les bactéries produisent des millions de molécules. Certaines peuvent traverser la barrière intestinale et se retrouver dans le corps humain ». C’est ainsi qu’un composé toxique atteindrait et attaquerait les neurones de l’appareil digestif.
Quelle que soit l’origine de l’infection, la toxine bloquerait la dégradation d’une protéine naturellement présente dans le corps humain, l’alphasynucléine. Chez les malades, cette protéine s’accumule jusqu’à former des structures visibles au microscope, les corps de Loewy, qui seraient la cause de la mort des neurones. Peu à peu ces agrégats de protéines se répandraient dans le système nerveux. Le moteur de cette transmission fait lui aussi l’objet de suppositions…
L’une des plus célèbres et des plus intrigantes est « l’hypothèse prion ». Le découvreur du prion, prix Nobel 1997, Stanley Prusiner, prend cette idée très au sérieux : « Il est possible que l’alphasynucléine soit une protéine prion qui forme des agrégats et se transmet à des cellules saines, propageant la maladie » écrivait-il dès 2009.
L’idée serait donc que la protéine subit un changement, chimique ou de forme tridimensionnelle et que ce soit ce changement, peut-être directement provoqué par l’infection, qui amorce la propagation des agrégats toxiques d’un neurone à l’autre. Lesquels agrégats finiraient par atteindre le cerveau, et notamment la « substance noire »… la perte des neurones entrainant les signes cliniques de la maladie. Le tout pourrait prendre plusieurs dizaines d’années. Le scénario est séduisant mais les zones d’ombre demeurent nombreuses. L’idée d’une infection sera difficile à soutenir tant qu’on n’aura pas trouvé l’agent responsable (bactérie, virus, ou toxine quelconque); le mécanisme de diffusion demeure mystérieux ; la séquence des évènements, différente chez certains patients, ne fait pas consensus, etc…
Cependant « Si l’origine digestive se confirmait, nous pourrions détecter la maladie à un stade très précoce grâce aux biopsies déjà pratiquées lors de coloscopies », estime Nicolas Bouvier, médecin-chercheur à Nantes. « Ce qui permettrait de tester à nouveau un grand nombre de molécules neuroprotectrices sur lesquelles reposaient de grands espoirs, mais qui ont été tous déçus, peut-être parce que les traitements ont été administrés à des stades trop, tardifs de la maladie ».
Dans la clinique de Thomas Borody, ont pense appliquer une technique qui a déjà fait ses preuves pour divers troubles intestinaux : la transplantation fécale. Il s’agit de transmettre la flore intestinale d’une personne saine à une personne malade. « C’est la seule solution pour se débarrasser de certaines bactéries pathogènes, explique Thomas Borody. Avec les traitements antibiotiques, il subsiste toujours des spores qui permettent aux bactéries pathogènes de revenir lorsque l’on arrête le traitement ». Et si cela marchait, cela confirmerait qu’il s’agit bien d’une histoire de bactérie. Bien plus que la validation d’une hypothèse audacieuse, ce serait un véritable changement de paradigme, fertile en perspectives thérapeutiques. Car il autoriserait de rêver à un traitement de la maladie de Parkinson avant même l’apparition des symptômes. Et quitte à rêver, pourquoi ne pas rêver aussi de transposer le concept d’infection à d’autres maladies neurodégénératives (sclérose en plaque, Alzheimer, maladie de Huntington, syndrome de Guillain-Barré) …
Mathieu NOWAK, Sciences et Vie novembre 2011
Repris par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr
Agonistes dopaminergiques et profil neuropsychiatrique : une étude comparative
Publié le 23 décembre 2011 à 08:10Rapporté par Aurélia Poujois (CHU de Saint-Etienne) d’après la communication :
Neuropsychiatric profile of patients on treatment with pramipexole, ropinirole or levodopa in monotherapy : head-to-head comparison.
JP. Perez (Espagne)
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
L’idée de ce travail espagnol a été de comparer les différents profils neuropsychiatriques des patients parkinsoniens traités par agonistes dopaminergiques ou L‑dopa, après contrôle des principaux facteurs confondants cliniques et démographiques.
Au cours d’une étude en cross-over prospective, 515 patients (âge : 69.9+/-7.7 ans, durée évolution 7.4+ /-4. 3 ans) eurent une évaluation neuropsychiatrique par le NPI. 250 patients étaient sous pramipexole, 150 sous ropinirole et 115 sous L‑dopa seul. Les trois groupes étant appariés en âge, niveau d’éducation, sexe, sévérité de l’atteinte motrice, durée de la maladie et équivalent de dose en L‑dopa.
Les patients sous pramipexole présentèrent un score NPI total plus bas que les patients sous ropinirole (17.2+/-11 vs 20.9+/-13 ; p=0.015). Le score d’apathie était également le plus bas dans ce groupe comparativement aux deux autres groupes.
Par contre les autres signes et notamment la dépression et les hallucinations n’étaient pas spécifiques d’un groupe.
Cette étude de bonne envergure est intéressante car elle montre que les patients sous pramipexole semblent présenter moins d’effets neuropsychiatriques et notamment moins d’apathie. Par contre à la différence des études antérieures, il n’y avait pas plus de risque de psychose chez les patients sous agonistes dopaminergiques.
Date de publication : 14-12-2011
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
Danse et maladie de Parkinson : la première méta-analyse
Publié le 22 décembre 2011 à 07:17Rapporté par Pierre Cesaro (Henri Mondor, Créteil) d’après la communication :
Rehabilitation, exercise therapy and music in patients with Parkinson’s disease : a meta analysis of the effects of music based movement therapy on walking ability, balance and quality of life.
De Dreu MJ et al.
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
Le concept de « music based movement » (MbM) vient entre autres de l’observation d’un risque de maladie de Parkinson (MP) réduit chez les sujets actifs au plan physique, et de l’observation expérimentale de l’induction de neurotrophines cérébrales par l’exercice physique.
Il n’est pas simple, cependant, de convaincre des patients ayant un trouble sévère de la motricité de s’astreindre à un exercice physique régulier, notamment en raison de la fatigue et des douleurs.
La MbM présente de nombreux avantages : elle peut se pratiquer seul (entraînement à la marche) ou avec partenaire (danse), améliore les stratégies de marche, de rotation, de déplacement du centre de gravité, alors que les signaux sonores améliorent les stimuli moteurs endogènes. Le plaisir procuré par cet exercice, et la musique, peut diminuer la fatigue, et l’exercice collectif est un stimulus supplémentaire.
Une première méta-analyse a été tentée, qui a sélectionné finalement 6 publications parmi 402 dans la littérature. Les échelles d’évaluation étaient cependant disparates, et l’ensemble de la cohorte ne rassemblait que 168 patients.
Parmi les paramètres « améliorés » par MbM : l’équilibre (échelle de Berg), la vitesse de lever, la longueur du pas et la vitesse de marche ; en revanche, le score moteur UPDRS III, le questionnaire de freezing et la qualité de vie ne montraient pas d’effet significatif. Ces observations doivent être tempérées par le nombre limité de sujets (la plupart de ces paramètres étaient mesurés dans moins de 4 des 6 essais retenus), et la durée variable de suivi.
On doit cependant retenir que certains effets mesurés (allongement de la longueur du pas) ont un impact majeur sur les capacités ambulatoires, et que le manque de puissance statistique peut empêcher de valider certains effets, qui étaient en dessous du seuil statistique.
Après le consensus « intuitif » sur l’intérêt de l’exercice physique, vient le temps de l’« evidence based medicine » concernant la danse.
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
Douleur et fatigue dans la maladie Parkinson
Publié le 21 décembre 2011 à 06:01Douleur et fatigue dans la maladie Parkinson
Rapporté par Aurélia Poujois (CHU de Saint-Etienne) d’après la communication :
Pain and fatigue in PD – parallel session
M. Wen (Chine)
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
La douleur (musculo-squelettique, radiculo-neuropathique, liée à la dystonie, à l’akathisie…) et la fatigue dans la maladie de Parkinson (MP) sont deux symptômes sous-diagnostiqués. Aussi leur prévalence est-elle difficile à préciser ce d’autant que les moyens d’évaluation sont volontiers différents.
M. Wen (Chine) a exposé les résultats d’une méta-analyse portant sur 35 études randomisées issues de 29 pays différents et traitant de ces deux symptômes. La prévalence est apparue relativement variable en fonction des régions géographiques puisque la douleur était rapportée chez 33.7% des MP en Asie et 79.4% en Europe. La fatigue étant de 35.3% en Europe du Nord et de 59.1% en Europe de l’Ouest.
Étonnamment, les patients d’Europe du Nord étaient les plus douloureux mais aussi les moins fatigués. Les facteurs prédisposant à la douleur étaient les fluctuations motrices et la dépression alors que la sévérité de la maladie, la dépression et les troubles du sommeil prédisposaient à la fatigue. Quant à la thérapeutique, rien de bien nouveau sous le soleil oriental…
Outre les antalgiques classiques, le traitement de la douleur du MP repose aussi sur une stimulation dopaminergique la plus régulière… qui diminuerait aussi dans le même temps la fatigue. L’effet du methylphénidate sur la fatigue mérite de son côté d’être confirmé.
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
Parkinson : la vie avec du chocolat est meilleure
Publié le 20 décembre 2011 à 10:03“Parkinson life with chocolate, is a better life”
Rapporté par Aurélia Poujois (CHU de Saint-Etienne) d’après la communication :
Coffee or chocolate, what do you like to drink with our L‑dopa ?
LC.jimenez-Botello (Mexique)
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
Depuis les années soixante, la L‑dopa est le principal traitement de la maladie de Parkinson (MP) mais ces dernières années les antagonistes de l’Adénosine A2A, dont une majorité présente un noyau xanthine, ont aussi une place dans l’arsenal thérapeutique du parkinsonien. Par ailleurs, les études épidémiologiques semblent montrer un effet bénéfique de la consommation de café dans la MP.
Cette équipe mexicaine soulève l’hypothèse que ce résultat serait expliqué par la présence de la méthylxanthine dans la caféine.
Les auteurs ont ainsi cherché à savoir si la méthylxanthine présente dans la caféine avait une affinité importante pour les récepteurs de l’adénosine A2A, comparativement à la théobromine, autre méthylxanthine présente elle dans le chocolat et ayant un noyau xanthine commun avec la caféine.
Les résultats des tests ont montré que la théobromine du chocolat avait 30% de plus d’affinité que la caféine pour les récepteurs de l’adénosine A2A. Le chocolat aurait-il une efficacité supérieure au café chez les parkinsoniens ?
Il reste encore du chemin à parcourir. Une étude comparative de l’efficacité du café et du chocolat est en cours chez des rats MPTP… alors patience et en attendant, le chocolat reste bon pour le moral !
Date de publication : 14-12-2011
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
[Vu sur le net] liste des médicaments sous surveillance renforcée
Publié le 14 novembre 2011 à 22:01Trouvé sur le site de l’Afssaps (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
Suite à l’identification de signaux de pharmacovigilance, une analyse approfondie du profil de sécurité de ces médicaments est en cours et peut conduire à la prise de mesures adaptées (renforcement des précautions d’emploi et mises en garde, restriction des conditions de prescription et de dispensation, voire suspension ou retrait du produit).
Pour lire l’article dans son intégralité, suivez ce lien…
« Menace sur nos neurones » : Un livre à lire absolument !
Publié le 24 septembre 2011 à 21:55Alzheimer, parkinson, sclérose en plaques, autisme… Pourquoi le nombre de personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative explose-t-il, et pour quelles raisons les malades sont-ils de plus en plus jeunes ? Ce livre révèle que ces maladies se préparent déjà dans le ventre des mères, devenues malgré elles des « mamans neurotoxiques ». Ensuite, tout au long de la vie, nos neurones sont exposés à un cocktail d’agressions capable de diminuer irréversiblement les fonctions de notre cerveau. Ces substances parfaitement identifiées et documentées par les scientifiques, pourraient être bannies de notre environnement si une véritable politique de prévention était menée.
« Menace sur nos neurones », un livre de Marie Grosman et Roger Lenglet, édité par Actes Sud
Il existe une vidéo qui présente le livre
Faut-il se méfier de nos médicaments et de leurs effets secondaires ?
Publié le 28 juin 2011 à 10:13De Bernard GEFFRAY
Membre d’honneur du CECAP et de l’ADPL
Co Fondateur d’AGP et du CECAP
Si la scandaleuse affaire du MEDIATOR, largement médiatisée n’en est qu’à ses débuts, il est déjà certain que le montant des indemnités réclamés à juste titre par les victimes et par les organismes qui ont assuré le remboursement pendant une trentaine d’années va être : faramineux.
Dans une toute autre proportion, vient d’être jugée à NANTES une affaire qui nous concerne plus particulièrement. Il s’agit de nos médicaments et de leurs effets secondaires connus de longue date, ou qui se sont dévoilés à l’usage. Pour mémoire, nous en reprenons la liste qui figure sur l’opuscule de l’AFSSAPS rédigé en Avril 2011, consultable sur le site : www.afssaps.fr avec mise à disposition aux Associations de Parkinsoniens.
LISTE des MEDICAMENTS CONCERNES :
ADARTREL(ropinirole), APOKINON(apomorphine), AROLAC(lisuride), BROMOKIN(bromocriptine), DOPERGINE(lisuride), DOSTINEX(cabergoline), DOADOPA(lévodopa+carbidopa), MODOPAR(lévodopa+bensérazide), NEUPRO(rotigotine), NORPROLAC(quinagolide), PARLODEL(bromocriptine), REQUIP(ropinirole), SIFROL(pramipexole), SINEMET(lévodopa+carbidopa), STALEVO(lévodopa+carbidopa+entacapone), TRIVASTAL(piribédil)
Plusieurs de ces médicaments existent sous forme de Génériques : le nom du médicament délivré par votre pharmacien ou prescrit par votre médecin est alors celui de la substance active (entre parenthèses dans la liste ci-dessus).
LISTE des EFFETS INDÉSIRABLES :
Nausées, vomissements. Baisses de tension(pression artérielle). Somnolence.
Troubles du comportement : addiction au jeu, achats compulsifs, hypersexualité.
Hallucinations ou perceptions anormales de la réalité.
Il est intéressant de noter(probablement sous l’influence du procès de Nantes) que cet opuscule a été rédigé en commun avec les Associations, ce qui est nouveau et prometteur d’une collaboration essentielle dans le domaine de la Santé. Par ailleurs toutes les notices accompagnants les Médicaments ont été revues et corrigées en 2009. Ce qui fait que nous tombons maintenant dans l’excès d’informations concernant les effets « possibles ». La liste des effets secondaires prédomine largement sur les effets positifs ! C’est un véritable catalogue de mises en garde, avertissements, précaution d’emploi.
Par exemple la notice : Information de l’utilisateur du SINEMET 100mg est longue de ; 0,50 mètre et remplie recto-verso de 50 lignes sur une face et 80 sur l’autre, le tout divisé en 6 paragraphes dont 2 de quelques lignes concernant la composition du Médicament, sa destination, sa présentation. C’est tout juste si l’on sait à quoi il sert ! Bien malin celui qui trouvera une faille dans cette extraordinaire catalogue des défauts d’un médicament vieux de 40 ans.
Inutile de préciser que tous les autres Médicaments ont convertis leurs notices de la même façon ; Le SIFROL récemment arrivé sur le marché Européen après les Etats-Unis est doté d’une notice de : 0,60 mètre de long multiplié 0,27 de large imprimée recto-verso ! Pour ceux qui aiment la lecture, bon courage.
Toutes ces précautions ne visent qu’à protéger les Laboratoires de tout procès sans apporter grand-chose aux malades qui demeurent dans l’ignorance du fonctionnement des médicaments qui sont ordonnancés, encore trop souvent, de façon abusive. Certaine notice ne comportant pas d’indication de la posologie dont la notice du SINEMET.
Nous sommes encore loin d’une véritable éducation thérapeutique des malades de longue durée Parkinsoniens ou autres .Pour cela, il faudrait la mise en place d’un plan Parkinson, dont les bases ont fait l’objet d’un « Livre Blanc » toujours en examen. Dans cette attente, espérons que le dialogue s’établisse entre le prescripteur et le malade, que l’action de chaque spécialité soit clairement expliquée.
Il est évident que le rôle des Associations demeure primordial dans cette éducation. L’utilisation rationnelle des médicaments est facteur de confort de vie. Les procès ne sont que le résultat d’une incompréhension de la maladie et d’une totale non communication à tous les endroits où elle devrait être. Quant au rôle de l’AFSSAPS, il n’est pas d’éditer des brochures contenant des avertissements même si cette façon d’opérer présente un certain intérêt a posteriori, mais de se donner les moyens de travailler indépendamment des laboratoires dans l’étude des nouvelles molécules présentées par ceux-ci et leurs effets secondaires constatés dans le temps.
Il existe encore bien des domaines à explorer dans différents endroits touchant à la santé publique et plus particulièrement les maladies neuro dégénératives. L’incidence de l’utilisation des produits Phytosanitaires n’est toujours pas officiellement étudiée malgré des données alarmantes produites par la MSA depuis plusieurs années .L’introduction systématique des Glutamates dans les plats préparés, les Surimi, soupes, bouillons, conserves… Les Glutamates ou encore exhausteurs de goût de E621 à E625 consommés régulièrement par effet cumulé agissent sur les neurones. Utilisés depuis plus de 50 ans, leur effet néfaste n’étant pas reconnu, jusqu’à présent du fait de leur relative faible utilisation.
Il n’en est pas de même aujourd’hui puisque l’on en retrouve à peu près dans toute l’alimentation industrielle et même dans certains produits Bio ! L’association des Glutamates à notre nourriture n’est pas innocente, sans parler des énormes bénéfices retirés de la vente de ces produits dont la matière première est d’un coût insignifiant.
L’adjonction à la nourriture crée chez le consommateur un phénomène d’appétence en donnant l’illusion d’avoir dans son assiette un produit très goûteux, alors qu’en réalité, il n’y a qu’un produit médiocre. Une certaine fidélité commerciale, voire de dépendance s’en suit. Le cas le plus typique est le Surimi. Mis sur le marché il y a une trentaine d’années ce produit n’est qu’un amalgame de chairs de poisson de faible qualité gustative à qui l’on donne un goût de crabe alors qu’il n’en contient au mieux que quelques traces.
Si l’on y ajoute certains colorants dits : alimentaires et un édulcorant de synthèse tel l’ASPARTAME par ailleurs largement utilisé dans les produits « allégés » la question peut être posée sur la nocivité réelle ou supposée de ces artifices. Faudra-t-il, encore une fois, qu’il y ait scandale, procès, victimes réelles ou supposées pour que la vérité éclate au grand jour.
En attendant, nos neurones subsistants, peuvent très bien se passer de tous ces leurres issus des mêmes laboratoires que nos médicaments
Le Parkinsonien Indépendant : courrier d’une lectrice
Publié le 06 avril 2010 à 07:38J’apprécie beaucoup votre revue de presse concernant les articles sur le Parkinson. Un de ces derniers, extrait du Parkinsonien suisse, a retenu mon attention et je me permets de relater notre histoire française avec la pompe.
Mon mari est équipé d’une pompe à Apokinon (apomorphine) depuis six ans et je voudrais apporter des précisions sur ce qui est dit dans l’article de nos amis suisses.
Lorsque mon mari a eu cette pompe c’était une solution pour « remplacer » la stimulation qui n’était pas possible chez lui en raison de la multitude de paramètres négatifs lors des tests préopératoires. Je ne voudrais pas que des patients aux quels la pompe serait proposée, la refusent car l’article est plutôt pessimiste.
C’est vrai que la mise en place fut laborieuse surtout les trois premiers mois : Les problèmes de paroi abdominale : nodules, allergies à la crème anti-inflammatoire, les nécroses à l’endroit où il était piqué (qui en fait étaient dues à une ceinture trop serrée.)
Remédiations :
- Il y a d’autres endroits ou l’on peut piquer (haut du bras, l’épaule, la cuisse) lorsque l’abdomen montre trop de nodules, la diffusion
se fait mal… donc s’il y a trop de produit restant dans la pompe, il suffit de tourner pendant une semaine sur les autres points d’injection possible. - Pour mon époux, le traitement par voie orale n’a pu être allégé(7 prises par 24 h) car on n’a pratiquement pas pu augmenter le flux de diffusion de l’apomorphine. Mais bon je trouve que c’est un peu excessif de dire que cela restreint la vie sociale.
- Le maniement de la pompe, est simple, car les réglages sont faits à l’hôpital ou par le prestataire de service. Pour la mise en route, il suffit d’appuyer sur le bouton ON ou sur OFF pour arrêter. Ensuite il faut remettre le piston pousse-seringue à zéro, pour l’usage du lendemain en appuyant sur deux boutons. C’est aussi simple qu’une télécommande….
Après la pose de la pompe, nous avons re-voyagé (en France) et n’avons jamais eu de problème pour trouver des infirmiers sur nos lieux de vacances. Le prestataire de services HOMEPERF a toujours trouvé et fait former par les antennes régionales les soignants locaux.
Il est vrai que ce n’est pas la panacée, mais les rares fois où il y a panne de la pompe (plus petite en largeur et longueur, mais plus épaisse qu’un téléphone portable) on voit rapidement, les difficultés ressurgir ….. Il ne faut pas oublier que la maladie évolue et que cette médication ne guérit pas, mais améliore le quotidien.
Conclusion :
Il ne faut pas être seul pour les débuts : même si certains malades gèrent seuls la pompe : dilution, remplissage, piqûre, mis en route.
L’équipe de Rennes m’avait conseillé d’avoir recours à un cabinet infirmier, afin de ne pas être seule à gérer, car je n’étais pas à l’abri d’une hospitalisation, de devoir partir (parents âgés, naissances chez les enfants…) aujourd’hui, je les en remercie sincèrement, ainsi que Homeperf, car les débuts ont un peu stressants. (nous avons rencontré, à plusieurs reprises) des malades qui avaient abandonné (faute de soutien à la première difficulté)
- Il faut prendre la tension 3 ou 4 fois dans la journée et la noter.
- Tenir une feuille de bord pour noter toutes les heures comment est le malade.
- Le malade a toujours peur que l’aiguille parte. Que la tubulure se bouche (alors un signal Bip Bip se déclenche)
Depuis dix-huit mois, d’autres pathologies se sont rajoutées à celle existante, mais ni mon mari ni moi ne regrettons d’avoir cette solution pour améliorer son quotidien, si compliqué soi-il : Il ne pourrait plus vivre sans.
Mon mari est diagnostiqué depuis 1994 (56 ans), mais avec le recul les premiers symptômes sont apparus en 1978(40 ans), surtout quand il était fatigué. (bien sûr à l’époque nous n’y avons pas prêté attention).
Le couperet est tombé : Parkinson Atypique Bilatéral.
A 72 ans, il est atteint, selon les neurologues, d’un parkinson sévère et très évolué.
Je me tiens à disposition pour tous renseignements complémentaires que vous
souhaiteriez avoir.
Une initiative de la fondation d’entreprise Novartis
Publié le 05 novembre 2009 à 21:041- Définition de la proximologie :
Le terme proximologie est un néologisme composé du préfixe ‘proximo’ du terme latin ‘proximus’ signifiant « proche » et du suffixe ‘logie’ du mot grec ancien ‘logos’, signifiant « discours, parole » scientifique.
La proximologie est une aire de recherche qui se consacre à l’étude des relations entre le malade et ses proches. Cette approche pluridisciplinaire au carrefour de la médecine, sociologie, psychologie ou bien encore de l’anthropologie, fait de l’entourage des personnes malades ou dépendantes un objet central d’étude et de réflexion.
Son originalité est d’envisager la présence et le rôle de l’entourage comme des éléments déterminants de l’environnement du patient, donc de l’efficacité des soins et de sa « prise en charge ».
Au-delà de l’intérêt de ses questionnements politiques, philosophiques ou anthropologiques, la proximologie vise à traduire la réflexion en action. A travers des recherches appliquées qui peuvent conduire à des services ou des solutions pratiques, elle souhaite contribuer à une meilleure adéquation de l’aide apportée par la solidarité nationale ou locale avec les besoins des aidats.
2- Les assises de la proximologie
Aujourd’hui, plus de 3 millions de Français accompagnent un proche malade ou dépendant. Leur rôle est souvent essentiel et leur situation parfois difficile : problèmes financiers et relationnels, fragilisation de leur propre santé, etc. Dans le cadre de l’évolution du système de santé, la Fondation d’entreprise Novartis initie les Assises Nationales de proximologie, autour de la place des proches de personnes malades ou dépendantes dans le système de soins.
Vos idées et expériences sont précieuses : faites avancer le débat en proposant dès maintenant vos suggestions !
Sur le site : http://www.assisesdeproximologie.com/public/ vous trouverez 7 points sur lesquels vous pouvez exprimer le constat des problèmes posés aux aidants familiaux et vos recommandations pour y remédier , vous pouvez également voter pour chacune des propositions émises par les participants :
- discussion générale
- les proches dans le parcours de soins
- les relations entre l’entourage de la personne malade et les professionnels
- la vulnérabilité de l’entourage
- relations entre la personne malade ou dépendante et son proche
- prise en charge des patients sans entourage
- impact socio-économique de l’aide informelle
J’encourage les aidants familiaux à émettre leurs propositions, c’est une occasion assez rare de se faire entendre.
Pierre Lemay (Association des parkinsoniens de la Manche)
Trouvé sur le net : les malades atteints de Parkinson sont incapable de mentir
Publié le 19 avril 2009 à 06:41La sincérité des patients atteints de Parkinson était déjà connue des médecins. Une étude montre aujourd’hui que cette qualité peut être vue comme une conséquence d’une incapacité à mentir.
Nous savions déjà que les personnes souffrant de la maladie de Parkinson font preuve d’un type comportemental spécifique et qu’elles se distinguent par leur sincérité. Une étude, publiée par le magazine Brain, s’est demandée si cette sincérité est un simple trait de caractère ou s’il y a vraiment un rapport avec le cerveau.
Quand on débite un mensonge, une certaine partie du cerveau, le cortex préfrontal, se met en marche. Mais ce n’est pas le cas des personnes atteintes de la maladie. C’est la raison pour laquelle ces personnes ont tant de difficultés à mentir. La sincérité typique des patients atteints de Parkinson n’est qu’une incapacité à mentir.
Pendant les examens, les patients étaient obligés de raconter un mensonge sous le scanner. Les images du cerveau ont démontré la corrélation entre l’incapacité à mentir et le fonctionnement du cortex préfrontal.
L’étude ne nous donne pas seulement plus d’informations sur les dysfonctionnements liés à la maladie de Parkinson mais elle éclaire également les fonctions du cerveau impliquées dans les mensonges.
Après la maladie d’Alzheimer, celle de Parkinson est la maladie de vieillesse la plus fréquente en Belgique. Le vieillissement croissant de la population ne fera qu’augmenter le nombre de malades.
Knack.be, traduction Céline Bouckaert
Source : Le Vif / L’express, Belgique, article du 17 avril 2009
Parkinson et nicotine
Publié le 31 mars 2009 à 05:49Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°36 – mars 2009
Nous avons été nombreux à prendre connaissance, avec grand intérêt, d’un article du Nouvel Observateur du 22/28 janvier 09 à propos de l’utilisation de la nicotine pour traiter certaines maladies neurodégénératives.
Nous avons aussi pris connaissance d’un « droit de réponse » du professeur Pierre Cesaro dont nous publions de larges extraits à la suite de cet article.
Nous avions déjà abordé cette question dans le numéro 3 de décembre 2000 du Parkinsonien Indépendant en signalant les recherches conduites en particulier par le professeur Changeux de l’Institut Pasteur tout en rapportant les réserves exprimées par nos amis suisses dans leur revue numéro 58 de juin 2000.
Sous le titre Nicotine contre Alzheimer, Fabien GRUHIER écrit donc dans le Nouvel Observateur
« Longtemps le constat a fait l’objet d’une sorte d’omerta. Les études épidémiologiques, mesurant les effets désastreux du tabac, laissaient apparaître un insolite bénéfice : statistiquement, les fumeurs semblaient mieux protégés contre les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson. Or cela faisait désordre et risquait de brouiller le message anti-cigarettes. D’où une certaine gêne : mieux valait n’en pas parler. Pourtant, dès 1999, au nom de l’Assistance Publique, le professeur Pierre Cesaro et le docteur Gabriel Villafane (service de neurologie du CHU Henri-Mondor de Créteil) déposaient une discrète demande de brevet revendiquant l’« utilisation de la nicotine à l’état pur comme médicament pour les maladies neurodégénératives, notamment la maladie de Parkinson, certaines épilepsies et les démences séniles type Alzheimer »… « Dans leur demande de brevet, les deux spécialistes préconisent l’utilisation des patchs nicotiniques destinés aux gens qui veulent cesser de fumer. »
« Actuellement, observe Gabriel Villafane, pour l’administration de beaucoup de médicaments, le patch est à la mode. Un jour on pourrait procéder autrement que par cette voie transdermique, et administrer la nicotine en injection ou avec des gélules par voie orale »… « L’important c’est l’effet apaisant de la nicotine pure sur les neurones. La demande de brevet international (vite accordé) reposait sur les observations du docteur Villafane : en moyenne, ses patients fumeurs se portaient mieux. Le praticien avait même observé une aggravation des crises chez des patients épileptiques qui cessaient de fumer. Alors pourquoi ne pas leur prescrire – à eux, ainsi qu’à d’autres victimes de maladie neurologiques – ces fameux patchs de nicotine conçus pour l’arrêt du tabac ?
« Les résultats ont été spectaculaires : à Créteil, grâce au bouche-à-oreille, la consultation ne désemplit pas. Après quatre mois de patchs à haute dose, les parkinsoniens constatent une rémission à 50% de leurs symptômes : « un résultat jamais observé avec aucune autre molécule thérapeutique ». Crampes des membres inférieurs (dystonie), dyskinésie (mouvements involontaires), tremblements caractéristiques… tout s’atténue. Non seulement la progression de la maladie est enrayée, mais la poursuite de la cure nicotinique permet de basculer peu à peu de l’ancien et classique traitement antiparkinsonien à la L‑Dopa jusqu’à la seule nicotine » au bénéfice de la Sécurité Sociale…« Sur les imageries en Dat-Scan, on observe en direct les effets bienfaisants de la nicotine : les noyaux caractéristiques de la maladie (Alzheimer) s’estompent à vue d’œil. Il ne s’agit pas d’une vraie surprise, car on connaît le mode d’action de cette mystérieuse nicotine, protectrice des neurones, qui intervient dans le cerveau comme un neurotransmetteur de la dopamine et de l’acétylcholine. La nature a même prévu pour elle des récepteurs spécifiques… L’organisme est capable de synthétiser lui-même les neuromédiateurs dont il a besoin – comme, par exemple, la morphine. Mais alors, face à une telle biologie immémoriale, pourquoi déposer des brevets ? Pourquoi ne pas se contenter de scotcher des patchs de nicotine sur les patients qui en ont besoin ? »
« Le docteur Villafane s’en explique : les patchs nicotiniques sont conçus – et partiellement remboursés – pour un usage transitoire. Il ne nous est pas permis de les prescrire pour une autre indication, surtout pas indéfiniment ! Ils ne disposent pas d’une AMM (autorisation de mise sur le marché) pour autre chose que le sevrage tabagique. Les parkinsoniens ainsi traités le sont donc d’une façon quasi clandestine, à leurs frais. Pendant ce temps les américains sont en train de déposer des brevets qui contournent les nôtres. Quant aux fabricants de patchs nicotiniques, ils attendent… »
Fabien GRUHIER
Le professeur Cesaro a tenu à apporter un correctif :
« … Le contenu de l’article contient des informations exagérément optimistes voire erronées … L’amélioration clinique des symptômes de la maladie ne saurait être annoncée à hauteur de 50%. Cela résulte de quelques observations (6 observations individuelles sont actuellement publiées dans la presse médicale), dont la méthodologie d’essai en « ouvert » ne permets pas de valider l’importance du bénéfice thérapeutique. » …
« Aucun patient ne limite, à l’heure actuelle, son traitement à la nicotine transdermique sans traitement associé par les médicaments antiparkinsoniens « classiques ». Il est de ce fait très prématuré, et probablement inexact, d’annoncer une économie de 1 300 €/mois pour l’assurance maladie. »
« Il est inexact de d’écrire que les « noyaux caractéristiques de la maladie » disparaissent à vue d’œil. Chez quelques patients, et toujours « en ouvert », nous avons eu l’impression que la progression de la maladie, mesurée par imagerie scintigrahique, pouvait être ralentie. Là encore, l’effet « placebo » peut influencer à la fois les patients concernés et les médecins chercheurs. »
« Tous ces sujets font l’objet d’une recherche comportant un groupe « contrôle » qui doit concerner 40 sujets, et qui nécessite un suivi de un an, c’est-à-dire que les résultats pourraient être connus fin 2010, cette étude venant à peine de débuter. »
« En tant que chef du service concerné, je souhaite voir publiée cette mise au point. Je considère que les propos rapportés sont du à l’enthousiasme de l’un de mes collaborateurs, et aussi de la volonté de voir « avancer » plus vite ce sujet de la part de certains patients qui ont pu bénéficier de ce traitement au cours des 10 dernières années. »
« Il convient de considérer qu’il n’y a pas (encore) de véritable nouveauté thérapeutique sur ce sujet en 2009, et que donner de l’espoir aux milliers de patients atteints d’affections neurodégénératives est au mieux prématuré, et malheureusement inexact pour toutes les maladies autres que la maladie de parkinson idiopathique elle-même, dont on connait à l’heure actuelle l’hétérogénéité clinique et génétique. Il n’y a pas à l’heure actuelle de recherche en cours sur la maladie d’Alzheimer par nicotine, ni sur les formes gravissimes que sont les « parkinson plus » encore appelées dégénérescences multi systématisées ou paralysies supranucléaires progressives. »
« Il est en revanche exact qu’il existe une compétition internationale sur le sujet et nos collègues californiens font état de résultats prometteurs qui mettent en exergue une amélioration de la motricité et une « neuroprotection », mais uniquement sur des modèles animaux », notamment des singes rendus parkinsoniens à l’aide de toxines … L’originalité du concept « inventé » par le docteur Gabriel Villafane repose sur un traitement « chronique » c’est-à-dire de longue durée et des doses très élevées de nicotine. La recherche en cours porte sur la maladie de parkinson « avancée » au stade de ce que nous appelons les fluctuations motrices. D’autres essais pourraient porter dans le futur sur des patients au début clinique de la maladie voire avant. Il est aujourd’hui impossible de commenter sur un sujet qui n’a pas encore fait l’objet d’une recherche systématique. »
Professeur Pierre CESARO
En juin 2000 dans la revue suisse Parkinson, le professeur LUDIN, quant à lui, écrivait cet avertissement :
« Le rapprochement entre le syndrome parkinsonien et la nicotine est fait depuis longtemps. On sait que les fumeurs sont moins souvent atteints de la maladie que les non-fumeurs… (Je) ne connaît pas d’études à grande échelle qui aurait utilisé la nicotine à des fins thérapeutiques. Le remède est pire que le mal. L’association américaine de la maladie de parkinson (APDA) partage cet avis dans son bulletin de février 2000 : le tabagisme comporte des risques. La nicotine n’est ni adaptée à la prévention de la maladie ni à son traitement. »
« En Suisse, il n’est pas permis de traiter la maladie de Parkinson avec de la nicotine. (Je) déconseille d’utiliser des patchs de nicotine, ils ne sont pas sans risques ».
Notre conclusion de l’époque me semble être encore d’actualité :
Attendons donc les résultats contrôlés des recherches en cours et menées par des équipes qui, nous l’espérons, ne sont pas subventionnées par les fabricants de tabac, avant de nous dire que cette voie est véritablement porteuse d’espoir. Soyons patients et ne nous laissons pas emporter par notre envie, normale, de trouver la « solution miracle » !
Par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr
Garder une bouche saine
Publié le 13 janvier 2009 à 16:28Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°35 – décembre 2008
Indispensable à tout âge, une bonne hygiène bucco-dentaire s’avère d’autant plus importante quand l’âge fragilise notre bouche.
Se servir d’une brosse à dents demande a la fois de la dextérité, de la force et de la coordination… Si une personne ne peut plus effectuer ce geste, il va falloir l’aider car, aux problèmes bucco-dentaires que nous connaissons tous, l’âge ajoute des facteurs aggravants.
La rétraction de la gencive, par exemple, qui favorise l’apparition de caries au niveau des racines ; la diminution de la production de salive, qui s’accélère encore avec la prise de médicaments. Non seulement la sensation de bouche sèche est désagréable mais, surtout, la salive ne joue plus son rôle protecteur et autonettoyant ; le port d’une prothèse, totale ou partielle, qui augmente le risque d’irritation ou d’inflammation.
Le Pr Marysette FOLLIGUET, chef du Service d’odontologie de l’hôpital Louis Mourier à Colombes (92), estime indispensable de veiller à la toilette buccale des personnes âgées, autant pour leur santé (inflammation mais aussi risque de dénutrition) que pour leur vie familiale et sociale (troubles de la parole et repliement sur soi)…
Suivons ses conseils : après chaque repas, se rincer la bouche avec un verre d’eau, ou si cela est plus facile, simplement boire un verre d’eau ; brosser les dents, mais aussi la langue, le palais, les gencives avec une brosse souple et douce ; utiliser une brosse électrique si nécessaire ; enlever les prothèses et les nettoyer soigneusement ; enfin, si une personne supporte mal l’usage de la brosse, utiliser une compresse humide sur les faces des dents et des muqueuses, et boire suffisamment.
Ces mesures simples sont parfois difficiles à appliquer, reconnaît le Dr FOLLIGUET : Brosser les dents de quelqu’un est un geste malaisé à effectuer, non seulement techniquement, mais aussi psychologiquement. Certaines personnes âgées ne supportent pas « cette intrusion ». Le chirurgien-dentiste peut donner des conseils, montrer la façon d’enlever une prothèse sans blesser ou comment éviter les réflexes nauséeux.
Le soin des dents et de la bouche ne doit pas constituer une épreuve triquotidienne. Mieux vaut un seul brossage, le soir, bien accepté et bien effectué, que trois tentatives stressantes.
« L’important aujourd’hui est de sensibiliser les personnes et leur entourage à la nécessité d’une hygiène quotidienne et d’un suivi dentaire ».
Extrait d’un article de « Notre Temps », Octobre 2008
Lu par Françoise VIGNON
Exposé d’une orthophoniste — rédigé par Jean Pierre Lagadec
Publié le 13 janvier 2009 à 01:47Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°35 – décembre 2008
Lors de l’assemblée générale du CECAP, à Loctudy, une orthophoniste a fait un exposé sur les troubles et la rééducation de la parole, de la déglutition et de l’écriture dans la maladie de Parkinson.
Cet exposé est résumé dans le texte qui suit.
1. Troubles de la parole (Dysarthrie)
Ces troubles sont très fréquents chez les sujets parkinsoniens
Ils se caractérisent par une réduction de l’intensité vocale, une voix rauque et monotone et une articulation imprécise.
Les troubles de la parole apparaissent souvent au début de la maladie, mais peuvent rester assez longtemps, ignorés ou incompris du patient. Lors de la première consultation orthophonique, on peut entendre ce genre de phrases : « on ne m’écoute pas ! », « on me coupe la parole », « je ne peux pas prendre la parole en réunion », « ma femme est sourde » etc…
Les troubles de la parole sont pourtant pénalisants et handicapent le patient dans la vie sociale et professionnelle. Ils doivent donc être traités le plus précocement possible.
Que proposer comme traitement ?
- les traitements médicamenteux antiparkinsoniens classiques (L Dopa, agonistes dopaminergiques..) efficaces pour l’amélioration de la motricité des membres, sont très peu ou pas du tout efficaces dans le traitement de la dysarthrie. Il en est de même des traitements neurochirurgicaux.
- les traitements orthophoniques traditionnels, souvent fastidieux pour le sujet, n’ont pas non plus démontré leur efficacité dans le traitement de la dysarthrie parkinsonienne. Pour rééduquer la parole, il faut parler et non se limiter à des exercices devant une glace.
C’est pourquoi, cette orthophoniste préconise une méthode, qu’elle applique avec succès depuis plusieurs années, la LSVT (Lee Silverman Voice Treatment) ou méthode de Lee Silverman.
Cette méthode est spécifique au traitement de la dysarthrie parkinsonienne. Pour être pleinement efficace, il faut respecter les conditions suivantes :
- la rééducation doit être précoce et intensive
- chaque session de rééducation comprend 16 séances de 1 heure, à raison de 4 séances hebdomadaires sur 4 semaines consécutives.
- les sessions sont à renouveler dans le temps (voire tous les ans)
- la rééducation demande de l’énergie et la participation active du patient
- après chaque séance journalière, le patient fait des exercices à domicile avant la séance suivante.
Au cours des séances, le travail de rééducation (simple et précis) est porté particulièrement sur l’augmentation de la production phonatoire.
Cette méthode LSVT d’origine américaine est pratiquée en France par des orthophonistes agréés.
2. Troubles de la déglutition (Dysphagie)
Les troubles de la déglutition touchent presque tous les patients parkinsoniens à des degrés divers, et apparaissent souvent dès le début de la maladie.
Les symptômes des troubles de déglutition sont en particulier une mobilité réduite de la langue, une formation difficile du bol alimentaire, une perte du réflexe pharyngé et une contraction pharyngée insuffisante.
La dysphagie a pour conséquences une perte d’appétit du patient entraînant souvent une perte de poids, des difficultés à avaler ses médicaments, Dans les derniers stades de la maladie, elle peut provoquer des « fausses routes », à l’origine de pneumopathies d’aspiration pouvant entraîner le décès du patient.
Enfin, la dysphagie empêche que la salive produite régulièrement par les glandes salivaires soit absorbée automatiquement (de l’ordre de 2000 fois par jour normalement). La salive non absorbée s’accumule alors dans la bouche, et comme le patient a généralement la tête baissée finit par déborder et couler à la commissure des lèvres (bavage).
Le traitement de la dysphagie par l’orthophoniste consiste d’abord à travailler sur un redressement de la posture du patient et une modification de son régime alimentaire.
Ensuite des exercices spécifiques de motricité orale peuvent être proposés au patient pour améliorer la tonicité musculaire. Et associés à la LSVT pour améliorer la fonction de déglutition.
3. Troubles de l’écriture (Micrographie)
Le traitement des troubles de l’écriture fait aussi partie de la compétence de l’orthophoniste.
La micrographie est un trouble de l’écriture souvent présent dès le début de la maladie de Parkinson. Elle se caractérise par une écriture qui devient de plus en plus petite à mesure que la main progresse vers la fin d’un mot ou d’une ligne.
L’écriture peut n’être que légèrement ralentie ou micrographique et rester lisible. Mais elle peut être perturbée au point que la phrase entière soit illisible. Ce trouble a des conséquences négatives sur la vie sociale et professionnelle
En rééducation, l’accent est mis sur l’exagération de l’amplitude du mouvement et la grosseur des lettres à tracer. On peut par exemple, en bougeant le bras et l’épaule, mimer le tracé d’énormes ”0” ou de “8”. Par ailleurs l’orthophoniste dispose d’autres techniques pour ralentir la progression du trouble.
Une session de rééducation peut être faite en 15 séances.
Enfin le patient peut par l’utilisation de certaines recettes (choix de papier quadrillé de crayons et de stylos adaptés ; écriture en lettres détachées de préférence à l’écriture cursive) pallier les inconvénients de la micrographie
Le patient devra s’entrainer à écrire régulièrement, en pensant à ce qu’il fait. Et écrire le plus souvent possible, par exemple il faut qu’il continue à communiquer par écrit avec ses proches.
La narcolepsie vue par le professeur LUDIN du comité consultatif Parkinson suisse
Publié le 13 janvier 2009 à 01:36Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°35 – décembre 2008
Question d’une lectrice : mon mari souffre du Parkinson depuis quelques années. Il s’en accommode très bien, et moi-même je m’adapte bien à lui et à sa maladie. Cependant, quelque chose me stresse : la narcolepsie. Cela lui arrive le plus souvent au restaurant ou lorsque l’on nous rend visite. Tout le monde panique, veut nous aider ou appeler une ambulance. Je sais que ce n’est pas dangereux, mais je suis tout de même peu rassurée. Devons-nous vivre avec ce handicap ?
Réponse du professeur : Il serait important de m’en dire davantage sur les médicaments pris par le patient et sur sa qualité de sommeil pendant la nuit. Les médicaments contre le Parkinson, en particulier les agonistes de la dopamine, peuvent aggraver la somnolence diurne et également provoquer ce que l’on appelle des crises de sommeil, susceptibles d’avoir des conséquences catastrophiques en particulier au volant d’un véhicule motorisé. Si le patient est traité par agonistes de la dopamine, il conviendrait d’envisager une réduction de la posologie lors de la consultation avec le médecin traitant. Si les médicaments sont responsables de la somnolence décrite, en général l’amélioration ne tarde pas à se manifester. Une mauvaise qualité du sommeil pendant la nuit peut également être à l’origine d’une plus grande somnolence diurne. Malheureusement, les troubles du sommeil sont fréquents chez les Parkinsoniens. Ils peuvent avoir différentes origines. Une analyse approfondie permet souvent de cibler la cause et d’obtenir une amélioration.
Le fait que l’endormissement ait lieu en particulier au restaurant ou lors des visites permet de soupçonner une autre cause possible : chez de nombreux Parkinsoniens, les processus cognitifs sont ralentis. Ils ont ainsi plus de mal à suivre une discussion animée et leurs propres contributions sont souvent trop tardives. Cela peut les inciter à décrocher de la conversation et à s’assoupir. Dans le cas précis, il serait essentiel que tous les participants tiennent compte du ralentissement du patient et le fassent participer activement à la conversation.
Lu dans « PARKINSON Suisse » n°88 par Jean GRAVELEAU
Une découverte fondamentale : Une nouvelle source de neurones dans le cerveau adulte
Publié le 09 janvier 2009 à 06:59Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°35 – décembre 2008
Lu sur Google, lundi 27 octobre 08
Des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS viennent d’identifier une nouvelle source de production de neurones dans le cerveau adulte. Leurs travaux, publiés dans le Journal of Neuroscience, apportent la preuve des capacités intrinsèques du cerveau à s’auto-réparer. Ils ouvrent ainsi des perspectives inattendues pour le développement de thérapies, notamment pour le traitement des pathologies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson ou la Chorée de Huntington.
En 2003, alors que les neurobiologistes considéraient depuis toujours que le cerveau et la moelle épinière ne pouvaient se réparer, en cas de lésion ou de maladie, la découverte de cellules souches au cœur du cerveau adulte par Pierre-Marie Lledo et son équipe, à l’Institut Pasteur (unité Perception et mémoire, CNRS URA 2182), avait bouleversé le dogme central en neurobiologie. Les chercheurs avaient en effet montré que certaines cellules non-neuronales, appelées cellules gliales, pouvaient se transformer en neurones, eux-mêmes capables d’intégrer des réseaux cellulaires existants. L’année suivante, la même unité avait identifié une molécule chargée d’attirer ces néo-neurones depuis leur zone de formation jusque dans le bulbe olfactif, une autre région du cerveau.
Aujourd’hui, Pierre-Marie Lledo et son équipe apportent de nouveaux espoirs pour les stratégies thérapeutiques qui visent à réparer le cerveau. En collaboration avec l’unité de Virologie moléculaire et vectorologie, dirigée à l’Institut Pasteur par Pierre Charneau, les chercheurs prouvent en effet que ces cellules souches de type glial, capables de se transformer en neurones, sont localisées non seulement dans la zone de formation qu’ils ont identifiée en 2003, mais également tout le long d’un tunnel dans lequel migrent les nouveaux neurones, ainsi que dans le bulbe olfactif.
Les chercheurs ont pu observer et prouver directement ce phénomène grâce à la mise au point d’un vecteur viral capable de cibler spécifiquement les cellules gliales et de les rendre fluorescentes. Après avoir injecté ce vecteur dans la zone neurogénique déjà connue, puis dans de nouveaux territoires, ils ont constaté que de nombreuses régions du cerveau devenaient fluorescentes, et possédaient donc la capacité unique à produire des neurones.
L’équipe a en outre observé que l’absence de stimulation olfactive, à la suite d’une lésion de l’organe sensoriel, intensifiait la transformation des cellules gliales en neurones. Cette formation des néo-neurones ainsi exacerbée prouve donc que le cerveau possède des propriétés intrinsèques d’autoréparation.
« Ces travaux donnent un nouvel éclairage sur les fonctions réparatrices du système nerveux central, souligne Pierre-Marie Lledo. En détournant des neurones nouvellement formés depuis leur zone germinative vers les régions lésées, on pourrait en effet espérer contribuer à élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques, pour le traitement des pathologies neurodégénératives comme la Chorée de Huntington ou la maladie de Parkinson ».
Source : CNRS (Ct Nal RecherchesScientifiques)
Maladie de Parkinson et souffrance psychologique
Publié le 09 janvier 2009 à 06:43Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°35 – décembre 2008
Samedi 11 février, devant une assemblée d’environ 80 personnes, le Dr Laurence AUTRET, psychiatre, nous a dressé un tableau de la souffrance psychologique dans la Maladie de Parkinson, avec des mots simples, en partant du vécu. Le but de la démarche peut se résumer ainsi : « mieux se connaître, pour mieux agir ».
Après une description des troubles psychiques possibles dans la Maladie de Parkinson, de leur fréquence, le cas de la dépression a été abordé avec ses symptômes et la difficulté du diagnostic chez le malade parkinsonien. S’en est suivi un chapitre sur les conséquences de ces troubles neuropsychiatriques, leurs origines, et la question : « que faire quand la souffrance est là ? ». Le Dr Laurence AUTRET a proposé des conseils au quotidien et abordé les situations de crise.
Dans la symptomatologie psychiatrique de la M.P, on reconnaît, les troubles de l’humeur comme la dépression, les troubles anxieux, les troubles du sommeil, les hallucinations, les états délirants (jalousie, peur du complot…), les troubles de conduite (impulsivité, agressivité, dépendance à la L‑Dopa…), les troubles compulsifs (jeux, hyper sexualité…).
60% des malades parkinsoniens sont confrontés un jour ou l’autre, à une de ces formes.
Dans 25% des cas, on rencontre des troubles cognitifs. Cela peut se traduire par : la perte de la notion d’espace, des troubles de la concentration, de la mémoire, la difficulté à gérer deux choses à la fois, à suivre un raisonnement complexe, une lenteur dans les réactions, une moindre initiative, une hyperémotivité…, mais une grande variabilité selon les moments.
Les troubles dépressifs touchent 40% des parkinsoniens contre 6% à 12% pour l’ensemble de la population. 70% des parkinsoniens contre 30% de la population connaîtront la dépression. Dans certains cas la dépression précède les premiers signes de la maladie.
Quelques questions qui orientent vers la présence d’une dépression :
Pour le malade :
- Vous sentez-vous globalement insatisfait de votre vie ?
- Ressentez-vous un vide à l’intérieur de vous ?
- Diriez-vous que vous êtes plutôt malheureux, plutôt inquiet ?
- Avez-vous laissé de côté des activités ?
- Pleurez-vous pour un rien ?
- Avez-vous tout le temps l’impression que les autres y arrivent mieux ?
Et pour l’entourage :
- Avez-vous l’impression que le malade en demande parfois trop ? De vous mettre en colère ou d’être gêné par le comportement du malade ?
- Avez-vous l’impression de n’avoir plus de temps à vous ? Que vos relations se détériorent ? Que vous perdez la santé ?
- Avez-vous peur de l’avenir ?
- Avez-vous l’impression de ne pas être à la hauteur, qu’il faudrait faire mieux ou plus ?
Dans la dépression, c’est toute la personne qui est atteinte. Cela se traduit par des signes psychiques et physiques, des changements de comportement intenses et durables (douleur morale, hypersensibilité, honte, culpabilité, angoisse, confusion, ralentissement psychophysique, perte de l’appétit, perte du goût des choses, irritabilité, impossibilité à se relaxer…).
Quand on suspecte une dépression, il faut en parler au médecin, mais il y a toujours une grande difficulté pour la personne à reconnaître qu’elle souffre d’une dépression. Il s’agira donc de poser la question indirectement : « Tu n’es plus comme avant », y revenir progressivement et amener la personne à faire une démarche, sans jamais prendre un rendez-vous à sa place, ni la mettre devant le fait accompli.
Les conséquences des troubles neuropsychiatriques :
- altération de la qualité de vie
- altération de la relation à l’autre (vie commune, vie de couple)
- retrait social, isolement
- conséquences morales et judiciaires (jeux, sexualité)
- risque suicidaire dont le diagnostic est difficile car les intentions ne sont pas exprimées. Il n’y a pas de surreprésentation statistique chez les parkinsoniens en général, cependant il est constaté un taux anormalement élevé chez les neurostimulés. Depuis peu, une équipe de chercheurs se penche sur cette problématique.
Le diagnostic de la dépression est rendu plus difficile chez les parkinsoniens car on retrouve des symptômes communs avec la M.P.
A retenir, les troubles psychiques font partie de la M.P., et il faut en parler, ne pas avoir honte, les médecins connaissent les troubles et peuvent les évaluer.
L’origine des troubles neuropsychiatriques :
- origine neurologique : les dysrégulations dopaminergiques et des modifications structurales des noyaux de la base
- origine iatrogène, due aux médicaments qui peuvent entraîner des effets de dépression, des hallucinations
origine dégénérative, due au vieillissement, avec des lésions anatomiques cérébrales. - origine psychique, les difficultés liées au vécu de la maladie et du handicap ont des incidences sur le psychisme et engendre un sentiment de perte : perte de contrôle sur ce qui arrive, incapacité à travailler d’où blessure identitaire, perte de l’estime de soi (« on ne vaut pas grand-chose »), perte de la libido, perte d’autonomie…
Alors que faire ?
- Se soigner, consulter, car on ne peut pas s’en sortir seul quand on est dépressif. Dans un premier temps, soigner la M.P., traiter les symptômes, trouver le meilleur traitement, surveiller les effets secondaires. Puis, traiter la dépression avec des médicaments psychotropes et anxiolytiques. Attention, il n’y a pas d’effet immédiat, il faut surveiller les précautions d’emploi, respecter les prises et les durées et persévérer dans le traitement.
- Chercher un soutien psychologique, dans l’entourage, à travers le réseau de soin (médecin traitant, neurologue, pharmacien, orthophoniste…), les groupes d’entraide (associations)., Mais aussi rencontrer un « psy », interlocuteur neutre et bienveillant qui peut entendre des confidences que l’on ne peut pas toujours faire à l’entourage. Exprimer sa souffrance, c’est s’autoriser à reconnaître ses émotions, à envisager des solutions, à relativiser, à se déculpabiliser. Seulement 5% des personnes acceptent de se faire aider
Conseils au quotidien :
- S’informer sur la maladie, mais pas trop, et ne chercher que ce qui nous intéresse. Connaître donne le sentiment de contrôler. La fiabilité des informations doit être validée par le médecin. Ne pas hésiter à demander des explications simples au neurologue.
- Respecter ses limites et celles de l’autre. La maladie entraîne une perte de l’énergie vitale d’où une moindre disponibilité. Réduire les autres « pertes » d’énergie, chercher activement ce qui nous intéresse. N’entreprendre qu’une chose à la fois. Fractionner les tâches. Faire des pauses souvent. Rechercher, privilégier une ou des activités en dehors de chez soi – l’extérieur est une stimulation – Savoir s’arrêter quand on est fatigué (pas évident !).
- Revoir ses priorités. Où est mon essentiel ? Se « débarrasser » du sens du devoir, d’un système de valeur arbitraire qui repose sur l’image que l’on veut donner. Rechercher la paix avec soi-même.
- Reconnaître sa valeur humaine. Se connaître, être bienveillant avec soi-même. Savoir exploiter ses potentialités différentes. Ne pas se comparer aux autres. Admettre le changement. En parler pour cesser de se dévaloriser. Malade oui, mais adulte responsable.
- Accepter le négatif. Les émotions négatives c’est une plainte intérieure, une souffrance, le signe que quelque chose ne va pas. Dépasser la culpabilité. La vie continue son cours, on n’a pas à être ménagé. Il y aura forcément des moments difficiles. Savoir passer à autre chose. Surtout, ne pas s’isoler.
- Se préserver l’environnement. Faire des aménagements concrets pour se faciliter la vie. La constance des repères procure un sentiment de sécurité. Veiller à la régularité des prises des médicaments surtout des psychotropes.
- Se préserver le temps. Chaque jour, on a 24 h pour « caser » ses besoins. Le temps libre se décide, se planifie. Privilégier les sorties. Rechercher le plaisir dans les activités. Gérer l’emploi du temps, lister les taches fixes (toilette, courses) réviser la fréquence, revoir les « us et coutumes », prévoir des marges. Renoncer n’est pas démissionner, c’est mieux de s’investir dans l’essentiel, laisser le superflu et éviter de se mettre la pression. Rechercher la qualité plus que la quantité.
- Demander de l’aide. C’est une démarche difficile, cela suppose de reconnaître ses faiblesses, c’est prendre le risque du refus de l’autre. Demander de l’aide, n’est pas capituler, mais une démarche active pour durer. Déléguer n’est pas se décharger de ses responsabilités, c’est se décharger du superflu. Redistribuer les rôles, n’est pas perdre de l’importance, c’est renforcer la solidarité. Personne n’ose contester l’omniprésence de l’aidant, mais il faut savoir la remettre en cause ; tous les couples ont besoin de « respirer » l’un sans l’autre. Accepter l’imperfection et toujours chercher des solutions.
- Savoir profiter de la vie. Avoir toujours un projet d’avance, et le désir d’aller de l’avant. Chercher la compagnie des vivants. Trouver des alternatives pour diminuer les frustrations. Les stimulations extérieures sont généralement bénéfiques sur les symptômes de la M.P.
- Enrichir sa vie de couple. Avoir un but commun, le bien-être de chacun, ensemble. Devenir aidant n’a rien de naturel, éviter de n’être que le garde malade, on est avant tout un aimant et un aimé. La dépendance a des aspects multiples, on a besoin l’un de l’autre mais sur des plans différents. Nécessité de se ménager l’un et l’autre. Ne pas tomber dans la surenchère : malaise/culpabilité. Encore une fois, rechercher la qualité et préserver l’atmosphère de la relation. L’ambiance dans laquelle sont faites les choses compte plus que le résultat.
Les situations de crises :
- l’impossible acceptation, la maladie est une injustice,
- le renoncement à une certaine idée de la vie,
- Les problèmes de sommeil mettent le couple à l’épreuve, jours et nuits sont envahis.
- la modification de la libido déstabilise l’intimité du couple
- la peur de perdre l’autre,
- la « surveillance » justifiée par « c’est pour ton bien »,
- les phases OFF, périodes d’aggravation,
- les situations à risque.
Continuer quand même.
Pour chaque chose, chercher une solution, revoir les objectifs, renoncer, trouver une suppléance, changer tout ce qui peut être changé et surtout demander de l’aide.
Conclusion
La Maladie de Parkinson induit des troubles psychiques, et il faut en tenir compte dans la vie quotidienne et pour mieux communiquer. Il n’y a pas de honte, et cela fait partie de la maladie. Il est important d’en parler avec son médecin, avec des personnes de confiance.
Vivre avec la maladie de Parkinson, c’est un défi au quotidien. La personne est « tombée malade », l’entourage est « tombé aidant » et le mot d’ordre c’est le bien-être de chacun ensemble et pour longtemps. Chacun est seul maître à bord de son navire, jusqu’au bout. L’être humain est, avant tout, un être sensible au sentiment de dignité.
Rédigé par Guy SEGUIN
Lutter contre les périodes sombres
Publié le 09 janvier 2009 à 06:06Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°35 – décembre 2008
Par Johannes KORNACHER, Lu dans le « PARKINSON Suisse » N°88
Chez les Parkinsoniens, le risque de dépression est élevé. Elle a des origines chimiques et psychiques. S’il est aidé par le malade et son entourage, le médecin a les moyens de l’endiguer.
Une fois de plus, Heinz F. a l’impression de tout faire de travers. Aujourd’hui, au volant de sa voiture automatique, il est entré en marche avant dans la porte de son garage, persuadé que la marche arrière était encore enclenchée après un moment d’inattention. « C’est tout moi. Depuis que je souffre du Parkinson, la guigne me colle aux basques », pense-t-il. Heinz F. a le sentiment d’être responsable de tous ses malheurs. Il considère sa maladie comme une punition.
Tout le monde le contredit. Toutefois Heinz F. ne souffre pas seulement du Parkinson. Il est également dépressif. On ne peut rien lui dire ; actuellement, il vit dans ce que l’on appelle une spirale de pensées négatives. Le principe est le suivant : le Parkinsonien pense par exemple : « Je ne peux plus rien faire correctement », puis : « Je préfère ne pas essayer » et enfin conclut en constatant son échec : « Rien ne va plus ». Ces derniers mois, Heinz F. s’est empêtré de plus en plus dans une spirale de pensées négatives. Chez le médecin, il se ressaisit, mais la remarque suivante lui échappe cependant : « Je fais tout de travers ».
Souvent, comme c’est le cas pour Heinz F., les dépressions accompagnant la maladie de parkinson sont d’origine psychoréactive. Il s’agit de réaction à la maladie. Par exemple, alors que les handicaps physiques altèrent la qualité de vie : « on veut continuer à tout faire comme avant », indique Joachim Kohler, ancien neurologue. « En réalité, on n’accepte pas la maladie ». La dépression remplace la colère, la rage ou la tristesse. Souvent on minimise le Parkinson dès la phase de démarrage. On met en doute la gravité de la nouvelle situation et on refuse toute aide. Les spécialistes rapportent qu’au cours de cette phase, cinq pour cent tout au plus des Parkinsoniens acceptent une aide psychologique. Cependant, ils doivent assimiler un point capital : la perte de leur ancien mode de vie.
Près de la moitié des Parkinsoniens développent une dépression. Il ne s’agit d’une réaction émotionnelle à la maladie que pour une partie d’entre eux. Souvent, les symptômes dépressifs accompagnant le Parkinson se manifestent par un déséquilibre de différents messagers chimiques et par la dégénérescence des liaisons nerveuses dans le cerveau. Les dépressions préexistent fréquemment à l’apparition des premiers symptômes visibles du Parkinson. Les médecins le savent depuis longtemps.
Cependant, ces derniers temps, on prête davantage attention aux dépressions. « Auparavant, les problèmes moteurs figuraient au premier plan », déclare le neurologue Stephan Hägele, médecin à l’hôpital cantonal de Saint-Gall. L’objectif thérapeutique principal consistait à éviter les fluctuations des performances motrices et les dyskinésies. « Aujourd’hui, nous savons que les symptômes non moteurs tels que la dépression jouent un rôle encore plus important pour la qualité de la vie ». Entre-temps, les dépressions accompagnant la maladie de Parkinson ont fait l’objet de recherches et l’on dispose désormais de davantage de conclusions certaines, qui sont intégrées au traitement. Le thème de la dépression était-il négligé ? « Souvent, on ne l’a pas discernée car de nombreux symptômes visibles du Parkinson sont identiques à ceux de la dépression, comme par exemple l’expression du visage et le ralentissement », explique le docteur Hägele. Par ailleurs, les patients informent rarement leur médecin de leur état émotionnel. Si celui-ci ne pose pas de questions ciblées, la dépression peut passer inaperçue.
Le dialogue avec le médecin est décisif pour le diagnostic et le traitement. Il en va de même pour le partenaire et pour les proches. Ils peuvent faire part au médecin de leurs observations et de leurs expériences, notamment d’un récent changement de l’expression du visage ou de certaines déclarations du patient, ou lui indiquer au cours de quelle phase les états dépressifs se manifestent, par exemple en phase off. « La contribution des proches peut s’avérer précieuse lors de l’anamnèse », déclare le docteur Hägele. Cependant, le patient peut également s’observer et donner des indications à son médecin. Ce dernier doit alors l’interroger : « Ressentez-vous une sensation de vide ? Vous est-il impossible de vous réjouir véritablement ? Avez-vous déjà vécu des périodes dépressives ? ».
Les dépressions des Parkinsoniens représentent un grand facteur de stress pour leurs partenaires également. Ils doivent trouver le juste milieu, encourager et inciter leur partenaire à s’activer sans toutefois le soumettre à un effort excessif. Parallèlement, ils ne doivent pas se mettre complètement en retrait, mais affirmer leurs besoins et leurs sentiments. Sous la pression, ils peuvent également finir par entrer en dépression. S’entretenir avec des personnes de confiance et des spécialistes peut aider à mieux s’en tirer.
L’aide du partenaire est d’une importance capitale, en particulier pour la stratégie non médicale du traitement ou de la prévention de la dépression. L’activité, la physiothérapie, la distraction, les contacts sociaux, les jeux, la culture : en cas de dépression, tout cela n’a plus grande efficacité. La motivation du partenaire peut activer beaucoup de choses. Le neurologue Stephan Hägele le sait, « Le rafraîchissement mental fait également partie du traitement ». « Une personne qui pratique régulièrement un sport, par exemple, se sent assurément mieux ». Dans le sport, le patient contrôle beaucoup de choses et peut faire ce qui lui plaît. Le bien-être psychique s’en trouve favorisé, car l’autonomie, limitée par la maladie, est renforcée. Malgré le petit nombre d’études à ce sujet, on présume que la physiothérapie aide à lutter contre les dépressions et peut contribuer à briser le cercle vicieux.
Naturellement, le traitement de la dépression peut être médicamenteux. « Il s’agit avant tout d’optimiser l’ajustement dopaminergique », retient M. Hägele. Pour ce faire, on peut avoir recours aux antidépresseurs. Un Parkinsonien dépressif doit cependant faire preuve de patience et se préparer à l’apparition d’éventuels effets secondaires avant l’action antidépressive. « C’est pénible », déclare M. Hägele. L’effet dure au moins trois semaines, parfois plus longtemps. Il recommande vivement de ne pas interrompre trop tôt, mais d’adapter la dose progressivement.
Les dépressions constituent un symptôme typique du Parkinson, déclare M. Hägele : « Nous n’en savons pas encore suffisamment », concède – t‑il. « Cependant nos progrès sont remarquables depuis que nous accordons une plus grande importance à la dépression en cas de Parkinson, qui fait l’objet de davantage de recherches ». Lorsque le patient collabore et parle de ses problèmes avec son médecin, les chances de vaincre la dépression sont grandes. Heinz F. a appris à vivre avec sa maladie au cours d’une psychothérapie par entretien de plusieurs semaines. Depuis il va beaucoup mieux. Malgré ses handicaps, il prend de nouveau plaisir à vivre : « Je suis heureux que la période sombre soit passée ».
Lu par Jean GRAVELEAU
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires.
Valide XHTML et CSS.