Ne pas être qu'un "patient" ...

Helicobacter pylori : une bactérie responsable de Parkinson ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°48 – avril 2012 

Une étude présen­tée en mai dernier lors du congrès de l’American Asso­cia­tion for Micro­bio­logy (1) a relancé le débat sur les causes de la mala­die Parkin­son. Après les facteurs géné­tiques et le rôle de l’exposition à des agents chimiques (2), les cher­cheurs pointent en effet la respon­sa­bi­lité d’Heli­co­bac­ter pylori, une bacté­rie capable de colo­ni­ser l’estomac humain et déjà connue pour provo­quer des ulcères.

Heli­co­bac­ter pylori est une vieille compagne de l’espèce humaine. En 2007, des cher­cheurs ont, en effet, décou­vert qu’elle était proba­ble­ment présente il y a 58.000 ans dans l’es­to­mac d’en­vi­ron la moitié des Homo sapiens de souche afri­caine avant les grandes migra­tions des êtres humains vers l’Asie et l’Eu­rope (3). De même, elle est bien connue de la micro­bio­lo­gie. Dès 1875, des scien­ti­fiques alle­mands ont iden­ti­fié sa trace dans l’estomac humain.

Ce n’est toute­fois qu’en 1982 que les cher­cheurs austra­liens J. Robin Warren et Barry J. Marshall ont mis en évidence sa dange­ro­sité. Dans des travaux couron­nés en 2005 par un Prix Nobel de Méde­cine, ils ont démon­tré qu’elle était respon­sable de l’essentiel des ulcères de l’estomac, jusque-​là attri­bués à une alimen­ta­tion exces­si­ve­ment épicée. Une décou­verte fonda­men­tale au plan théra­peu­tique puisque, désor­mais, la plupart des ulcères sont trai­tés avec succès par des trai­te­ments anti­bio­tiques tuant la bacté­rie. Un lien main­te­nant établi formellement.

Toute­fois, l’étude présen­tée lors du 111e congrès de l’American Asso­cia­tion for Micro­bio­logy devrait faire date. Les cher­cheurs soutiennent en effet qu’Heli­co­bac­ter pylori est égale­ment impli­quée dans le déve­lop­pe­ment de la mala­die de Parkin­son. L’idée n’est pas tota­le­ment inédite. De précé­dentes études avaient, en effet, observé une corré­la­tion entre les ulcères de l’estomac et la mala­die de Parkin­son ainsi qu’une présence plus fréquente de cette bacté­rie chez les patients souf­frant de la mala­die de Parkin­son. De même, le suivi des patients avait révélé que ceux qui suivaient un trai­te­ment anti­bac­té­rien voyaient leur état s’améliorer.

L’étude rendue publique en mai dernier vient confir­mer ce lien. Après avoir inoculé la bacté­rie à des souris de tous âges, les cher­cheurs ont observé l’évolution de leur acti­vité loco­mo­trice et de leur taux de dopa­mine. Il est en effet établi de longue date que la mala­die de Parkin­son résulte d’une chute du taux de cette hormone sécré­tée par le « locus niger », une zone spéci­fique du cerveau. Or, chez les souris infec­tées par Heli­co­bac­ter pylori, la sécré­tion de dopa­mine s’effondre au bout de 3 à 5 mois. 

De nouvelles pistes de traitement
Dès lors, pour les cher­cheurs, la respon­sa­bi­lité d’Heli­co­bac­ter pylori dans le déve­lop­pe­ment de la mala­die de Parkin­son ne fait plus guère de doute. Ils estiment que la mala­die de Parkin­son résulte vrai­sem­bla­ble­ment de la sécré­tion de substances toxiques par certains types de bacté­ries comme Heli­co­bac­ter pylori. Ils évoquent ainsi un composé simi­laire au choles­té­rol, mais qui s’avère être, selon eux, un neuro­toxique respon­sable de la progres­sion de maladie.

Sans remettre en cause les autres études et hypo­thèses sur les causes de la mala­die de Parkin­son –qui s’avère en effet être une patho­lo­gie à causes multiples – , cette étude ouvre la voie à de nouvelles pistes en matière de trai­te­ment ou de dépis­tage des popu­la­tions à risque. Elle consti­tue donc un motif d’espoir légi­time pour les malades et leurs familles. 

Complé­ments d’information :
(1) « Heli­co­bac­ter pylori infec­tion induces Parkinson’s Disease symp­toms in aged mice ». M.F. Salva­tore, S.L. Spann, D.J. Mcgee, O.A. Senko­vich, & T.L. Tester­man. Presen­ta­tion at the 111th Gene­ral Meeting for the Ameri­can Society for Micro­bio­logy. 2011 May 22. New Orleans , LA
(2) Pour une première approche de la mala­die de Parkin­son, ses causes, ses effets et des trai­te­ments actuel­le­ment dispo­nibles, on peut consul­ter les inter­ven­tions de spécia­listes mises en ligne sur le site www.infopatients-lundbeck.fr.
(3) « An Afri­can origin for the inti­mate asso­cia­tion between humans and Heli­co­bac­ter pylori ». Bodo Linz, Fran­çois Balloux, Yoshan Moodley, Andrea Manica, Hua Liu, Philippe Rouma­gnac, Daniel Falush, Chris­tiana Stamer, Franck Prugnolle, Schalk W. van der Merwe, Yoshio Yamaoka, David Y. Graham, Emilio Perez-​Trallero, Torkel Wadstrom, Sebas­tian Suer­baum and Mark Acht­man. Nature. 2007 February 22 ; 445(7130): 915 – 918

Le 5 décembre 2011 par lucie­ro­bia Le Parisien

Lu et trans­mis par Pierre LEMAY

A tous les malades victimes des pesticides

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012 

Des malades ayant subi des séquelles de mala­dies graves dues aux pesti­cides, ont souhaité se rencon­trer pour créer une asso­cia­tion nationale.

Après plusieurs réunions de prépa­ra­tion, conseillés par d’autres asso­cia­tions, un cabi­net d’avocats spécia­li­sés, des cher­cheurs, une cinquan­taine de personnes atteintes de cancer, sclé­rose en plaque, mala­die de Parkin­son se sont réuni à Ruffec en Charente, le 19 mars 2011. La jour­na­liste Marie Monique Robin auteur des livres : Le monde selon MOSANTO et Notre Poison Quoti­dien était à Ruffec la veille, comme elle l’avait annoncé lors de son passage à la télé­vi­sion quelques jours plus tôt.

La plupart des médias ayant été infor­mée de la créa­tion de l’association, le jour même, il y a eu de nombreux appels de personnes regret­tant de ne pouvoir y parti­ci­per, l’ayant su trop tard. Ce qui montre l’utilité d’une telle association.

Dans la foulée, un Conseil d’Administration a été consti­tué, puis un bureau a été élu. Paul Fran­çois a été élu à l’unanimité, très média­tisé pour avoir réussi à faire recon­naître sa mala­die de Parkin­son, provo­quée par un produit MOSANTO (que j’ai utilisé égale­ment). Ce produit lui a provo­qué une violente réac­tion puisqu’il a perdu connais­sance, intoxi­qué par les gaz en ouvrant son pulvé­ri­sa­teur. La partie très dange­reuse de la compo­si­tion de ce produit, décou­verte par l’INSERM, n’était pas mention­née. Par consé­quent, il attaque en justice. Voir l’épilogue sur Internet. 

L’association PHYTO – VICTIMES se donne pour but, entre autres : d’apporter conseils scien­ti­fiques et juri­diques aux profes­sion­nels utili­sa­teurs de pesti­cides, de faire valoir leurs droits et obte­nir compen­sa­tion des préju­dices subis et aussi faire inscrire la mala­die de Parkin­son au tableau des mala­dies profes­sion­nelles, ce qui n’est pas simple surtout si l’on reste isolé.

Plus nous serons nombreux à en faire la demande, plus tôt nous obtien­drons la recon­nais­sance nationale.
Gilles GODET, agri­cul­teur retraité parkinsonien
N° télé­phone : 0549814294
Inter­net : gilles.godet@orange.fr

Trans­mis par Raoul GRIFFAULT

Menaces sur nos neurones

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012 

En même temps que je prenais connais­sance de l’actualité pleine d’espoir (cf. l’article de Science et Vie), je lisais les propos recueillis par Sophie Chapelle, concer­nant le livre de Marie Gros­man, et Roger Lenglet, « Menaces sur nos neurones », Editions Actes Sud, 2011 283 pages.

Marie Gros­man est agré­gée de sciences de la vie et de la Terre, spécia­li­sée en santé publique et en santé envi­ron­ne­men­tale. Elle a publié des travaux scien­ti­fiques sur les facteurs envi­ron­ne­men­taux des mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives. En gros elle dénonce : « l’habitude de raison­ner sur le mode « Pasteu­rien » : un virus = une mala­die. Dans un monde où les produits chimiques sont deve­nus omni­pré­sents, leurs effets se combinent, et les mala­dies sont multi­fac­to­rielles. Mais les prin­ci­paux coupables sont connus. Grâce à une étude épidé­mio­lo­gique de 1995, par exemple, on sait qu’au taux de 100 microgrammes/l’aluminium dans l’eau du robi­net multi­plie par deux ou trois le nombre de cas d’Alzheimer », écrit-​elle. Elle dit aussi qu’en France les causes des mala­dies neuro­lo­giques sont parfai­te­ment iden­ti­fiées !!! Ils dénoncent dans ce livre les nombreux conflits d’intérêts, sur lesquels ils ont enquêté, et qui para­lysent toute la poli­tique de prévention !!!

Elle cite, entre autres, la mala­die de parkin­son et la sclé­rose en plaque qui sont aussi en progres­sion ? Nous sommes face à une pandé­mie neuro­lo­gique qui ne cesse d’empirer. Ce livre dénonce que nous vivons dans un monde neurotoxique …

J’ai trouvé cet inter­view je crois dans mes alertes Google …

J’ai été sidé­rée de comprendre et d’apprendre que les causes de notre mala­die sont connues mais qu’une poli­tique de préven­tion dévoi­le­rait beau­coup trop de conflits d’intérêts !

Lu par Lucie Michèle Salentiny

Essais cliniques et autorisation de mise sur le marche (AMM)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012 

Le déve­lop­pe­ment d’un nouveau médi­ca­ment pour le trai­te­ment d’une mala­die humaine est une entre­prise très régu­lée, néces­si­tant des années de recherche et un impor­tant inves­tis­se­ment en temps, en argent et en moyens humains. Le chemin à parcou­rir pour passer d’un produit promet­teur jusqu’à l’obtention d’un médi­ca­ment approuvé prend souvent de 10 à 15 ans, et la plupart des produits expé­ri­men­tés (plus de 90%) ne vont jamais aussi loin.

La durée de déve­lop­pe­ment du produit peut créer de l’impatience et de la frus­tra­tion chez le patient et sa famille, chez les méde­cins, et les firmes phar­ma­ceu­tiques. Mais chez tous les acteurs concer­nés, il y a un large assen­ti­ment pour exiger une évalua­tion scien­ti­fique du produit.

Après plusieurs années d’études en labo­ra­toire, puis éven­tuel­le­ment des essais sur des cobayes animaux, le produit (ce candi­dat médi­ca­ment !), devra, avant d’être auto­risé à la mise sur le marché (AMM), subir un certain nombre de tests, appe­lés essais cliniques.

Les essais cliniques :
Les auto­ri­tés gouver­ne­men­tales exigent que tous les médi­ca­ments poten­tiels passent une série de tests avant d’être propo­sés aux malades. Ces tests comprennent les essais cliniques qui ont pour but d’examiner l’innocuité et l’efficacité d’un médi­ca­ment poten­tiel. Les essais cliniques se déroulent en 3 phases succes­sives, avant l’approbation du médi­ca­ment, ces phases pouvant se super­po­ser. Géné­ra­le­ment, les phases se déroulent de la façon suivante :

Phase I : Ces essais cliniques sont l’occasion de la première appli­ca­tion du produit à des sujets humais, en fait des volon­taires en bonne santé. Ces essais ont pour but de déter­mi­ner l’innocuité, les effets indé­si­rables, la tolé­rance, l’absorption, la distri­bu­tion, le méta­bo­lisme, l’élimination et la pharmacocinétique.

Phase II : Ces essais cliniques sont réali­sés sur un nombre limité de patients. Ils ont pour but : d’évaluer l’efficacité du médi­ca­ment pour des indi­ca­tions spéci­fiques et ciblées, de déter­mi­ner le dosage toléré et de dosage opti­mal, d’identifier les effets indé­si­rables possibles et les risques.

Bien qu’il n’y ait pas de défi­ni­tion offi­cielle, on utilise parfois les termes Phase IIa et Phase IIb.

La Phase Iia est utili­sée pour décrire un essai clinique évaluant l’efficacité , les effets indé­si­rables et les risques sanitaires.

La Phase IIb, succé­dant à Iia, elle évalue la tolé­rance au dosage, la fréquence opti­male du dosage, et cela sur un nombre de patients plus impor­tant que dans la phase Iia.

Ces essais de Phase II concernent pour la première fois des patients atteints de la mala­die. Ces patients sont répar­tis de façon aléa­toire (ramdom) en 2 groupes, l’un rece­vant le produit, l’autre un placebo et selon une procé­dure en double aveugle. Les résul­tats des patients des 2 groupes sont compa­rés à la fin de l’essai.

Phase III : Si on trouve que le produit est poten­tiel­le­ment effi­cace et présente une inno­cuité accep­table dans l’essai de Phase II, le programme des essais cliniques sera étendu pour démon­trer l’efficacité, le dosage opti­mal et l’innocuité du produit et cela sur une popu­la­tion éten­due de malades sur des sites disper­sés géogra­phi­que­ment. En fait, les essais de Phase III concernent de plusieurs centaines à plusieurs milliers de patients selon la mala­die et l’importance espé­rée de l’effet du produit.

Par ailleurs, plus l’efficacité du produit est faible, plus le nombre de patients de l’essai III devra être élevé. Comme en Phase II, les patients sont répar­tis de façon aléa­toire en 2 groupes, selon la procé­dure en double aveugle, pour une compa­rai­son patients avec produit/​patients avec placebo.

Phase IV : Nous cite­rons pour mémoire la Phase IV qui recouvre les essais sur le médi­ca­ment après sa mise sur le marché.

L’autorisation de mise sur le marché (AMM)
L’autorisation de mise sur le marché ou AMM est l’accord donné à un médi­ca­ment pour être commer­cia­lisé. Lorsqu’un labo­ra­toire phar­ma­ceu­tique désire mettre en vente un produit de santé (médi­ca­ment, produit d’analyse, etc), il doit présen­ter un dossier auprès de l’autorité compé­tente du pays concerné : l’Agence Fran­çaise de Sécu­rité Sani­taire des Produits de Santé (AFSSAPS) pour la France, la Food and Drug Admi­nis­tra­tion (FDA) aux Etats-​Unis, l’Agence Euro­péenne des Médi­ca­ments (EMEA) en Europe. Le dossier déposé auprès de l’autorité compé­tente est établi à partir des résul­tats obte­nus à l’issue des essais de Phase III.

Cet article a été rédigé à partir des articles cités en biblio­gra­phie, traduits et résumés.
Jean Pierre LAGADEC

Biblio­gra­phie :
‑Site Inter­net de Santhera Phar­ma­ceu­ti­cals à la rubrique Fipamezole
‑Disco­ve­ring and Deve­lo­ping New Medi­ca­tions, The long and chal­len­ging jour­ney de William T Andrews

Les troubles cutanés

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012 

Parmi tous les symp­tômes asso­ciés à la mala­die de Parkin­son, les troubles cuta­nés ne sont pas très fréquents, mais ils sont néan­moins désa­gréables et déva­lo­ri­sants. Beau­coup de ces troubles cuta­nés sont dus à la mala­die elle-​même, mais parfois aussi seraient dus aux effets indé­si­rables des médi­ca­ments antiparkinsoniens.

Le trai­te­ment de ces troubles consiste à adjoindre aux trai­te­ments anti­par­kin­so­niens (qui doivent rester prio­ri­taires), un trai­te­ment derma­to­lo­gique adapté au patient.

Types de troubles cuta­nés dans la mala­die de Parkinson.

  • La peau grasse. Il y a onctuo­sité exces­sive de la peau sur le visage, en parti­cu­lier sur le front et sur les ailes du nez, et cela donne à la peau un aspect gras et luisant.
  • Les pelli­cules. Le cuir chevelu peut deve­nir gras, ce qui provoque cheveux gras et pellicules.
  • La derma­tite sébor­rhéique. Une inflam­ma­tion de la peau peut surve­nir, provo­quer la rougeur de la peau et des déman­geai­sons, avec une tendance à l’écaillage.
  • La peau sèche. Dans certains cas, il y a une extrême séche­resse de la peau due à une trans­pi­ra­tion insuffisante.
  • La trans­pi­ra­tion exces­sive, qui est un trouble très désa­gréable. Les sueurs nocturnes sont très fréquentes chez les patients atteints de la mala­die de Parkinson.

Causes des troubles cuta­nés dans la mala­die de Parkinson

  • Les troubles cuta­nés peuvent surve­nir comme consé­quence de la mala­die de Parkin­son et d’un mauvais fonc­tion­ne­ment du système nerveux auto­nome, ou parfois comme un effet secon­daire de médi­ca­ments antiparkinsoniens.
  • Les glandes séba­cées de la peau produisent de la matière séba­cée ou sébum, qui aide à proté­ger la peau et à la main­te­nir souple. Une produc­tion exces­sive de sébum peut se produire dans la mala­die de Parkin­son. Les zones qui contiennent le plus de glandes séba­cées, comme le front, les ailes du nez, et le cuir chevelu sont plus sévè­re­ment touchées. Cela provoque la peau grasse et des pelli­cules et dans des cas extrêmes, la peau peut deve­nir rouge, enflam­mée et peut déman­ger. La chaleur peut exacer­ber ce problème.
  • Dans la mala­die de Parkin­son, les glandes sudo­ri­pares peuvent produire trop ou trop peu de sueur provo­quant des problèmes de trans­pi­ra­tion exces­sive ou de peau sèche. Les médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens ont aussi des effets secon­daires provo­quant trop de trans­pi­ra­tion (avec des médi­ca­ments tels que la L‑dopa), ou trop peu de trans­pi­ra­tion (avec des anticholinergiques).

Trai­te­ment des troubles cuta­nés dans la mala­die de Parkinson

  • Pour les peaux huileuses et grais­seuses, les trai­te­ments stan­dards, tels que ceux utili­sant un savon neutre (savon à la glycé­rine non parfumé) et ceux consis­tant à laver la peau deux fois par jour avec de l’eau tiède et rinçage à l’eau froide, sont effi­caces. Il est préfé­rable d’uti­li­ser des gels car ils sont à base d’eau, plutôt que des crèmes qui sont à base d’huile. Dans les cas les plus sévères, une crème conte­nant de l’acide sali­cy­lique, peut être plus efficace.
  • Lotions et sham­pooings divers sont dispo­nibles pour le trai­te­ment des pelli­cules. Des produits conte­nant du sulfure de sélé­nium peuvent donner de bons résultats.
  • Les derma­tites sébor­rhéiques peuvent néces­si­ter un trai­te­ment avec des lotions conte­nant l’hormone adre­no­cor­ti­co­trope (ACTH), ou une crème conte­nant du kéto­co­na­zole. Le sham­pooing au goudron peut être effi­cace pour le front et les sourcils.
  • Prendre des douches tièdes, porter des vête­ments légers en coton, en été, et boire beau­coup d’eau et de liquides pour récu­pé­rer sont utiles dans la lutte contre les effets de la trans­pi­ra­tion excessive.
  • La trans­pi­ra­tion exces­sive peut parfois être due aux effets secon­daires des médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens tels que la L‑dopa. On pourra ajus­ter la dose de L‑dopa, en utili­sant une prépa­ra­tion à libé­ra­tion prolon­gée, ou bien utili­ser un inhi­bi­teur de la COMT ; Les béta­blo­quants, et les anti­cho­li­ner­giques, peuvent aussi être utiles, dans certains cas.
  • En cas de trans­pi­ra­tion insuf­fi­sante, on pourra réduire la dose d‘antiparkinsoniens, par exemple celle d’anticholinergiques.

Conclu­sion
Les troubles cuta­nés, c’est à dire les mala­dies de la peau, l’irritation et les divers excès de trans­pi­ra­tion, sont dus, soit à la mala­die de Parkin­son elle même, soit aux effets indé­si­rables des trai­te­ments anti­par­kin­so­niens. A défaut d’être graves, ils sont désa­gréables et déva­lo­ri­sants pour le patient. Mais ils peuvent être soignés.

Les trai­te­ments utili­se­ront des médi­ca­ments derma­to­lo­giques et la poso­lo­gie des médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens (L‑dopa et anti­cho­li­ner­giques) sera adaptée.

Bien entendu, il faut consul­ter un neuro­logue ou un derma­to­logue, qui a la compé­tence et les moyens, pour réali­ser cette alchimie.

Lu, traduit et copié dans Skin Diseases and Irri­ta­tion in Parkinson’s disease
Par Jean Pierre LAGADEC

Faut-​il continuer avec Azilect ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012 

L’Azilect (Rasa­gi­line) a été mis sur le marché en Europe en 2005 et aux Etats Unis en 2006, avec l’indication d’IMAO‑B (inhi­bi­teur de la Mono Amine Oxydase, médi­ca­ment de type anti­dé­pres­seur, améliore l’action de la L‑Dopa, atten­tion à l’utilisation d’autres anti­dé­pres­seurs.).

Ce médi­ca­ment a fait l’objet de plusieurs articles dans le Parkin­so­nien Indé­pen­dant.

Tout d’abord des articles favorables : 

  • un article en Décembre 2008, inti­tulé « la Rasa­gi­line, un nouvel espoir pour limi­ter la progres­sion de la maladie ? »
  • un article en Décembre 2009, inti­tulé « l’Azilect (Rasa­gi­line,) je l’ai essayé », à un moment où le médi­ca­ment très cher (6 Euros par jour) n’était pas remboursé par la Sécu­rité Sociale. Depuis Janvier 2010, le médi­ca­ment est remboursé, ce qui a permis à de nombreux patients de se le faire pres­crire par leur neurologue.

Et puis, il y a eu, en Septembre 2011, l’article de Jean Grave­leau, inti­tulé « Pour­quoi, j’ai arrêté l’Azilect », dans lequel l’auteur raconte son expé­rience malheu­reuse du médicament.
La paru­tion de ces articles a provo­qué de nombreux commen­taires sur le site GP 29. Les avis expri­més dans ces commen­taires étant parti­cu­liè­re­ment discor­dants, il nous a paru inté­res­sant de faire le point sur l’utilisation de l’Azilect.

Pendant la rédac­tion de cet article, l’actualité nous a proposé une infor­ma­tion nouvelle, à savoir l’expertise à la mi-​octobre 2011 des résul­tats de l’étude Adagio par la Food and Drug Administration.

Ce qu’en pensent les patients
Jusqu’à l’article de Septembre 2011, les commen­taires qui ont suivi la paru­tion de l’article de 2009 et l’accord de rembour­se­ment de la sécu­rité sociale étaient plutôt posi­tifs. Les patients suppor­taient bien le produit et consta­taient assez souvent une certaine amélio­ra­tion de leur état. Cepen­dant, des avis néga­tifs étaient expri­més, dans lesquels les auteurs expli­quaient que des effets indé­si­rables leur avaient fait aban­don­ner l’Azilect.

Après la paru­tion de l’article de Jean Grave­leau en Septembre 2011, on a assisté à une proli­fé­ra­tion de commen­taires majo­ri­tai­re­ment néga­tifs, et cela en raison d’effets indé­si­rables du médi­ca­ment. On notera toute­fois l’expression de quelques commen­taires positifs.

Quels sont ces effets indé­si­rables ? Le fabri­cant Teva en four­nit une liste dans la notice d’uti­li­sa­tion du médi­ca­ment. Cette liste est impres­sion­nante. On y retrouve des effets dont certains ont été victimes : dyski­né­sies (très fréquentes), consti­pa­tion, sensa­tion de malaise, dépres­sion (fréquentes). Par contre, on ne trouve pas dans cette liste de risques d’in­som­nies, ni de dimi­nu­tion de la sexua­lité, cités par certains patients. Mais Teva précise bien que sa liste n’est pas exhaus­tive et peut être complé­tée. Il est compré­hen­sible que la présence de tels troubles entraine l’arrêt de l’Azilect par le patient. 

Enfin, on ne trouve pas de commen­taire perti­nent de patients sur l’effet ralen­tis­seur de l’Azilect sur la progres­sion de la mala­die. Par ailleurs, certains patients pensent que l’Azilect n’est effi­cace qu’à un stade précoce de la mala­die. Je pense que cela est inexact, et que même si on commence tard, (mon neuro­logue me l’a pres­crit après 8 ans de mala­die), on peut béné­fi­cier au moins partiel­le­ment de l’effet ralen­tis­seur, bien entendu sans rattra­per le temps perdu !

Ce qu’en pense le corps médical
Dans l’article de Décembre 2009, inti­tulé « l’Azilect (Rasa­gi­line) je l’ai essayé », l’auteur explique la façon dont ont été menés les essais cliniques de la Rasa­gi­line. Il s’agit de l’étude Adagio, dont les résul­tats ont été analy­sés et publiés, dans plusieurs articles, et en parti­cu­lier dans un article de C.Warren Olanow et de Olivier Rascol dans The New England Jour­nal of Mede­cine, le 24 Septembre 2009.

Mais si l’étude est termi­née, l’analyse des résul­tats conti­nue et a fait l’objet en 2011 de plusieurs articles dans The New England Jour­nal of Mede­cine, et certains auteurs ont commencé à contes­ter les résul­tats et l’effet ralen­tis­seur de l ’Azilect.

Le refus de la FDA (Food and Drug Administration)
Signa­lons tout d’abord la paru­tion d’une notice de 147 pages produite par le fabri­cant Teva le 17 Octobre 2011 (Azilect brie­fing docu­ment) et dispo­nible sur Inter­net dans laquelle le lecteur pourra trou­ver réponse à beau­coup de ques­tions. Rensei­gne­ment pris, cette notice était desti­née prio­ri­tai­re­ment à l’administration améri­caine FDA (Food and Drug Admi­nis­tra­tion). En effet, Teva ayant obtenu en 2006 une AMM (Auto­ri­sa­tion de Mise sur le Marché) pour l’indication IMAO‑B, deman­dait l’extension de l’AMM à l’indication de ralen­tis­seur de la progres­sion de la MP.

Après analyse des docu­ments four­nis, FDA a refusé cette exten­sion, les experts dési­gnés ayant jugé que les méthodes et les résul­tats de l’étude Adagio ne sont pas convain­cants (lire l’article FDA advi­sers refuse Teva …). On attend avec inté­rêt les réponses du fabri­cant Teva et des coor­di­na­teurs de l’étude Adagio.

Prendre ou ne pas prendre de l’Azilect ?
C’est une ques­tion que chaque patient peut poser à son neuro­logue, qui pourra pres­crire en tenant compte des trai­te­ments anté­rieurs et de son expé­rience du médicament.

En ce qui me concerne, j’ai commencé sur les conseils de mon neuro­logue à prendre Azilect depuis Avril 2009 et je vais expli­quer les raisons pour lesquelles j’ai conti­nué depuis lors. Je pense qu’il faut d’abord essayer le médi­ca­ment, pour se rendre compte indi­vi­duel­le­ment des effets indé­si­rables. Si ceux-​ci se révèlent insup­por­tables, il vaut mieux arrê­ter, après avis de son neuro­logue. N’ayant pas été confronté depuis plus de 2 ans à des effets indé­si­rables, j’ai pu conti­nuer le trai­te­ment très facile à suivre (1 comprimé par jour). 

Notons que l’Azilect est à l’origine un IMAO et que cette indi­ca­tion n’est pas contestée.

Par ailleurs, ce médi­ca­ment est actuel­le­ment le seul sur le marché annoncé comme ralen­tis­seur de la progres­sion de la MP. Enfin, il est inté­gra­le­ment remboursé par l’assurance mala­die aux patients recon­nus en Affec­tion de Longue Durée (ALD). Ces deux derniers points me paraissent très impor­tants et ont beau­coup influencé mon choix, en faveur de l’Azilect.

On pouvait à ce stade de la réflexion, se poser des ques­tions plus difficiles : 

Le patient peut il mesu­rer un ralen­tis­se­ment de la progres­sion de sa mala­die ? Raison­na­ble­ment non, car le gain espéré sur l’échelle d’évaluation de la mala­die de Parkin­son UPDRS est trop faible et ne peut être mesuré et inter­prété que par des neuro­logues. Y a‑t-​il ralen­tis­se­ment ? On a vu que, si l’analyse des mesures faites dans l’étude Adagio semble confir­mer le ralen­tis­se­ment, cette inter­pré­ta­tion des mesures a été contes­tée, depuis 2009. Le patient doit donc croire aux vertus de l’Azilect, en tant que ralen­tis­seur de la progres­sion de sa mala­die. C’était mon cas !

En conclu­sion, jusqu’à présent n’ayant pas subi d’effet indé­si­rable, et dans l’espoir d’un ralen­tis­se­ment, j’ai pensé que je pouvais conti­nuer à prendre l’Azilect ! C’est le choix que j’avais fait. 

Aujourd’hui, compte tenu de l’avis des experts de la FDA, ma croyance en l’Azilect a été ébran­lée. Je dois solli­ci­ter l’avis de mon neuro­logue et reprendre complè­te­ment ma réflexion.

Biblio­gra­phie :

Par Jean Pierre LAGADEC

Parkinson l’incroyable hypothèse !

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012 

Et si la mala­die de Parkin­son n’était pas une patho­lo­gie du cerveau, mais … une mala­die infec­tieuse, qu’un patho­gène déclen­che­rait dans les intes­tins ? Emise depuis une dizaine d’années, cette hypo­thèse « incroyable » commence à deve­nir crédible. Or, une infec­tion, ça se soigne !

[…] L’origine de cette mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive – comme Alzhei­mer – reste en effet incer­taine, ce qui recule d’autant la possi­bi­lité d’en venir à bout. Pour­tant, il y a moins de dix ans, le cher­cheur Heiko Braak, anato­miste et profes­seur à l’université de Franc­fort, formu­lait une hypo­thèse litté­ra­le­ment « incroyable » telle­ment elle allait à l’encontre de la vision clas­sique de la mala­die de parkin­son… Selon lui, non seule­ment la mala­die de Parkin­son serait la consé­quence d’une banale infec­tion par une bacté­rie ou un virus ; mais la dégé­né­res­cence des neurones du cerveau ne serait qu’une consé­quence ultime d’un long proces­sus amorcé des années aupa­ra­vant dans les intestins… 

Heiko Braak n’est pas un simple amateur. Au début des années 90, c’est lui qui décri­vit l’évolution de la mala­die d’Alzheimer au niveau cellu­laire. Anato­miste, son travail quoti­dien consiste à exami­ner des coupes cellu­laires de personnes autop­siées. Or, en 2003, il s’aperçoit que certaines personnes ont déve­loppé des lésions neuro­nales typiques de la mala­die de Parkin­son dans d’autres zones du cerveau que celle où ces lésions sont tradi­tion­nel­le­ment obser­vées (la « substance noire »), alors même que ces patients n’avaient pas été diag­nos­ti­qués malades…

L’idée se forme alors en lui que la mala­die pour­rait peut-​être appa­raître en dehors de la substance noire, où elle ne migre­rait qu’ensuite, à mesure de son évolu­tion. L’examen atten­tif d’autres coupes va peu à peu lui confir­mer : d’autres neurones du corps humain, ceux situés au niveau des l’intestins, présentent des lésions typi­que­ment parkin­so­niennes alors que la substance noire, elle, est indemne. En clair : la mala­die est appa­rue ailleurs que dans le cerveau et avant de frap­per celui-​ci ! Et voila qui change tout. Car, dès lors, c’est une toute nouvelle vision de la mala­die qui surgit : elle pour­rait avoir une origine infec­tieuse, proba­ble­ment au niveau du tube diges­tif. La mala­die ne serait donc pas une fata­lité liée à l’âge ou à la géné­tique. Et surtout, comme la plupart des infec­tions, il serait possible de la guérir !

[…] Ainsi va dans ce sens l’observation récente d’un cas de régres­sion des symp­tômes carac­té­ris­tiques de la mala­die de Parkin­son à la suite d’un trai­te­ment par des anti­bio­tiques visant la bacté­rie intes­ti­nale Clos­tri­dium diffi­cile : un homme de 73 ans, diag­nos­ti­qué parkin­so­nien depuis 4 ans, venu se faire soigner pour une consti­pa­tion chro­nique dans une clinique spécia­li­sée dans les troubles diges­tifs à Sydney. « Nous suppo­sions que sa consti­pa­tion était la consé­quence d’une infec­tion intes­ti­nale. Après quelques semaines sous anti­bio­tiques, son tran­sit était rede­venu normal », raconte Thomas Borody, gastro-​entérologue qui l’a soigné. « Mais surtout, la personne qui prenait soin de ce patient à domi­cile est venue me racon­ter à quel point les symp­tômes de sa mala­die avaient régressé. L’homme pouvait à nouveau faire des gestes de la vie courante comme s’essuyer avec une serviette ou sortir de la douche ! » Après un an, le malade avait retrouvé une véri­table auto­no­mie dans sa vie quotidienne. 

Thomas Borody n’étant pas neuro­logue, il s’en est ouvert auprès de ses collègues spécia­listes qui ont confirmé l’amélioration spec­ta­cu­laire de l’état du malade. Quand d’autres patients se sont présen­tés avec les mêmes symp­tômes (la consti­pa­tion étant un des effets colla­té­raux les plus fréquents du Parkin­son), il fut décidé de suivre au plus près ces malades. A ce jour, ils sont huit à avoir été ainsi trai­tés. Un seul n’a pas répondu au trai­te­ment anti­bio­tique. Pour tous les autres, le retour à un tran­sit diges­tif normal s’est accom­pa­gné d’une régres­sion des symp­tômes de la mala­die de Parkinson. 

L’observation clinique rejoint donc le postu­lat de Heiko Braak : quelque chose se trame au niveau des intes­tins des patients. Pour les neuro­logues, ce n’est pas absurde, car les intes­tins sont entou­rés d’un nombre si grand de neurones (il y en a autant que dans la moelle épinière), qu’ils ont été surnom­més le « second cerveau ». Et plusieurs obser­va­tions récentes renforcent encore cette idée. En 2010, une équipe de méde­cins fran­çais a décou­vert, en étudiant des biop­sies de côlons de parkin­so­niens, que les lésions habi­tuel­le­ment obser­vées dans le cerveau des malades se retrouvent à l’identique dans les neurones qui entourent l’appareil digestif…

Plus trou­blant encore, « il semble que les neurones intes­ti­naux soient affec­tés des années avant le cerveau, et même bien avant les premiers symp­tômes de la mala­die, explique Michael Gershon, le cher­cheur améri­cain de l’université Colum­bia à qui l’on doit l’expression de « second cerveau ». Certains font donc l’hypothèse que la mala­die de Parkin­son se déclare d’abord dans les intes­tins avant de remon­ter vers le cerveau » …

A quoi ressem­ble­rait le nouveau scéna­rio de la mala­die de Parkin­son ? « Le plus probable à mon sens est que tout cela commence par une infec­tion, sans doute d’origine alimen­taire », avance Thomas Borody. « Les bacté­ries produisent des millions de molé­cules. Certaines peuvent traver­ser la barrière intes­ti­nale et se retrou­ver dans le corps humain ». C’est ainsi qu’un composé toxique attein­drait et atta­que­rait les neurones de l’appareil digestif. 

Quelle que soit l’origine de l’infection, la toxine bloque­rait la dégra­da­tion d’une protéine natu­rel­le­ment présente dans le corps humain, l’alphasynucléine. Chez les malades, cette protéine s’accumule jusqu’à former des struc­tures visibles au micro­scope, les corps de Loewy, qui seraient la cause de la mort des neurones. Peu à peu ces agré­gats de protéines se répan­draient dans le système nerveux. Le moteur de cette trans­mis­sion fait lui aussi l’objet de suppositions…

L’une des plus célèbres et des plus intri­gantes est « l’hypothèse prion ». Le décou­vreur du prion, prix Nobel 1997, Stan­ley Prusi­ner, prend cette idée très au sérieux : « Il est possible que l’alphasynucléine soit une protéine prion qui forme des agré­gats et se trans­met à des cellules saines, propa­geant la mala­die » écrivait-​il dès 2009. 

L’idée serait donc que la protéine subit un chan­ge­ment, chimique ou de forme tridi­men­sion­nelle et que ce soit ce chan­ge­ment, peut-​être direc­te­ment provo­qué par l’infection, qui amorce la propa­ga­tion des agré­gats toxiques d’un neurone à l’autre. Lesquels agré­gats fini­raient par atteindre le cerveau, et notam­ment la « substance noire »… la perte des neurones entrai­nant les signes cliniques de la mala­die. Le tout pour­rait prendre plusieurs dizaines d’années. Le scéna­rio est sédui­sant mais les zones d’ombre demeurent nombreuses. L’idée d’une infec­tion sera diffi­cile à soute­nir tant qu’on n’aura pas trouvé l’agent respon­sable (bacté­rie, virus, ou toxine quel­conque); le méca­nisme de diffu­sion demeure mysté­rieux ; la séquence des évène­ments, diffé­rente chez certains patients, ne fait pas consen­sus, etc…

Cepen­dant « Si l’origine diges­tive se confir­mait, nous pour­rions détec­ter la mala­die à un stade très précoce grâce aux biop­sies déjà prati­quées lors de colo­sco­pies », estime Nico­las Bouvier, médecin-​chercheur à Nantes. « Ce qui permet­trait de tester à nouveau un grand nombre de molé­cules neuro­pro­tec­trices sur lesquelles repo­saient de grands espoirs, mais qui ont été tous déçus, peut-​être parce que les trai­te­ments ont été admi­nis­trés à des stades trop, tardifs de la mala­die ».

Dans la clinique de Thomas Borody, ont pense appli­quer une tech­nique qui a déjà fait ses preuves pour divers troubles intes­ti­naux : la trans­plan­ta­tion fécale. Il s’agit de trans­mettre la flore intes­ti­nale d’une personne saine à une personne malade. « C’est la seule solu­tion pour se débar­ras­ser de certaines bacté­ries patho­gènes, explique Thomas Borody. Avec les trai­te­ments anti­bio­tiques, il subsiste toujours des spores qui permettent aux bacté­ries patho­gènes de reve­nir lorsque l’on arrête le trai­te­ment ». Et si cela marchait, cela confir­me­rait qu’il s’agit bien d’une histoire de bacté­rie. Bien plus que la vali­da­tion d’une hypo­thèse auda­cieuse, ce serait un véri­table chan­ge­ment de para­digme, fertile en pers­pec­tives théra­peu­tiques. Car il auto­ri­se­rait de rêver à un trai­te­ment de la mala­die de Parkin­son avant même l’apparition des symp­tômes. Et quitte à rêver, pour­quoi ne pas rêver aussi de trans­po­ser le concept d’infection à d’autres mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives (sclé­rose en plaque, Alzhei­mer, mala­die de Hunting­ton, syndrome de Guillain-Barré) …

Mathieu NOWAK, Sciences et Vie novembre 2011
Repris par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr

Informations Régionales : 29- Association De Parkinsoniens Du Finistere

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Eté pluvieux, Automne lumineux…Il faut seule­ment patienter !

  • La rentrée, c’est la reprise de nos points rencontre mensuels à Brest, Morlaix, Quim­per et Quim­perlé. Nos adhé­rents de Brest, Quim­per et depuis Janvier Plou­da­niel sont ravis de retrou­ver leurs amis aux séances de gymnas­tique, une fois par semaine (voir texte de Michèle Guianvarch)
  • L’appel du 18 Juin a été entendu. Nous étions 66 à Château­neuf du Faou, réunis autour d’une bonne table. Le temps était exécrable mais les convives n’ont pas tardé à détendre l’atmosphère et à mettre de l’ambiance : histoires, chants, accor­déons, danses…Une jour­née qui laisse de bons souvenirs.
  • Pendant l’été, nous avons répondu à plusieurs enquêtes, dont une sur la mala­die de Parkin­son et psycho­mo­tri­cité. Deux étudiantes se sont dépla­cées auprès des adhé­rents de 60 ans et plus. Elles présen­te­ront leur mémoire à Toulouse fin Septembre.
  • Courant Octobre, nous orga­ni­sons une jour­née ayant pour thème, le main­tien à domi­cile (annu­lée au mois de Mai). Des inter­ve­nants du Conseil Géné­ral, de la MDPH , d’un CLIC, de l’ANAH, une ergo­thé­ra­peute se succè­de­ront et répon­dront aux demandes du public. Une société expo­sera du maté­riel médi­cal pouvant aider nos malades et présen­tera ses nouveautés.
  • La vente du livre Dans la roue de Jo Velly se pour­suit. A ce jour, 836 euros ont été versés à la recherche. Un grand bravo à Jean Claude le Guéziec qui a eu cette merveilleuse initia­tive et qui a écrit ce livre ainsi qu’à Jo, notre cham­pion cycliste, atteint de la mala­die de Parkin­son qui a bien voulu faire ses confi­dences. Merci !!!
  • Nous parti­ci­pe­rons en Octobre au forum sur la dépen­dance à Quim­per. Des rendez-​vous sont pris auprès des CLIC, maisons de retraite, AFPA pour des réunions d’information …..Nous cher­chons des volon­taires pour nous aider !!!

Profi­tons bien de cette fin d’été et à bien­tôt à Piriac sur Mer.
Claire Ducros

Plan Alzheimer : l’argent, ce grand oublié

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

« Un modèle pour le monde. » A la confé­rence inter­na­tio­nale annuelle de l’As­so­cia­tion Alzhei­mer qui se tenait ces jours-​ci à Paris, c’est en ces termes que le président de l’as­so­cia­tion améri­caine a quali­fié le plan fran­çais Alzhei­mer lancé en 2008. Nico­las Sarkozy n’a pas manqué de reprendre l’ex­pres­sion ce mercredi dans le discours en forme de bilan qu’il a énoncé devant un parterre de cher­cheurs du monde entier.

« Nous voulons doter la France d’un système complet sur l’en­semble du terri­toire fran­çais pour qu’au­cun malade d’Alz­hei­mer ne soit ignoré (…) qu’au­cune famille fran­çaise ne soit lais­sée sans assis­tance et nous voulons qu’au­cune piste de recherche ne soit négli­gée », le chef de l’Etat rappe­lant ainsi les trois volets du plan 2008 – 2012 : la santé, la recherche et la soli­da­rité. Et s’il s’est féli­cité d’avoir « dégagé en cette période de crise un budget consi­dé­rable de 1,6 milliard d’eu­ros », il ne s’est en revanche pas avancé sur son financement.

Sa déci­sion sur la réforme de la dépen­dance était atten­due mi-​juillet, après la remise par le séna­teur UMP de Loire-​Atlantique André Trillard du rapport sur la préven­tion de la dépen­dance. Rose­lyne Bache­lot a déjà rendu sa copie fin juin, avec les recom­man­da­tions des quatre groupes de travail qui plan­chaient sur le finan­ce­ment du dispo­si­tif selon l’as­pect socié­tal, démo­gra­phique, médi­cal et finan­cier. Du tout public au tout privé, plusieurs scéna­rios sont à l’étude. Les 850.000 malades fran­çais d’Alz­hei­mer, leurs familles, les asso­cia­tions de soutien et struc­tures d’aide, tous atten­daient que le chef de l’Etat tranche enfin, car ils sont direc­te­ment concer­nés puisque 70% des cas de dépen­dance sont causés par Alzheimer.

« Après 2 ans et demi d’ex­pé­ri­men­ta­tion, nous sommes main­te­nant en phase de déve­lop­pe­ment. Les 44 mesures du plan sont une bonne chose… Mais pour ce qui est de l’ap­pli­ca­tion, sur le terrain, c’est plus compli­qué », commente Marie-​Odile Desana, prési­dente de France Alzhei­mer. Son souhait serait que la mala­die d’Alz­hei­mer ne se résume pas à « un énorme problème finan­cier » même si « pour les familles le problème est toujours le même : l’argent ». Le main­tien à domi­cile est la solu­tion dans 70% des cas, mais « le choix n’est pas toujours libre » : le place­ment en établis­se­ment coûte cher. Et c’est dans ces cas que l’ai­dant souffre le plus.

La prési­dente de l’as­so­cia­tion rappelle ainsi que « 30% des aidants meurent avant le malade ». « S’oc­cu­per d’une personne atteinte d’Alz­hei­mer c’est 24h sur 24, l’en­tou­rage est épuisé », explique-​t-​elle. Il existe des dispo­si­tifs permet­tant de soula­ger les aidants, mais là encore, ils ne sont pas acces­sibles à tous.

« Quand on sait que la retraite d’une femme s’élève en moyenne à 850 euros par mois, comment peut-​on s’of­frir les services d’une auxi­liaire de vie, le portage des repas à domi­cile, l’ac­cueil de jour ou l’hé­ber­ge­ment tempo­raire pour prendre quelques jours de vacances, dormir, aller chez le coif­feur ? », inter­roge Marie-​Odile Desana.

Un article de Média­part (jour­nal numé­rique) faisant le bilan du plan Alzhei­mer (bilan assez néga­tif : de bonnes idées mais pas de finan­ce­ment, en sera-​t-​il de même pour le futur plan Parkin­son)

Pierre LEMAY

Place de l’orthophonie dans la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Les signes de la MP sont la consé­quence de l’atteinte du Locus Niger, petite struc­ture du cerveau faisant partie du système extra­py­ra­mi­dal et entrai­nant la dispa­ri­tion des neurones qui fabriquent la dopa­mine. Ce système inter­vient dans le contrôle de tous les mouve­ments auto­ma­tiques : posture, marche, parole, écriture.

Consé­quence sur la communication :
Troubles de la voix, de la parole et du langage souvent accom­pa­gnés par des troubles de l’écriture. Après quelques années d’évolution, une dysar­thrie modé­rée est constante. Ces troubles sont souvent précoces et appa­raissent avant les troubles de la déglutition.

Signes obser­vés :

  • Dyspho­nie avec alté­ra­tions de l’intensité vocale, du timbre, de la mélo­die, du débit (voix mono­tone, bredouille­ment, inten­sité dimi­nuée, timbre voilé …)
  • Dysar­thrie avec arti­cu­la­tion impré­cise des consonnes. Au niveau de la mâchoire, l’articulation se réduit et la diffé­ren­cia­tion entre voyelles et consonnes se fait mal (démar­rage hési­tant, répé­ti­tion de syllabe, parfois débit de paroles accé­léré, rigi­dité des muscles des lèvres et de la langue avec manque de coor­di­na­tion entre l’émission sonore et l’articulation).
  • Dyspha­gie avec pertur­ba­tions de la phase buccale, pharyn­gée, œsopha­gienne. Les troubles de la déglu­ti­tion étant une compli­ca­tion tardive dans l’évolution avec forma­tion diffi­cile du bol alimen­taire et contrac­tion pharyn­gée insuf­fi­sante avec pour consé­quence une perte d’appétit, des diffi­cul­tés à avaler les médi­ca­ments. La dyspha­gie peut empê­cher aussi que la salive soit absor­bée auto­ma­ti­que­ment ; celle-​ci s’accumule et peut provo­quer des «  bavages  » en cas de mauvaise posture de la tête (tête baissée).
  • Amimie avec dimi­nu­tion de l’expression gestuelle du visage, support habi­tuel de la parole. Les contrac­tions modi­fient l’expression faciale.
  • Troubles cognitivo-​visuels appa­raissent au décours de la mala­die avec troubles de l’attention, de la concen­tra­tion, pertes de mémoire, troubles du raison­ne­ment, limi­ta­tion et lenteur du mouve­ment des yeux et des mouve­ments tête-yeux.
  • Akiné­sie qui est un ralen­tis­se­ment de l’initiation du mouve­ment avec raideur muscu­laire ou au contraire hyper­to­nie, trem­ble­ments, et entraine des troubles de l’écriture qui peut être le premier signe de l’installation de la mala­die et consti­tuer un motif de consul­ta­tion médi­cale. L’écriture est ralen­tie ou micro­gra­phique, reste lisible mais peut être pertur­bée au point que la phrase soit illi­sible. Cela entraîne souvent une modi­fi­ca­tion de la signature.

La perte de l’automatisme doit être rempla­cée par un mouve­ment volontaire. 
Prise en charge orthophonique :
Globa­le­ment le but est de renfor­cer la volonté pour tenter de conser­ver le plus long­temps les auto­ma­tismes. Après évalua­tion, de la dyspho­nie, de la dysar­thrie, de la dyspha­gie, de l’écriture, une réédu­ca­tion s’avère indis­pen­sable. Les trai­te­ments anti­par­kin­so­niens sont effi­caces pour l’amélioration de la motri­cité des membres mais pas effi­caces pour trai­ter les autres problèmes.
La réédu­ca­tion consistera :

  • parler
  • détente muscu­laire, relaxation
  • travail du souffle abdo­mi­nal et de la respiration
  • travail de la verti­ca­lité, de la posture, du regard,
  • travail des praxies bucco-faciales,
  • travail de la déglu­ti­tion afin d’éviter les pneu­mo­pa­thies de déglutition,
  • travail vocal pour augmen­ter l’étendue de la voix, son expressivité
  • travail de l’articulation de la parole
  • travail du langage en propo­sant une stimu­la­tion de la parole spon­ta­née dirigée
  • texture des aliments, adap­ta­tion des apports calo­riques, posture,
  • compor­te­ment graphique : posi­tion du tronc, du membre supé­rieur concerné par l’écriture,
  • parti­ci­pa­tion et infor­ma­tion de l’entourage.

L’orthophoniste informe de la façon de limi­ter les situa­tions de handi­cap et de main­te­nir au mieux la motri­cité et préser­ver au maxi­mum l’autonomie. C’est un complé­ment indis­pen­sable à la kiné­si­thé­ra­pie. Le malade doit deve­nir co-​acteur de sa prise en charge. 

Asso­cia­tion Soli­da­ri­tés Parkin­son 93 

Essais cliniques et Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Le déve­lop­pe­ment d’un nouveau médi­ca­ment pour le trai­te­ment d’une mala­die humaine est une entre­prise très régu­lée, néces­si­tant des années de recherche et un impor­tant inves­tis­se­ment en temps, en argent et en moyens humains. Le chemin à parcou­rir pour passer d’un produit promet­teur jusqu’à l’obtention d’un médi­ca­ment approuvé prend souvent de 10 à 15 ans, et la plupart des produits expé­ri­men­tés (plus de 90%) ne vont jamais aussi loin.

La durée de déve­lop­pe­ment du produit peut créer de l’impatience et de la frus­tra­tion chez le patient et sa famille, chez les méde­cins, et les firmes phar­ma­ceu­tiques. Mais chez tous les acteurs concer­nés, il y a un large assen­ti­ment pour exiger une évalua­tion scien­ti­fique du produit.

Après plusieurs années d’études en labo­ra­toire, puis éven­tuel­le­ment des essais sur des cobayes animaux, le produit (ce candi­dat médi­ca­ment !), devra, avant d’être auto­risé à la mise sur le marché (AMM), subir un certain nombre de tests, appe­lés essais cliniques.

Les essais cliniques : 
Les auto­ri­tés gouver­ne­men­tales exigent que tous les médi­ca­ments poten­tiels passent une série de tests avant d’être propo­sés aux malades. Ces tests comprennent les essais cliniques qui ont pour but d’examiner l’innocuité et l’efficacité d’un médi­ca­ment poten­tiel. Les essais cliniques se déroulent en 3 phases succes­sives, avant l’approbation du médi­ca­ment, ces phases pouvant se super­po­ser. Géné­ra­le­ment, les phases se déroulent de la façon suivante : 

  • Phase I : Ces essais cliniques sont l’occasion de la première appli­ca­tion du produit à des sujets humains, en fait des volon­taires en bonne santé. Ces essais ont pour but de déter­mi­ner l’innocuité, les effets indé­si­rables, la tolé­rance, l’absorption, la distri­bu­tion, le méta­bo­lisme, l’élimination et la pharmacocinétique.
  • Phase II : Ces essais cliniques sont réali­sés sur un nombre limité de patients. Ils ont pour but : d’évaluer l’efficacité du médi­ca­ment pour des indi­ca­tions spéci­fiques et ciblées, de déter­mi­ner le dosage toléré et le dosage opti­mal, d’identifier les effets indé­si­rables possibles et les risques.

Bien qu’il n’y ait pas de défi­ni­tion offi­cielle, on utilise parfois les termes Phase IIa et Phase IIb. 

  • La Phase IIa est utili­sée pour décrire un essai clinique évaluant l’efficacité, les effets indé­si­rables et les risques sanitaires.
  • La Phase IIb, succé­dant à IIa, elle évalue la tolé­rance au dosage, la fréquence opti­male du dosage, et cela sur un nombre de patients plus impor­tant que dans la phase IIa.

Ces essais de Phase II concernent pour la première fois des patients atteints de la mala­die. Ces patients sont répar­tis de façon aléa­toire (random) en 2 groupes, l’un rece­vant le produit, l’autre un placebo et selon une procé­dure en double aveugle. Les résul­tats des patients des 2 groupes sont compa­rés à la fin de l’essai.

  • Phase III : Si on trouve que le produit est poten­tiel­le­ment effi­cace et présente une inno­cuité accep­table dans l’essai de Phase II, le programme des essais cliniques sera étendu pour démon­trer l’efficacité, le dosage opti­mal et l’innocuité du produit et cela sur une popu­la­tion éten­due de malades sur des sites disper­sés géogra­phi­que­ment. En fait, les essais de Phase III concernent de plusieurs centaines à plusieurs milliers de patients, selon la mala­die et l’importance espé­rée de l’effet du produit.

Par ailleurs, plus l’efficacité du produit est faible, plus le nombre de patients de l’essai III devra être élevé. Comme en Phase II, les patients sont répar­tis de façon aléa­toire en 2 groupes, selon la procé­dure en double aveugle, pour une compa­rai­son patients avec produit/​patients avec placebo. 

  • Phase IV : Nous cite­rons pour mémoire la Phase IV qui recouvre les essais sur le médi­ca­ment après sa mise sur le marché.

L’autorisation de mise sur le marché (AMM)
L’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché ou AMM est l’ac­cord donné à un médi­ca­ment pour être commer­cia­lisé. Lors­qu’un labo­ra­toire phar­ma­ceu­tique désire mettre en vente un produit de santé (médi­ca­ment, produit d’ana­lyse, etc.), il doit présen­ter un dossier auprès de l’au­to­rité compé­tente du pays concerné : l’Agence Fran­çaise de Sécu­rité Sani­taire des Produits de Santé (AFSSAPS) pour la France, la Food and Drug Admi­nis­tra­tion (FDA) aux Etats Unis, l’Agence Euro­péenne des Médi­ca­ments (EMEA) en Europe. Le dossier déposé auprès de l’autorité compé­tente est établi à partir des résul­tats obte­nus à l’issue des essais de Phase III. 

Cet article a été rédigé à partir des articles cités en biblio­gra­phie, traduits et résumés.
Jean Pierre LAGADEC

Biblio­gra­phie :
 — Site Inter­net de Santhera Phar­ma­ceu­ti­cals à la rubrique Fipamezole
 — Disco­ve­ring and Deve­lop­ping New Medi­ca­tions, The long and chal­len­ging jour­ney de William T Andrews

Vers un traitement pour la maladie de Parkinson ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Les patients atteints de la mala­die pour­raient être soignés grâce à des cellules issues de leur peau.
Un article, paru dans le New Scien­tist du 7 juillet 2011, rapporte que Vania Broc­coli de l’Ins­ti­tut Scien­ti­fique San Raffaele à Milan en Italie et ses collègues auraient trouvé un moyen de trans­for­mer des cellules de peau en neurones spécia­li­sés pouvant fabri­quer de la dopa­mine. Ce neuro­trans­met­teur situé dans notre cerveau, dont les patients atteints de la mala­die de Parkin­son en sont défi­cients, est à l’ori­gine de notre mobi­lité. En réta­blis­sant le niveau de produc­tion de la dopa­mine à la normale, la mobi­lité des patients pour­rait nette­ment s’amé­lio­rer. Bien que les virus utili­sés ne puissent pas pertur­ber l’ADN et causer le cancer, l »équipe précise toute­fois qu’elle a dû d’abord infec­ter les cellules de la peau pour réali­ser les facteurs de transcription. 

« Notre objec­tif est d’uti­li­ser des cellules de souris en premier, puis les cellules humaines dans des souris », explique Vania Broc­coli. « Si cela fonc­tionne, nous allons passer à des modèles de singe de la mala­die. » Son équipe essaie égale­ment d’éva­luer quelles méthodes de repro­gram­ma­tion des cellules de peau pour­raient passer par des virus sans aucun risque pour les rece­veurs humains. 

Article trans­mis par Sylvain BIELLE

Plus de clairvoyance pour la recherche causale

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Par le profes­seur Dr. Peter JENNER
Direc­tor du Neuro­de­ge­ne­ra­tive diseases Research Centre of School Of Health and Biome­di­cal Sciences, King’s College, Londres

Tradi­tion­nel­le­ment, la mala­die de Parkin­son est asso­ciée à la dégé­né­res­cence des neurones dopa­mi­ner­giques dans la substan­tia nigra et à la perte de dopa­mine stria­tale qui en résulte, facteur déclen­chant des symp­tômes moteurs. Un point de vue qui explique pour­quoi depuis près de quarante ans, la substi­tu­tion de la dopa­mine manquante par l’administration de levo­dopa ou d’agonistes dopa­mi­ner­giques consti­tue la clé de voûte du trai­te­ment anti­par­kin­so­nien. Un point de vue parfait dont la véra­cité n’est pas contes­tée, mais qui, comme nous le savons aujourd’hui, est nette­ment insuffisant.

En réalité, la mala­die de Parkin­son est défi­nie par une multi­tude d’altérations patho­lo­giques – dans le cerveau comme dans les organes péri­phé­riques – et par de nombreuses anoma­lies biochi­miques céré­brales qui résultent des alté­ra­tions patho­lo­giques primaires ou des adap­ta­tions consé­cu­tives à la perte de dopamine.

Tout cela modi­fie égale­ment l’équilibre de diffé­rents autres systèmes neuro­trans­met­teurs, qui à leur tour contri­buent au déclen­che­ment des symp­tômes moteurs ou non-​moteurs du Parkin­son. S’ajoutent à cela les fluc­tua­tions motrices (phéno­mène de « wearing-​off » et phases « on/​off ») et les compli­ca­tions motrices qui accom­pagnent le trai­te­ment médi­ca­men­teux et la progres­sion de la maladie. 

La multi­pli­cité des facteurs cités et leur influence contra­dic­toire explique la complexité de la mala­die de Parkin­son et le nombre de diffi­cul­tés que doivent surmon­ter les méde­cins quand ils essaient de contrô­ler au mieux les diffé­rents aspects du tableau clinique très indi­vi­duel du Parkinson. 

Tout incon­vé­nient mani­feste n’en est pas un.
Nombre de ceux qui ont commencé la lecture de cet article ne souhaitent pas pour­suivre au-​delà de ce point. L’espoir de pouvoir isoler et analy­ser les rela­tions très complexes décrites précé­dem­ment semble trop faible pour permettre une compré­hen­sion détaillée de la situa­tion. Cepen­dant, si abstrus que cela semble, c’est préci­sé­ment de la complexité du Parkin­son que pour­rait décou­ler une nouvelle approche pour le futur trai­te­ment médi­ca­men­teux d’une mala­die qui est davan­tage un syndrome tout entier. 

Ci-​après, je souhaite notam­ment déve­lop­per la conscience du fait que les proces­sus de La mala­die de Parkin­son dépassent large­ment une simple baisse du taux de dopa­mine stria­tale et que les trai­te­ments futurs devraient suivre une approche « inté­grale » afin d’obtenir une norma­li­sa­tion globale du déséqui­libre des trans­met­teurs occa­sionné par la mala­die de Parkinson. 

La patho­lo­gie du Parkinson
Quiconque sort de l’arène dopa­mine pour la première fois découvre rapi­de­ment l’ampleur et la complexité du tableau patho­lo­gique du Parkin­son. La perte des neurones n’a pas lieu seule­ment dans le système dopa­mi­ner­gique. Elle concerne égale­ment diffé­rents systèmes mono­ami­ner­giques, parmi lesquels le locus coeru­leus et les noyaux du raphé. Elle conduit à une baisse de la concen­tra­tion en nora­dré­na­line et en séro­to­nine (5‑HT) (deux substances trans­met­trices comme la dopa­mine) dans diffé­rentes zones du cerveau. 

Par ailleurs, les dites projec­tions choli­ner­giques corti­cales dégé­nèrent dans le prosen­cé­phale. Il s’agit d’altérations patho­lo­giques bien docu­men­tées, clai­re­ment iden­ti­fiable en tant que Parkin­son par la présence de corps de Lewy. Les carac­té­ris­tiques patho­lo­giques dans les noyaux olfac­tifs, dans le noyau dorsal du nerf vague et du noyau pédon­cu­lo­pon­tin génèrent des alté­ra­tions de l’innervation dans le tronc céré­bral, le mésen­cé­phale et le prosen­cé­phale par les neuro­trans­met­teurs acétyl­cho­line, gluta­mate et GABA (acide gamma-aminobutyrique). 

Une telle analyse détaillée des pertes de neurones dans le cerveau montre clai­re­ment qu’en cas de Parkin­son, les neurones dispa­raissent dans des régions très diffé­rentes du cerveau – c’est la raison pour laquelle diffé­rents systèmes de trans­mis­sion sont atteint.

Tout ceci indique que la mala­die de Parkin­son est carac­té­ri­sée par des alté­ra­tions patho­lo­giques complexes qui ne concernent pas unique­ment la dopa­mine, mais bien plusieurs neurotransmetteurs. 

Malheu­reu­se­ment, personne ne sait très préci­sé­ment comment tout cela mène aux symp­tômes du Parkin­son. Cepen­dant, étant donné que la mala­die de Parkin­son comporte des symp­tômes moteurs et non-​moteurs qui réagissent très mal, voire pas du tout à la médi­ca­tion dopa­mi­ner­gique, il est fort possible que ces symp­tômes résis­tants à la théra­pie émanent de la perte de neurones non-​dopaminergiques en dehors des ganglions de la base – et soient donc impu­tables à un déséqui­libre dans un autre système de transmission. 

Cette hypo­thèse semble d’autant plus probable que l’on sait aujourd’hui que d’autres neuro­trans­met­teurs – tels que la nora­dré­na­line, la séro­to­nine (5‑HT) et l’acétylcholine – inter­agissent de manière complexe avec les neurones dopa­mi­ner­giques et jouent par consé­quent, selon toute vrai­sem­blance, un rôle dans les aspects moteurs de la mala­die de Parkin­son. En outre, le lien entre les carac­té­ris­tiques patho­lo­giques dans les régions non-​dopaminergiques du cerveau et la progres­sion lente de la mala­die, pour­rait être d’une impor­tance capi­tale. A cet égard, nous sommes à présent contraints de penser de manière non conventionnelle.

La mala­die se déclare-​t-​elle tout à fait ailleurs ?
Jusqu’à présent, la recherche des causes du Parkin­son mettait l’accent sur la substance noire et la perte de neurones dopa­mi­ner­giques. Une approche qui pour­rait se révé­ler fausse. En effet, certaines obser­va­tions indiquent que la mala­die n’apparaît ni dans la substance noire, ni dans les ganglions de la base ! 

Au contraire, on suppose qu’il s’agit plutôt d’une patho­lo­gie systé­mique qui trouve son origine dans les organes péri­phé­riques, chemine via le système nerveux central dans le tronc céré­bral, s’étend dans le cerveau et seule­ment ensuite atteint les neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire avant que les neurones choli­ner­giques qui alimentent le prosen­cé­phale soient détruits.

Certes, ce scéna­rio est contro­versé – mais le concept de mala­die progres­sive corres­pond parfai­te­ment bien aux nombreuses alté­ra­tions patho­lo­giques et biochi­miques et au fait que les symp­tômes moteurs n’apparaissent que rela­ti­ve­ment tard dans l’évolution de la mala­die et qu’ils sont précé­dés par toute une série d’aspects non-​moteurs tels que la consti­pa­tion, la perte d’odorat, les jambes sans repos, les troubles du compor­te­ment dans le sommeil para­doxal, les dépres­sions et les états anxieux. 

Alté­ra­tions adaptatives
Pour en reve­nir à la perte primaire de neurones dopa­mi­ner­giques dans la substance noire, il s’avère que des alté­ra­tions adap­ta­tives dans les proces­sus biochi­miques appa­raissent d’une part dans les réseaux des ganglions de la base, et d’autre part dans les boucles qui commandent les mouve­ments volon­taires via le thala­mus, le cortex-​moteur et en retour vers les ganglions de la base. En d’autres termes : si l’alimentation en dopa­mine des ganglions de la base vis la substance noir est pertur­bée, l’activité des neurones qui utilisent les autres trans­met­teurs que la dopa­mine (par ex. : l’acétylcholine, le gluta­mate ou le GABA) est obli­ga­toi­re­ment modi­fiée. Et ce parce que les neurones des ganglions de la base sont agen­cés dans des chaînes alignées ou paral­lèles, qui traitent les infor­ma­tions motrices, senso­rielles ou cogni­tives et permettent les mouve­ments contrô­lés par le biais de boucles avant et arrière.

Ou plus simple­ment : en cas de Parkin­son, la perte de dopa­mine modi­fie paral­lè­le­ment l’activité élec­trique des neurones, au-​delà de la voie dopa­mi­ner­gique endom­ma­gée ! La libé­ra­tion des neuro­trans­met­teurs qui ache­minent les signaux entre les neurones succes­sifs de la chaîne est égale­ment trans­for­mée. Ainsi, la perte de dopa­mine dans les ganglions de la base génère égale­ment des modi­fi­ca­tions dans la trans­mis­sion du signal par l’acétylcholine, le gluta­mate et le GABA. Cela explique pour­quoi des médi­ca­ments, tel l’Amantadine, anta­go­niste des récep­teurs NMDA, et le benz­hexol, anta­go­niste de la musca­rine, qui agissent sur d’autres systèmes de trans­mis­sion que le système dopa­mi­ner­gique, peuvent influen­cer les symp­tômes du Parkin­son. L’action posi­tive d’une palli­do­to­mie et de la stimu­la­tion céré­brale profonde s’explique.

Que signi­fie tout cela ?
La substi­tu­tion tradi­tion­nelle de la dopa­mine par la L‑dopa permet sans aucun doute une amélio­ra­tion dras­tique des symp­tômes moteurs du Parkin­son et, dans une certaine mesure, des problèmes non-​moteurs tels que les troubles du sommeil, les alté­ra­tions de la percep­tion senso­rielle et les dépressions.

De grands défis doivent encore être rele­vés lors du trai­te­ment de toute la gamme des compo­santes patho­lo­giques motrices (marche, équi­libre) et – notam­ment – de nombreux aspects non-​moteurs (capa­ci­tés cogni­tives, langage, compor­te­ment obses­sion­nels, douleurs), et des compli­ca­tions motrices connues (dyski­né­sies, free­zing) et des fluc­tua­tions. Pour un meilleur contrôle théra­peu­tique, nous devons toute­fois regar­der et penser plus loin et créer de nouvelles condi­tions dans lesquelles les alté­ra­tions neuro­nales à la fois dopa­mi­ner­giques et non-​dopaminergiques peuvent être abor­dées – et ce à l’intérieur comme à l’extérieur des ganglions de la base. En matière de trai­te­ment médi­ca­men­teux, nous devons donc adop­ter une approche inté­gra­tive, globale. 

Il est éven­tuel­le­ment envi­sa­geable de cibler indi­vi­duel­le­ment les systèmes non-​dopaminergiques, dont on sait qu’ils sont touchés par la mala­die de Parkin­son. Des tenta­tives sont déjà conduites actuel­le­ment, avec des médi­ca­ments qui agissent sur les récep­teurs de la séro­to­nine (sari­zo­tan), de la nora­dré­na­line (fipa­me­zole) et de l’adénosine (istra­dé­fyl­line, prela­de­nant). Cepen­dant, à ce jour ces substances ne consti­tuent qu’un complé­ment au trai­te­ment dopa­mi­ner­gique. Les patients doivent donc prendre encore plus de pilules et ces dernières n’apportent jusqu’à présent que peu de progrès. 

A la recherche de « la » superpilule
Le plus grand espoir repo­se­rait sur les médi­ca­ments multi­fonc­tion­nels, qui combinent plusieurs effets phar­ma­co­lo­giques, remplacent la dopa­mine tout en stabi­li­sant et en norma­li­sant les anoma­lies des trans­met­teurs sur lesquelles reposent de nombreux symp­tômes de la mala­die de Parkinson.

Toute­fois, compte tenu de la complexité des liens de causa­lité, il est plus diffi­cile de savoir comment une telle action inté­grale doit être visée. La trans­mis­sion de l’activité élec­trique des neurones pour­rait être une possi­bi­lité. Elle est défi­nie par le travail des dits canaux ioniques, qui régulent le flux du calcium, du potas­sium et du sodium vers les neurones et en dehors des neurones. Ce méca­nisme géné­ral, qui est valable pour de nombreux types de neurones diffé­rents, pour­rait offrir la future géné­ra­tion de molé­cule pour le trai­te­ment de Parkinson. 

Des expé­riences prouvent le poten­tiel de tels concepts futu­ristes. Elles démontrent que les modi­fi­ca­tions de l’activité des canaux sodiques dans le sous-​thalamus peuvent provo­quer des amélio­ra­tions des compo­santes cliniques de Parkin­son qui ne peuvent aujourd’hui être contrô­lées que par des inter­ven­tions chirur­gi­cales. Une autre appli­ca­tion pour­rait toute­fois en résul­ter : une norma­li­sa­tion de la fonc­tion neuro­nale dans l’ensemble du cerveau.

Malheu­reu­se­ment de tels médi­ca­ments restent jusqu’à présent un pur concept – et sont loin d’être dispo­nibles. Il ne fait toute­fois aucun doute que consi­dé­rer le cerveau dans sa globa­lité fait davan­tage avan­cer la recherche que de se concen­trer sur le seul système dopa­mi­ner­gique. Le Parkin­son est beau­coup trop complexe pour cela.

Source : EPDA Plus, n°14 2010

Dans la revue Parkin­son Suisse N°102 de juillet 2011

Lu par Jean GRAVELEAU

La Recherche : un long parcours…

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

C’est fin 1999 que la recherche sur la Xéno­trans­plan­ta­tion a débuté, à l’INSERM de Nantes sous la direc­tion de Philippe BRACHET. CECAP RECHERCHE avait alors subven­tionné le jeune cher­cheur Benoît MELCHIOR.

Depuis plus de 10 ans main­te­nant… Cela prouve que le chemin est long et parsemé d’embûches pour arri­ver à un résul­tat satis­fai­sant pour les malades ? Que de para­mètres à véri­fier, de stra­té­gies à confirmer…

Première étape de cette recherche : la créa­tion d’un porc transgénique
Philippe BRACHET écri­vait dans le Parkin­so­nien Indé­pen­dant N° 24 de mars 2006 :
Près de 5 ans ont été néces­saires pour obte­nir deux animaux trans­gé­niques, après 2.286 injec­tions d’œufs ensuite réim­plan­tés dans des truies, qui ont abouti à la nais­sance de 151 porce­lets seule­ment, dont 2 présen­taient les proprié­tés recherchées.

Tout cela pour dire que la Recherche est toujours un grand espoir mais qu’il faut s’armer de patience pour en consta­ter un résul­tat défi­ni­tif et probant.

Donc PATIENCE, ne nous embal­lons pas aveu­glé­ment sur des annonces allé­chantes que l’on croi­rait défi­ni­tives pour notre bien. Wait and see (attendre et voir) disent les Anglais.
Lire dans ce numéro l’article très inté­res­sant : « Plus de clair­voyance pour la recherche causale »

Jacque­line GEFARD

Xénotransplantation : les anticorps contre-attaquent !

La mala­die de Parkin­son est une mala­die progres­sive carac­té­ri­sée par la dégé­né­res­cence bila­té­rale des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire. La destruc­tion des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire se proje­tant dans le stria­tum a pour consé­quence une dimi­nu­tion de la sécré­tion de dopa­mine au niveau de cette struc­ture. Ce défi­cit en dopa­mine est à l’origine des prin­ci­paux troubles carac­té­ris­tiques de la mala­die de Parkinson. 

Actuel­le­ment, il n’existe pas de trai­te­ment cura­tif de la mala­die, mais diffé­rents trai­te­ments symp­to­ma­tiques sont utili­sés. L’administration par voie orale de L‑DOPA (lévo­dopa), précur­seur de la dopa­mine capable de traver­ser la barrière héma­toen­cé­pha­lique, est l’un des plus couram­ment pres­crits. Un incon­vé­nient majeur de la prise de L‑DOPA est l’ap­pa­ri­tion, au bout de quelques années, de dyski­né­sies (mouve­ments anor­maux) qui aggravent forte­ment le handi­cap du malade. Plus récem­ment, une stra­té­gie basée sur la stimu­la­tion élec­trique du noyau subtha­la­mique, entre autre, a été déve­lop­pée. Son effi­ca­cité sur les troubles moteurs est assez spec­ta­cu­laire, dans la plupart des cas, mais les risques chirur­gi­caux et les critères d’in­clu­sion en font une opéra­tion acces­sible à un très faible nombre de patients. De plus, de nombreux symp­tômes ne sont pas corri­gés par ces thérapies.
Aussi, il appa­raît impor­tant de pour­suivre les recherches sur les stra­té­gies restau­ra­trices, notam­ment la greffe intra­cé­ré­brale de neuroblastes.

Des neuro­blastes mésen­cé­pha­liques issus d’embryons humains (8 à 9 semaines) et trans­plan­tés dans le stria­tum de patients parkin­so­niens ont conduit à des amélio­ra­tions cliniques basées notam­ment sur la produc­tion de dopa­mine par les neurones gref­fés. Cepen­dant, le recours à des embryons d’origine humaine pose des problèmes éthiques et logis­tiques, notam­ment dus au fait que 7 à 8 embryons sont néces­saires pour réali­ser ces greffes. D’où l’intérêt d’utiliser des neuro­blastes d’origine animale et en parti­cu­lier porcine. En effet, le porc présente de nombreux avan­tages pour la xéno­trans­plan­ta­tion : un grand nombre d’embryons à chaque portée, une faci­lité d’éle­vage, la possi­bi­lité de contrô­ler la repro­duc­tion des animaux et de pouvoir prati­quer des mani­pu­la­tions géné­tiques. De plus, son cerveau étant de grande taille, les neurones porcins ont la capa­cité d’émettre des neurites sur de longues distances comme chez l’Homme. Une survie des cellules gref­fées, une réin­ner­va­tion du stria­tum ainsi qu’une récu­pé­ra­tion des fonc­tions motrices ont été obser­vées lors d’essais cliniques menés chez certains patients parkin­so­niens trai­tés par des immu­no­sup­pres­seurs (molé­cules permet­tant de limi­ter l’activité du système immu­ni­taire). Mais le problème rencon­tré reste le rejet de ces greffes.

En effet, en l’absence d’immunosuppresseur comme la cyclo­spo­rine A, les greffes de neuro­blastes porcins dans le stria­tum de rat sont reje­tées au bout de 7 – 8 semaines. Les trai­te­ments par des immu­no­sup­pres­seurs prolongent la survie de la greffe, mais de manière tran­si­toire, de plus, utili­sés à fortes doses, ceux-​ci entraînent des effets secon­daires, notam­ment une toxi­cité rénale. Il est donc impor­tant de comprendre et d’étu­dier les méca­nismes en cause dans le rejet pour envi­sa­ger une survie à long terme de la greffe.

Diverses études ont mis en évidence un rôle impor­tant de la réponse immu­ni­taire cellu­laire dans le rejet. L’analyse de xéno­greffes chez le rat a révélé un recru­te­ment précoce des cellules dendri­tiques Ces cellules, connues pour leur rôle dans la présen­ta­tion des anti­gènes, pour­raient favo­ri­ser le recru­te­ment de lympho­cytes T dans le cerveau. En effet, en l’absence d’immunosuppresseur, on observe vers 7 à 8 semaines, une forte infil­tra­tion de la greffe par des lympho­cytes T et des cellules dendri­tiques. Cette réac­tion immune est accom­pa­gnée d’une acti­va­tion des cellules micro­gliales. Elle a pour consé­quence le rejet de la greffe. 

Outre la réponse cellu­laire, il a été observé un dépôt d’anticorps et de complé­ment au niveau du gref­fon. Cette obser­va­tion suggère une réponse humo­rale, carac­té­ri­sée par la produc­tion d’anticorps diri­gés contre la greffe, qui, à ce jour, a été très peu étudiée.

Nos travaux au sein de l’INSERM U643 ont pour but d’étudier la réponse humo­rale lors de xéno­greffes. Pour cela, nous nous inté­res­sons à l’analyse de la produc­tion d’anticorps dans le sérum de rats gref­fés avec des neuro­blastes porcins.

Les anti­corps produits suite à la greffe vont venir se fixer sur les cellules porcines du gref­fon et le détruire. Nous avons pu mettre en évidence que la produc­tion d’anticorps augmen­tait en fonc­tion du délai post greffe et du statut de la greffe. En parti­cu­lier, une forte concen­tra­tion d’anticorps est obser­vée dans le sérum de rats pour qui la greffe est rejetée.

Evolu­tion de la produc­tion d’anticorps au cours des diffé­rents stades du rejet.

De plus, ces anti­corps ont la capa­cité de cibler diffé­rentes popu­la­tions cellu­laires tels que les neurones et les astro­cytes. Nous essayons main­te­nant de déter­mi­ner dans quelle mesure cette réponse humo­rale est impor­tante dans le phéno­mène du rejet par le suivi de la survie de la greffe chez des rats ne possé­dant plus d’anticorps. En effet, il est impor­tant de pouvoir visua­li­ser quelle est la balance dans le rejet entre les réponses immu­ni­taires cellu­laire et humo­rale. Ces données nous permet­tront de mieux comprendre le rejet dans le but final de déve­lop­per des stra­té­gies immu­no­sup­pres­sives locales pouvant inter­ve­nir sur les deux types de réponse immu­ni­taire afin de permettre une survie de la greffe à plus long terme.

Je tenais à remer­cier tous les membres de l’association CECAP pour leur soutien dans la réali­sa­tion de ce travail.

Elodie MATHIEUX – INSERM 643 Nantes 

Les pesticides à nouveau mis en cause

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Parmi les publi­ca­tions de ces dernières années, diverses études montraient qu’une expo­si­tion prolon­gée aux pesti­cides entraî­nait un risque accru de Parkin­son. A ce propos, des cher­cheurs améri­cains ont, pour la première fois, analysé les liens de cause à effet. Il semble­rait que la substance active roté­none bloque le déve­lop­pe­ment des mito­chon­dries et empêche la produc­tion d’énergie cellu­laire. Le para­quat, quant à lui, inten­si­fie la forma­tion de déri­vés de l’oxygène qui endom­magent les struc­tures cellu­laires. D’après les auteurs de l’étude, les personnes qui ont été expo­sées aux pesti­cides préci­tés courent un risque 2.5 fois plus grand d’être touché par la mala­die que les autres.
Source : Natio­nal Insti­tut of Health

Articles lus dans le Parkin­son suisse n°102 de juillet 2011 par Jean GRAVELEAU

Risque de démence et Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Le Parkin­son est souvent asso­cié à des problèmes neuro­psy­cho­lo­giques et neuro­psy­chia­triques dont la préva­lence augmente avec l’âge. C’est ce qu’à rapporté le Profes­seur Heinz Reich­mann, de Dresde, lors du congrès Parkin­son 2011 à Kiel. Il a fait réfé­rence à une étude réali­sée sur 1 300 patients âgés de 66 à 75 ans, dont 38% souf­fraient de démence, 35% de dépres­sion et 18% de psychose. Seul un tiers des patients n’étaient atteints d’aucun trouble. D’autres études confirment que le risque de démence est multi­plié par six pour les patients parkin­so­niens. M. Reich­mann explique que 25% des patients déve­loppent une démence huit ans après le diag­nos­tic, 50% douze ans après et plus des deux tiers seize ans après – celle-​ci se mani­fes­tant aux envi­rons de la 70ème année, indé­pen­dam­ment de la durée de la mala­die. Une étude de 2005 donne les mêmes résul­tats : au bout de quinze années, envi­ron un tiers des 149 patients parti­ci­pants vivait encore. 50% souf­fraient d’une démence, l’autre moitié de dépres­sions et d’hallucinations.

Article lu dans le Parkin­son suisse n°102 de juillet 2011 par Jean GRAVELEAU

Les résultats encourageants d’une thérapie génique

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

De nouveaux espoirs pour les parkin­so­niens dont les symp­tômes ne réagissent pas aux trai­te­ments médi­ca­men­teux tradi­tion­nels : à l’avenir, une théra­pie génique pour­rait permettre de limi­ter les troubles moteurs.

Les neuro­logues de l’équipe du profes­seur Peter A. LeWitt de Bloom­feld (Etats-​Unis) ont fran­chi une étape supplé­men­taire dans le déve­lop­pe­ment d’une théra­pie génique pour trai­ter les symp­tômes moteurs du Parkin­son résis­tants au traitement.

Dans le cadre d’une étude en double aveugle contrô­lée contre placebo, ils ont intro­duit un gène de l’enzyme glutamate-​décarboxylase (DAB) dans le cerveau de 22 patients. Des expé­ri­men­ta­tions sur des animaux ont déjà prouvé que ce gène pouvait inten­si­fier l’activité du neuro­trans­met­teur GABA (acide gamma-​aminobutyrique) dans le noyau sous thala­mique, qui parti­cipe au contrôle de la motri­cité dans le cerveau. Le groupe témoin était composé de 23 patients parkin­so­niens. Ils ont égale­ment subi toutes les inter­ven­tions chirur­gi­cales, mais une injec­tion de sérum rempla­çait celle du gène. L’âge des parti­ci­pants allait de 30 à 75 ans. Tous souf­fraient du Parkin­son depuis au moins 5 ans. 

Résul­tats d’une première étude
Les résul­tats de l’étude, publiés au mois de mars 2011 dans l’édition en ligne du maga­zine spécia­lisé The Lancet Neuro­logy, sont encou­ra­geants : chez les patients trai­tés par le gène, les fonc­tions motrices d’après l’échelle UPDRS (United Parkison’s Disease Rating Scale) se sont amélio­rées de 23% en l’espace de six mois, contre 12.7% chez les patients du groupe témoin. Les symp­tômes ne se sont aggra­vés chez aucun des patients trai­tés – contrai­re­ment à quatre patients du groupe témoin. 

Cette étude confirme ainsi dans une large mesure les résul­tats d’une étude réali­sée en 2007 sur cette théra­pie génique. A l’époque, il n’y avait pas de groupe témoin et les scep­tiques avaient crié à l’effet placebo.
Bien que tous les patients ne se soient plaints que de légers effets secon­daires tels que des cépha­lées et de la nausée, d’autres cher­cheurs, tels que Michael Hutchin­son de la New York Univer­sity School of Medi­cine, modèrent les espoirs et évoquent la possi­bi­lité d’une réponse néga­tive. « Personne ne sait combien de temps les effets durent. Par ailleurs, un virus adéno-​associé inof­fen­sif a été utilisé comme vecteur géné­tique pour inté­grer le gène. Toute­fois, personne ne peut dire quelles séquelles à long terme il peut avoir », explique-​t-​il. Dans un commen­taire sur l’étude publié dans The Lancet Neuro­logy, M. Hutchin­son écrit que les résul­tats de l’amélioration des symp­tômes par la stimu­la­tion céré­brale profonde (stimu­la­teur neuro­lo­gique), qui a égale­ment lieu dans le noyau sous-​thalamique, sont jusqu’à deux fois meilleurs que ceux que permet la théra­pie génique.
Source : www.thelancet.com

Pourquoi j’ai arrêté l’Azilect®

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45  –  juillet 2011 

Fin septembre 2010, mon neuro­logue me pres­crit un Azilect® pour complé­ter mon trai­te­ment (5 Modopar125®, 5 Comtan® et 10 Doper­gine®) avec lequel je me sentais plutôt bien. Sans doute a‑t-​il voulu me « proté­ger » de l’usure des neurones dopa­mi­ner­giques. Je respecte donc sa prescription.

Mais, depuis quelques semaines, je constate un état de plus en plus désa­gréable. J’ai une impres­sion de dépres­sion perma­nente telle qu’elle se révèle en phase Off : des idées noires d’inutilité sociale, des ques­tion­ne­ments autour du suicide, des impres­sions de vide…

A cela, s’ajoute une lour­deur perma­nente qui me donne l’impression d’être velléi­taire, sans volonté, atone. Je n’ai goût à rien et il me faut faire des efforts consi­dé­rables pour simple­ment vivre, m’entretenir, tenir ma maison… Au moindre effort physique, j’ai les jambes en flanelle. Et puis, je me trouve confronté à une sexua­lité en berne : je n’ai plus de réelles érec­tions. J’imagine que c’est l’andropause qui me touche et pour­tant ma libido reste éveillée ! Quant au tran­sit intes­ti­nal, il est devenu un peu compli­qué m’obligeant à utili­ser des moyens arti­fi­ciels (Micro­lax®). Et ne parlons pas des nuits de six heures entre­cou­pées de réveil toutes les deux heures, ce qui provoque bien évidem­ment, des siestes dans la journée.

Cela me devient rapi­de­ment insup­por­table, moi qui, jusqu’à présent, ai réussi à ne pas me lais­ser domi­ner par la mala­die. Mon amie kiné me trouve physi­que­ment moins perfor­mant : je présente des petits effets secon­daires de dyski­né­sies inha­bi­tuelles et des diffi­cul­tés à exécu­ter correc­te­ment des mouve­ments jusque là sans problème pour moi. Elle m’interroge sur mon trai­te­ment me suggé­rant que celui-​ci a peut-​être changé mon atti­tude face à la maladie.

Un petit évène­ment va, le 17 février, me mettre la puce à l’oreille : en dépla­ce­ment, j’ai oublié de prendre mon comprimé d’Azilect® et, en fin de jour­née, je me sens plutôt mieux mora­le­ment. Mais je ne réagis pas tout de suite à cet indice. Je vais attendre quelques jours avant de déci­der d’interrompre volon­tai­re­ment la prise de ce médi­ca­ment le 25 février 2011 après 5 mois d’essai.

Aujourd’hui, je me retrouve dans la posi­tion d’il y a quelques mois où, certes, j’ai quelques diffi­cul­tés mais si minimes qu’elles en sont tout à fait tolé­rables. Je me sens revivre correc­te­ment par rapport à cette période pénible que je viens de vivre. Bien évidem­ment, j’en ai averti mon neuro­logue qui a approuvé ma déci­sion (pour lui, un tiers envi­ron des patients n’éprouvent rien ; 40% ont un effet symp­to­ma­tique posi­tif ; les autres se sentent moins bien, plus somno­lents ayant parfois des troubles de l’humeur à tendance dépres­sive).

Loin de moi l’idée de déni­grer l’intérêt de l’Azilect®, je ne veux que donner ma petite expé­rience et dire à chacun qu’il est indis­pen­sable de se bien connaître et de ne pas hési­ter à remettre en cause les données énon­cées par les pres­crip­teurs. C’est notre mala­die : nous devons nous appuyer sur nos propres troubles pour nous guider dans l’organisation de nos trai­te­ments. Tout cela avec beau­coup de précau­tion et en lais­sant le temps faire son effet. 

Par Jean GRAVELEAU

Louise BEYER, psychanalyste, témoigne à propos de sa maladie

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45  –  juillet 2011 

Mettre des mots sur la mala­die me parait néces­saire. Je suis psycha­na­lyste et depuis 5 années j’ai la mala­die de Parkin­son et je ne me dis pas parkin­so­nienne. Le danger serait de s’identifier à la mala­die comme étant victime d’elle et de ce fait en perdre mon statut de sujet pour deve­nir objet d’elle, ce qui peut contri­buer à la dépres­sion. Comprendre la place que j’occupe, le regard qu’il me faut réadap­ter. Je crois énor­mé­ment à l’aide pluri­dis­ci­pli­naire, homéo­pa­thie, acuponc­ture, kiné­si­thé­ra­pie et travail thérapeutique. 

J’aimerai cepen­dant poser une ques­tion ? Il me semble qu’un facteur psycho­lo­gique peut inter­ve­nir. De quelle manière je n’en sait rien, mais j’ai constaté que la mala­die de Parkin­son mettait en exergue chez certaines personnes un oubli de soi, un don de soi comme seul moyen d’existence, ne s’autorisant pas à vivre pour elles comme si la mala­die mettait en exergue que derrière ce don de soi elles espé­raient qu’on les auto­rise à vivre leur désir et qu’on recon­naisse leur fragi­lité et leur diffi­culté à sortir du lien de dépen­dance à l’autre que le don de soi travestissait.

Cette prise de conscience est doulou­reuse pour la personne qui en prend conscience, mais libé­ra­trice aussi, car elle n’est pas jugée mais écou­tée. Comme si, ironie du sort, la mala­die remet­tait en scène le désir qu’on s’occupe aussi d’elle. Plus que dans toute autre mala­die, l’émotionnel à fleur de peau fait revivre la peur de l’aban­don et la dépres­sion qui s’en suit parle, me semble-​t-​il, d’un désir inavoué celui d’abandonner notre désir de sauver l’autre par peur qu’il nous abandonne.

C’est une hypo­thèse, parmi tant d’autres, disons que je l’ai enten­due chez certaines personnes ce qui n’en fait pas une géné­ra­lité, juste une piste de réflexion. Parkin­son a du sens pour chacun et le meilleur moyen de ne pas sombrer c’est d’essayer de comprendre ce que la mala­die (le mal à dire) nous révèle sur nous-​mêmes pour conver­tir le ressen­ti­ment qu’on peut éprou­ver en ouver­ture sur soi et par exten­sion aux autres.

Il y a de saintes colères. Une fois expri­mées, on peut passer à autre chose, montrer une nouvelle image de Parkin­son même si le physique n’est plus aussi dyna­mique. Il y a en nous une autre force qu’il faut solli­ci­ter et ça, ça dépend de notre désir de vivre la mala­die soit comme une victime soit comme acteur de ma vie malgré les malgré.

Cela peut se faire aussi grâce à tous ceux et celles qui nous encou­ragent à rester soli­daires et à parta­ger notre vécu, nos talents, à parler de Parkin­son au plus près de son ressenti. Parler de tout cela peut être une aide pour la recherche aussi car qui peut parler le mieux d’elle, c’est celui qui en est atteint et qui décide de faire équipe avec Parkin­son. Puisque Parkin­son s’est imposé à moi autant ne pas m’en faire un ennemi mais un drôle d’ami.

Tout cela pour vous dire merci d’expliquer la mala­die avec des mots simples. Donnons lui la iplace pour mieux l’apprivoiser et toute initia­tive est une pièce de plus au puzzle de la vie. Ce n’est pas de ma place d’analyste que je parle mais de la place à laquelle Parkin­son m’a invité. Chan­ger mon regard sur la mala­die, sur moi et sur les autres, est une autre manière de ne pas répondre à ce qui peut nous entraî­ner à une ferme­ture sur nous-​mêmes, qui nous ferait encore plus souf­frir et qui ferait souf­frir ceux à qui nous montre­rons leur impuis­sance à nous soulager.

Jusqu’à notre mort, nous serons des personnes vivantes et nous avons besoin de toutes ces personnes, soignants, aimants, croyants à la vie qui nous habite. Alors merci à chacun, à la science, aux progrès de tous ceux qui comme vous insuf­flez la vie. Merci pour votre confé­rence (Confé­rence de Anne FROBERT du 17 avril 2004, paru dans le Parkin­so­nien Indé­pen­dant N°17-juin 2004). 

Par Louise BEYER — 22 février 2011 

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